Tribune d'Information sur le Rwanda

Posts from — d�cembre 2010

Kagame et “Carnages” au Congo par Pierre Pean

par Pascal Boniface.

Pierre PEAN, � contre-courant sur l�Afrique.

On se rappelle que suite � son livre Noires Fureurs, Blancs Menteurs, Rwanda 1990-1994, Pierre P�an avait �t� tra�n� en justice, de fa�on difficilement compr�hensible, pour complicit� de provocation � la haine raciale par SOS-Racisme. Il a gagn� ses deux proc�s tant en premi�re instance qu’en appel. Il avait �t� profond�ment meurtri par ces accusations aux antipodes de son parcours et de ses convictions. Fort heureusement, loin de l’avoir abattu, ce mauvais proc�s lui a donn� l’�nergie pour poursuivre son travail d’investigation. Cela donne un livre fort : Carnages, (Fayard) un gros pav� de 570 pages qui vient apporter un �clairage tout � fait nouveau sur la trag�die que subit, dans une relative indiff�rence, la R�publique D�mocratique du Congo, les diff�rents crimes contre l’humanit� et guerres civiles dont les populations africaines sont les victimes et le jeu des grandes puissances. Son livre fera date et sera tr�s utile pour les historiens et tous ceux qui voudront �crire de fa�on d�passionn�e sur les �v�nements gravissimes qui se sont d�roul�s dans cette partie du monde. Le silence relatif qui accompagne son livre laisse dubitatif.

Pierre P�an reprend et d�veloppe la th�se qu’il avait commenc� � d�velopper dans son premier livre. Paul Kagame, l’homme c�l�br� dans le monde occidental comme ayant mis fin au g�nocide du Rwanda, a commis par la suite de nombreux crimes contre l’humanit�. Sans que l’on puisse d�terminer de fa�on certaine s’il a lui-m�me organis� l’attentat contre l’avion du pr�sident Habyarimana, il savait qu’il ne pouvait parvenir au pouvoir que par un conflit arm�, qu�il pr�parait de longue date et non pas par la voie d�mocratique. Il a par la suite �tendu la guerre � la R�publique D�mocratique du Congo, se livrant de nouveaux � de nombreuses exactions pour pouvoir tirer profit des multiples richesses de ce pays. Les accusations de complicit� de g�nocide port�es contre la France, qui ne sont ni fond�es et sans le moindre d�but de preuve, participent � une strat�gie visant � r�duire l’influence de la France en Afrique et � t�taniser son action. Pour P�an � la Fran�afrique est le faux nez dissimulant les men�es de divers int�r�ts surtout anglosaxons. � (p41) Il estime que si la politique africaine de la France doit susciter examen critique, elle ne m�rite pas d��tre critiqu�e en bloc alors que le silence demeure sur la politique dans le continent des autres grandes puissances (USA, Royaume-Uni, Isra�l, Chine, etc).

La partie la plus novatrice du livre de Pierre P�an concerne la politique isra�lienne en Afrique en g�n�ral, et plus particuli�rement les liens �tablis entre Paul Kagame et Isra�l.

Il d�veloppe �galement de longs passages sur le Soudan. Selon lui, les accusations de g�nocide port�es contre ce pays ou les appels � la solidarit� pour la cause du Darfour, sont en fait une strat�gie men�e par Isra�l et les �tats-Unis pour affaiblir un �tat africain et musulman qui pourrait faire contrepoids � leur propre influence dans le continent africain. Il d�montre que pour Isra�l, le Soudan fait partie d’une certaine vision de sa profondeur strat�gique. Si le passage qui consacra ce pays � l’encontre de la pr�sentation tr�s n�gative qui en est souvent faite, est convaincant d’un point de vue strat�gique, il ne faut pas oublier n�anmoins que le pr�sident du Soudan a �t� inculp� de crimes de guerre par la cour p�nale internationale.

� l�automne 2010, le secr�taire g�n�ral de l�ONU publiait un rapport sur les exactions de l�arm�e de Kagame en RDC. Il �volue � 4 millions le nombre de morts de ce conflit.

Jusqu�ici quelques voix �parses s��taient �lev�es contre Kagame. S�il s�agissait de Fran�ais, on les accusait de vouloir dissimuler la responsabilit� de Paris dans le g�nocide. Il �tait plus probl�matique de faire ce reproche � la justice espagnole qui lance les m�mes accusations, � Carla Del Ponte, Emma Bonino ou Boutros Boutros Ghali, qui ont depuis longtemps soulign� la responsabilit� de Kagame. Il devient plus difficile aujourd�hui pour Kagame d��voquer le g�nocide de 1994 pour masquer sa responsabilit� dans la suite des �v�nements.

On peut reprocher � P�an d��tre parfois trop syst�matique, sa d�monstration est n�anmoins impressionnante et ne peut �tre balay�e d�un revers de main.

[Le Nouvel Observateur]

d�cembre 28, 2010   1 Comment

Nord-Kivu : trafic lucratif de drogue vers le Rwanda

par Agence Syfia.

(Syfia Grands Lacs/RD Congo) Deux drogues, le khat et le cannabis, dont la production est contr�l�e par les FDLR, remplacent peu � peu le th� dans le territoire de Rutshuru au Nord Kivu. Tr�s rentables, elles alimentent un trafic croissant vers le Rwanda, soutenu par certaines autorit�s.

Les agriculteurs du territoire de Rutshuru au Nord Kivu, au nord de la RD Congo, pr�f�rent rester discrets. Pour �viter les agents des forces de l’ordre ou d’�tre �pingl�s par certaines organisations �trang�res, ils cachent soigneusement leurs plants de khat ou de cannabis entre leurs rangs de ma�s ou de sorgho. Dans les localit�s congolaises sous contr�le des rebelles des Forces d�mocratiques pour la lib�ration du Rwanda (FDLR) – la “zone rouge” de l’ONU – ces deux plantes narcotiques, consid�r�es comme des drogues dans de nombreux pays europ�ens et am�ricains, remplacent de plus en plus le th�. Coup�s de leurs sources de revenus depuis deux ans qu�ils sont traqu�s au Nord et au Sud-Kivu, les FDLR ont pouss� les producteurs de th� � se reconvertir dans ces cultures rentables. Un des moyens pour eux, qui contr�lent l�activit�, de s�approvisionner en armes et munitions pour combattre l�arm�e congolaise.

Le th� ne rapportait plus gu�re dans ce territoire en proie � l’ins�curit� o� les acheteurs ne se bousculent pas. Depuis quelques ann�es, ils avaient commenc� � produire ces drogues recherch�es. Aujourd’hui, ils sont encourag�s � faire plus. Selon un agent de l�ANR (service de renseignements congolais), les revenus provenant de ces plantes narcotiques ont doubl� en un an, atteignant des milliers de dollars. M�me s’ils n’en touchent qu’une maigre partie, les paysans en sont satisfaits.

Fraudes quotidiennes

A Mpati, un de ces villages, le khat est officiellement produit pour l�alimentation des vaches, un moyen de les stimuler � brouter davantage. Pourtant, le khat comme le cannabis, qui demandent moins de travail que le th�, prennent plut�t le chemin de Kigali. Un sac de 20 kg, le cannabis se vend � 50 $ � Mpati et se n�gocie � 120 $ � Nyanzale, un centre commercial de la r�gion. Il se vendrait 600 $ dans la capitale rwandaise, d�apr�s les sources de Rutshuru confirm�es par un chef coutumier.

Selon les douanes de la RD Congo et du Rwanda, des handicap�s, des femmes et des enfants s’emploient activement � camoufler la drogue pour lui faire passer la fronti�re, surtout au niveau des “antennes”, la p�riph�rie nord de Goma. “Ils disent toujours la m�me chose quand ils sont arr�t�s : je ne savais pas ce qui �tait dans mon sac”, constate une polici�re rwandaise commise � la douane. Au Rwanda, le trafic de drogues est puni d’une peine d�emprisonnement qui va jusqu�� 5 ans et de 500 000 Frw (900 $) d’amende. Selon le minist�re de la Sant� du Rwanda, les jeunes de 15 � 24 ans, qui m�nent une vie pr�caire et ne se voient pas d�avenir, en consomment de plus en plus pour oublier leurs difficult�s quotidiennes. Des sources douani�res affirment que des v�hicules transportant des mat�riaux de construction ou des caisses de boissons entre Goma et Gisenyi participent aussi � ce rentable commerce transfrontalier. Celui-ci a pris de l�ampleur encourag� par l�absence d’autorit� de l��tat et le d�doublement du pouvoir coutumier dans la r�gion de Mpati.

Depuis la deuxi�me guerre du Congo (1998-2003), les conflits ethniques ont, en effet, caus� un schisme au sein de la chefferie de Bashali, situ�e en territoires de Masisi et de Rutshuru. Le pouvoir coutumier (territoire de Masisi), �tant coup� des “insurg�s” de Mpati (territoire de Rutshuru), n�a plus d�autorit� dans cette r�gion. L� tout agriculteur a droit � une kalachnikov distribu�e officiellement par le chef coutumier “autoproclam�” afin de prot�ger son champ de narcotiques. Selon l�agent de l�ANR pr�cit�, ces cultures ont encore de beaux jours devant elles. D�autant que certaines autorit�s politiques et militaires en tirent des revenus substantiels�et n�ont aucune raison d�y mettre fin.

[Syfia Grands Lacs/RD Congo]

d�cembre 27, 2010   No Comments

Assassinat de Habyarimana: six proches de Kagame inculp�s par des juges fran�ais

Six proches du pr�sident rwandais Paul Kagame ont �t� inculp�s par des juges fran�ais dans l’enqu�te sur l’attentat contre l’avion de Juv�nal Habyarimana en 1994, mais ces actes r�v�l�s jeudi pourraient paradoxalement attester d’une d�tente dans une proc�dure tr�s sensible.

Ces six personnes, dont l’actuel ministre rwandais de la D�fense, James Kabarebe, faisaient partie des neuf proches du dirigeant rwandais d�j� vis�s par des mandats d’arr�t �mis en 2006 par l’ancien juge Jean-Louis Brugui�re. Leur inculpation devrait entra�ner rapidement la lev�e de ces mandats.

Les six personnalit�s ont �t� mises en examen (inculp�es) entre les 5 et 15 d�cembre au Burundi par les juges d’instruction antiterroriste Marc Trevidic et Nathalie Poux pour “complicit� d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste”.

Ils ont �t� laiss�s en libert� sans aucun contr�le judiciaire, selon leurs avocats, L�on-Lef Forster et Bernard Maingain.

L’imposition de ces mandats d’arr�t en 2006 avait entra�n� une rupture diplomatique entre Paris et Kigali. Il avait fallu trois ans pour que les deux pays parviennent fin 2009 � une reprise de leurs relations.

Les inculpations permettent aussi � ces six personnes d’avoir acc�s � l’enqu�te judiciaire et d’�ventuellement faire des demandes d’actes.

Le soir du 6 avril 1994, l’avion transportant le pr�sident Habyarimana, un Hutu, et son homologue burundais Cyprien Ntaryamira, avait �t� abattu en phase d’atterrissage � Kigali par au moins un missile antia�rien.

Cet attentat est consid�r� comme le signal d�clencheur du g�nocide qui fit 800.000 morts selon l’ONU, essentiellement parmi la minorit� tutsi.

Deux th�ses s’affrontent dans cette enqu�te: la justice fran�aise – comp�tente dans ce dossier en raison de la nationalit� fran�aise de l’�quipage de l’avion – soup�onne un commando du Front patriotique rwandais (FPR, aujourd’hui au pouvoir) de s’�tre infiltr� � travers le dispositif des Forces arm�es rwandaises (FAR), pour abattre l’avion depuis la colline de Massaka, qui surplombe l’a�roport.

