Tribune d'Information sur le Rwanda

Posts from — septembre 2012

L’Union Europ�enne suspend tout nouveau projet d’aide au Rwanda

25 Sept 2012 – L’Union europ�enne a d�cid� de suspendre tout nouveau projet d’aide au gouvernement rwandais. Ceci en attendant que soit clarifi�es les all�gations sur son soutien � des rebelles dans l’est de la RDC.
Cette information a �t� annonc�e aujourd’hui par Michael Mann, le porte-parole du service diplomatique europ�en. Le montant de l’aide suspendue se monte � plusieurs dizaines de millions d’euros. La suspension ne touchera pas les aides destin�es � lutter contre la pauvret�, mais les budget allou�s au gouvernement rwandais, notamment pour l’aide au d�veloppement.

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septembre 25, 2012   No Comments

Sanctions contre le Rwanda? L�Allemagne veut imposer la solution politique � la RDC

Le gouvernement congolais vient de saisir les Usa et le Royaume Uni pour que les soci�t�s mini�res de leurs pays respectifs n�ach�tent plus les minerais au Rwanda qui sont le plus souvent pill�s dans l�Est de la Rdc � Mercredi dernier, le Bishop M�thodiste Pierre Tambo a �t� auditionn� par le Congr�s am�ricain ; celui-ci fera des recommandations au gouvernement Obama d�exiger au Rwanda d�arr�ter la guerre et d�envisager des sanctions � son �gard . La situation politique en R�publique d�mocratique du Congo est toujours ax�e autour de la probl�matique s�curitaire dans l�Est du pays. L�attention de l�opinion nationale et internationale est focalis�e sur le mini-sommet de New-York pr�vu le 27 septembre prochain sous la pr�sidence du Secr�taire g�n�ral des Nations Unies Ban Ki-Moon. Lequel mini-sommet d�battra des probl�mes du Kivu et des solutions � envisager pour une pacification d�finitive de la r�gion des Grands Lacs.

Il ne reste plus que six jours jusqu�� l��ch�ance. Ces assises de New York risquent d��tre une grosse d�ception pour le peuple congolais qui n�aspire qu�� la paix, � l�ordre et � la s�curit� � l�int�rieur de ses fronti�res. Ceci parce qu�au fil des jours, les propos de certains repr�sentants des pays de la communaut� internationale ne sont gu�re en faveur des th�ses de Kinshasa. A travers ces propos, l�on sent que ces pays, bien que certains d�entre eux aient d�cid� de geler une partie de leur coop�ration avec le Rwanda, soutiennent mordicus que la solution politique pour l�Est de la Rdc soit prioritaire.

Cette solution, selon eux, passe par le dialogue politique entre la Rdc et le Rwanda en lieu et place des sanctions � prendre contre ce dernier pays qui agresse son voisin, pour la ni�me fois.

L�ambassadeur allemand � l�ONU dit non aux sanctions contre le Rwanda.

Dans notre livraison d�hier, nous avions �crit que le Secr�taire g�n�ral adjoint en charge des op�rations de maintien de la paix Herv� Ladsous a pr�sent� le rapport de son p�riple dans la r�gion des Grands Lacs qui l�avait conduit successivement � Kinshasa, Goma, Kigali et Kampala. Outre le fait qu�il a condamn� l�administration parall�le instaur�e par le M23, il a clairement d�clar� qu� � il faut clairement reb�tir la confiance, en particulier entre la RDC et le Rwanda �.

Et nous avons pos� la question de savoir quelle confiance. Nous avons ajout� que ce bout de phrase dit beaucoup en peu de choses. Cela voudrait dire que le Conseil de s�curit� veut trouver au probl�me de la RDC une solution politique en excluant des sanctions cibl�es contre le Rwanda. Quant � l�ambassadeur allemand aux Nations Unies, M.Peter Wittig, il a abond� dans le m�me sens en d�clarant que � les membres du Conseil de S�curit� sont d�accord pour consid�rer qu�une solution politique � la crise est une priorit� absolue. Je d�tecte une volont� de renforcer le dialogue politique et de ne pas se focaliser sur des sanctions � l�heure actuelle �.

Pour le diplomate allemand, � le dialogue, le renforcement de la confiance et de la coop�ration entre Kigali et Kinshasa sont n�cessaires d�urgence pour traiter des racines du conflit �. Comme on le voit, certains pays ne sont pas favorables aux sanctions contre le Rwanda bien que les accusations � son endroit soient �tay�es par des faits r�els et palpables.

C�est la preuve que le lobby rwandais n�a m�nag� aucun effort pour man�uvrer et noyauter la communaut� internationale pour son compte. Il n�est pas tard pour que notre diplomatie fasse la contre-offensive pour arriver � faire changer d�opinion ces repr�sentants au Conseil de s�curit�. Le gouvernement congolais a saisi le Royaume Uni et les Usa quant � l�achat des minerais

Nous savons de tout le temps que le Rwanda n�est pas un pays minier. La nature ne lui a pas donn� cette chance comme la Rdc ou les autres. Cependant, le Rwanda se retrouve curieusement parmi les grands pays exportateurs des minerais sans en produire. Moralit� : tous ces minerais vendus pour son compte proviennent de la Rdc ; et le Rwanda les a par le biais des groupes arm�s qu�il finance du reste. La plupart des acheteurs sont des soci�t�s am�ricaines et britanniques.

C�est la raison pour laquelle le gouvernement congolais, par le biais du ministre des Mines, a saisi les Usa et le Royaume Uni pour que les soci�t�s mini�res qui se retrouvent dans leurs pays respectifs n�ach�tent plus des minerais au Rwanda. Ces achats permettent au Rwanda d�agresser son voisin ; d�o� son arrogance dans les assises internationale malgr� sa position de faiblesse sur le plan diplomatique. Cette arrogance vient aussi du fait qu�il b�n�ficie de l�appui moral de certains pays occidentaux malgr� le semblant de gel de leur coop�ration avec lui.

Ces soci�t�s mini�res en question ob�iront-elles aux injonctions de leurs gouvernements respectifs ? Le gouvernement a agi, aux Usa et au Royaume-Uni de r�agir. La balle est dans leur camp. Bishop Pierre Tambo auditionn� au Congr�s am�ricain sur la RDC Le Congr�s am�ricain a r�agi � la p�tition des chefs des confessions religieuses sur la guerre dans l�Est de la RDC.

En effet, le Congr�s am�ricain a convoqu� et entendu tour � tour le Sous-secr�taire d�Etat am�ricain aux Affaires africaines, le Vice-pr�sident de International Crisis Group et le Bishop Pierre Tambo, pr�sident des Eglises M�thodistes du Congo et co-initiateur de la p�tition contre le Rwanda. A l�issue de cette audition, le Congr�s am�ricain va prendre une r�solution que l�administration Obama devra appliquer.

Le dernier intervenant, le Bishop Pierre Tambo a expliqu� aux congressistes am�ricains toute la situation qui pr�vaut dans l�Est de la RDC avec des preuves (�crites et audio-visuelles) et leur a demand� de faire des recommandations au gouvernement am�ricain d�exiger au Rwanda d�arr�ter la guerre, une guerre barbare et injuste et d�envisager des sanctions exemplaires et cibl�es contre les autorit�s civiles et militaires rwandaises qui en sont les commanditaires. Parce qu�il est suffisamment prouv� que le Rwanda aide le M 23 par son appui financier, logistique et humain car notre pays aspire � la paix et � la tranquillit�, base de tout d�veloppement.

Source: L’Avenir

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septembre 24, 2012   No Comments

RDC : Le pouvoir accuse Roger Lumbala de vouloir renverser Kabila

Le d�put� d�opposition congolais Roger Lumbala est accus� d�avoir ni plus ni moins complot� pour renverser le pr�sident Kabila et prendre sa place. L�accusation choc a �t� lanc�e le 20 septembre � Kinshasa par le ministre de l�Int�rieur. Roger Lumbala est arriv� en France dimanche dernier apr�s s��tre r�fugi� pendant plusieurs jours � l�ambassade d�Afrique du Sud � Bujumbura o� il se trouvait, craignant que le Burundi ne le livre aux autorit�s de RDC.

Les services burundais n�ont pas livr� Roger Lumbala � leurs homologues congolais, ils l�ont laiss� partir vers la France. Mais ils ont fourni aux Congolais des �l�ments pour l�accuser.

Hier � Kinshasa, le ministre de l�Int�rieur Richard Muyej a distribu� � la presse des copies de billets d�avion et de visas montrant que le d�put� d�opposition se serait rendu � plusieurs reprises � Kigali ces trois derniers mois. Selon lui, l�analyse des portables et �quipements informatiques saisis au Burundi r�v�le que Roger Lumbala �tait au centre d�un complot pour renverser le pr�sident Kabila, avec la complicit� des services rwandais et du mouvement rebelle M23 qui op�re � l�Est de la RDC.

Selon le ministre de l�Int�rieur toujours, � Roger Lumbala projetait d�assumer les plus hautes charges de l�Etat, en sa qualit� de pr�sident autoproclam� du Conseil national de transition du Congo��.

Interrog� en France hier soir par RFI, Roger Lumbala a rejet� ces accusations, selon lui les autorit�s congolaises ont fabriqu� des fausses preuves contre lui.

