Tribune d'Information sur le Rwanda

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Rwanda: Victoire Ingabire prouve encore son courage et sa d�termination

Ce qui restera dans les annales comme un des gestes les plus beaux d�une prisonni�re politique, c�est quand elle a lev� ses deux bras encore menott�es, les deux pouces en l�air comme pour dire � la foule : � Nous d�fendons la bonne cause et nous vaincrons �.

Victoire Ingabire en menottes, exhortant au courage

Victoire Ingabire en menottes, exhortant au courage devant le Tribunal le 20/06/2011
(Photo Umuvugizi.com)

Le lundi 20 juin 2011, l�opposante rwandaise Madame Victoire Ingabire d�tenue � Kigali depuis octobre 2010 pour avoir voulu faire enregistrer son parti FDU et se pr�senter contre le dictateur Paul Kagame � l��lection pr�sidentielle d�ao�t 2010, devait compara�tre devant la Haute Cour de Kigali pour le d�but de ce proc�s politique.

A son arriv�e au tribunal o� �tait mass�e une foule de sympathisants et d�admirateurs, elle a �tonn� par son assurance et la d�termination affich�es sur son visage malgr� plusieurs mois pass�s dans la sinistre prison connue sous l�appellation de ��1930�� allusion � l�ann�e de sa construction.

Mais ce qui restera dans les annales comme un des gestes les plus beaux d�une prisonni�re politique, c�est quand elle a lev� ses deux bras encore menott�es, les deux pouces en l�air comme pour dire � la foule :���Nous d�fendons la bonne cause et nous vaincrons��. Ses ge�liers d�ploy�s en masse n�en croyaient pas leurs yeux.

Finalement, la Haute Cour a acc�d� � la demande de la d�fense qui, lors de sa comparution en mai dernier, avait demand� en vain, que le proc�s soit report� au moins en septembre 2011. La d�fense demandait en effet un d�lai raisonnable pour pouvoir �tudier le dossier d�accusation qui contient pas moins de 2500 pages r�dig�es pour l�essentiel en kinyarwanda alors que deux des avocats de Victoire Ingabire, de nationalit� anglaise, ne ma�trisent pas cette langue.

Ecoutez Victoire Ingabire plaidant pour le report du proc�s pour permettre � son �quipe de se pr�parer

S�adressant � la cour, la pr�sidente du parti FDU-Inkingi s�est dite pr�te � se d�fendre contre les t�moins de l�accusation que sont Vital Uwumuremyi, Tharcisse Nditurende, Noel Habiyaremye et Karuta, des anciens rebelles des Forces de Lib�ration du Rwanda (FDRL) selon le Parquet. Ils ont d�j� plaid� coupables et souhaitent un proc�s imm�diat. Poursuivant son intervention, Victoire Ingabire a fait savoir que certains de ses droits sont bafou�s notamment le fait de ne pas lui permettre de communiquer avec sa famille, ni par �crit, ni par t�l�phone ou le fait de la maintenir dans des menottes au sein du Tribunal. Les juges ont estim� qu�effectivement devant les juges, l�accus� ne doit pas �tre menott� mais ils n�ont pas pris une d�cision � ce sujet.

Vu les vacances judiciaires qui approchent, le proc�s a �t� report� au 5 septembre 2011. Les juges ont fait savoir qu�� cette date, aucune autre raison ne pourra plus �tre �voqu�e pour reporter le proc�s.