Une commission d’enqu�te rwandaise a au contraire imput� la responsabilit� de l’attentat aux extr�mistes “Hutu Power” des FAR qui auraient voulu se d�barrasser du pr�sident Habyarimana, jug� trop mod�r�, pour faciliter un coup d’Etat.

Outre James Kabarebe, figurent parmi les inculp�s mentionn�s jeudi le g�n�ral Jack Nziza, le lieutenant-colonel Charles Kayonga, l’ancien militaire Jacob Tumwine, Franck Nziza, soup�onn� d’�tre un des tireurs qui ont abattu l’avion, ainsi que Samuel Kanyemera.

L’ancienne chef du protocole de M. Kagame, Rose Kabuye, elle aussi vis�e par un mandat d’arr�t, avait pour sa part �t� inculp�e fin 2008. Deux autres Rwandais restent vis�s par les mandats d�livr�s par M. Brugui�re: Faustin Nyamwasa-Kayumba serait r�fugi� en Afrique du Sud, selon plusieurs sources. Eric Hakizimana serait pour sa part d�c�d�.

“Les explications fournies par les personnes ont donn� un tout autre �clairage � ce dossier et des �l�ments de faits pr�cis ont �t� port�s � la connaissance des autorit�s judiciaires en vue de d�montrer que la premi�re partie de la proc�dure �tait plus le produit d’une manipulation qu’une instruction � charge et � d�charge”, ont indiqu� dans un communiqu� les avocats des mis en examen, Mes Lev Forster et Bernard Maingain.

L’avocat de la veuve de M. Habyarimana, Me Philippe Meilhac, a pour sa part salu� une “avanc�e attendue depuis longtemps”. “Ces mises en examen auraient d� intervenir plus t�t mais elles montrent qu’on approche de la fin de l’enqu�te”, a-t-il ajout�.

Les deux magistrats avaient effectu� un d�placement au Rwanda en septembre au cours duquel ils avaient notamment effectu� une reconstitution de l’attentat. Une expertise, dont les r�sultats sont attendus en mars, doit notamment d�terminer d’o� provenaient les tirs.
[Belga]

d�cembre 17, 2010   No Comments

Une s�natrice belge appelle pour l’isolement du criminel Paul Kagame

Comment est-ce possible…?

Comment est-ce possible que notre pays, l�actuel pr�sident de l�UE, re�oive l�un des plus grands criminels de guerre depuis la Deuxi�me Guerre Mondiale?

Paul Kagame, pr�sident du Rwanda est � Bruxelles. Le 6 et 7 d�cembre, il participera � la cinqui�me �dition des �Journ�es Europ�ennes du D�veloppement�, organis�es par la Commission Europ�enne en collaboration avec la pr�sidence belge.

Paul Kagame et le d�veloppement!

Quel d�veloppement ? Le d�veloppement social favorisant une minorit� de la population rwandaise ? Le d�veloppement d�mocratique comme fa�ade d�un r�gime autoritaire emp�chant par r�pression, intimidation et �limination des adversaires toute culture d�mocratique ? Le d�veloppement �conomique se r�alisant avec les recettes des ressources naturelles congolaises pill�es de fa�on �hont�e?

Le d�veloppement au Rwanda n�est rien d�autre qu�un ordre oppressant, organis� par un criminel de guerre, un homme portant une coresponsabilit� ind�niable pour le g�nocide en 1994 au Rwanda et au Congo, depuis 1996. Un ordre organis� par un homme honor� d�j� trop longtemps pour avoir arr�t� un g�nocide que lui-m�me a commenc�. Un ordre organis� par un homme responsable du chaos actuel � l�Est du Congo.

Le rapport � Mapping � des Nations Unies, publi� en octobre dernier, sur la R�publique D�mocratique du Congo durant la p�riode 1993-2003, d�montre la responsabilit� �norme de Paul Kagame et son Front Patriotique Rwandais (FPR) dans le g�nocide des r�fugi�s Hutu et de la population congolaise. Cela n�emp�che pas que Kagame vienne discuter sans honte du d�veloppement. Assist� par son �grand ami� et initiateur du groupe informel de l�Union Europ�enne �Les amis du Rwanda�. Il s�agit de l�ancien Ministre belge des Affaires �trang�res, l�ancien Commissaire europ�en � la Coop�ration au D�veloppement et l�Aide Humanitaire et l�actuel d�put� europ�en Louis Michel.

Lors d�une �mission � la radio VRT �De Ochtend� Louis Michel appelait le rapport � Mapping � une honte pour les Nations Unies. Il nommait � peu fiables � les centaines de t�moignages des personnes et organisations ayant v�cu les atrocit�s des milices et groupes arm�s lors des ann�es de guerre. � Le rapport est une insulte pour l�histoire�, se moquait-il.

Mais le rapport n�a rien �voqu� de nouveau et la v�rit� a ses droits

En 1996, le Ministre belge de la Coop�ration au D�veloppement de l��poque, Reginald Moreels, a d�clar� sur base des messages des humanitaires et des missionnaires, qu�un g�nocide contre les r�fugi�s Hutu et les expatri�s congolais avait lieu � l�Est du Za�re. Mohammed Shanooun, le Repr�sentant des Nations Unies de l��poque, mettait l�ampleur des atrocit�s au m�me niveau que le g�nocide du 1994. Le Secr�taire G�n�ral Kofi Annan avouait �tre choqu� par la cruaut� des rebelles du FPR. Il parlait d�une �lente �radication� des civils. UNHCR, UNICEF, WFP, Amnesty International, le Commissaire europ�en aux Affaires Humanitaires de l��poque Emma Bonino, des organisations humanitaires (M�decins Sans Fronti�res, Oxfam, Care), tous ont t�moign� que le FPR chassait et tuait les r�fugi�s. Ils sont massacr�s, battus, br�l�s, coup�s en morceaux, enterr�s vivants. Kagame �tait le dirigeant de l�arm�e.

Maintenant, il est encore pr�sident, et a r�cemment obtenu un deuxi�me mandat. Un Chef d�Etat si�geant ne peut �tre inculp� par la Cour P�nal International pour des crimes commis avant juillet 2002. Kagame �chappe � pour l�instant- � la justice.

Mais cessons au moins de faire semblant

Cessons de contribuer par les programmes de d�veloppements et de l�aide budg�taire � et donc d��tre coresponsable !- � la construction d�un �tat totalitaire violant syst�matiquement les droits de l�homme. C�est un �tat bafouant les droits de l�opposition et accordant le pouvoir � une petite �lite. Cessons de soutenir un syst�me judiciaire et la construction des prisons dans lesquelles des leaders d�opposition comme Victoire Ingabire sont d�tenus sur base des fausses accusations et sans aucune perspective d�un proc�s �quitable.

Cessons de serrer la main � Paul Kagame

Le temps de l�hypocrisie est pass�. Et la carte � g�nocide � qui a permis Kagame durant des ann�es, surtout gr�ce aux Etats-Unis et au Royaume Uni, de d�stabiliser le Congo et de bombarder les camps des r�fugi�s, peut enfin �tre d�jou�e.

Els Schelfhout
Ancienne s�natrice

[paru sur Beni-Lubero Online]

d�cembre 13, 2010   2 Comments

Projet de d�claration constitutive de “Rwandan Dream Initiative”

Projet de d�claration constitutive de Rwandan Dream Initiative

(Initiative du R�ve Rwandais�; Umugambi Rwanda Rwiza)

Nous, rwandaises et rwandais signataires de la pr�sente d�claration,

Pr�occup�s au plus haut point par l��volution r�cente de la situation sociopolitique du Rwanda marqu�e notamment par :

  1. le nombre sans cesse croissant des r�fugi�s rwandais �parpill�s dans le monde et dont le souci majeur demeure le retour rapide dans le pays de leurs anc�tres,
  2. le d�ni des libert�s fondamentales du citoyen, et en particulier l��touffement de la libert� d�expression et du choix des dirigeants�;
  3. le climat d�incertitude sur l�avenir du processus d�mocratique au Rwanda, ainsi qu�en t�moigne la deuxi�me mascarade �lectorale du 9 ao�t 2010, au terme de laquelle le pr�sident Kagame a obtenu un second mandat de 7 ans avec un score stalinien de 93% ;
  4. la violation du droit � la vie et des droits reconnus par la Constitution aux associations et � la presse, ainsi que le d�ni de justice aux formations politiques tel qu�en t�moignent, entre autres, des actes d�assassinat, d�emprisonnement et d�intimidation qui se sont intensifi�s � l�encontre des opposants politiques et des journalistes ind�pendants durant les mois qui ont pr�c�d� ladite mascarade �lectorale d�ao�t 2010�;
  5. l��touffement de la v�rit�, la falsification de l�histoire de notre pays et de notre identit�, ainsi que l�imposition des coutumes �tranges et de m�pris � l��gard de nos morts�;
  6. l�arrogance, l�hypocrisie et la violence de langage du pr�sident Kagame,
  7. les tentatives d�assassinat et les assassinats effectifs des opposants au r�gime de Kagame, au Rwanda comme dans des pays d�accueil des r�fugi�s rwandais�;
  8. la publication par l�Organisation des Nations Unies en date du 1er octobre 2010, d�un rapport accablant mettant en cause l�arm�e rwandaise quant aux atrocit�s commises, sur ordre du pr�sident Kagame, en R�publique D�mocratique du Congo en 1996-1998, � l�endroit des r�fugi�s rwandais hutu, et qui pourraient �tre qualifi�es de crimes de g�nocide;
  9. la strat�gie � peine voil�e du r�gime de Kagame visant � long terme � affamer la population rwandaise en tr�s grande majorit� paysanne, notamment par la spoliation de ses terres, et � la maintenir dans la mis�re, la contraignant par ricochet � ne pas se pr�occuper des droits politiques dont elle est priv�e;
  10. le pillage syst�matique des ressources du pays et le d�tournement de l�aide internationale par une clique de privil�gi�s qui continue de s�enrichir scandaleusement pendant que la majorit� des paysans, des artisans, des fonctionnaires et d�autres salari�s sont pratiquement sans revenu et ont de la peine � satisfaire leurs besoins vitaux�;

D�non�ant, d�une part, le multipartisme de fa�ade en vigueur au Rwanda o� seules sont tol�r�es les formations politiques qui se soumettent au diktat du pr�sident Kagame et du FPR et, d�autre part, les obstacles de toutes sortes �rig�s par le pouvoir en place en vue d�emp�cher les v�ritables partis d�opposition d��merger et d�exercer leurs activit�s dans le pays�;

Profond�ment d��us par l�attitude de certaines puissances occidentales qui ne cessent d�apporter leur soutien au r�gime dictatorial et criminel de Kagame, au m�pris des multiples mises en garde �manant de l�opposition rwandaise, de la soci�t� civile et des organisations de d�fense des droits de la personne;

Sensibles � la profonde d�tresse du peuple rwandais face � un pouvoir dictatorial et criminel qui continue d�ignorer ses aspirations l�gitimes, n�agissant qu�en fonction des int�r�ts �go�stes du pr�sident Kagame et de sa clique�;

Condamnant sans r�serve l�exploitation politicienne du g�nocide instrumentalis� comme une arme de destruction morale contre les Bahutu par les autorit�s de Kigali qui ont pris la f�cheuse habitude de qualifier de ��r�visionniste-n�gationniste�� ou de ��divisionniste�� toute personne qui ose exprimer une quelconque opposition � la ligne politique du FPR�;

Rejetant la violence, l�exclusion d�une partie de la population et la discrimination sous toutes leurs formes comme moyens d�acc�der au pouvoir politique ou de s�y maintenir�;

Fustigeant l�hypocrisie du r�gime actuel qui, ayant d�cr�t� la suppression des ethnies, entretient un favoritisme flagrant � l�endroit de quelques tutsis membres de la clique du pr�sident Kagame et un d�ni de droits tout aussi manifeste envers une grande majorit� de hutu, rappelant �trangement un syst�me d�apartheid � peine d�guis�;