Source: rfi.fr

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septembre 23, 2012   No Comments

La RDC demande que le Rwanda soit frapp� d�embargo sur les minerais pill�s

Le gouvernement congolais accuse le Rwanda de Paul Kagame de soutenir la r�bellion de M23 dans la partie orientale du Congo, selon une lettre �crite par le ministre congolais des Mines, Martin Kabwelulu, et publi� par Reuters le mardi. Les tensions entre les pays africains voisins ont mont� brusquement ces derni�res ann�es suite aux r�v�lations faites par des experts des Nations Unies, r�v�lations selon lesquelles le Rwanda soutient la r�bellion dans la province du Nord-Kivu en RDC, ce que nie Kigali. Ce pays des milles collines qui pratique le terrorisme d�Etat, doit �tre mis sur le box des accus�s au m�me titre que les autres pays qui se trouvent sur la liste noire des Etats Unis d�Am�rique ainsi que des Nations Unies. Cette demande doit se poursuivre au niveau des tribunaux internationaux contre le cercle de Paul Kagame et de son Ministre de D�fense James Kabarebe qui excellents dans le banditisme d�Etat.

Dans une lettre dat�e du 29 ao�t adress�e � Madame Mary Shapiro, pr�sidente de la Commission de S�curit� et d��change des USA, le ministre congolais des Mines a accus� le Rwanda de soutenir les groupes arm�s en servant de plaque tournante au trafic des minerais de contrebande � partir de la RDC jusque dans son territoire pour l�exportation.

A en croire la correspondance, le Ministre des Mines avait �crit ce qui suit � Pour mettre fin � cette situation, une des solutions serait d�imposer un embargo � tous les minerais venant du Rwanda, jusqu�� l��tablissement d�une paix durable dans les provinces de Nord et Sud Kivu �, a �crit Martin Kabwelulu, qui souligne en enrichissant ses �crits que � C�est dans ce contexte que votre �tablissement� est invit� � instruire toutes les compagnies am�ricaines� de ne plus acheter des minerais extraits et/ou venants du Rwanda �.

Cependant, le Patron des Mines congolaises s�indigne du fait qu�un fonctionnaire de la Sec, qui n�a aucune comp�tence d�imposer les embargos commerciaux, a d�clar� qu�il n��tait pas inform� de la lettre. Poursuivant sa lutte de clouer dos au mur le Rwanda, Martin Kabwelulu a �crit une autre lettre � la m�me date � ITRI, une organisation britannique bas�e en Angleterre sp�cialis�e dans l�industrie de l��tain. Il a ordonn� � cette organisation de suspendre les travaux qui font la certification des minerais du Rwanda et le surveill� de pr�s� La tra�abilit� recherch�e Le gouvernement rwandais n�a pas r�pondu aux lettres et appels t�l�phoniques demandant des commentaires mardi, mais il a maintes fois promis d�assainir son secteur minier et de soutenir les initiatives de tra�abilit� nouvelle.

Les groupes de d�fense des droits de l�Homme ont longtemps dit que l�exploitation ill�gale des minerais congolais tels que l��tain, le tungst�ne, le tantale et l�or a contribu� � enflammer pr�s de deux d�cennies de conflit dans l�est de la R�publique D�mocratique du Congo, o� les morts se compte parmi les millions, de plus loin que le G�nocide rwandais d�cri� par toute l�humanit�. Il est normal et logique que les grands d�cideurs de ce monde se penchent sur le g�nocide en gestation en R�publique D�mocratique du Congo, �uvre de Paul Kagame et de ses acolytes au gouvernement du Rwanda.

L�attention internationale sur les efforts visant � lutter contre les � minerais de conflit � a augment� ces derni�res ann�es et le mois dernier, la SEC a confirm� les r�gles qui obligeront d�sormais les entreprises am�ricaines qui ach�tent des minerais du Congo ou de ses voisins de d�montrer que les produits n�ont pas contribu� au combat.

Le Congo et le Rwanda ont travaill� en �troite collaboration sur la question avant les all�gations de la complicit� rwandaise dans la r�bellion M23 qui ont provoqu� une rupture des relations.

Le Rwanda a historiquement tir� b�n�fice de l�exploitation des centaines de millions de dollars de minerais Congolais sur le sang des paisibles citoyens qui ont pay� le prix le plus fort en perte des vies humaines.

Un rapport de l�ONU paru en d�cembre de l�ann�e derni�re a d�clar� que Bosco Ntaganda, un des leaders de la r�bellion actuelle du M23 qui est �galement recherch� par la Cour p�nale internationale pour crimes de guerre, s�adonne � la contrebande de min�raux � travers le Rwanda. Dans sa poursuite par les Forces Arm�es de la R�publique D�mocratique du Congo, ce bandit de grand chemin a abandonn� une bagatelle somme de 800.000 dollars am�ricains dans sa fuite.

Mardi, Global Witness a d�clar� que ses recherches ont indiqu� que le Rwanda continuait � blanchir les produits de min�raux qui ont b�n�fici� aux groupes arm�s au Kivu.

A en croire le rapport de Global Witness, le Rwanda s��rige en un Etat om le terrorisme de l�Etat renfloue son tr�sor public et la Nation rwandaise se met dans une position d�favorable � Non seulement le comportement du Rwanda pr�dateur met en p�ril sa propre r�putation, … elle risque aussi de miner la cr�dibilit� des initiatives mises au point pour lutter contre le commerce des minerais du conflit �, a affirm� le porte-parole de Global Witness, Annie Dunnebacke.

L�an dernier, le Rwanda a rapatri� au Congo plus de 80 tonnes de minerais de contrebande qui avaient �t� saisis par les douaniers.

Source: L’Autre Quotidien

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septembre 22, 2012   No Comments

Soutien au M23 : L’Allemagne dit non aux sanctions contre le Rwanda

La R�publique D�mocratique Congo (RDC) fustige l�attitude de l�ambassadeur de l�Allemagne � l�ONU, Peter Witting, qui a d�clar� qu�il n��tait pas question de se focaliser pr�sentement � prendre des sanctions contre le Rwanda en lieu et place d�un dialogue politique. Le gouvernement congolais vient de saisir les Usa et le Royaume Uni pour que les soci�t�s mini�res de leurs pays respectifs n�ach�tent plus les minerais au Rwanda qui sont le plus souvent pill�s dans l�Est de la RDC.

Mercredi dernier, le Bishop M�thodiste Pierre Tambo a �t� auditionn� par le Congr�s am�ricain ; celui-ci fera des recommandations au gouvernement Obama d�exiger au Rwanda d�arr�ter la guerre et d�envisager des sanctions � son �gard La situation politique en R�publique d�mocratique du Congo est toujours ax�e autour de la probl�matique s�curitaire dans l�Est du pays. L�attention de l�opinion nationale et internationale est focalis�e sur le mini-sommet de New-York pr�vu le 27 septembre prochain sous la pr�sidence du Secr�taire g�n�ral des Nations Unies Ban Ki-Moon. Lequel mini-sommet d�battra des probl�mes du Kivu et des solutions � envisager pour une pacification d�finitive de la r�gion des Grands Lacs.

Il ne reste plus que six jours jusqu�� l��ch�ance. Ces assises de New York risquent d��tre une grosse d�ception pour le peuple congolais qui n�aspire qu�� la paix, � l�ordre et � la s�curit� � l�int�rieur de ses fronti�res. Ceci parce qu�au fil des jours, les propos de certains repr�sentants des pays de la communaut� internationale ne sont gu�re en faveur des th�ses de Kinshasa. A travers ces propos, l�on sent que ces pays, bien que certains d�entre eux aient d�cid� de geler une partie de leur coop�ration avec le Rwanda, soutiennent mordicus que la solution politique pour l�Est de la Rdc soit prioritaire.

Cette solution, selon eux, passe par le dialogue politique entre la Rdc et le Rwanda en lieu et place des sanctions � prendre contre ce dernier pays qui agresse son voisin, pour la ni�me fois.

L�ambassadeur allemand � l�ONU dit non aux sanctions contre le Rwanda Dans notre livraison d�hier, nous avions �crit que le Secr�taire g�n�ral adjoint en charge des op�rations de maintien de la paix Herv� Ladsous a pr�sent� le rapport de son p�riple dans la r�gion des Grands Lacs qui l�avait conduit successivement � Kinshasa, Goma, Kigali et Kampala. Outre le fait qu�il a condamn� l�administration parall�le instaur�e par le M 23, il a clairement d�clar� qu� � il faut clairement reb�tir la confiance, en particulier entre la RDC et le Rwanda �.

Et nous avons pos� la question de savoir quelle confiance. Nous avons ajout� que ce bout de phrase dit beaucoup en peu de choses. Cela voudrait dire que le Conseil de s�curit� veut trouver au probl�me de la RDC une solution politique en excluant des sanctions cibl�es contre le Rwanda. Quant � l�ambassadeur allemand aux Nations Unies, M. Peter Wittig, il a abond� dans le m�me sens en d�clarant que � les membres du Conseil de S�curit� sont d�accord pour consid�rer qu�une solution politique � la crise est une priorit� absolue. Je d�tecte une volont� de renforcer le dialogue politique et de ne pas se focaliser sur des sanctions � l�heure actuelle �.