Jane Mugeni
[Echos d'Afrique]

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Rwanda: Proc�s contre l�opposante politique Victoire Ingabire

juin 21, 2011   No Comments

Rwanda: Proc�s contre l’opposante politique Victoire Ingabire

par Dr Emmanuel Mwiseneza

Victoire Ingabire

Victoire Ingabire Umuhoza

Tout le monde attend le proc�s intent� contre Mme Victoire Ingabire Umuhoza, Pr�sidente des FDU-Inkingi, parti d�opposition que les autorit�s rwandaises refusent toujours de reconna�tre. Officiellement, elle est accus�e : d�id�ologie du g�nocide, de collaboration avec un groupe terroriste, de divisionnisme, de propagation des rumeurs visant � soulever la population contre le pouvoir, de cr�ation d�une arm�e rebelle, de vouloir renverser le pouvoir par la force. Mais derri�re ce maquillage judiciaire, se cachent en r�alit� des motifs politiques de la dictature du FPR comme nous allons le d�montrer.

a. Motifs politiques :

Depuis l�installation du pouvoir dirig� par le FPR-Inkontanyi, ses responsables ont instaur� une tradition d�organiser des proc�s judiciaires dans le but d��carter des opposants r�els ou suppos�s. D�s l�entr�e en fonction, le r�gime de Paul Kagame a jet� en prison des centaines des milliers de personnes accus�es � tort ou � raison de participation au g�nocide. Si parmi ces prisonniers il y avait des personnes qui auraient pu participer au g�nocide, petit � petit, des personnes furent faussement accus�es de ce crime dans le but de les exproprier de leurs biens ou pour les mettre hors jeu politiquement. C�est aussi ce que dit en substance le dernier communiqu� de l�organisation Amnesty International[1].

Toutes les personnes qui ont, � un moment ou un autre, essay� de contredire les tenants du pouvoir, ont �t� poursuivies soit pour g�nocide, soit pour id�ologie du g�nocide et ce, m�me apr�s plusieurs ann�es de bons et loyaux services envers ce r�gime. Les exemples ne manquent pas : l�ex-premier ministre Pierre C�lestin Rwigema, l�ex-pr�sident du parlement Alfred Mukezamfura ou encore l�ancien s�nateur Safari Stanley furent poursuivis et condamn�s pour g�nocide, alors qu�ils avaient occup� ces hautes fonctions pendant plusieurs ann�es. Tous ceux qui ont voulu se montrer critiques ou qui ont voulu quitter le FPR officiellement pour cr�er un parti d�opposition tels que l�ancien Pr�sident Pasteur Bizimungu, l�ancien ministre Charles Ntakirutinka, l�ex-candidat � l��lection pr�sidentielle de 2003, le docteur Th�oneste Niyitegeka, ont �t� poursuivis pour des crimes fabriqu�s de toutes pi�ces. La r�alit� est pourtant tout autre : les motifs politiques sont les principales raisons de ces proc�s.

Lorsque Mme Victoire Ingabire arrive au Rwanda le 16 janvier 2010, le r�gime est d�contenanc� devant la d�termination de cette dame qui ne m�che pas les mots pour d�noncer le mus�lement de la presse, les injustices sociales, des proc�s in�quitables et un deuil discriminatoire. D�fier le g�n�ral Paul Kagame et aspirer � �tre son challenger aux �lections pr�sidentielles, ne pouvait qu�attirer les foudres contre la Pr�sidente des FDU-Inkingi. Le r�gime du FPR n�a pas l�sin� de moyens pour trainer Mme Ingabire dans la boue tout en se cachant derri�re les motifs judiciaires.

i. Pers�cution de Mme Victoire Ingabire Umuhoza d�s son arriv�e au Rwanda

Lorsque les FDU-Inkingi annonc�rent leur intention d�aller s�implanter au Rwanda en vue de participer aux �lections pr�sidentielles d�ao�t 2010, les actes d�intimidation et autres menaces commenc�rent pour dissuader les FDU-Inkingi de rentrer au Rwanda. Les premi�res tentatives furent �videmment le refus d�octroi des passeports aux candidats potentiels au retour au Rwanda en vue d�y implanter le parti. Ce refus n�entama en rien la d�termination des FDU-Inkingi � rentrer au Rwanda pour y exercer les droits politiques reconnus par la Constitution en vigueur au Rwanda. Le gouvernement rwandais recourut alors aux m�dias qu�il contr�le pour diaboliser Mme Victoire Ingabire Umuhoza et au lobbying pour l�accuser d�avoir os� participer, avec des repr�sentants des FDLR, � une r�union sur la r�conciliation des Rwandais. Comble de l�ironie, le FPR avait �t� aussi convi� et �tait repr�sent� � cette r�union organis�e � Barcelone par une ONG espagnole. Pourtant, tout le monde reconna�t que les FDLR font parti de l��quation � r�soudre pour garantir une paix durable � la r�gion des Grands Lacs en g�n�ral et au Rwanda en particulier.