Convaincus que l��radication de l�impunit� des crimes commis au Rwanda et � l�ext�rieur du pays par les acteurs politiques et militaires rwandais, quels qu�ils soient, est un facteur de r�conciliation nationale et un pr�alable indispensable � la mise en place et � la consolidation de l��tat de droit tant souhait�;

Conscients qu�une v�ritable r�conciliation nationale et une lutte efficace contre l�impunit� exigent que les militaires du FPR ayant commis des crimes de guerre et des massacres de populations hutu au Rwanda du 1er Janvier 1994 au 31 d�cembre 1994 et en RDC depuis 1996 soient eux aussi jug�s par une juridiction internationale, � l�instar des dignitaires du r�gime Habyarimana accus�s de g�nocide des tutsi;

R�clamant haut et fort que la v�rit� soit �tablie sans plus tarder sur l�assassinat du pr�sident Habyarimana Juv�nal et de son homologue burundais Ntaryamira Cyprien, et que les coupables soient traduits en justice internationale�;

Rendant hommage � tous ceux qui ont r�sist� contre l�id�ologie n�gative coloniale, notamment le roi Musinga Yuhi IV, � ceux qui ont combattu l�ubuhake dont le mwami Rudahigwa Mutara III ainsi qu�� ceux qui ont combattu l�uburetwa et l�in�galit� sociopolitique dans notre pays dont le pr�sident Gr�goire Kayibanda et tous ceux qui ont contribu� positivement � la r�volution sociale de 1959 qui a donn� naissance � la R�publique du Rwanda,

Honorant �galement la m�moire des distingu�s martyrs qui ont pay� le prix fort pour leur identit�, leurs id�es ou leurs actions militantes en faveur de la consolidation de la d�mocratie au Rwanda, notamment apr�s l�instauration du multipartisme en 1991�;

Conscients de l�urgence et de l�imp�rieuse n�cessit� de trouver une solution d�finitive au probl�me des r�fugi�s rwandais, dont certains viennent de passer plus de 50 ans en exil�;

Engag�s � tout mettre en �uvre pour r�tablir et consolider la fraternit� entre les composantes du peuple rwandais et celle des peuples de la r�gion des Grands Lacs africains�;

Consid�rant l�int�r�t pour le peuple rwandais d�une solidarit� agissante entre le Rwanda et les pays africains, sp�cialement ceux qui, comme l�Afrique du Sud, pourraient servir de mod�le en vue de la r�solution d�finitive du conflit hutu-tutsi par la voie d�une commission v�rit�;

Consid�rant l’imp�rieuse n�cessit� de r�former l’arm�e rwandaise dite les Forces Rwandaises de D�fense et de la d�barrasser d��l�ments v�reux accus�s de crimes de guerre, de crimes contre l’humanit� et de g�nocide, pour qu’elle puisse r�pondre � sa mission de sauvegarder la souverainet� nationale conform�ment aux aspirations l�gitimes de toutes les composantes de la soci�t� rwandaise,

Consid�rant que la responsabilit� du pr�sident Kagame est engag�e quant � des actes de terrorisme international, des massacres de populations innocentes et des crimes de g�nocide commis � l�int�rieur du Rwanda et en R�publique D�mocratique du Congo et que, pour ces raisons, sa l�gitimit� � la t�te de l�Etat rwandais est s�rieusement compromise�;

D�cid�s � �radiquer par tous les moyens pacifiques la dictature comme mode de gouvernement et � �uvrer en faveur de l�instauration au Rwanda d�un r�gime politique fond� sur l��tat de droit et visant le bien-�tre de tous les rwandais sans distinction aucune�;

Nous inscrivant dans la lign�e des diff�rentes initiatives de personnalit�s et d�organisations qui encouragent les acteurs potentiels du changement politique rwandais � faire abstraction de leurs diff�rends de quelque nature que ce soit et � mettre en avant l�int�r�t sup�rieur du peuple�;

R�pondant en particulier � l�appel de Bruxelles en date du 10 ao�t 2010 �manant de Monsieur Faustin Twagiramungu, ancien Premier Ministre du Rwanda�;

Nous annon�ons aux Rwandais, aux amis du Rwanda et � l�ensemble de la communaut� internationale, ce qui suit�:

Article 1er

Il est cr�� en cette date du� ��, une organisation politique d�nomm�e Initiative du R�ve Rwandais(en abr�g� RDI, de l�anglais Rwanda Dream Initiative ; Umugambi Rwanda Rwiza en kinyarwanda). Elle sera nomm�e RDI-Rwanda Rwiza dans les articles suivants.

Article 2

Le RDI-Rwanda Rwiza est un espace de concertation et de d�bat sur l�histoire et l�avenir de notre pays, et sur ses probl�mes politiques importants.

Il est librement ouvert aux personnes physiques et morales d�sireuses d�unir leurs efforts en vue d�un changement politique au Rwanda, apte � instaurer sur des bases solides et durables, un syst�me politique stable ax� sur des valeurs fondamentales que sont la libert�, la v�rit� et la justice, seules garantes d�un v�ritable �tat de droit, d�une d�mocratie solidement �tablie et d�une paix durable.

Article 3

L�adh�sion au RDI-Rwanda Rwiza est subordonn�e au respect de la lettre et de l�esprit de la pr�sente d�claration, ainsi que d�autres textes � caract�re statutaire ou r�glementaire qui seront �labor�s en temps utiles.

Plus particuli�rement, tout adh�rent s�engage � faire siens les sept principes ci-apr�s et � �uvrer � leur diffusion et � leur mise en application au sein de la soci�t� rwandaise�:

  1. Il est garanti � tout citoyen rwandais, � travers une Constitution d�mocratique d�ment approuv�e par le peuple, les libert�s et les droits fondamentaux pr�vus par la D�claration Universelle des Droits de l�Homme et d�autres conventions internationales ad hoc. En particulier, le droit � la vie, le droit � la dignit� et le droit � l�int�grit� de la personne humaine sont inviolables, de m�me que sont garanties, sans possibilit� de restriction, la libert� d�expression et la libert� d�association.
  2. Le pouvoir politique est exerc� dans le cadre d�un �tat de droit par des repr�sentants choisis au suffrage universel par le peuple, � travers des �lections libres, transparentes et r�guli�res. Tout criminel av�r� est disqualifi� de la comp�tition politique et de l�exercice d�une quelconque charge publique. Des m�canismes d�mocratiquement convenus garantissent un partage du pouvoir entre les diff�rentes composantes de la soci�t� rwandaise et assurent une saine gouvernance marqu�e notamment par la comp�tence et l�int�grit� des leaders et d�autres personnalit�s publiques.
  1. L�Etat a le devoir de garantir la s�curit� et la justice pour tous en vue d�une coexistence harmonieuse des diff�rentes composantes de la population, fond�e notamment sur le respect mutuel et la tol�rance des diff�rences. Tout rwandais, hutu, tutsi ou twa doit �tre reconnu et respect� pour ce qu�il est, donc pour son identit�. L�Etat et la soci�t� civile veillent � ce que les diff�rences identitaires, plut�t que d��tre source de conflits, soient un facteur de compl�mentarit�, de diversit� et de richesse, notamment sur le plan culturel. Les discriminations � base ethnique, r�gionale ou autre sont bannies � jamais, de m�me que doivent cesser les tentatives visant � ��r��crire�� l�histoire du Rwanda et son patrimoine culturel en vue d�en effacer les traces identitaires des trois composantes de la population.
  2. L�Etat met en place des m�canismes appropri�s � l��radication de l�impunit� des crimes et � la restauration de l�unit� du peuple rwandais, en veillant d�abord � ce que la v�rit� et les responsabilit�s soient objectivement �tablies sur les crimes de sang et les crimes �conomiques perp�tr�s au Rwanda et � l��tranger par les diff�rents r�gimes qui se sont succ�d�s au pouvoir depuis l�accession � l�ind�pendance en 1962.
  3. L�Etat met tout en �uvre pour cr�er les conditions favorables au r�glement d�finitif de la question des r�fugi�s rwandais. Il veille notamment � ce que le rapatriement des exil�s se fasse sur des bases volontaires et dans des conditions de dignit� et de s�curit�, et � ce que tout rapatri� rentre en possession de ses biens au Rwanda, tout en recouvrant tous ses droits civiques et politiques.
  4. Un nouvel ordre �conomique et socioculturel doit �tre mis en place pour garantir l�am�lioration des conditions de vie de la population rwandaise. De fa�on particuli�re, il est imp�ratif d�endiguer les famines end�miques qui s�vissent dans certaines r�gions du pays, de veiller � une juste redistribution des ressources nationales, au recouvrement par l�Etat du patrimoine national spoli� par certains citoyens avec la complicit� du pouvoir, et de favoriser un d�veloppement harmonieux des secteurs �conomiques public et priv�. L�Etat garantit le droit � la propri�t� des terres et d�autres biens, et instaure un ordre �conomique ax� non seulement sur une croissance soutenue, mais aussi et surtout sur la lutte contre la pauvret�, le d�veloppement de l��ducation, de la sant� et de l�emploi.
  5. L�Etat garantit l�int�grit� du territoire et la souverainet� nationale, notamment gr�ce � une arm�e v�ritablement nationale. Il veille � la promotion des relations diplomatiques et de coop�ration bas�es sur le respect et la d�fense des int�r�ts r�ciproques, avec tous les pays et les organismes internationaux dont le partenariat est justifi�.

Article 4

Pour instaurer au Rwanda une paix durable et am�liorer sensiblement les conditions de vie de ses habitants, le RDI-Rwanda Rwiza, dans le strict respect des principes ci-dessus, s�engage � tout mettre en �uvre pour trouver des solutions pertinentes aux probl�mes ci-apr�s�:

  1. le conflit de pouvoir rwandais et ses implications n�fastes dans la r�gion des Grands Lacs
  2. la dictature comme mode de gouvernement et ses d�g�ts en mati�re des droits fondamentaux de la personne et du citoyen
  3. l�impunit� des crimes de sang et des crimes �conomiques en tant que frein � une v�ritable r�conciliation nationale
  4. la confiscation des ressources du pays par une clique soutenue par le pouvoir pendant qu�une grande majorit� de la population vit dans la pr�carit�
  5. la falsification de l�histoire rwandaise, la destruction des symboles �rig�s en l�honneur des p�res de la r�publique et le manque d��gards envers les anciens Chefs d�Etat
  6. la ��d�culturation�� des rwandais � travers la perte des valeurs traditionnelles fondamentales telles que l�int�grit� (kwanga umugayo), l�audace (ubutwari), l�humanisme (ubuntu), la solidarit� avec ses semblables (umubano mu bantu).
  7. les questions du partage du pouvoir, de la r�forme de l�arm�e nationale et du retour de tous les exil�s rwandais dans leur pays d�origine.

Article 5

Le RDI-Umugambi Rwanda Rwiza a son si�ge � ��.. Il est dot� d�une cellule de coordination internationale form�e des initiateurs de la pr�sente d�claration et par des membres d�sign�s par les adh�rents. L�organisation est compos�e de clubs locaux constitu�s de membres adh�rents ou sympathisants implant�s au Rwanda et partout � l��tranger dans des r�gions ou des agglom�rations o� vivent des Rwandais. Chaque club local jouit d�une autonomie d�action et est coordonn� par un responsable d�sign� par les membres adh�rents. Celui-ci rend compte � la cellule internationale qui veille au respect de la ligne directrice de l�organisation.

Article 6

Chaque club local choisit le type d�activit�s et le calendrier adapt�s � son milieu. Il a le choix entre les conf�rences-d�bats, l��laboration et la publication de documents, les manifestations, les p�titions et d�autres moyens de lutte pacifique. Des clubs voisins ou ceux se trouvant dans une m�me r�gion g�ographique peuvent collaborer � la r�alisation de certaines activit�s.