Pour le diplomate allemand, � le dialogue, le renforcement de la confiance et de la coop�ration entre Kigali et Kinshasa sont n�cessaires d�urgence pour traiter des racines du conflit �. Comme on le voit, certains pays ne sont pas favorables aux sanctions contre le Rwanda bien que les accusations � son endroit soient �tay�es par des faits r�els et palpables.

C�est la preuve que le lobby rwandais n�a m�nag� aucun effort pour man�uvrer et noyauter la communaut� internationale pour son compte. Il n�est pas tard pour que notre diplomatie fasse la contre-offensive pour arriver � faire changer d�opinion ces repr�sentants au Conseil de s�curit�. Le gouvernement congolais a saisi le Royaume Uni et les Usa quant � l�achat des minerais.

Nous savons de tout le temps que le Rwanda n�est pas un pays minier. La nature ne lui a pas donn� cette chance comme la Rdc ou les autres. Cependant, le Rwanda se retrouve curieusement parmi les grands pays exportateurs des minerais sans en produire. Moralit� : tous ces minerais vendus pour son compte proviennent de la Rdc ; et le Rwanda les a par le biais des groupes arm�s qu�il finance du reste. La plupart des acheteurs sont des soci�t�s am�ricaines et britanniques.

C�est la raison pour laquelle le gouvernement congolais, par le biais du ministre des Mines, a saisi les Usa et le Royaume Uni pour que les soci�t�s mini�res qui se retrouvent dans leurs pays respectifs n�ach�tent plus des minerais au Rwanda. Ces achats permettent au Rwanda d�agresser son voisin ; d�o� son arrogance dans les assises internationale malgr� sa position de faiblesse sur le plan diplomatique. Cette arrogance vient aussi du fait qu�il b�n�ficie de l�appui moral de certains pays occidentaux malgr� le semblant de gel de leur coop�ration avec lui.

Ces soci�t�s mini�res en question ob�iront-elles aux injonctions de leurs gouvernements respectifs ? Le gouvernement a agi, aux Usa et au Royaume-Uni de r�agir. La balle est dans leur camp. Bishop Pierre Tambo auditionn� au Congr�s am�ricain sur la RDC Le Congr�s am�ricain a r�agi � la p�tition des chefs des confessions religieuses sur la guerre dans l�Est de la RDC.

En effet, le Congr�s am�ricain a convoqu� et entendu tour � tour le Sous-secr�taire d�Etat am�ricain aux Affaires africaines, le Vice-pr�sident de International Crisis Group et le Bishop Pierre Tambo, pr�sident des Eglises M�thodistes du Congo et co-initiateur de la p�tition contre le Rwanda. A l�issue de cette audition, le Congr�s am�ricain va prendre une r�solution que l�administration Obama devra appliquer.

Le dernier intervenant, le Bishop Pierre Tambo a expliqu� aux congressistes am�ricains toute la situation qui pr�vaut dans l�Est de la RDC avec des preuves (�crites et audio-visuelles) et leur a demand� de faire des recommandations au gouvernement am�ricain d�exiger au Rwanda d�arr�ter la guerre, une guerre barbare et injuste et d�envisager des sanctions exemplaires et cibl�es contre les autorit�s civiles et militaires rwandaises qui en sont les commanditaires. Parce qu�il est suffisamment prouv� que le Rwanda aide le M 23 par son appui financier, logistique et humain car notre pays aspire � la paix et � la tranquillit�, base de tout d�veloppement.

Source: kongotimes.info

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septembre 22, 2012   No Comments

Kagame absent au sommet des pays des grands lacs tenu ce 8 septembre � Kampala.

L’objectif de la rencontre �tait une fois de plus de trouver une issue � la crise dans l’est de la RDC et d’avancer sur le d�ploiement d’une force neutre dans la r�gion pour mettre un terme aux activit�s des groupes arm�s. Etaient pr�sents � ce sommet les dirigeants ougandais, congolais, tanzanien et sud-soudanais, mais pas Paul Kagame. Et cette troisi�me r�union ne semble pas avoir permis d’avanc�es majeures.

L’absence du pr�sident rwandais Paul Kagame � ce troisi�me sommet des Grands Lacs laissait pr�sager un nouvel �chec. Finalement, � l’issue de la r�union de ce samedi, les quatre chefs d’Etat pr�sents ont d� se contenter de cosigner un communiqu� � minima.

Abou Moussa, repr�sentant sp�cial du secr�taire g�n�ral de l’ONU pour l’Afrique centrale
Les pays de la sous-r�gion tiennent � ce que �a ne traine pas.

Le texte publi� par la Conf�rence internationale sur la r�gion des Grands Lacs indique tout juste que la force neutre charg�e de contrecarrer les groupes arm�s de l’est de la RDC sera d�ploy�e sous un mandat de l’Union Africaine et des Nations unies.

En revanche, d’�pineuses questions restent sans r�ponse. Quels pays, en dehors de la Tanzanie, vont envoyer leurs soldats sur les collines du Nord-Kivu ? Qui va financer le d�ploiement de cette force qui pourrait atteindre les 4 000 hommes ? Quel sera le r�le des casques bleus de la MONUSCO ?

Si l’ambition est de mettre sur place cette force dans trois mois au plus tard, la porte n’a pas �t� ferm�e � une solution n�goci�e et Yoweri Museveni a �t� charg� de poursuivre les discussions avec les rebelles du M23.

Pour faire le point des avanc�es et des blocages, un nouveau sommet a �t� programm� dans un mois. En attendant, les chefs d’Etat de la r�gion devraient se retrouver le 27 septembre � New York, en marge de l’Assembl�e g�n�rale de l’ONU, pour une r�union avec les membres du Conseil de s�curit� des Nations unies.

Abou Moussa, repr�sentant sp�cial du secr�taire g�n�ral de l’ONU pour l’Afrique centrale
Les gouvernements vont se tourner vers l’UA et l’ONU pour financer en partie cette force neutre.

 

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septembre 20, 2012   No Comments

RWANDA-RDC : Kabila savait tout de la presence d’une force speciale rwandaise au Congo

Au moment o� l�opposition politique en R�publique D�mocratique du Congo accuse le Pr�sident Joseph Kabila de haute trahison apr�s qu�elle ait d�couvert que le Rwanda avait maintenu son arm�e sur le sol congolais, un t�l�gramme class� top secret de novembre 2010, dont Jambonews a pu obtenir une copie, confirme que Joseph Kabila �tait bel et bien au courant de la pr�sence des forces sp�ciales de la RDF (Rwandan Defense Forces).

En 2009 le pr�sident du parlement Vital Kamerhe avait d�missionn� pour d�noncer un accord secret entre Kabila et Kagame qui mettait la vie de la population congolaise en danger. Joseph Kabila avait alors invit� l�arm�e rwandaise sur le territoire de la RDC sans consulter le parlement.

Cela n�a pas emp�ch� Kabila de continuer � faire des accords secrets avec Kagame comme on le constate dans un t�l�gramme num�ro: SECRET N0 0171/OPS AMANI LEO/COORD/G3 envoy� par le G�n�ral Dieudonn� Amuli Bahingwa, commandant de l�op�ration Amani, aux commandants ops du Nord-Kivu et du Sud-Kivu avec copie au CHEFEMG- CHEFEM FT- COMD 8-10 RGN MIL autrement dit Chef d��tat-major g�n�ral, chef d��tat-major des forces terrestres, commandant de la 8i�me et 10i�me r�gion militaire ; il leur est demand� de former un corps d��lite qui travaillera avec les forces sp�ciales rwandaises.

Il explique agir sous les ordres du chef du personnel militaire commun apr�s une r�union secr�te entre les chefs militaires du Rwanda et de la RDC tenue � Kigali, le 2 novembre 2010.

Il est � rappeler que le gouvernement de Kinshasa avait annonc� la fin de l�op�ration Kimia II � la fin de d�cembre 2009 et que les troupes rwandaises �taient toutes cens�es �tre rentr�es au Rwanda.

Ce document confirme les craintes qu�avait exprim�es une partie de la population congolaise � savoir de voir les troupes rwandaises se maintenir en RDC apr�s l�op�ration.

Ce qui devait arriver arriva et les forces du G�n�ral Kagame ne sont jamais retourn�es chez elles et pire, elles ont continu� � �tre renforc�es en effectifs comme le d�montre ce document en notre possession.

Quel est le nombre de soldats rwandais sur le sol de la RDC ?

Dans ce t�l�gramme confidentiel il est demand� aux commandants Ops du Nord-Kivu et du Sud-Kivu de choisir 120 hommes avec 40% des effectifs en provenance du CNDP (actuellement M23), de PARECO et 60% en provenance des FARDC auxquelles devront s�ajouter 120 hommes venant du RDF. Quand on analyse les chiffres, on se rend compte que la composition de ces renforts est grandement domin�e par les Rwandais et les groupes rebelles qui leur sont proches � 70% de l�effectif global. Si au d�but 2011 comme on le lit sur ce t�l�gramme ces troupes on �t� renforc�es, � combien s��l�ve leur nombre � ce jour ?