Les appels au lynchage de la Pr�sidente des FDU-Inkingi furent lanc�s par les plus hautes autorit�s de l�Etat. L�unique quotidien rwandais, le pro-gouvernemental The New Times (TNT), se consacra � une s�rie d��ditoriaux et d�articles, qui chaque jour, d�form�rent, transform�rent les discours de Mme Ingabire, la d�nigr�rent, la trait�rent de tous les noms d�oiseaux, l�accus�rent de d�fendre la th�se du double g�nocide, de propager l�id�ologie g�nocidaire, de pr�cher le divisionnisme, de porter atteinte � l�unit� nationale, de collaborer avec les FDLR, etc. Les autres m�dias de l�Etat ou qui sont proches du pouvoir embo�t�rent le pas � TNT et relay�rent les appels au lynchage � son encontre. Son seul crime : avoir os� �voquer les poursuites contre les personnes responsables des massacres, crimes de guerre et crimes contre l�humanit� commis contre les Hutus � l�instar des responsables du g�nocide contre les Tutsis. Elle est � coupable � d�avoir appel� � lutter contre l�impunit� en pointant du doigt des crimes commis par l�arm�e du FPR. Or ces crimes ont �t� confirm�s par ailleurs par le rapport de l�ONU � Mapping exercice � publi� le 1 octobre 2010.

Le 3 f�vrier 2010, elle sera agress�e dans l�enceinte du bureau administratif du Secteur Kinyinya. Comme cela ne suffisait pas pour d�courager la pr�sidente des FDU-Inkingi, la police prit le relais et commen�a � la convoquer quasi-quotidiennement pour des interrogatoires qui dureront des fois jusqu�� 10 heures par jour. L��preuve d�usure psychologique entre alors en marche. Lorsqu�elle voulut prendre l�avion pour aller rendre visite � sa famille, la police l�en emp�cha alors qu�aucun ordre de quitter le territoire ne lui avait �t� intim� pr�c�demment. Le 22 avril 2010, elle est plac�e en r�sidence surveill�e. En r�alit�, les torts majeurs reproch�s � Madame Victoire Ingabire Umuhoza et son parti sont ceux d�avoir os� cr�er un parti d�opposition et d�avoir demand� que les personnalit�s politiques et militaires au sein du r�gime coupables pr�sum�s de crimes de guerre et de crimes contre l�humanit� soient d�f�r�s devant la justice.

ii. Pers�cution des autres membres des FDU-Inkingi

En m�me temps que la campagne de diabolisation et d�agression contre Mme Ingabire s�intensifiait, les autres membres du parti qui ont os� s�affirmer comme tels ou soup�onn�s de l��tre, furent � leur tour pers�cut�s, renvoy�s de leur travail, battus et certains furent emprisonn�s ou port�s disparus. Alors qu�ils se pr�paraient � participer � une manifestation organis�e par l�opposition[2] en date du 24 juin 2010, des centaines de membres des FDU- Inkingi ont �t� interpell�s et battus par des policiers � Gishushu (Remera) ainsi que devant le minist�re de la Justice � Kimihurura. Ils se rendaient � une manifestation pacifique devant le minist�re pour demander au gouvernement de lever : le refus d�enregistrement des FDU-Inkingi ; les mesures restrictives et les fausses accusations contre leur pr�sidente Mme Victoire Ingabire Umuhoza plac� en r�sidence surveill�e depuis le 22 avril 2010 et priv�e de ses droits publics �l�mentaires.