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d�cembre 13, 2010   No Comments

Initiative du R�ve Rwandais – Rwandan Dream Initiative – Umugambi Rwanda Rwiza

RWANDAN DREAM INITIATIVE

INITIATIVE DU R�VE RWANDAIS

UMUGAMBI RWANDA RWIZA

Par Faustin Twagiramungu,

ancien Premier Ministre du Rwanda.

Bruxelles, novembre 2010.

SOMMAIRE

1. Introduction

2. Un d�fi de taille

3. Le r�ve

4. La libert�

5. La v�rit�

6. L�histoire r�elle, base de la v�rit�

7. Sans libert�, pas de v�rit�

8. La libert� et le d�veloppement

9. La libert� et la d�mocratie

10. Hommage et m�moire

11. Eradication de la guerre fratricide

12. L�Etat de droit et le combat contre l�impunit�

13. La question des r�fugi�s rwandais

14. Conclusion

Annexe :

PROJET DE D�claration constitutive de l’organisation “RWANDAN DREAM INITIATIVE”

Introduction

Le pr�sent document fait suite aux multiples sollicitations dont nous avons �t� l�objet de la part de nos compatriotes rwandais apr�s la diffusion de l�appel que nous avons lanc� en date du 10 ao�t 2010. En effet, il ressort des messages re�us que de nombreuses personnes ont accueilli positivement cette invitation � soutenir le nouveau courant politique qu�est �l�Initiative du R�ve Rwandais� et qu�elles souhaitent en savoir plus sur le contenu de ce principe r�volutionnaire, notamment en ce qui concerne les objectifs vis�s. Certains ont m�me fait preuve de leur ardent d�sir de conna�tre au plus vite les modalit�s d�adh�sion � cette initiative qu�ils qualifient de salutaire en ces temps de crise o� le Rwanda a cruellement besoin d�un leadership comp�tent et exp�riment�, apte � imprimer un nouveau souffle au processus de changement politique tant attendu, et � mettre un terme d�finitif au r�gime dictatorial du pr�sident Kagame et du Front Patriotique Rwandais (FPR). D�autres nous ont fait part d�avis et de consid�rations hautement constructifs, avec le v�u qu�une structure organisationnelle soit rapidement mise en place, en vue de canaliser efficacement toutes les id�es et les actions de nature � faire avancer la lutte politique contre le r�gime sanguinaire qui s�vit au Rwanda depuis juillet 1994.

Il a donc fallu r�pondre aux attentes des uns et des autres, en pr�cisant, dans ces quelques pages, notre vision du �R�ve Rwandais� dont les valeurs de libert�, de v�rit� et de justice constituent les principaux axes. Ce r�ve est celui d�un peuple uni, d�cid� � vivre harmonieusement dans son beau et petit pays. Sa r�alisation procurera des bienfaits inestimables au peuple rwandais, qui sera alors fi�re de retrouver sa dignit� et surtout de jouir � nouveau des droits fondamentaux dont il est priv� depuis plus de 15 ans par un r�gime liberticide et criminel.

Par ailleurs, le document est assorti d�une d�claration � laquelle voudront adh�rer tous ceux qui partagent cette vision d�un Rwanda nouveau et qui sont d�cid�s � �uvrer � sa concr�tisation, dans le cadre d�une organisation politique d�nomm�e Initiative du R�ve Rwandais(en abr�g� RDI, de l�anglais Rwandan Dream Initiative; Umugambi Rwanda Rwiza en kinyarwanda).

2. Un d�fi de taille

Il n�est pas facile qu�apr�s tant de moments sombres de notre histoire jalonn�e de tant de crises et de violences ayant contribu� au chaos et surtout � la perte de vies humaines par millions, nous puissions r�aliser ce r�ve d�un Rwanda uni et r�concili�. Cependant, nous sommes d�termin�s � le faire et nous devons � tout prix r�ussir ce pari. Aussi, atteindre ce but de vivre en parfaite harmonie suppose-t-il qu�il faille �liminer pr�alablement les obstacles devenus tradition dans la politique rwandaise.

L�un des d�fis majeurs n�est autre que le conflit dit �ethnique�, � savoir le conflit pr�sent� erron�ment dans les m�dias, par les chercheurs et par les organisations internationales comme un confit plut�t �tribal�, car il se passe malheureusement entre ceux qu�il est convenu d�appeler les Bahutu et les Batutsi.

Il est vrai que ce conflit entre les deux principales composantes de la soci�t� rwandaise est une r�alit� historique et sociologique de notre peuple, mais il est loin d��tre tribal. Aussi, devrions-nous reconna�tre honn�tement qu�en un certain moment de notre histoire r�cente, il a cess� d��tre un conflit entre les Bahutu et les Batutsi pour devenir un instrument de conqu�te du pouvoir rwandais tout court !

La question fondamentale qui se pose est de savoir si nous avons la force, mais aussi la volont� et les moyens de r�soudre ce conflit. La r�ponse est tout simplement affirmative. Il nous faut ce courage de nous regarder les yeux dans les yeux, d�oser nous dire la v�rit� et d�affirmer avec conviction en guise de conclusion que nous sommes un m�me peuple, un peuple uni par notre langue et nos coutumes. Nous mettrons un terme d�finitif au conflit hutu-tutsi, non seulement en nous disant la v�rit�, mais aussi en confirmant avec fiert� notre identit�.

Pour mettre en place un Rwanda de notre r�ve, Rwanda rwiza, et le l�guer aux g�n�rations futures, nous avons le devoir de convenir dans un proche avenir des m�canismes appropri�s pour consigner dans une nouvelle constitution la ferme volont� des Rwandais de vivre ensemble dans un pays o� ses composantes r�solvent pacifiquement les conflits pouvant surgir entre elles.

Nous ne pouvons pr�tendre �tablir un syst�me d�mocratique fiable dans notre pays, sans avoir pr�alablement mis en place un espace de libert� pour tous, et sans avoir affirm� solennellement que notre avenir ne sera garanti que par une coexistence pacifique entre les Rwandais.

Il est important de faire remarquer que si le conflit hutu-tutsi n��tait pas r�solu, les violences r�currentes seraient toujours mena�antes et les mouvements de r�fugi�s rwandais in�vitables, avec leur cort�ge de malheurs dans les pays d�accueil, surtout africains. Il est tout aussi imp�ratif de r�soudre d�finitivement la question des r�fugi�s rwandais, non seulement en cr�ant un espace de libert� dans notre pays, mais aussi en faisant de la v�rit� une valeur citoyenne pour construire le Rwanda sur des bases solides. En particulier, un v�ritable �tat de droit doit �tre instaur� en vue de combattre l�impunit�, de faire r�gner la d�mocratie et la justice pour tous, et de garantir � chaque fille et � chaque fils du Rwanda le bien-�tre quotidien et des lendemains meilleurs.

Tel est le �Rwandan dream�.

3. Le r�ve

Le r�ve est insaisissable. Souvent, il nous �chappe et dispara�t avec notre sommeil, sans pouvoir le d�crypter convenablement dans tous ses aspects, nous laissant pourtant le d�sir de le r�aliser ou de l��viter par tous les moyens, selon qu�il est beau ou cauchemardesque.

Le r�ve de tout Rwandais n�est pas celui qui envahit son esprit dans son sommeil. Il est permanent et correspond grosso modo � la pr�occupation quotidienne, traduite par ce que nous appelions nagu�re: �Ejo nzamera nte?� (Incertitude du lendemain). Ce r�ve nous assaillit tous avec force dans tout notre �tre, et chaque jour davantage dans la recherche du bonheur de vivre tranquillement et librement dans le pays de nos anc�tres.

Le R�ve rwandais, c�est tout ce sursaut d�envie de vivre en parfaite harmonie avec nos familles, nos voisins, et d�avoir des dirigeants dont le premier devoir est de veiller � notre s�curit� et non celui de nous massacrer. Les Banyarwanda (Abenegihugu), r�vent tous de vivre ensemble, d�barrass�s de la peur d��tre des victimes de luttes politiques entretenues par des leaders au sommet de l�Etat pour le contr�le du pouvoir. Ces luttes attribu�es faussement au conflit ethnique entre les Bahutu et les Batutsi, incitent les autorit�s � instrumentaliser les citoyens innocents dans des combats atroces qu�ils payent ch�rement de leur vie. Le conflit devrait conna�tre une fin heureuse et d�finitive si le R�ve rwandais devenait r�alit�.

Le Rwandais veut travailler en toute libert� pour subvenir � ses besoins et ceux de sa famille, dont l��ducation convenable de ses enfants. Il d�sire ardemment vivre dans un pays qui se d�veloppe en mettant l�accent sur les moyens susceptibles de lui assurer, ainsi qu�aux siens, non seulement la bonne sant�, mais aussi le travail, sinon la terre pour assurer sa subsistance. Il veut �tre s�r de sa libert� d��tudier, s��panouir dans son pays et �tre soutenu, si possible, pour r�ussir. Il r�ve d�entreprendre en cr�ant les moyens de production de sa propre richesse, en �tant soutenu ou pas, et � d�faut travailler avec sa force physique ou sa capacit� intellectuelle en vue d�une autonomie financi�re. Il a envie de vivre librement dans son pays, d�en sortir ou d�y revenir sans crainte d�y �tre humili�, d�y disposer si possible d�un lopin de terre de ce qui fut la propri�t� terrienne et traditionnelle de ses anc�tres, et de jouir pleinement de ses biens sans crainte d�en �tre d�poss�d� par les tenants du pouvoir.

Tous comptes faits, le r�ve basique du Rwandais est celui de tout homme normal, � savoir: vivre en paix et libre partout, tout le temps.

4. La libert�

Vivre libre dans notre pays, ce doit �tre notre devise, car, que nous soyons pauvres ou riches sur cette terre, et au Rwanda en particulier, la libert� est le plus grand bonheur que nous devrions partager d�s notre naissance jusqu’� l��ge o� nous prenons conscience qu�il faut la d�fendre. Malheureusement, nous, les Rwandais, ne l�avons pas pour le moment. Nous devons nous battre pour obtenir la libert� et la d�fendre. Car si nous ne la d�fendons pas, elle nous sera arrach�e par des pr�dateurs violents et avides de pouvoir personnel, susceptibles de soumettre le peuple � l�esclavage sans le moindre scrupule et ce, � des fins d�int�r�ts �go�stes.

La libert� constitue donc la base fondamentale pour g�rer notre vie, nous �panouir et construire notre nation. Elle nous permet de croire � notre �galit� devant la loi; car, � notre avis, c�est elle qui donne un sens r�el � notre existence, � notre esp�rance. Vivre libre pour faire du bien � soi-m�me et aux autres, c�est cela le bonheur de chacun de nous.

Tous les observateurs avis�s savent que le peuple rwandais n�est pas libre. Il est r�sign�, et chaque citoyen m�riterait de porter le nom de Nsekambabaye [je ris dans la souffrance]. Il est temps de briser la cha�ne de la soumission forc�e et de mettre fin � l�avidit� du culte de personnalit� de quiconque se croirait �tre l�homme fort du Rwanda. Ensemble, nous devons combattre avec force et d�termination la dictature rwandaise sous toutes ses formes ainsi que toutes tendances � vouloir imposer un r�gime familial ou dynastique.

Il est temps que les Rwandais comprennent que c�est un mensonge de parler d�un syst�me politique d�mocratique et de faire croire qu�il peut �tre �tabli dans un pays comme le n�tre o� la libert� n�est pas garantie et o� le parti unique s�impose par force.