La question de la pr�sence de soldats rwandais sur le sol congolais avec la b�n�diction des autorit�s de la RDCa son importance au moment m�me o� l�organisation Human Rights Watch vient de publier, ce mardi 11 septembre 2012 un nouveau rapport accusant certaines autorit�s rwandaises de soutenir les rebelles du M23 et donnant l�ampleur des s�vices et exactions commis par ce dernier � l�est du Congo en les accusant notamment de crimes de guerre � Les rebelles du M23 qui s�vissent dans l�est de la R�publique d�mocratique du Congo (RDC) sont responsables de crimes de guerre commis � grande �chelle, y compris des ex�cutions sommaires, des viols et des recrutements de force � a notamment d�clar� l�organisation ce mardi 11 septembre. Trente-trois des personnes ex�cut�es �taient des jeunes hommes et des gar�ons qui avaient tent� de quitter les rangs des rebelles. �

L�effort de guerre de l�envahisseur support� par Kinshasa

Comble de tout, le t�l�gramme confidentiel indique que le mat�riel qui sera utilis� par les militaires Rwandais ou par cette force conjointe M23 (ex CNDP) et leurs amis Rwandais devra �tre fourni par l��tat major dela RDC !!! En d�autres termes, cela revient � dire que � l�envahisseur est soutenu par l�envahi �.

Quels sont les raisons qui peuvent emmener un pr�sident comme Joseph Kabila � agir de la sorte ?

Joseph Kabila se trouve entre le marteau et l�enclume. La communaut� internationale, en particulier la CPI lui demande de lui livrer le g�n�ral rwandais criminel de guerre Jean Bosco Ntaganda. Mais il ne peut pas faire cette erreur car non seulement Ntaganda a agi sous les ordres de Kabila mais aussi ces ordres venaient de Kagame. Si Ntaganda est arr�t� Paul Kagame et Joseph Kabila risque d��tre mis en cause lors du proc�s et par l�, risquer �galement d��tre poursuivis. Donc la meilleure chose � faire pour limiter la casse pour ce trio, c�est raviver le chaos dans l�est du Congo afin de d�tourner l�attention et esp�rer que le reste du monde n�y voit que du feu. C�est dans ce cadre que Kabila doit supporter l�effort militaire au compte de son envahisseur, le peuple congolais n�a qu�� subir.

On peut aussi rappeler le cas Laurent Nkunda, ce g�n�ral ancien chef du CNDP, devenu depuis M23, qui se trouve au Rwanda alors qu�il a �t� r�clam� par Kinshasa pour y �tre poursuivi. Lui aussi a ex�cut� les ordres de Kigali et continue � les ex�cuter comme le r�v�le l�Addendum au rapport des experts des Nations Unies sur les crimes commis en RCD. Selon le rapport des experts, il a contribu� � faciliter la formation du mouvement M23 en mobilisant les officiers issus de l�ancienne CNDP.

Et les autres membres du gouvernement congolais dans tout �a ?

Le ministre Lambert Mende explique que le retrait des troupes rwandaises est une exfiltration, que ces hommes �taient sur le sol congolais � l�insu des autorit�s de Kinshasa. On pourrait se demander si en RDC tous les ministres sont au courant de ce qui se passe dans leur pays ou si certaines informations, qui normalement devraient �tre connues de tous les hauts responsables gouvernementaux, ne seraient connues que par le Pr�sident Kabila et ses proches.

En d�cidant en fin ao�t 2012 de retirer une partie de ses forces sp�ciales d�ploy�es dans l�Est dela R�publique d�mocratique du Congo, Kigali a r�gl� ses comptes avec Kinshasa. Sans doute une fa�on de prouver pour le Rwanda l�existence des accords secrets qui le lie � la RDC. Ce que les Congolais nient toujours. Les deux pays sont entr�s en conflit il y a quelques mois � la suite d�un rapport des experts des Nations Unies accusant le r�gime rwandais de soutenir les rebelles de M23 contre le pouvoir dela RDC. Aumoment o� la guerre de l�information bat son plein, ce congolais moyen qui pr�sente le rwandais comme � le m�chant voisin � peut se mordre les doigts en apprenant que plus d�une centaine des militaires rwandais vivaient paisiblement sur sa terre et avec la b�n�diction de ses autorit�s � la suite d�une op�ration conjointe men�e entre les deux pays afin de contrer les FDLR en 2009.

Les congolais de tout horizon doivent � pr�sent comprendre que les innombrables conciliabules sur la paix sur son territoire ne porteront jamais de fruits tant que les acteurs seront les m�mes car le jeu est fauss� d�s le d�part par ceux cens�s apporter les solutions ; la fameuse force neutre, le mini-sommet convoqu� par Ban ki Moon � la fin de ce mois et m�me le sommet de la francophonie n�auront aucun effet sur la pacification de cette r�gion de l�Est tant que le mensonge sera �rig� en mode de gouvernance.

Christian Mutware,

Source: Jambo News

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septembre 20, 2012   No Comments

Rwanda: Prince Antoine Nyetera raconte sa vie…

Antoine Nyetera est d�c�d� le 14/09/2012. Il �tait en train d’�crire un livre. Dans le prologue intitul� “C’�tait comme �a!”, il retrace sa vie et donne sa vision sur le Rwanda d’hier et d’aujourd’hui. Ci-apr�s un extrait.