Deux membres du comit� ex�cutif provisoire des FDU-Inkingi, M. SylvainSibomana, Secr�taire g�n�ral, et Mme Alice Muhirwa, furent arr�t�s et tortur�s par les �l�ments de la police nationale. Mme Alice Muhirwa sera hospitalis�e plusieurs jours suite � ces maltraitances. D�autres responsables des FDU-Inkingi notamment ceux de la Ville de Kigali furent �galement battus, arr�t�s et mis en cachot avec des membres du PS-Imberakuri dont leur pr�sident Me Bernard Ntaganda. Derri�re les accusations criminelles port�es � l�encontre de tous ces membres, se cachent des motifs politiques : aucun citoyen n�a le droit de manifester pacifiquement contre le r�gime et les lois liberticides taill�es sur mesure afin de se maintenir ind�finiment au pouvoir.

iii. Refus d�enregistrement du parti FDU-Inkingi

Les FDU-Inkingi sont un parti d�opposition fond� en exil et qui a pris la d�cision de rentrer au Rwanda, y exercer ses droits politiques reconnus par la Constitution rwandaise et ce d�autant plus que les autorit�s rwandaises n�arr�tent pas de crier au monde entier que les portes sont ouvertes pour tous les r�fugi�s qui souhaitent rentrer dans leur pays. Lorsqu�elle arrive au Rwanda, Mme Ingabire entame directement les d�marches administratives en vue de faire enregistrer les FDU-Inkingi, qui entre-temps avaient pu recruter les membres � l�int�rieur du pays. Comme le pr�voit la loi rwandaise sur les partis politiques[3], pour �tre agr��, chaque formation politique doit tenir une Assembl�e Constituante, r�unissant les repr�sentants du parti de chaque district, selon une r�partition impos�e par cette loi.

Les FDU-Inkingi ont demand� � plusieurs reprises l�autorisation de tenir la Constituante, mais chaque fois cela leur fut refus�. Dans un premier temps, les autorit�s locales pr�tendirent qu�il fallait d�abord la permission de la police, ce que cette derni�re rejeta, avant de se rabattre comme toujours sur des crimes suppos�s de Mme Ingabire, alors m�me que lors des premi�res demandes, elle ne faisait jusqu�alors l�objet d�aucune inculpation. Lorsque l�autorisation fut demand�e par le premier vice-pr�sident du Comit� Ex�cutif Provisoire, ce fut la m�me rengaine, alors que lui non plus, ne faisait l�objet d�aucune poursuite. L��vidence finit par s�imposer, le r�gime en place ne voulait d�aucune mani�re la reconnaissance d�un v�ritable parti d�opposition, mais pour tromper l�opinion, ce fut toujours les motifs criminels suppos�s de la pr�sidente de Mme Ingabire qui furent mis en exergue.

b. Transformations des motifs politiques en raisons criminelles

Ce que tout le monde redoutait depuis un certain temps, notamment depuis l�entr�e en sc�ne du Pr�sident Kagame, arriva. R�pondant � une �ni�me convocation de la police anti-criminelle (CID), Mme Ingabire f�t arr�t�e le 21 avril 2010 vers 9 h GMT. Stupeur et consternation s�install�rent parmi ceux qui luttent pour la d�mocratie et qui r�vaient d�une amorce d�un changement d�mocratique et pacifique. Le m�me jour, elle fut pr�sent�e au parquet pour lui signifier qu�elle �tait inculp�e pour id�ologie du g�nocide, divisionnisme et collaboration avec un mouvement terroriste, les FDLR. Sa maison fut fouill�e de fond en comble, ses ordinateurs, t�l�phones portables, flashs disc, SIM cards, CD�s, documents divers furent emport�s par la police et elle fut emmen�e au cachot o� elle passa la nuit. Par ces documents la police a pu se procurer tout le fonctionnement des FDU-Inkingi, les noms de leurs membres qu�elle a commenc� � intimider et � harceler. Le 22 avril 2010, Mme Ingabire sera mise en libert� sous contr�le judiciaire. Les harc�lements vont cependant continuer jusqu�� sa seconde arrestation le 14 octobre 2010 apr�s une semaine de si�ge. Elle fut d�abord d�tenue � la station de police de Kicukiro avant d��tre transf�r�e � la prison centrale de Kigali, appel�e � 1930 �, o� elle est d�tenue jusqu�aujourd�hui.