Il est temps de changer le syst�me dictatorial violent et arrogant, soutenu par les ap�tres d�un n�ocolonialisme d�guis�, intronis�s dans notre pays sous le pseudonyme de conseillers de la bonne gouvernance. Les �trangers qui soutiennent le dictateur rwandais, tout puissant qu�ils sont, ne m�ritent aucune consid�ration de la part des citoyens rwandais, car ils sont � l�origine de leurs malheurs, tant�t par leur silence de complicit� pour la prise du pouvoir par la violence et tant�t par le mensonge et l�hypocrisie pour couvrir le criminel au pouvoir dans le seul but de prot�ger leurs int�r�ts.

5. La v�rit�

Pour r�aliser notre r�ve, la libert� seule ne suffira pas. Il faudra son corollaire: la v�rit�.

Il est temps d�arr�ter de nous mentir et de nous dire la v�rit� sur nos identit�s que nous devons garder avec fiert� tout en nous d�barrassant des comportements racistes emprunt�s � l�apartheid d�un autre �ge. Nous avons le devoir de nous regarder face � face et de dire la v�rit� sur ce qui nous unit ou ce qui nous s�pare par rapport � notre �tat identitaire. Les Rwandais doivent se comporter en citoyens responsables de leur pays et solidaires de leurs voisins d�Afrique et des autres continents. En africains responsables, et non en tribalistes africains obligatoirement, le fait d��tre noirs africains constitue un d�nominateur commun qui nous soumet aux m�mes d�fis que nous sommes appel�s � relever en vue de partager notre sort commun. Cela requiert une solidarit� sans faille. Il est donc plus que temps d�assumer notre identit� nationale et notre histoire.

Sans se dire la v�rit� entre nous, il n�y aura pas de confiance mutuelle et il sera difficile, voire impossible, de r�aliser notre r�ve. Faute de �confidence-building�, le r�ve rwandais serait s�rieusement compromis, et par cons�quent l�entente harmonieuse entre Rwandais ne serait qu�un v�u pieux.

Les Rwandais doivent avoir le courage d�assumer leurs erreurs du pass�, mais aussi en assumer les responsabilit�s, de regretter avec franchise les crimes d�Etat commis sur les citoyens, afin de signer, consolider et respecter pour toujours leur pacte d�unit� nationale, caract�ris� par leur langue, leur histoire commune et leurs coutumes.

Dans notre pays qui a connu tant de violences, o� la soumission et l�ob�issance � l�autorit� forte se sont impos�es comme une culture rwandaise impr�gn�e de violence, de mensonge et de malveillance, et o� les mythes sont pris pour des r�alit�s, il est temps de se lib�rer d�une telle mentalit� qui nous pousse souvent � courber l��chine, � ob�ir aveugl�ment � ceux qui nous font peur et qui nous poussent � l�extermination de nos prochains.

Il est temps de r�ver certes, mais il est plus que temps de r�aliser notre r�ve.

La solution r�side dans la r�sistance contre la violation de nos droits et dans la d�fense de la libert� de dire la v�rit�. La v�rit� est n�cessaire dans notre vie personnelle et dans notre vie publique. Elle est non seulement le fondement de la bonne gouvernance, mais aussi de la coexistence pacifique.

La libert� et la v�rit� sont toutes les deux des valeurs g�n�ratrices de la d�mocratie, et non l�inverse. LIBERTE et VERITE sont la mati�re premi�re de la d�mocratie. Les institutions que nous mettrons en place jailliront de la v�rit�, de la libre expression et de la participation directe des citoyens et seront en cons�quence le socle de la d�mocratie, que nous construirons et renforcerons par la justice.

C�est en �tant libres que les citoyens rwandais �liront leurs dirigeants. Le choix libre des leaders incitera ces derniers � �tre respectueux de leurs �lecteurs pour pouvoir m�riter leur confiance et � agir en tant que leurs humbles serviteurs et repr�sentants. Des dirigeants �lus librement auront l�obligation de rendre compte aux �lecteurs et de mettre en place des m�canismes aptes � contribuer � l�am�lioration des conditions de vie de leurs d�l�gants.

Nous devrons aussi dire la v�rit� et rien que la v�rit� sur notre histoire.

Notre pays a connu des rois claniques puissants, avant que ceux-ci ne s�effondrent sous la puissance d�un seul clan qui a �tabli un pouvoir central entour� de mythes faisant office d�une assurance vie pour la p�rennit� de la dynastie des Banyiginya dont les ambitions ne furent jamais d�unir les Rwandais ni de d�fendre les int�r�ts de leurs sujets, mais de dominer tous les autres clans de la r�gion des Grands Lacs.

Ainsi, un probl�me de pouvoir et d�autorit� d�une dynastie est devenu, peu � peu, un conflit de �race� selon les anthropologues occidentaux, alors qu�en r�alit� l�enjeu �tait la violation des droits du menu peuple et l�accaparement du pouvoir et des richesses du pays par la classe dominante.

En effet, les violences successives entre les Batutsi et les Batutsi d�une part (coup d�Etat de Rucunshu en 1894 et assassinat du Roi Rutalindwa Mibambwe IV et ses lieutenants), et les violences entre les Bahutu et les Bahutu d�autre part (coup d�Etat de 1973 et assassinat du pr�sident Kayibanda et ses collaborateurs), prouvent �loquemment la complexit� de l�histoire du Rwanda, qui est l�une des plus controvers�es du continent africain quant � la gestion du pouvoir. Il va sans dire que cela donne du Rwanda l�image d�un pays dont l�histoire se distingue par des moments les plus tragiques du continent. Il est donc de notre devoir de tout mettre en �uvre pour redresser la situation et garantir � nos compatriotes un pays digne de consid�ration, non seulement sur le continent africain, mais aussi dans le concert de toutes les nations.

6. L�histoire r�elle, base de la v�rit�

Il est important mais aussi tr�s utile de conna�tre et de maitriser l�histoire de notre pays. Et il est temps que l�histoire du Rwanda soit racont�e, �crite et interpr�t�e par les Rwandais eux-m�mes. Une histoire �crite et interpr�t�e par les �trangers ne contient pas toute la v�rit� sur notre pays, capable de nous aider � r�aliser notre r�ve. Et cette v�rit� ne jaillira de notre histoire des mythes plut�t confuse que lorsque nous serons courageux de l��crire nous-m�mes, sans en faire uniquement une historie des chefs claniques, des monarques et autres dirigeants ou des r�gimes r�publicains qui se sont succ�d�s, mais en creusant au plus profond de notre pass�.

La v�rit� sur notre histoire authentique et sur notre identit� sociale, ou nationale, ainsi que sur le comportement de nos dirigeants monarques et nos pr�sidents de la r�publique, depuis le 19e si�cle jusqu�aujourd�hui, nous donneront quelques indications sur les causes et les d�buts du conflit. Il n�y a rien qui puisse nous inspirer une forte confiance en nous-m�mes que la connaissance de notre pass� que nous devons assumer courageusement.

C�est en acceptant notre historie, avec fiert� ou regret, que nous serons en mesure de tracer la plus belle avenue qui nous conduira au bonheur, � la paix, � la justice �quitable, � la fraternit� et � la solidarit�.

Un peuple sans histoire est un peuple sans avenir. Nier notre histoire, bonne ou mauvaise, serait un crime de falsification des faits et des �v�nements devant servir de r�f�rence aux g�n�rations futures, g�n�rations d�termin�es � suivre, ou non, les traces de leurs a�n�s, au mieux de leurs anc�tres, et de faire leur propre histoire par rapport aux transformations sociales qui se seront succ�d� au fil du temps de leur vivant. A cet effet, retenons cette parole pleine de bon sens: �un peuple qui oublie son pass� se condamne � le revivre�. (Winston Churchill).

Ceux qui lisent notre histoire sauront au moins que le combat pour le pouvoir ne commence pas avec la r�volution de 1959 et l�abolition de la monarchie suivie de la proclamation de la r�publique en 1961. Ce combat a bien commenc� avec le coup d�Etat sanglant de Rucunshu � l��t� de 1894 lorsque le roi du Rwanda, Rutalindwa Mibambwe IV, du clan des Banyiginya sera vaincu et brul� vif dans sa hutte. Mort dans des conditions sanglantes et douloureuses, il sera remplac� par son demi-fr�re, Musinga Yuhi IV, intronis� par son oncle maternel, le redoutable Kabare du clan des Bega qui avait commandit� la mort de son pr�d�cesseur.

Le conflit de pouvoir au Rwanda fait appara�tre un chapelet de changements dont les plus importants sont la proclamation de la r�publique en 1961, mais aussi le coup d�Etat du 5 juillet 1973 par le G�n�ral Habyarimana, suivi du lent assassinat du pr�sident Kayibanda, jusqu’� l�assassinat du pr�sident Habyarimana par le FPR, le 6 avril 1994, suivi lui-m�me par le g�nocide des Tutsi commis par les extr�mistes hutu et les crimes de g�nocide contre les Hutus aussi bien � l�int�rieur du Rwanda qu�en RDC par les soldats du FPR sur l�ordre de l�actuel pr�sident du Rwanda, tutsi, le G�n�ral Paul Kagame.

La pratique de la violence physique et verbale qui a marqu� le Rwanda ancien et qui est abondamment refl�t�e par les ibyivugo ou la louange des atrocit�s inflig�es � l�adversaire, n�a jamais disparu de l�inconscient collectif. Elle a �t� relay�e par l�histoire r�cente de notre pays, manifestement entach�e du recours aux violences sanglantes pour la prise du pouvoir ou pour sa conservation. Il faut que cela cesse � jamais.

7. Sans libert�, pas de v�rit�

Le peuple rwandais doit �tre libre et cesser de vivre sous la d�pendance d�un leadership qui le brime, le maltraite, l�injurie et le maintient sous la menace permanente de le �moudre�. Il doit se lib�rer de ce leadership criminel qui en extermine une partie par �les machettes en les coupant en morceaux, en les fracassant les cotes et les cranes par les marteaux et les houes us�es ou en les massacrant par balles� dans leurs habitations ou dans leurs camps de fortune comme cela s�est pass� � Kibeho en avril 1995 et en R�publique d�mocratique du Congo en 1996-1997.

Aujourd�hui, les Rwandais sont fatigu�s de vivre dans l�incertitude du lendemain et dans la crainte des souffrances atroces r�currentes, qui les attendent � un moment inconnu. D�autres vivent des humiliations quotidiennes. Quand ils ne sont pas trait�s de g�nocidaires, ils sont �tiquet�s de vecteurs ou de porteurs de l�id�ologie assassine, qualifi�e officiellement d��id�ologie g�nocidaire�.

Les Rwandais refusent �galement d��tre instrumentalis�s en servant de caution politique � un r�gime qui se sert de souvenirs tragiques pour b�n�ficier d�un cr�dit international de sympathie, avec un rituel traumatisant, qui risque de devenir une religion nationale impos�e par le pouvoir en place. Nous rendrons toujours hommage aux victimes du g�nocide et aux autres victimes du conflit rwandais. Par contre, il nous semble inappropri� d�en imposer des c�r�monies p�riodiques � caract�re politique qui ne font que raviver le conflit d�hier et alimenter la fureur et la haine. Il appartient � tous ceux qui ressentent la peine du g�nocide de 1994 et d�autres crimes de d�terminer en toute libert� la fa�on, moins traumatisante, d�honorer la m�moire des leurs.

Jamais personne, dirigeant ou pas, n�aura le droit d�enterrer l�histoire de notre pays. Bonne ou mauvaise, c�est notre histoire. Qu�elle plaise ou pas, nous devons l�assumer, ainsi que toutes nos responsabilit�s dans les drames ayant marqu� notre peuple au cours de ces derni�res ann�es.