Quand, � l��ge de 3 ans, je voyais deux servantes (hutu) � c�t� de ma m�re ; l�une se levait vers 5 heures du matin pour nettoyer la maison, la cour int�rieur (inzu n�urugo) et l�ext�rieur (umuharuro), apr�s ce nettoyage de toute la parcelle, elle allait s�occuper du grand nettoyage de l��table : enlever la bouse de vaches, nettoyer les petites cases pour les veaux (ibiraro by�inyana) l�autre fille en train de laver les ustensiles de cuisine, les assiettes en bois et en m�tal �maill�, les pots � lait, les gobelets en m�tal �maill�. Mes grandes s�urs, avant d�aller � l��cole, aidaient les deux servantes, et tout devait �tre fait avant 7 heures du matin, car les passants ne devaient pas voir les filles en train de faire ce nettoyage. C��tait comme �a !
La jeune servante qui s�occupait de ce travail de nettoyage n�habitait pas dans la maison. Elle venait tr�s t�t le matin ; apr�s cette t�che, vers 8 heures elle retournait chez elle. La deuxi�me dormait dans notre maison, dans la case r�serv�e aux filles. Elle devait rester tout le temps avec ma m�re pour l�aider dans menues occupations : propret� de la maison, pr�parer le lait � servir, pr�parer la nourriture et la servir et mettre le lait destin� � faire du beurre dans des grands jarres, tresser la vannerie etc. Quant le lait �tait suffisamment caill�, il faut le mettre dans des barattes (ibisabo) et le tourner pendant une heure, sans arr�t, jus qu�� ce que le beurre se s�pare du petit lait �cr�m� que l�on distribuait aux gens pauvres qui n�avaient pas de lait chez eux. C��tait comme �a.
La servante permanente, apr�s le nettoyage int�rieur, s�occupait de moi ! Elle me lavait tout le corps et m�habillait. Quand elle �tait tr�s occup�e, c�est ma m�re qui me lavait et m�habillait et me servait du lait caill�. Me voici pr�t � jouer avec les enfants des voisins, filles et gar�ons : hutu et twa. Mon p�re m�avait toujours dit que tous les enfants �taient �gaux, nous mangions ensemble, nous faisions la sieste ensemble. Mais en grandissant, les chemins se s�paraient. C��tait comme �a.
Quand j�ai atteint l��ge de scolarisation, � 6 ans, la servante me pr�parait tr�s t�t pour aller � l��cole. Mes deux s�urs et grand fr�re savaient se pr�parer tout seuls. Nous allions tous ensemble � l��cole. Vers 12 heures un serviteur venait me chercher � l��cole pour rentrer, mes s�urs et mon fr�re rentraient � 14 heures.
Quant mes s�urs et mon fr�re sont all�s dans une autre �cole pour commencer la 3�me ann�e primaire, je suis rest� dans la petite �cole : pr�-primaire, 1�re ann�e et 2�me ann�e. En ce moment, c��tait le petit serviteur qui m�accompagnait � l��cole et me ramenait � la maison, parfois il m�apportait � boire � l��cole. Je ne me suis jamais pos� la question pour quoi le gar�on hutu n�allait pas � l��cole, alors que d�autres gar�ons y allaient ? Simplement parce qu�il devait garder nos vaches. C��tait comme �a.
Parmi nos serviteurs, il y avait un qui dormait � la maison, un gar�on de 16 ans. Il devait se lever tr�s t�t le matin pour aller puiser de l�eau � la source naturelle (iliba) qui se trouvait � une distance d�� peu pr�s de 500 m�tres, avec une cruche de 15 � 20 litres sur la t�te. Il faisait deux � trois tours le matin, une ou deux fois vers le soir. Le jour de pr�paration de bi�re de sorgho ou du vin de bananes, il devait faire cinq � six tours. Il devait laver les marmites. Ma m�re lui disait alors ce qu�il fallait cuire pour la journ�e ; il cherche le bois de chauffage, s�il n�y a pas � la maison, il va le chercher � l�ext�rieur ; il allume le feu, met les aliments dans la marmite et la d�pose sur l��tre. Ma m�re n��tait pas loin pour v�rifier s�il a mis suffisamment de l�eau et du sel.
L�autre serviteur qui ne dormait pas dans notre maison, arrivait tr�s t�t � la maison. Il �tait l� vers 6 heures du matin. Il savait ce qu�il devait faire : faire sortir le b�tail de l�enclos, derri�re la case principale (kambere), la secondaire (kagondo) et la cuisine ; le b�tail va brouter tout pr�s de l�enclos pendant une heure au moins, puis commen�ait � traire les vaches, lorsqu�il s�agissait de traire 5 ou 6 vaches, le cuisinier allait donner un coup de main; parfois m�me la jeune servante allait tenir les veaux au moment de la traite et ramener le lait dans la maison. Pourquoi pas mes fr�res et s�urs ? Ils sont � l��cole, le soir les filles aidaient la servante et le cuisinier � pr�parer et dresser la table. Je n�ai jamais essay� de traire les vaches, les apr�s-midi j�allai surveiller les veaux qui broutaient aux alentours de l�enclos. C��tait tout naturellement comme �a.
Apr�s la traite, le berger va conduire le b�tail au p�turage, il laisse le b�tail au p�turage pour aller manger soit chez lui, soit chez nous ; on lui donnait du lait. Le soir, il fait rentrer le b�tail, le feu de paille est d�j� allum� dans l�enclos du b�tail, la servante a d�j� pr�par� les gerbes d�herbes fra�ches (icyalire) qui sert de couchage pour ces animaux et que l�on rempla�ait tous les trois jours. C�est le moment de la traite du soir. M�me chose que pour le matin. Le berger ferme l�enclos du b�tail avec des bois superpos�s pour que le b�tail ne sorte pas la nuit ou qu�un voleur ne vienne les d�rober. Avant de rentrer chez lui, le berger boit de la bi�re r�serv�e aux gardiens de bovins � inzoga y�abashumba �.
Me voici � l��cole des grands, ce qu�on appelle le 2�me cycle primaire : 3�me, 4�me, 5�me ann�e et 6�me ann�e, c�est � la Mission (Paroisse) qu�on doit aller. J�avais 10 ans. Il fallait quelqu�un pour m�accompagner jusqu�� l�endroit o� je devrais rencontrer des camarades de la m�me colline. Nous devrions faire au moins 1 heure et demi de marche jusqu�� l��cole. Pour la troisi�me ann�e, l��cole terminait � 11h30. Il fallait quelqu�un qui devrait venir m�attendre � la sortie de l��cole.
Parmi les 4 personnes en permanence chez nous, 2 d�entre elles �taient li�es par le contrat de servage pastoral (ubuhake [..]). Les autres se trouvaient pour �chapper aux corv�es. Je tiens � pr�ciser que les sous-chefs disposaient de plus de 6 serviteurs (bagaragu) en permanence. Le chef avait davantage, celui-ci avait 2 pour 3 personnes qui l�accompagnaient lorsqu�il se d�pla�ait, plus un messager qui devrait �tre toujours pr�t � �tre envoy� � tel et endroit pour remplir la commission. C��tait comme �a.
En plus des quatre personnes dont cit�es ci-dessus, mon p�re avait 2 personnes, par fois 3 ou 4 qui cultivaient pour lui deux jours par semaine. Ces personnes �taient pr�lev�es sur le nombre de ceux qui devaient cultiver chez le chef. Etant entendu que pour b�n�ficier de ces cultivateurs gratuits, il fallait �tre parent ou fr�re du chef ou du sous-chef.
Apr�s la classe de l�avant-midi, nous rentrions pour manger, et retourner � l��cole � 13h.30. Apr�s la classe de l�apr�s midi, nous restions dans la cour pour attendre un grand s�minariste qui devait nous occuper, � nous apprenant des chants, servir la messe, quelques le�ons de fran�ais, divers jeux, initiation au th��tre, etc., pour rentrer vers 18 heures. Les enfants hutu et de simples tutsi rentraient apr�s la classe. Ils faisaient entre 1 heure et 2 heures de marche tous les jours.
Nous �tions les privil�gi�s, quant bien m�me mon p�re n��tait plus sous-chef. Il �tait quand-m�me tutsi ayant la parent� avec notre chef du Nduga, Kanimba Athanase. C�est en 1950 que mon p�re a �t� nomm� Juge-assesseur par le roi Mutara III Rudahingwa, au Tribunal de chefferie jusqu�apr�s la R�volution 1959. C��tait comme �a aussi.
Malgr� notre statut de privil�gi�s, les enfants hutu avaient d�excellents r�sultats � l��cole, mais rares �taient ceux qui acc�daient au secondaire. Les plus intelligents allaient, soit au petit s�minaire, soit � l��cole des moniteurs. Nos enseignants de la 4�me, 5�me et 6�me ann�e �taient des Hutu et des Tutsi qui ont fait soit le petit s�minaire, soit l��cole des moniteurs.
Je ne me suis jamais pos� la question de savoir pourquoi mes camarades tr�s intelligents n�allaient pas tous au secondaire, surtout au Groupe-Scolaire, alors que ces fils de chefs et sous-chefs, m�me les plus m�diocres faisaient leurs �tudes secondaires ! Il faut aussi se rappeler qu�� cette �poque il n�y avait pas beaucoup d��tablissements secondaires, d�autant plus que tous les enfants qui entraient au secondaire restaient � l�internat, parfois sans minerval. Mais cela n�explique pas pourquoi ces jeunes Tutsi devraient �tre majoritaires dans le secondaire. C��tait comme �a !
Chez l�Abb� Alexis Kagame
De son retour de Rome apr�s ses �tudes de Philosophie, options d�Histoire et Linguistique, Mgr Alexis Kagame fut membre associ� de l�Institut de Recherche Scientifique en Afrique Centrale (IRSAC). Il me connaissait quand j��tudiais au Noviciat de Kabgayi. Il connaissait �galement mon p�re qui �tait un grand po�te. Alexis Kagame s�est inform� aupr�s de mon p�re pour avoir mes nouvelles ; mon p�re lui dit que j�ai quitt� le Noviciat. Mgr Kagame m�a tout de suite cherch� et engag� en octobre 1956 comme son collaborateur. Je fus initi� aux m�thodes de la recherche sur l�histoire de l�Afrique des Grands Lacs, sp�cialement du Rwanda, ethnologie, litt�rature (po�mes, contes et l�gendes), les us et la coutume, la g�n�alogie de certaines personnes qui ne figuraient pas dans le livre du P�re Delmas.
Apr�s moi, il a engag� encore trois autres collaborateurs, nous formions une �quipe de quatre jeunes secr�taires-enqu�teurs et un chauffeur, tous Tutsi. Nous �tions pay�s et log�s par l�IRSAC. Par apr�s il engagea un Hutu nomm� Munyampama Claver qui venait de terminer trois ann�es de philosophie au grand s�minaire de Nyakibanda. Il travailla quatre mois seulement� C��tait comme �a !