c. Les chefs d�accusation :

i. L�id�ologie du g�nocide :

� Moi et ma formation politique FDU-Inkingi, fond�e en 2006, reconnaissons qu�en 1994 il y a eu au Rwanda un g�nocide contre les Tutsi. Nous reconnaissons aussi qu�avant 1994, en 1994 et apr�s 1994, il y a eu au Rwanda des crimes de guerre et des crimes contre l�humanit� ayant vis� les autres composantes de la population rwandaise. Ce sont des faits concrets auxquels nous avons assist� et qui ont �t� reconnus par l�Organisation des Nations Unies dans sa R�solution 955 du 08 novembre 1994. Nous affirmons aussi sans ambages que toute personne ayant une responsabilit� dans ces crimes, qu�elle ait fait partie de l�ancien r�gime ou qu�elle fasse partie du r�gime actuel, doive r�pondre de ses actes devant la justice. Tous ces deux crimes sont graves et sont imprescriptibles mais nous n�avons jamais cherch� � les comparer ni � exon�rer les responsabilit�s des uns par les responsabilit�s des autres. Nous reconnaissons aussi que le crime de g�nocide est le degr� le plus haut de l�inhumanit�. Nous militons pour que la souffrance de tous les rescap�s soit suffisamment reconnue et qu�une indemnisation sp�ciale leur soit accord�e �, Mme Victoire Ingabire Umuhoza, Communiqu� des FDU-Inkingi du 03 mai 2010.

Cette d�claration est on ne peut plus claire et reprend ce que les FDU-Inkingi et sa pr�sidente ont toujours dit publiquement. Il n�y a aucun doute sur la reconnaissance du g�nocide par les FDU-Inkingi et par sa pr�sidente. Elle est donc victime de la d�lation mensong�re du FPR qui veut liquider tout leader d�opinion en se servant de la loi n�18/2008 du 23/07/2008 sur l�id�ologie g�nocidaire. Cette loi a �t� con�ue d�une fa�on voulue vague et ambig�e comme outil de chantage, pour la faire peser comme l��p�e de Damocl�s, sur toute personne qui ne partage pas la pens�e unique du FPR ou qui se hasarde � affirmer que le FPR a commis des crimes contre l�humanit�, voire m�me des actes qui pourraient �tre qualifi�s de g�nocide contre les hutus (Proc�s Peter Erlinder, V. Ingabire Umuhoza, Deo Mushayidi, Paul Rusesabagina, Ntaganda Bernard, etc. ).

Toute diff�rence de point de vue sur les faits av�r�s de notre histoire r�cente, toute �vocation des crimes et des victimes du FPR pendant le conflit de 1990 � 1994 et apr�s, peut �tre assimil� � l�id�ologie du g�nocide. Le ministre rwandais de la justice Tharcisse Kagarurama avait lui-m�me reconnu que cette loi posait probl�me, cela apr�s que les organisations de d�fense des droits de l�homme telle que l�organisation Amnesty International avaient �mis des r�serves fortes dans ce sens, mais depuis lors rien n�a chang�[4].

ii. Divisionnisme :