Nous devons nous lib�rer des rites, des mythes et des id�ologies autour d�un �homme fort�, le seul responsable et ma�tre de tout, propri�taire du patrimoine national, planificateur de l�avenir de tout un chacun dans notre pays. Le d�veloppement �conomique de tout un pays, si d�veloppement il y a, la transformation sociale et la lutte contre la pauvret�, ne peuvent en aucune circonstance �tre une entreprise d�un seul homme qui se permet sous ce pr�texte de priver le peuple de ses libert�s fondamentales. Un leader n�est pas un homme seul. Il ne doit pas non plus �tre un �homme fort du pays� devant tout accomplir. Dans notre entendement, un leader c�est un capitaine d�une �quipe. C�est aussi un homme de consensus. Le leadership n�est pas une tyrannie, ni une autocratie dont la p�rennit� risquerait de provoquer la col�re du peuple.

Le Rwandais doit �tre libre de toute contrainte des pr�dateurs politiciens et de tous ceux qui ont du sang sur les mains. Ces derniers devront �tre traduits devant les tribunaux comp�tents en vue de jugements bas�s sur la v�rit� et l�impartialit�.

8. La libert� et le d�veloppement

Il ne peut y avoir de d�veloppement harmonieux sans libert�. Les exemples sont nombreux, surtout en Afrique. D�autres exp�riences instructives peuvent aussi �tre trouv�es dans l�histoire des pays communistes qui, apr�s 75 ans, ont r�alis� que la libert� est fondamentale pour le d�veloppement �conomique. En effet, les pays qui restent communistes comme la Cor�e du Nord et Cuba ne peuvent pas nous servir de bon exemple, pas plus que le r�gime fort de Birmanie ne saurait �tre une r�f�rence pour le Rwanda. Quant � la Chine, ce pays reste communiste politiquement mais il a fait un choix capitaliste �conomiquement, et sa croissance �conomique est exemplaire de nos jours. Mais la Chine dispose d�un atout de taille dont le Rwanda ne pourrait se pr�valoir, � savoir: la libert� accord�e aux op�rateurs �conomiques chinois d�investir dans les domaines de leur choix. En outre, en Chine le parti communiste n�accapare pas tout le patrimoine national comme le FPR au Rwanda, et le pr�sident chinois n�est ni criminel ni pr�dateur d�aucune richesse de pays voisins du sien.

Au Rwanda, il n�y a pas d�alternance politique et le r�gime est autocratique, ayant � sa t�te un dirigeant avide de s�enrichir sans limite et qui ne cherche � se faire remplacer que par quelqu�un de son propre choix. Il voudrait pour sa succession, non pas un dirigeant du pays, mais un h�ritier de son immense fortune mal acquise.

Le d�veloppement �conomique auquel le dictateur rwandais fait r�f�rence de mani�re abusive, chaque fois qu�il est interpell� pour ses crimes, n�est pas une panac�e. Il s�agit plut�t d�un leurre destin� � tromper les bailleurs de fonds �trangers.

Depuis la prise du pouvoir par le FPR en 1994, la ville de Kigali fait l�objet d�un embellissement remarquable certes, mais au d�triment d�un d�veloppement �conomique et social absent des milieux ruraux qui sont pratiquement abandonn�s � eux-m�mes. En effet, aujourd�hui, sous le r�gime du pr�sident Kagame, rien n�est comparable ni avec les initiatives ni avec le bonheur et la joie qui pr�valaient dans les milieux ruraux sous le r�gime du pr�sident Habyarimana assassin� en avril 1994. Jamais sous les r�gimes r�publicains qui se sont succ�d�, la paup�risation du peuple rwandais ne s��tait autant g�n�ralis�e et acc�l�r�e dans l�indiff�rence des autorit�s qui, elles, s�enrichissent de plus en plus. Actuellement, il n�y a pas de redistribution �quitable des richesses. Cela se traduit par des disparit�s sans cesse croissantes entre une minorit� riche et la population qui s�appauvrit de plus en plus. Ces nouveaux riches confondent le d�veloppement �conomique d�un pays avec l�envol de la modernisation du secteur urbain de la ville de Kigali o� les b�timents et les maisons r�sidentielles sont � la dimension du blanchiment de l�argent tir� des richesses vol�es en RDC pendant la guerre de 1996 � 1998.

Malgr� ses quartiers hupp�s, Kigali est loin de devenir le Singapour africain, et le Rwanda ne sera pas pour bient�t la Cor�e du Sud ni l�un des Emirats arabes unis.

Les consid�rations pr�c�dentes mettent en �vidence l�imp�rieuse n�cessit� de mettre un terme au mod�le �conomique du dictateur de Kigali. Dans le cadre du �R�ve rwandais�, nous veillerons � la mise en �uvre d�un d�veloppement harmonieux ax� sur la libre entreprise et dont le peuple rwandais soit le v�ritable b�n�ficiaire, y compris dans le milieu rural.

9. La libert� et la d�mocratie

Il est de notre avis qu�il serait pratiquement impossible de penser � la d�mocratie avant de penser � la libert�. Nous devons pratiquer le d�bat libre � tous les niveaux sur l�avenir de nos familles d�abord, de nos r�gions et pour finir de notre pays d�une mani�re g�n�rale. C�est pourquoi, la cr�ation de clubs de discussion sur les probl�mes de notre pays avec le souci de les r�soudre est vivement encourag�e.

La libert� d�expression et d�association, la libert� de mouvement, la libert� d�investir au Rwanda et ce dans le respect des lois pertinentes, ainsi que la libert� de choix de nos dirigeants, comme la libert� � la vie, sont des libert�s fondamentales. Elles devraient ainsi �tre prot�g�es.

La libert� nous servira de socle pour construire solidement la d�mocratie dans notre pays. A notre avis, c�est libert� d�abord, et la d�mocratie ensuite. La libert� ne s�acquiert pas sans combat. Nous combattrons par tous les moyens pacifiques pour l�obtenir et la conserver dans notre pays.

10. Hommage et m�moire

La r�alisation du R�ve rwandais passe imp�rativement par le souvenir judicieusement entretenu des millions de Rwandais qui sont morts, victimes des pr�dateurs de tout genre. Quels que soient l��poque ou le lieu des diff�rentes atrocit�s, il n�y a aucune justification au massacre des hommes non arm�s, qu�ils soient Hutu, Tutsi ou Twa.

Nous nous inclinons et rendons hommage � tous nos concitoyens victimes de la haine et de la folie des grandeurs de ceux qui ont pris les armes pour s�engager dans des luttes fratricides avec l�objectif soit de prendre le pouvoir, soit de s�y maintenir dans notre pays, sans se soucier le moins du monde de l��radication du conflit qui est � l�origine de nos diff�rends depuis plus de 50 ans.

Nous plongeons dans l�univers du R�ve rwandais, avec comme priorit� absolue le souci majeur de nous pencher, aussi longtemps qu�il faudra, sur la r�solution du conflit interne � notre pays, qui persiste encore aujourd�hui � l�aube de ce 21e si�cle, et ce apr�s des massacres des millions de personnes tant au Rwanda qu�en RDC. Notre engagement est que ce conflit soit r�solu, non pas par les armes, mais par la voie politique � travers un d�bat large et sinc�re, et surtout par la mise en place des institutions consensuelles qui seront plus efficaces et plus respectables que le verbiage d�hommes forts au pouvoir.

Tous, sans exception, des Batwa, des Bahutu comme des Batutsi, de loin ou de pr�s, ce conflit nous affecte. Nous en avons tous souffert, chacun � sa fa�on et la douleur r�currente nous rongera tout au long de notre vie. Des solutions durables doivent �tre trouv�es � ce conflit qui est � l�origine des luttes cruelles ayant abouti au g�nocide de 1994 et des crimes de g�nocide au Rwanda et au Congo en 1996-1997 lors de la destruction des camps des r�fugi�s par l�APR. Ces atrocit�s que la communaut� internationale a observ�es en spectatrice, sont indignes d�un monde civilis�. Elles ne sont pas � l�avantage de ceux qui les ont initi�es, car leur comportement inhumain n�a rien d�honorable, et ne s�inscrivent non plus dans aucune perspective qui augure de la r�solution dudit conflit. Au contraire, ces violences sont dans l�int�r�t des pr�dateurs qui veulent dominer le Rwanda, non seulement avec l�intention � peine cach�e de continuer le pillage du peu de ressources dont il dispose, mais aussi et surtout avec la d�termination d�affaiblir la RDC afin qu�ils pillent en toute impunit�, avec la complicit� de leurs supporteurs, des richesses de ce pays aux dimensions continentales. A cause du conflit rwando-rwandais, ces criminels en ont profit� pour cr�er le chaos en RDC, provoquant l�instabilit� et l�ins�curit� permanentes, avec, entre autres cons�quences dramatiques, des violences dont les femmes congolaises sont devenues des victimes innocentes, essentiellement dans les provinces du Sud et du Nord Kivu.

Il nous incombe de redonner l�espoir aux plus jeunes en mettant un terme d�finitif � ce conflit, et ce le plus rapidement possible. Certes, des cicatrices, des souvenirs des pertes irr�parables des n�tres, ces �tres qui nous sont chers et irrempla�ables, nos enfants, nos fr�res et s�urs, nos cousins et cousines, nos neveux et ni�ces, nos �pouses, nos parents et nos voisins, ne dispara�tront jamais, mais le conflit, lui, devra cesser pour de bon.

En ce qui concerne la m�moire des victimes du conflit rwandais, il sied de rejeter la falsification de notre histoire, notamment en r�sistant � toute tentative de destruction des symboles qui ont �t� �rig�s au nom du peuple et pour le peuple, aussi bien du temps de la monarchie que du temps de la r�publique. En particulier, il est de notre devoir de rendre hommage aux rois et aux pr�sidents de la r�publique ayant contribu� aux changements m�morables et hautement remarquables de la vie politique rwandaise.

Nous nous opposerons avec force � toute culture politique de violence militaire aux fins d�une consolidation dans notre pays d�un pouvoir dictatorial, � l�image de celui �tabli actuellement par le r�gime du pr�sident Paul Kagame. Nous condamnerons �galement tout langage injurieux et m�prisant, ainsi que le traitement humiliant d�anciennes personnalit�s politiques, hommes d�Etat et chefs d�Etat, notamment ceux dont la contribution � notre histoire a �t� d�terminante.

Dans cet ordre d�id�es, la r�sistance du roi Musinga contre la colonisation de son pays, les tentatives du roi Rudahigwa pour mettre un terme � l�ubuhake, ainsi que l�audace des fondateurs de la R�publique dont le pr�sident Kayibanda, m�ritent d��tre �voqu�s publiquement et des symboles d��tre �lev�s en leur honneur. En effet, leur courage et leur d�termination restent des faits marquants de notre histoire r�cente. Tout devra donc �tre mis en �uvre pour que leur valeureuse contribution et leur m�moire ne tombent pas dans l�oubli, n�en d�plaise aux �iconoclastes� destructeurs et falsificateurs de l�histoire rwandaise.

11. Eradication de la guerre fratricide

Force est de constater que sur le terrain de l�unit� et de la r�conciliation nationales, le pr�sident Kagame a �chou� lamentablement. Pour le grand malheur des Rwandais et de nos voisins congolais, le dictateur de Kigali a opt� pour des guerres h�g�moniques et des assassinats de ses opposants, sans s�inqui�ter le moins du monde de la r�solution d�finitive du conflit rwandais. Malheureusement, une certaine opinion internationale non avis�e continue de tomber dans le pi�ge du mensonge et de la manipulation savamment entretenu par le r�gime de Kagame qui pr�tend avoir r�concili� les Rwandais, alors que les faits prouvent tout le contraire. En effet, aux yeux d�observateurs avertis, la r�conciliation tant vant�e par le pouvoir de Kigali n�est qu�un subterfuge destin� � redorer l�image de marque du dictateur et, en d�finitive, une farce dommageable au peuple rwandais.

D�s � pr�sent, nous rejetons des guerres internes et sauvages qui mettent en danger la vie de nos concitoyens en permanence depuis 1959 jusqu�� aujourd�hui. Nous avons le devoir de mettre fin � la culture de la haine, de la violence, de la vengeance, du m�pris mutuel et de l�exclusion, par des moyens ad�quats dont une �ducation saine de nos enfants, le Rwanda de demain. Nous encouragerons le d�bat sur ce sujet entre les Rwandais, partout o� ils seront, qu�ils aient eu la chance de faire des �tudes ou non.