J�accompagnais souvent Mgr Kagame lorsqu�il rendait chez le roi, m�me � Bujumbura o� se tenait le Conseil G�n�ral du Ruanda-Urundi qui avait lieu chaque ann�e, pr�sid� par le Vice-Gouverneur G�n�ral en personne. Les deux � bami � rois, Mutara III du Rwanda et Mwambutsa IV du Burundi �taient d�office membres de ce Conseil, ainsi que certains chefs et quelques personnalit�s europ�ennes ainsi que les �v�ques et notables Rwandais et Burundais choisis par le V.G.G. Mgr Alexis Kagame �tait �galement membre de ce Conseil G�n�ral. Joseph Habyarimana-Gitera figurait parmi les notables � raison de ses tendances politiques. Les d�bats �taient publics ; j�y assistais en tant qu’observateur.
Au moment des revendications hutu, en 1957, les tracts et les articles circulaient dans les journaux : Kinyamateka, Temps Nouveau, Soma ainsi que dans les journaux �trangers. Mgr A. Kagame s�int�ressait beaucoup � la politique du pays ; il voulait toujours savoir nos opinions � propos de ces �crits et les rumeurs. Je n�avais aucune opinion � donner. Mais un jour je lui ai pos� la question � propos des revendications hutu : pour quelles raisons les Hutu n��taient pas chefs ou sous-chefs ? Kagame me regarda quelques minutes avec un air tr�s soucieux � �tonn� m�me, et me dit : � Je me suis moi-m�me pos� cette question ; il faut chercher la r�ponse chez Mutara III. Le Rwanda entre dans un grand tournant dont je ne sais comment il va en sortir ! � [�]
Mgr Kagame �tait royaliste tr�s influent, il avait �t� promu au grade de grand d�positaire du Code �sot�rique. Au moment du grand tournant historique comme il le disait, il s�entretenait souvent avec Joseph Habyarimana-Gitera. Celui-ci sortait du bureau de Kagame en souriant, c��tait sa nature, le contraire de Kayibanda. Kagame me disait que Gitera �tait un peu fou, parce que trop direct, avec une franchise et une confiance qui frisent la na�vet�. Il ne connaissait pas la mani�re tutsi d�accepter sans �tre d�accord, de donner sans l�cher. [�]
Lorsque Gitera s�est attaqu� au tambour-embl�me de la monarchie, les Tutsi ne l��coutaient plus, il devint leur ennemi n�1. Si ces derniers avaient bien compris la pens�e de Gitera, ils n�auraient pas d� s�en prendre � lui � cause du tambour, parce qu�en r�alit� les Hutu ne voulaient plus que ce tambour, orn� des d�pouilles de leurs anc�tres, repr�sente la monarchie. Ils ont r�agi si violemment � cause du tambour � Karinga �. Id�ologiquement le � Karinga� � symbolisait la d�faite des Hutu et la domination tutsi. Evidemment il n�y avait pas que le tambour. Il fallait aussi la d�mocratisation des institutions qui devait aboutir au partage du pouvoir.
L�abolition du servage pastoral avait donn� un coup dur � la classe tutsi ; on ne peut pas s�imaginer combien le Tutsi qui n�a jamais mani� la houe allait apprendre ce m�tier � l��ge de 40 ou 50 ans ! Le Tutsi qui n�a jamais gard� ses vaches allait rester toute la journ�e derri�re 3 ou 4 vaches en m�me temps cultiver son champ ! Si mon p�re n�avait pas trouv� la place de juge-assesseur au Tribunal de chefferie, je ne vois pas comment il allait s�en sortir. C�est avec son salaire qu�il parvenait � payer le gardien de son b�tail, le cultivateur et un domestique qui devait apporter de l�eau � la maison.
En plus il avait une grande propri�t� ; il vendait les produits agricoles, plus 30 � 50 litres de vin de bananes par semaine lui permettaient de vivre ais�ment et am�liorer son habitation. Pendant les troubles des ann�es 59-60, il n��tait pas inquiet, il avait toujours �t� en bon terme avec ses voisins Hutu, il n�a jamais perdu ni vache ni champs ni m�me son reboisement.
En juin 1959, j�ai accompagn� Mgr Kagame pour la deuxi�me fois � Bujumbura, au cours de la session du Conseil G�n�ral du Ruanda-Urundi. Il y avait des d�bats tr�s s�rieux pour l�avenir du Ruanda-Urundi. Je me souviens que c��tait la premi�re fois pour moi d�entendre le projet des �lections � venir et la cr�ation des communes au Ruanda-Urundi.
Le soir du dernier jour de la session, Mutara III envoyant son chauffeur, Rusanganwa, pour chercher Joseph Gitera dans la cit�. Le roi a eu un entretien avec Gitera, en pr�sence du chef Kayihura Michel, Vice-Pr�sident du Conseil du Pays et favori de Mutara III. Il y eut une sc�ne moins amusante entre Mutara III et Gitera. Le lendemain avant de regagner le Rwanda nous sommes all�s dans la villa de Mutara III, situ�e pr�s du Coll�ge du St. Esprit. Il �tait midi, les deux Grands ont d�jeun� ensemble, le cuisinier a fait une table pour moi dans la pi�ce � c�t�. Apr�s le repas, je me suis promen� dans le jardin pour contempler la ville de Bujumbura et le Lac Tanganika, c��tait un panorama magnifique. Vers 14 heures, Mutara et Kagame ont regagn� le salon et m�ont invit� � entrer dans le salon, ils avaient chacun un verre de Cognac. C�est � ce moment que Mutara III raconta � Kagame la visite de Gitera�, comment ce dernier a �t� content d�avoir �t� invit� � prendre une bi�re offerte par le roi�
Ce n�est que 4 ans plus tard, �tant greffier-comptable du Tribunal d�Astrida (actuel Butare), que j�ai pu m�entretenir avec Gitera. Il �tait d�tenu en prison d�Astrida, accus� de � S��tre rendu � Dar Es-Salaam (Tanzanie) pour rendre visite � Kigeri V Ndahindurwa �, un monarque d�chu qui organisait les attaques contre la R�publique !
Avant l�ouverture de l�audience, tous les d�tenus attendaient dans le hall tout pr�s du Greffe. C��tait triste de voir le premier leader Hutu en prison pour un fait banal. Une humiliation par excellence ! Je me suis pos� la question : � Que diable est-il all� chercher chez Kigeri? � Gitera a �t� parmi les premiers leaders pr�sents � Gitarama le 28 janvier 1961 pour proclamer la R�publique ! Dans le fonds, Gitera �tait monarchiste, dans ses extravagances, apr�s s��tre brouill� avec le Parmehutu de Gr�goire Kayibanda, il a cr�� successivement plusieurs partis, dont � Pro-Bami Hutu � (pro monarchie hutu) ayant pour objectif la restauration de monarchies des Hutu, contrairement aux objectifs du Manifeste des Bahutu.
J�ai donc invit� Gitera � s�asseoir au Greffe pour discuter avec lui, bien que c��tait contre les r�gles. C�est en ce moment que Gitera m�a racont� l�histoire de sa visite � la villa de Mutara III � Bujumbura. [�]
C�est � la m�me occasion que Gitera me raconta une histoire assez �nigmatique au sujet de la reine Rosalie Gicanda, �pouse de Mutara III Rudahigwa, disant qu�elle lui a sauv� la vie, lui et les autres ! C��tait l�heure de l�audience, Gitera ne m�a pas dit quand, dans quelles circonstances et comment Rosalie Gicanda lui a sauv� la vie.
Quatre ans plus tard, c��tait en 1967, lorsque je me trouvais chez Makuza Anastase, Ministre de la Justice, en compagnie de Rugamba Cyprien, la conversation tourna au tour des �v�nements des ann�es 58�59 ; Makuza dit que Rosalie Gicanda a rendu un grand service aux Hutu, il n�a pas voulu dire davantage. Ma curiosit� n��tait pas satisfaite ! En 1977, je me trouvais chez Me Epaphrodite Ngirumpatse, avocat � Kigali, les m�mes propos reviennent. [�]
Malgr� mes bonnes relations avec Rosalie Gicanda, je ne sais pas pourquoi je n�ai pas os� lui poser la question concernant le service qu�elle aurait rendu � ces r�publicains ! Selon les informations non v�rifi�es, il para�trait qu�un certain soir Gitera �tait invit� chez Mutara III, dans l�intention de l��liminer physiquement. Rosalie connaissant le complot, aurait trouv� un moyen d�avertir Gitera. Celui-ci quitta le palais discr�tement, se pr�cipita dans sa VW qu�il d�marra aussit�t. [�]
Au moment fi�vreux des premiers Partis politiques, non seulement je n�y comprenais rien en politique, mais aussi �a ne m�int�ressait pas du tout, quand j��coutais les propos des membres de l�UNAR, surtout quand un certain Patrice Rwabukwisi, agent de la PTT, me disait : � Nous devons forcer tous les rwandais � adh�rer � notre Parti �. Je me suis souvenu de mon enfance : des Hutu qui travaillaient pour nous sans �tre pay�s ; une exploitation qui �tait devenue une coutume. Je me disais que ces Hutu avaient raison de revendiquer leurs droits. Je me suis souvenu encore d�un Hutu qui disait � son fils qui voulait aller � l��cole : � Tu dois rester ici, garder mon b�tail, apr�s tout, m�me si �tudie 10 fois, tu ne seras jamais chef ou sous-chef, la place du Hutu est au champ ! �. C��tait comme �a.
Chaque matin mes coll�gues du bureau racontaient les �v�nements de la veille, les meetings de l�UNaR, je ne disais rien, je ne savais rien en effet. Mgr Alexis me dit un jour, � petit vieux (au lieu de dire jeune homme, il disait toujours � petit vieux �), es-tu devenu Aprosoma ? J�ai dis non, la politique �a ne m�int�resse pas. L�Aprosoma c�est pour les Hutu, je ne le suis pas et je ne comprends pas encore ce que l�UNaR veut.
Je me souviens du premier meeting de l�UNaR, surtout quand les swahili ( musulmans) tr�s actifs, �taient venus de Kigali, tr�s nombreux dans les camions, avec clairons et m�gaphones, chantant et r�clamant l�ind�pendance imm�diate, c��tait leur slogan n�1. Les Hutu de l�Aprosoma vinrent nombreux �galement, � pied et dans les camions, brandissant la houe, l�arme noble du hutu, comme ils la pr�sentaient, r�clamant la d�mocratie et leur ind�pendance vis � vis du Tutsi ! L�administrateur de territoire, Bovy prit la pr�caution de ne pas laisser les deux groupes s�approcher l�un de l�autre.