Les FDU-Inkingi sont une formation d�opposition. Cela n�est nullement un myst�re que sur le plan de la gouvernance du pays et de la coh�sion nationale les FDU-Inkingi sont en opposition totale avec le r�gime. Notre formation ne peut pas accepter de se ranger derri�re le parti qui dirige actuellement le pays sous pr�texte que ne pas avoir la m�me vision que le FPR est volontairement assimil� � du divisionnisme. La Constitution de notre pays, que le r�gime du FPR a mise en place lui-m�me, reconna�t le multipartisme, les citoyens ont en principe le droit d�avoir des projets politiques concurrents de ceux du parti au pouvoir. Dire au monde entier que les Rwandais sont sous le joug de la peur et d�un totalitarisme politique d�un autre �ge, d�noncer une justice qui est sous la coupole de l�ex�cutif et des tribunaux populaires �gacaca� qui ne permettent pas l�assistance par un conseil, d�noncer la famine criante dans les campagnes rwandaises et les bidonvilles, regretter que les soins de sant� de base fassent d�faut malgr� l�affiliation obligatoire � une mutuelle de sant�, et que l�acc�s aux �coles secondaires et sup�rieures soit soumis � des crit�res discriminatoires, condamner les violations graves du droit humanitaire et le pillage massif des ressources naturelles du Congo et demander que les auteurs de tels crimes soient poursuivis; c�est cela que le r�gime appelle le divisionnisme et qui est reproch� � la pr�sidente des FDU-Inkingi.

iii. Collaboration avec un groupe terroriste :

La d�cision de rentrer pacifiquement faire la politique au Rwanda et contre un r�gime que nous savions dictatorial et irrespectueux des droits fondamentaux des citoyens n�a pas �t� simple et n�a pas �t� prise � la l�g�re. Tous les scenarii pour r�soudre les probl�mes politiques du Rwanda ont �t� examin�s avec leurs cons�quences, et bien que nous trouvions la voie pacifique sem�e de beaucoup d�emb�ches, elle nous est parue la meilleure solution � long terme, car elle est la seule capable de garantir une alternance sans nouvelle effusion de sang et en pr�servant le tissu social rwandais.

En tant que politique, Mme Ingabire a effectivement rencontr� un d�l�gu� des FDLR, � Barcelone en Espagne ; la rencontre �tait facilit�e par des Organisations Non-Gouvernementales de ce pays. Beaucoup de participants ont pris part � cette rencontre, parmi lesquels une d�l�gation venue du Rwanda dont un parmi eux s�est d�clar� ouvertement d�appartenance FPR[5]. Les FDLR sont des Rwandais comme les autres, elles ont besoin d��tre rassur�es pour regagner le bercail sans avoir peur d��tre accus�es arbitrairement, et il n�y a rien d�anormal � ce qu�ils participent � une r�union ayant pour objet la r�conciliation.

Les FDU-Inkingi sont en d�saccord total avec la politique du gouvernement de � d�bauchage � de quelques dirigeants des FDLR, tout en privil�giant l�usage de la force contre tous les autres, comme si le gouvernement n�avait aucun int�r�t � ce que le probl�me des FDLR soit r�solu une fois pour toutes. Nous savons par exp�rience, que jamais le seul usage de la force n�a contribu� � r�soudre les probl�mes ayant des origines politiques. C�est cette position politique qui vaut � la pr�sidente des FDU-Inkingi d��tre accus�e de collaboration avec un mouvement � terroriste �.

iv. Propagation des rumeurs visant � soulever la population contre le pouvoir :

Les FDU-Inkingi sont une formation qui s�int�resse d�abord � la population. Lorsqu� elles montrent tous les probl�mes auxquels la population est confront�e, ce n�est pas elles qui doivent �tre accus�es de soulever la population contre le pouvoir. C�est au contraire ce m�me pouvoir qui est � l�origine du m�contentement de la population, qui doit �tre d�nonc�, � cause de sa politique qui privil�gie les int�r�ts d�un groupe d�individus au d�triment du reste de la population, exerce une justice politique qui fait la chasse aux sorci�res, d�veloppe la d�lation pour semer la haine et les ranc�urs entre les citoyens pour continuer � r�gner sur les divisions, ravage les cultures des agriculteurs pour les affamer et les maintenir dans la d�pendance. Ce n�est donc pas un crime pour une formation d�opposition de pointer du doigt les probl�mes majeurs auxquels la population fait face et auxquels le parti veut proposer des solutions alternatives.