Nous sommes tous affect�s par un m�me mal, et il est temps de nous en d�faire une bonne fois pour toutes. Son traitement ne peut venir que de nous, par la contribution de nos r�flexions profondes, nos id�es constructives � la pr�paration de l�avenir des g�n�rations futures. Nous, les Rwandais, sommes tous condamn�s � vivre ensemble � tout prix et � jamais, et pour cette raison, nous devons nous engager � signer un nouveau �contrat social�, celui d�avoir pignon sur rue dans un Rwanda meilleur, un Rwanda de notre r�ve.: �Rwanda rwiza, Rwanda rw�amahoro�.

Nous condamnerons et combattrons toute tentative de prise du pouvoir par la force et toute man�uvre visant � se maintenir au pouvoir par la main mise sur la puissance publique, le recours � la violence, les manigances et autres m�thodes polici�res contraires au choix libre des dirigeants par les citoyens eux-m�mes. Personne n�a le droit de prendre le peuple en otage en le maintenant dans un �tat de situation conflictuelle, de peur ou de r�pression � des fins d�un pouvoir personnel ou pour quelque autre raison que ce soit.

En m�moire de toutes nos victimes et aux fins de garantir un meilleur avenir aux g�n�rations futures, nous mettrons tout en �uvre afin de trouver un terrain d�entente susceptible d�unir les Rwandais et �viter ainsi, � jamais, tout ce qui pourrait les diviser. L�unit� retrouv�e du peuple rwandais sera, � n�en pas douter, le garant d�une paix durable, non seulement dans notre pays, mais aussi dans toute la r�gion des Grands Lacs.

12. L��tat de droit et le combat contre l�impunit�

Notre r�ve est de vivre dans un pays o� l��tat de droit est le moteur du d�veloppement tant politique, �conomique, que social. La justice �quitable pour tous donnera confiance � tout citoyen et le rassurera de ne plus �tre soumis � une justice des tribunaux de la haine. Dans le Rwanda de notre r�ve, personne, peu importe son rang social ou ses fonctions politiques, y compris celles du chef de l�Etat, ne pourra �tre au dessus de la loi. Nous nous engageons � faire de la loi de notre pays l�espoir de tous pour un avenir prometteur.

Tous, nous respecterons la loi du pays qui, en aucune fa�on ne pourra plus �tre supplant�e par le dictat des dirigeants. Nous sommes certains que le respect de la loi changera la mentalit� des citoyens et exorcisera la peur qu�ils �prouvent � l��gard des dirigeants dont certains leur font subir des humiliations et des traitements d�gradants. C�est donc en respectant la loi que nous serons en mesure de d�fendre nos droits de citoyens.

Au cours de ces derni�res ann�es depuis 1990, les citoyens rwandais ont �t� victimes des violences provoqu�es par ceux qui devaient veiller � leur s�curit� et � leur protection contre tout danger ext�rieur. Aujourd�hui encore, nous sommes expos�s au m�me danger d��tre des victimes des violences provenant de ceux qui s�accrochent au pouvoir sans partage.

Il est de notre devoir de bons citoyens de nous engager avec force et d�termination pour faire entendre nos voix, en manifestant notre volont� de vivre dans un pays d��tat de droit, lequel pourra nous garantir la coexistence pacifique et durable dans notre pays. Nous m�nerons un combat d�avant garde pour barrer l�acc�s au pouvoir � tout dirigeant arrogant, pr�dateur, assassin, criminel ou terroriste et pour emp�cher qu�un tel dirigeant puisse s�accrocher au pouvoir par la force ou par tout autre moyen anti-d�mocratique.

Tous ceux qui r�vent de vivre au Rwanda et d�y rendre leur dernier soupir, n�ont qu�un seul souhait, celui de l�guer � nos enfants un �Rwanda o� coule le lait et le miel�, une terre d�espoir durablement pacifique. D�s maintenant, notre devoir est d�unir nos forces pour combattre �nergiquement la r�pression politique inflig�e aux citoyens rwandais et conjurer les forces n�gatives ext�rieures et int�rieures qui pourraient provoquer dans notre pays d�autres drames humains.

A cet effet, nous ne m�nagerons aucun effort pour que les militaires du FPR ayant commis les crimes de guerre au Rwanda du 1er Janvier 1994 au 31 d�cembre 1994 soient eux aussi jug�s par le Tribunal P�nal International pour le Rwanda, TPIR, et que les Nations Unies mettent en place sans plus tarder un Tribunal Sp�cial pour juger les crimes commis en RDC par l�APR, en particulier, et par des arm�es des autres pays.

13. La question des r�fugi�s rwandais

Tout homme aimerait vivre dans son pays ou de le visiter, en toute libert�. L�homme rwandais ne fait pas exception. Chaque exil� rwandais r�ve chaque jour de son retour dans son pays d�origine.

Notre souhait le plus ardent est que le conflit entre les Rwandais ne perdure, car plus il s��tend dans le temps, plus il donne lieu aux violences qui provoquent les massacres dans notre pays et forcent une partie des Rwandais � se refugier dans les pays �trangers. Il n�y a donc pas moyen de r�soudre la question des r�fugi�s rwandais sans trouver une solution � la question du conflit de pouvoir et sans mettre fin au cycle de la violence fond�e sur la culture de la vengeance.

En vue d�une r�solution d�finitive de ce conflit, il est fort judicieux de nous r�f�rer � l�Accord de paix d�Arusha, sign� le 4 ao�t 1993 entre le FPR et l�Etat rwandais, un accord qui peut encore servir de base pour solutionner quelques uns de nos probl�mes, notamment en ce qui concerne l�instauration d�un �tat de droit et le partage du pouvoir. Il convient de rappeler que si le conflit de pouvoir a �t� entre les Batutsi et les Bahutu en un certain moment de l�histoire, il a aussi exist� et il existe encore entre les Bahutu et les Bahutu. En t�moignent, entre autres, le coup d�Etat de 1973 et la question des �Banyenduga�massacr�s par le r�gime hutu du pr�sident Habyarimana, dont on ne conna�t pas encore aujourd�hui la trace de leurs fosses communes depuis 1973. Ainsi, la th�orie de certains Bahutu qui consisterait � �gushira ou gushyira hamwe� (conjuguer nos efforts sans autre?) et de �kuvuga rumwe� (gommer nos divergences de vues sans autre?) pour combattre �l�ennemi commun� n�a pratiquement plus de sens. Nous ne pouvons nous unir que pour un objectif commun, � savoir celui d��radiquer le conflit de pouvoir entre toutes les composantes de la soci�t� rwandaise.

En acceptant les n�gociations de paix sur fond de partage du pouvoir avec le FPR en 1992-1993, les d�mocrates rwandais se sont faits rouler par ce mouvement politico-militaire, qui s�engagea dans des pourparlers de paix tout en ayant un agenda cach�, lequel nous sera r�v�l� par l�une des plus terribles trag�dies du si�cle pass�: le g�nocide de 1994, provoqu� par l�assassinat du pr�sident Habyarimana. Le retour de r�fugi�s tutsi au Rwanda et leur participation au pouvoir, qui �tait le point central des n�gociations jusqu’� la signature de l�accord de paix d�Arusha, n�a pu �tre ex�cut� comme pr�vu par cet accord.

Apr�s le g�nocide de 1994, dans un climat de deuil pour les uns et de triomphalisme pour les autres, le rapatriement des r�fugi�s tutsi sera limit�, pr�cipit�, d�sordonn�, et compos� surtout des ch�meurs et de peu d�intellectuels. Tous comptes faits, la question des r�fugi�s tutsi n�a pas �t� r�solue, alors que le FPR en avait fait son casus belli; elle est rest�e enti�re alors que le prix pay� en termes de vies humaines pour leur rapatriement violent, d�passe les limites du raisonnable. Bien plus, le FPR a compromis l�image du peuple rwandais entra�n� dans les violences de ceux qui combattaient en r�alit� pour le pouvoir (et tout le pouvoir!) et non pour le retour des r�fugi�s rwandais.

La prise du pouvoir par le FPR, apr�s le g�nocide de 1994, a provoqu� une vague de r�fugi�s hutu dont certains seront rapatri�s par la force, deux ans apr�s; d�autres seront massacr�s par centaines de milliers en RDC, alors que ceux qui ont �chapp� � ces massacres seront �parpill�s dans les pays africains, ainsi que dans d�autres pays, notamment d�Europe et d�Am�rique.

Aujourd�hui, c�est un fait de notre histoire, il y a encore des r�fugi�s tutsi et des r�fugi�s hutu � travers le monde, et leur nombre ne cesse de cro�tre. Cela est d� � ce que beaucoup de citoyens rwandais sont chaque fois contraints par le r�gime dictatorial � quitter leur pays, tout simplement pour mettre en s�curit� leur vie.

Les cons�quences de toutes ces violences issues du conflit rwandais sont douloureuses et insupportables, tant pour les pr�sentes que pour les futures g�n�rations. Elles se manifestent surtout par un sentiment d�exclusion, et par des massacres � l�origine des mouvements de Rwandais contraints de renoncer � leurs biens, � leur terre, leur seule richesse, et � leurs racines.

Le FPR n�a pas �t� capable de trouver la solution attendue de lui � ce probl�me des r�fugi�s, pour lequel il avait pourtant pris les armes en 1990 pour envahir le Rwanda. A l��poque, il promettait aussi d�y �tablir un syst�me d�mocratique, qui ne verra jamais le jour, puisque une dictature militaire de la pire esp�ce a pris racine au sommet du pouvoir jusqu�� aujourd�hui.

D�s lors, l��chec du r�gime FPR est double: d�une part, les r�fugi�s tutsi et hutu ne sont pas tous rentr�s et certains ont m�me �t� tu�s par centaines de milliers par l�APR en RDC; d�autre part, la d�mocratie dans notre pays ne reste qu�au niveau du r�ve qu�il faudra r�aliser � travers un combat politique de longue haleine dirig� pour le moment contre le r�gime dictatorial et criminel du FPR.

Si aucun de ces deux objectifs n�a pu �tre atteint, malgr� la peine et les souffrances endur�es par les Rwandais, y compris le sang vers� de millions de nos concitoyens innocents, il est de notre devoir de citoyens d�termin�s et conscients de l�int�r�t sup�rieur de la nation rwandaise, de nous mettre debout comme un seul homme pour chercher rapidement des moyens efficaces et concert�s, aptes � assainir la situation politique et sociale de notre pays, pour que tout Rwandais qui le d�sire puisse y retourner sans condition et y vivre paisiblement.

Conclusion

Nous r�affirmons solennellement notre ferme conviction que le Rwanda a besoin de toute urgence d�un changement politique profond ax� sur des valeurs fondamentales que sont la libert�, la v�rit� et la justice, seules garantes d�un v�ritable �tat de droit, d�une d�mocratie solidement �tablie et d�une paix durable. Nous sommes �galement conscients de l�extr�me importance de l��radication de l�impunit� et du retour des exil�s rwandais dans leur pays, ces deux facteurs �tant indispensables � la cr�ation de conditions favorables � une r�conciliation effective entre toutes les composantes de la soci�t� rwandaise et � leur coexistence harmonieuse.

Les Rwandais, hutu, tutsi et twa, doivent toujours avoir � l�esprit qu�ils forment un seul peuple et que, tout en restant fid�les � leur identit�, il est dans l�int�r�t des uns et des autres de b�tir une nation rwandaise ciment�e par des valeurs traditionnelles communes que sont: l�int�grit� (ubupfura, kwanga umugayo), l�audace (ubutwari), l�humanisme (ubuntu), la solidarit� avec ses semblables (umubano mu bantu).