C��tait pour la premi�re fois que les rwandais voyaient un meeting politique. Ce me semblait � un affrontement, une attaque. J�ai eu un pressentiment de malheur, d�une trag�die. Je suis all� dans le bois pour lire tranquillement un roman. J�ai eu le m�me pressentiment en octobre 1990, lorsque j�ai appris l�attaque du FPR-Inkotanyi ; pendant que les autres croyaient aux n�gociations, aux accords de paix. Rien ne me rassurait, je voyais la trag�die approcher, le raisonnement trompe beaucoup. L�intuition ne trompe jamais. C�est comme �a.
En mi-novembre 1959, Mgr Kagame fut assign� � r�sidence surveill�e par le Colonel BEM Guy Logiest. Il ne pouvait pas d�passer les limites du territoire d�Astrida (Butare). Ne pouvant pas se rendre � Nyanza pour voir Kigeri V Ndahindurwa, il m�a envoy� pour lui dire d�aller en Belgique, le roi Baudouin avait invit� les deux bami (rois) : celui du Rwanda et celui du Burundi. Le Vice-Gouverneur G�n�ral du Ruanda�Urundi, Jean�Paul Harroy devait accompagner ces deux bami � Bruxelles. Kigeri V Ndahindurwa n�a pas voulu aller en Belgique. Alexis Kagame me donna sa carte de visite o� il a �crit : � Vous devez aller en Belgique �. Je devrais expliquer le reste verbalement.
Je me suis rendu � Nyanza par camion (il n�y avait ni bus ni taxi). Arriv� � Nyanza � 16 heures, je me suis rendu au bureau du roi. J�ai d�abord attendu � la cour, un policier est venu me demander qui je suis et pour quoi je sui l�. Avant de lui r�pondre, Kigeri V m�avait vu. On se connaissait tr�s bien, envoie son secr�taire Kimenyi pour me dire d�entrer. Tout le monde venait de quitter les bureaux. Kigeli V, entour� de ses secr�taires, me salue le premier, je n�avais m�me pas eu le temps de faire le salut d�usage. D�un air d�tendu, il me demanda : Quel bon vent ? Que me veut cette visite tardive et comment va Kagame ? �
Je lui tendis la carte de visite et j�encha�ne : � L�Abb� me charge de vous dire qu�il est absolument n�cessaire que vous alliez en Belgique. Vous allez avoir l�occasion d�expliquer au Roi Beaudouin toute la situation. C�est un Jeune Roi, il vous �coutera et vous prot�gera. � Avant d�achever les phrases il se retourne vers ses secr�taires et au chef Kayihura et s�adresse � eux dans une attitude m�prisante, et parla en pointa son doigt sur la tempe, signe comme quoi Kagame d�raisonne : � Ecoutez, ce Padiri (pr�tre) veut que j�aille en Belgique ! On m�y hait, les Belges veulent me tuer, et Padiri veut que je m�y pr�sente en holocauste!!! � ![1]
Sur ce, il sort du hall de son bureau, accompagn� de ses secr�taires, Kabagema, Kimenyi et Muhikira. Il s�approche de sa superbe Chevrolet blanche � Impala �, son demi-fr�re Subika Robert, mon neveu (du c�t� maternel) �tait au volant, son grand fr�re Ruzindana Joseph et son demi-fr�re Jean Nkurayija sur le si�ge arri�re. Ils attendaient tous dans la voiture. Il me dit de monter dans la voiture, je pris la place � c�t� des deux fr�res, nous nous dirige�mes vers Kavumu, lieu de sa r�sidence. Au lieu de rentrer chez lui, il dit � son demi-fr�re qui �tait au volant de se diriger vers la bifurcation Nyanza-Kigali-Astrida o� je devais faire autostop. Je sors de la voiture en l�invitant de sortir un petit moment, car j�avais un seul mot � lui dire, plus exactement une question � lui poser. Il accepta gentiment de sortir de la voiture, nous nous m�mes au bord de la route et je lui dis. � Puisque vous ne voulez pas aller en Belgique, quelle carte vous reste-t-elle � jouer �tant donn� la situation, pour r�tablir l�ordre et paix ? �
Kigeri V me r�pondit avec assurance, tout naturellement : � Je vais faire battre le tambour ! � (D�clencher la chasse aux insurg�s – bagome, ennemis du roi), comme ses anc�tres, comme son grand-p�re Kigeri IV Rwabugiri ! A ces mots, je n�ai rien ajout�, j�ai pris cong� en toute politesse, il est retourn� dans sa voiture ; j�ai dit au revoir � mes amis, ses grands fr�res. Arriv� � Astrida (Butare) � 18h.30�, je raconte � Kagame ce que j�ai vu et entendu. Il se f�cha et dit : � Bon, tant pi pour lui, j�ai jou� mon r�le de l�installer sur tr�ne, pour le reste il doit se d�brouiller �. J�ai compris que dans le coup de Mwima [�], c��tait lui qui a tout manipul�. J�avais vu les signes mais je n�en �tais pas tr�s s�r.
A ce propos, vers la fin du mois d�ao�t 1958, le prince Jean-Baptiste Ndahindurwa qui �tait secr�taire au territoire d�Astrida (Butare), venait tous les jours apr�s midi � la sortie de son bureau, voir Mgr Alexis Kagame, tout le monde rentrait � 16h 30, je restais au bureau attendant que notre visiteur termine son entretien avec Kagame qui se terminait entre 18 heures et 18h 30�. Quand il sortait je fermais le bureau et nous rentrions ensemble, chacun � son v�lo jusqu�� Ngoma, par fois nous passions dans le Cercle des �volu�s comme on l�appelait, un tr�s grand b�timent moderne o� il y avait une biblioth�que, une salle de lecture, un caf�t�ria, une salle de cin�ma, un secr�tariat, des toilettes etc. Il avait son logement dans le quartier des fonctionnaires de l�administration, mon logement se trouvait dans le quartier des agents de l�IRSAC. Cet Institut employait plus d�une centaine d�agents de diff�rents cadres. Chaque chercheur avait ses collaborateurs : enqu�te d�mographique, anthropologie, histoire et sociologie, bact�riologie, linguistique, sismographie, il y avait aussi le service de la comptabilit�, les m�caniciens, les chauffeurs, l��quipe d�entretien des b�timents, etc.
Jean-Baptiste Ndahindurwa, son fr�re et ses demi-fr�res �taient tous mes amis de longue date. En 1957, mon grand fr�re Daniel Kazura �pousa la tante maternelle du prince Jean de Dieu Nkurayija, demi-fr�re de Ndahindurwa. Les visites de Ndahindurwa chez Kagame m�intriguaient. Un jour je me suis permis de lui poser la question � propos de ces visites tr�s r�guli�res. Il l�a fini par m�avouer que le roi Mutara III lui avait dit d�aller apprendre certaines choses aupr�s de Kagame. [�]
Lorsque les troubles �clat�rent, en novembre 1959, quand on assassinait les leaders Hutu d�Aprosoma et du Parmehutu, j�ai compris ce que signifiait � battre le tambour-h�raut �. J�ai continu� mon travail jusqu�en d�cembre 1960, le budget allou� � nos recherches par l�IRSAC �tait fini, il ne pouvait pas se permettre de payer tous ses collaborateurs. Mais entre temps, l�Abb� Stanislas Bushayija [�] �tait Sup�rieur de notre Paroisse de Kamonyi pendant plus de 10 ans, et membre du Conseil Sup�rieur du Pays ; il avait �t� mut� pour la Paroisse de Mugombwa dans le sud en territoire d�Astrida, � 25 Km de la ville d�Astrida, il �tait en tr�s bon terme avec les leaders de l�Aprosoma. Un jour l�Abb� Bushayija m�a dit : � Je te connais bien, je connais ton p�re aussi, si tu continues � travailler avec l�Abb� Kagame tu auras des ennuies et Kagame ne fera rien pour toi �.
En effet, en mai 1960 Kagame m�a donn� un paquet de tracts de l�UNaR � distribuer aux gens qui �taient venus voir le match de football, ce que j�ai fait, tout b�tement ou innocemment. Il s�agissait malheureusement des fameux tracts qui emp�chaient les Unaristes de participer aux prochaines �lections communales ! Le lendemain matin j�ai �t� convoqu� au Commissariat de police pour expliquer comment j�ai distribu� les tracts. J�ai dit la v�rit�. Quand l�Abb� Bushayija m�a dit que j�aurai les ennuis, j�ai pens� � cet incident. L�Abb� Bushayija a parl� de mon cas au Pr�fet Habyarimana Jean-Baptiste qui venait d��tre nomm� � ce poste � c�t� de l�Administrateur Bovy, ainsi qu�� d�autres politiciens Hutu de la r�gion, notamment Amandin Rugira, Isidore Nzeyimana. Mais je n�ai jamais adh�r� ni � l�UNaR ni � l�Aprosoma. Malgr� ma neutralit�, les Unaristes m�en voulaient ; plus de trois fois j�ai �chapp� aux attentats. Finalement j�ai quitt� la cit� de Ngoma pour habiter dans une petite maison de 2 chambres derri�re la maison du Commissaire Jules Pilate.
Ma premi�re d�ception
Lorsque j�ai entendu que le FPR frappe durement � la fronti�re du pays, je me suis dit : � �a y est ! � Mon intuition ne me trompe gu�re ! Mais, je me suis dit (sans intuition) que MACHIN[2] allait r�agir. O� diable suis-je all� piocher cette id�e ? Dans les livres et discours sans doute. On nous a dit que MACHIN est le garant de la paix et la justice mondiale ! Mon �il !
J�avais peur m�lang�e de honte. Honte de quoi ? J��tais tutsi, comme ceux qui ont attaqu�. Mon fils Eug�ne qui �tait � l�Universit� Nationale du Rwanda � Butare et qui a �t� tu� � Butare m�me, partageait ce sentiment. Nous �tions tous les rebelles, les agresseurs. Comment le nier ? Il faut toujours se mettre � la place des autres. Quand je rencontrais les militaires qui venaient ou qui allaient au front, je baissais les yeux. Avec raison. Ces gens contre lesquels ils se battaient avaient la m�me taille et le visage que moi. Je sentais la froideur parmi les Hutu que je fr�quentais d�habitude. Gr�ce aux discours de Habyarimana qui invitait tout le monde � rester calme, j�osais sortir de la maison, sans beaucoup d�espoir d�y rentrer.
Le 5 octobre 1990, � 10 heures pr�cises, c��tait le jour d�arrestation des Ibyitso (complices) [�] Sous la pression de la communaut� internationale, les coupables et les innocents ont �t� lib�r�s. C��tait comme �a ! [�]
La guerre s�intensifia � la fronti�re rwando-ougandaise, chacun serrait son chapelet en main en allant ou venant de l��glise, croyant que Dieu allait arr�ter la guerre, comme si c��tait lui qui l�avait organis�e. Mon �il ! Les pri�res tombaient comme sur une statue en marbre ! Dieu se tut, comme il s�est tu lorsqu� on a crucifi� son fils ! De l�autre c�t� on faisait une pri�re � sens inverse : � B�nissez, Seigneur, les armes que nous tenons, et donnez-nous la victoire �. Les na�fs comme moi croyaient au MACHIN. Finalement MACHIN est arriv�. Pour quoi et comment ? Ce n��tait pas MACHIN de 1960 � 1961, pour les Hutu. Celui-l� �tait mort. C��tait un autre MACHIN.

J’ai constat� et j’ai compris qu’il y a un moment pour tout et un temps pour toute chose sous le soleil : � Un temps pour se taire et un temps pour parler. �[3]

Source: Musabyimana.be

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septembre 19, 2012   No Comments

In Memoriam : Le Prince Rwandais Antoine Nyetera est d�c�d�

In Memoriam : Antoine Nyetera au paradis .

Antoine Nyetera

Antoine Nyetera: 1936-2012.

Antoine Th�ophile Nyetera est d�c�d� � Bruxelles ce 14/09/2012. Tutsi, il avait pu se placer au-dessus de la m�l�e ethnique et n’a cess� de d�noncer les crimes du FPR dont il a �t� t�moin entre autres au Coll�ge St Andr� en juillet 1994. Pourtant, tout indique qu’il aurait pu, dans le cadre des solidarit�s n�gatives, �tre adepte du nouveau r�gime rwandais. En effet, non seulement il a perdu son fils, Eug�ne Nyetera (professeur dans une �cole secondaire � Butare), durant le g�nocide de 1994, mais aussi le g�n�ral Kazura et Fran�ois Ngarambe, le tout-puissant secr�taire g�n�ral du FPR, sont des membres proches de sa famille.

En exil, Antoine Nyetera a fait plusieurs conf�rences pour d�noncer la dictature implacable qui r�gne sur le Rwanda et a �t� t�moin de la D�fense au TPIR, dans plusieurs affaires. Son interview avec Pierre P�an a valu � cet �crivain fran�ais un proc�s qu’il a gagn�.

Antoine Nyetera laisse une oeuvre inachev�e. Il �tait notamment en train de pr�parer un livre intitul� : “Rwanda : De la lance � la Kalashnikov”.

Que Dieu ait son �me.

Ci-apr�s son CV et certaines de ces oeuvres en tant qu’artiste :

Antoine-Th�ophile NYETERA

- N� le 13 d�cembre 1936; Tutsi descendant en ligne directe du Mwami (roi) Kigeri III Ndabarasa. Ecole primaire � Kamonyi (Gitarama).

- Etudes secondaires au Noviciat des Fr�res Josephites � Kabgayi (Gitarama); Secr�taire particulier et collaborateur de Mgr Alexis Kagame dans la recherche sur l�histoire et l�anthropologie culturelle rwandaise; Dipl�m� de l�Ecole Nationale des Beaux-Arts et des Arts appliqu�s � l�Industrie � Bourges et de l�Acad�mie Notre-Dame-des-Champs � Paris (France) (1964 � 1967).

- Fonctionnaire au Minist�re de l�Enseignement Sup�rieur charg� des recherches et de la promotion de la culture et des arts (1967-1979).

- Membre consultant de l�Acad�mie de la Culture Rwandaise (A.R.C.); Professeur visiteur d��ducation artistique dans les Coll�ges St. Andr� et Apacope; Charg� du Programme audio-visuel au Minist�re de l�Enseignement Primaire et Secondaire (1979-1985); Membre de la commission du Lexique th�matique et de la traduction, de 1979 � 1985; Membre permanent de la Commission de la promotion culturelle et du Jury national pour les �uvres d�art litt�raire et plastique.

- Auteur de plusieurs �uvres d�art, notamment les timbres-poste pour le Rwanda et pour l�UNICEF; Concepteur des mod�les des Ordres Nationaux.

- Chercheur ind�pendant subventionn� par le Minist�re de l�Enseignement Sup�rieur et de la Recherche scientifique et de la Culture, jusqu�en 1994.

- T�moin au Tribunal P�nal International pour le Rwanda (TPIR) � Arusha dans plusieurs affaires.

Requiescat in Pace

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septembre 17, 2012   1 Comment

Les parlementaires europ�ens proposent Ingabire, Mushayidi et Ntaganda pour le prix Sakharov du Parlement Europ�en 2012

Rwanda: 3 opposants en prison, nomin�s au prix Sakharov du Parlement europ�en 2012
Trois opposants au r�gime du FPR actuellement au pouvoir au Rwanda ont �t� nomin�s ce jeudi 13 septembre 2012 par 42 d�put�s europ�ens pour le prestigieux prix Sakharov pour la libert� de l�esprit 2012 du parlement europ�en. Victoire Ingabire Umuhoza, Bernard Ntaganda et Deogratias Mushayidi, tous trois actuellement emprisonn�s � Kigali devraient connaitre le r�sultat aux alentours du 10 d�cembre.

Cr�� en 1988 ce prix r�compense chaque ann�e des personnalit�s ou des collectifs qui � s�efforcent de d�fendre les Droits de l�homme et les libert�s fondamentales �. Il est remis aux alentours du 10 d�cembre, date d�anniversaire de la signature de la D�claration universelle des Droits de l�Homme.

Parmi les anciens laur�ats de ce prix se trouvent notamment Nelson Mandela et Aung San Suu Kyi.

Les parlementaires europ�ens justifient leur choix de proposer les trois opposants rwandais par le fait que ces trois prisonniers politiques ont � essay� de mettre fin au cycle de violence en pr�nant le dialogue et la r�conciliation �.

Victoire Ingabire, Pr�sidente des FDU-Inkingi est rentr�e en janvier 2010 au Rwanda apr�s 16 ans d�exil aux Pays-Bas afin de se pr�senter aux �lections pr�sidentielles du mois d�ao�t. Elle a �t� priv�e de la possibilit� de se pr�senter et est actuellement emprisonn�e. Depuis plusieurs mois, le verdict sur sa peine ne cesse d��tre report� d�audience en audience. Lors du dernier report du mois de septembre, la Haute Cour a annonc� que le verdict devrait tomber au mois d�octobre 2012.

Pour les parlementaires europ�ens ayant pr�sent� sa candidature, Victoire Ingabire est � un exemple symbolique du combat pacifique pour la d�fense des Droits fondamentaux des citoyens �.

D�o Mushayidi, pr�sident du PDP-Imanzi, est un ancien membre du FPR dont il fut le repr�sentant en Suisse de 1990 � 1994. D�s le milieu des ann�es 90, il s�est distanc� du FPR en condamnant fermement les massacres commis par ce dernier au lendemain de sa prise de pouvoir. Il s�est par la suite exil� en Belgique d�o� il a pr�n� le dialogue comme solution au conflit rwandais. Le 5 mars 2010, il f�t kidnapp� au Burundi et emmen� au Rwanda, ou il comptait se rendre en vue de se pr�senter aux �lections pr�sidentielles d�ao�t 2010. D�tenu depuis lors, il fut condamn� � la prison � perp�tuit�, peine confirm�e le 24 f�vrier 2012 par la Haute Cour.

Dans la pr�sentation de sa biographie, les parlementaires europ�ens mettent en avant son � travail actif en faveur du dialogue pour les rwandais de toutes origines ethniques �.

Bernard Ntaganda, Pr�sident du PS Imberakuri est un avocat rwandais ayant commenc� la politique des la fin de ses �tudes secondaires.

Le 24 juin 2010, � l�issue d�une manifestation de l�opposition visant � d�noncer les intimidations qui avaient lieu dans le cadre de la campagne �lectorale et r�prim�e dans la violence, il fut arr�t� et de facto priv� de la possibilit� de se pr�senter aux �lections pr�sidentielles.

Le 14 octobre, il a �t� emmen� aux soins intensifs apr�s avoir �t� victime d�actes de torture. Le 22 avril 2012, il f�t condamn� � 4 ans de prison.

Dans leur document de pr�sentation de la candidature de Bernard Ntaganda, les parlementaires europ�ens ont notamment mis en avant, la continuit� de son combat par les jeunes de son parti. � La jeunesse d�mocratique Imberakuri veut montrer que les graines de la d�mocratie sem�es par leur pr�sident sont vivantes et grandissent � �crivent-ils notamment.

Au total, 5 candidatures sont en lice, la candidature des opposants rwandais �tant une candidature unique. Le nom du laur�at devrait �tre connu aux alentours du 10 d�cembre 2012.

Ruhumuza Mbonyumutwa

Jambonews.net

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septembre 14, 2012   No Comments