Toutes ces valeurs cadrent bien avec le �R�ve rwandais� tel que pr�sent� dans ce document et sont manifestement incompatibles avec un �tat de dictature civile ou militaire. C�est pourquoi, tous les Rwandais �pris de paix et de libert� ont le devoir de combattre avec vigueur le r�gime autocratique et criminel qui s�vit pr�sentement au Rwanda sous la houlette du pr�sident Kagame. C�est d�autant plus urgent que ce r�gime, s�il devait rester en place quelques ann�es de plus, il entra�nerait encore plus de d�g�ts irr�parables, aussi bien en termes de vies humaines que de libert�s fondamentales.

C�est donc l�avenir de notre pays et la stabilit� de l�ensemble de la r�gion des Grands Lacs qui sont menac�s. Pour cette raison et compte tenu de la gravit� de la situation, nous lan�ons � nouveau un appel pressant aux Rwandais et aux amis du Rwanda pour qu�ils rejoignent ou soutiennent r�solument le �R�ve rwandais�.

Ensemble, forts de notre sens des responsabilit�s et de l�amour pour notre m�re patrie, nous trouverons une solution d�finitive au conflit de pouvoir qui est � l�origine de toutes les violences r�currentes ayant frapp� la vie des Rwandais depuis plus d�un demi-si�cle et qui reste un frein de taille � tout d�veloppement politique, social, intellectuel et �conomique dans notre pays et dans notre r�gion.

Ce n�est qu�apr�s l��radication de ce conflit que la fraternit�, la solidarit�, la justice et la d�mocratie triompheront dans le pays de nos anc�tres, en m�me temps que l��ducation, le travail et la libre entreprise seront la mesure de la valeur de chacun. De plus, dans ce �Rwanda nouveau�, celui de notre r�ve, o� la libert�, la v�rit� et la d�mocratie r�gneront en ma�tres, rien ne s�opposera plus au retour inconditionnel et pacifique de nos concitoyens qui sont en exil et � une coexistence pacifique des Rwandais dans leur pays.

Les compatriotes qui se reconnaissent dans ce �R�ve rwandais� sont cordialement invit�s � adh�rer au texte ci-annex�, qui tient lieu de d�claration constitutive de l�organisation politique d�nomm�e Rwandan Dream Initiative (Initiative du R�ve Rwandais; Umugambi Rwanda Rwiza).

Vive le peuple rwandais!

Voir: Projet de d�claration constitutive de Rwandan Dream Initiative.

d�cembre 13, 2010   1 Comment

Manifestations contre Kagame � Bruxelles – D�c 2010

d�cembre 8, 2010   No Comments

Le G�n�ral g�nocidaire rwandais Paul Kagame vient d’essuyer un fiasco diplomatique � Bruxelles

par J�r�me Nayigiziki.
Secr�taire G�n�ral, PDR-Ihumure.

Ce Lundi 6 d�cembre 2010, le pr�sident rwandais Paul Kagame vient d’�coper d’un camouflet cinglant de la part des poids lourds de la diplomatie belge et europ�enne, en plein milieu de l’�venement du jour, les Journ�es Europ�ennes de D�veloppement. Le pr�sident Kagame �tait justement venu � Bruxelles pour participer � ce forum, qui en est � sa cinqui�me �dition, o� il devait d’ailleurs prononcer une allocution sur l’�galit� des sexes.

Selon nos sources proches des milieux diplomatiques � Bruxelles, Kagame s’est vu dramatiquement retirer la fourchette de son allocution en faveur d’une jeune ghan�enne de 15 ans. Mais ceci n’�tait qu’en pr�lude au gros de l’humiliation qui l’attendait en fin d’apr�s-midi. En effet, notre cher pr�sident n’a pas �t� re�u aujoud’hui comme pr�vu par le premier ministre Yves Leterme, qui a �voqu� un calendrier surcharg�. Les entrevues avec Steven Vanackere, vice-premier ministre et ministre des affaires �trang�res, et Charles Michel, ministre de la Coop�ration au d�veloppement, ont �galement �t� annul�es unilat�ralement et sans pr�avis. Plus r�v�lateur encore, un autre poids lourd du gouvernement belge se serait indign� en priv� en ces termes, �Qu’est-ce que ce voyou de pr�sident est venu faire ici?�, avant de faire remarquer que notre chef de l’Etat est d�sormais � placer dans la colonne du �passif�.

Sur le front m�diatique, les manifestations populaires organis�es par les membres de la diaspora ont repris ce Lundi, avec en particulier Paul Rusesabagina, connu pour avoir inspir� le film �Hotel Rwanda�. Il �tait en compagnie des membres de son �quipe de sa Fondation �Hotel Rwanda Rusesabagina Foundation� venus de Chicago, aux Etats-Unis, lesquels ont �t� derni�rement pris � partie par notre pr�sident qui les accuse de couvrir M. Rusesabagina contre des poursuites judiciaires dans un suppos� complot de terrorisme contre le Rwanda.

L’homme fort de notre pays qui d’ordinnaire se comporte en ma�tre intouchable vient donc d’apprendre � ses d�pens que les choses ont peut-�tre chang�. Responsabilit� morale oblige, en face des crimes les plus ignobles au Rwanda comme en RDC voisine dont le g�n�ral pr�sident est aujourd’hui accus� par le rapport Mapping des Nations unies. R�put� sournois, col�rique, revanchard, et d’une brutalit� hors pair, il est � craindre que Kagame ne rentre pr�cipitamment sur Kigali pour couper la t�te � tous ses �enemis�, lesquels d’ailleurs il ne manquera pas de voir comme la source de sa d�confiture � Bruxelles.

d�cembre 7, 2010   No Comments

Absence remarqu�e du G�n�ral g�nocidaire rwandais Paul Kagame lors de la conf�rence ‘Journ�es Europ�ennes de D�veloppement’ � Bruxelles

Paul Kagame : le grand absent de la conf�rence � laquelle il �tait invit�

Les manifestants attendaient le g�n�ral g�nocidaire Paul Kagame.

Alors que le pr�sident Paul Kagame avait fait un d�placement � Bruxelles pour prononcer un discours aux Journ�es Europ�ennes de d�veloppement, il a brill� par son absence � l�heure fix�e. Il a �t� remplac� par son ministre des Affaires �trang�res Louise Mushikiwabo.

Selon des observateurs, cette absence de Kagame ce 06/12/2010 est due au fait que son accueil � Bruxelles a �t� des plus controvers�. D�abord le 04/12/2010, alors qu�il devait rencontrer les Rwandais de la diaspora, il n�a pas support� les propos tenus par le repr�sentant de la diaspora rwandaise en Belgique qui a expos� au grand jour les probl�mes auxquels le pays fait face�: justice politis�e, enseignement au rabais, r�formes administratives improvis�es, imposition de l�anglais comme langue d�enseignement dans un pays francophone, � L�intervention du pr�sident Paul Kagame fut une sorte de justification, s�en prenant de temps � autre � celui qui avait �voqu� publiquement ces probl�mes du pays. Alors qu�il devait arriver dans cette rencontre � 13h, le pr�sident ne s�est pr�sent� qu�� 18h, le temps que les manifestants, qui fustigeaient ses crimes, se retirent.

Le 06/12/2010, les manifestants anti-Kagame avaient �galement pris rendez-vous devant la salle de conf�rence au Mont des Arts � Bruxelles. Le temps des intervenants dans cette conf�rence �tant compt�, le pr�sident Paul Kagame a d�clar� forfait au lieu d�affronter ces manifestants avec des banderoles qui mettaient au grand jour sa politique criminelle dans la r�gion des Grands Lacs.

Bien plus, ses tentatives de rencontrer les autorit�s belges se sont sold�es par un �chec. Le Premier ministre belge sollicit� pour une entrevue n’a pas acc�d� � la demande suite�� un agenda charg�.

Une question se pose�: les d�penses engag�es pour ce d�placement se justifient-elles�? Il s�agit ni plus ni moins de la gabegie. La d�l�gation pr�sidentielle �tait forte de plus de 15 personnes. Celles-ci logeaient � l�h�tel Conrad � Bruxelles o� une chambre simple co�te autour de 500� (1 �=700 francs rwandais�; le salaire moyen d�un enseignant est de 40000 FRW soit pr�s de 58 � par mois) et une suite pr�sidentielle � 4500 par nuit, sans compter le boire et le manger. Qu�a gagn� le peuple rwandais pour qui tous ces politiciens sont cens�s venus repr�senter? Quelle �tait la raison fond�e de leur d�placement puisque le pr�sident n�a pas ex�cut� la mission pour laquelle il s��tait d�plac� ? Et pourtant le maigre budget du pays a �t� fortement ponctionn� � cette occasion!

[Musabyimana.be]

d�cembre 7, 2010   No Comments

Rwandais et Congolais manifestent � Bruxelles contre le pr�sident rwandais Paul Kagame

BRUXELLES – Une centaine de personnes ont manifest� lundi � Bruxelles contre la pr�sence dans la capitale belge du pr�sident rwandais Paul Kagame, � l’occasion des cinqui�mes Journ�es europ�ennes du d�veloppement (JED), a constat� un journaliste de l’AFP.

Les manifestants se sont rassembl�s au coeur de la capitale belge, � une centaine de m�tres en contrebas du centre de congr�s o� se d�roule la r�union internationale, � laquelle participe �galement le directeur g�n�ral du Fonds mon�taire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn.

Les opposants au pr�sident rwandais tapaient sur des tambours, sous la surveillance des forces de l’ordre. Ils ont distribu� des tracts dans lesquels ils accusent Paul Kagame d’�tre le “principal responsable” de graves violations aux droits de l’homme dans son pays et dans l’Est de la R�publique d�mocratique du Congo (RDC).

La police a proc�d� � l’interpellation de trois manifestants qui tentaient de d�crocher un drapeau de son m�t � proximit� du centre de conf�rence, selon l’agence Belga.

M. Kagame �tait pr�sent � Bruxelles en marge des JED lundi, o� il a eu � la mi-journ�e un entretien avec le pr�sident de la Commission europ�enne Jos� Manuel Barroso, a-t-on appris aupr�s de la Commission.

Il a en revanche annul� son intervention publique pr�vue en fin d’apr�s-midi, pour une raison inconnue, a-t-on pr�cis� de m�me source. Il a �t� remplac� au pied lev� par sa ministre des Affaires �trang�res Louise Mushikawabo.

Un entretien pr�vu lundi entre le Premier ministre belge Yves Leterme et M. Kagame a �galement �t� annul�, “pour des raisons d’agenda”, selon les services de M. Leterme.

Samedi, une premi�re manifestation anti-Kagame avait rassembl� des Rwandais et Congolais dans le centre de Bruxelles.

L’ONU a publi� d�but octobre un rapport controvers� �num�rant une longue liste d’atrocit�s commises en RDC de 1993 � 2003 par les forces arm�es de plusieurs pays africains, dont le Rwanda, et accusant l’arm�e rwandaise d’avoir commis des crimes qui pourraient �tre qualifi�s de “g�nocide”.

Le gouvernement rwandais, domin� par la minorit� tutsi, a rejet� ce rapport, estimant qu’il s’agissait d’une “tentative de r��crire l’histoire du g�nocide” des Tutsi, perp�tr� en 1994 � l’instigation d’extr�mistes au sein de la majorit� hutu alors au pouvoir et qui a fait quelque 800.000 morts.

Paul Kagame a �t� r��lu en ao�t pour un deuxi�me septennat. Des organisations de d�fense des droits telles que Human Rights Watch (HRW) d�noncent r�guli�rement les atteintes aux droits de l’homme dans son pays, les restrictions impos�es � l’opposition et l’arrestation de certains de ses leaders.

[Romandie.com]
(�AFP / 06 d�cembre 2010 17h51)

d�cembre 7, 2010   No Comments