v. Cr�ation d�une arm�e rebelle pour renverser le pouvoir par la force :

Connaissant les ant�c�dents qu�il a cr��s lui-m�me, contrairement � l�assertion pr�tendant qu�il se soucie de l�int�r�t de la s�curit� du peuple rwandais, le FPR cherche � prot�ger � tout prix son syst�me, et crie au loup chaque fois qu�un opposant ose se d�clarer ouvertement contre son totalitarisme. En effet, ce r�gime, parce qu�il ne croit pas du tout en l�alternance politique par des voies pacifiques et d�mocratiques, a peur qu�une autre organisation ne cherche � r��diter ses exploits de conqu�te du pouvoir par les armes. Le G�n�ral Paul Kagame, � cause de sa gouvernance dictatoriale et des graves crimes contre l�humanit� qu�il est soup�onn� d�avoir personnellement ou par d�l�gation commis, sait pertinemment qu�il ne peut pas gagner des �lections libres et transparentes.

Les accusations selon lesquelles la pr�sidente des FDU-Inkingi serait impliqu�e dans des actions militaires et dans la formation de groupes terroristes sont mensong�res et des pures affabulations. Le procureur de la R�publique appuie toute son accusation sur les d�clarations d�un autre accus� devenu t�moin cl�, un certain Vital Uwumuremyi, qui affirme qu�il aurait propos� � madame Victoire Ingabire la cr�ation d�un mouvement rebelle CDF, et qu�elle aurait accept� le plan, et pay� quelques milliers de dollars pour une �tude de faisabilit�. Personne dans la r�gion n�est au courant de ce mouvement. Le m�me t�moin cl� a fourni une liste de complices, eux aussi ex-membres des FDLR, qui par hasard �taient d�j� en prison avant le retour de l�accus�e principale au Rwanda.

Autour des d�clarations de ces accus�s-t�moins, le minist�re public a construit une double accusation de cr�ation d�une r�bellion, d�actes terroristes pour tenter de renverser le r�gime par la force. Heureusement que le ridicule ne tue pas ! Le parquet rwandais a m�me pr�tendu que le puits perdu de sa maison de location destin� � collecter des eaux de pluies serait une tranch�e militaire. Aussi, ces d�lations soutenues par des prisonniers qui se rach�tent ou sont pay�s aux gros sous par les services secrets, sont-elles d�nu�es de tout fondement et sont devenues monnaies courantes pour neutraliser ou emprisonner tous les opposants au r�gime du G�n�ral Kagame[6]. C�est ainsi que D�o Mushayidi, Bernard Ntaganda, Paul Rusesabagina, et caetera font tous l�objet du m�me chef d�accusation que Mme Victoire Ingabire Umuhoza.

vi.Complicit� dans les actes visant � renverser le pouvoir par la force :

Toute formation d�opposition s�inscrit dans la ligne de remplacement du pouvoir auquel il est oppos�. En choisissant de rentrer au Rwanda pour y faire la politique, les FDU-Inkingi ont annonc� clairement leur intention de remplacer le pouvoir du FPR par un pouvoir issu des urnes, c�est-�-dire issu du choix du peuple. Pour des raisons que nous avons expliqu�es, les FDU-Inkingi ont cependant exclu l�usage de la force et ont choisi la voie pacifique, la seule nous semble �tre la meilleure solution � long terme. Les FDU-Inkingi n�ont donc rien avoir avec ceux qui pr�pareraient le renversement du pouvoir par la force. C�est de nouveau un crime fabriqu� de toutes pi�ces pour emp�cher les FDU-Inkingi d��tre en comp�tition pour le pouvoir.

d. Ing�rences de l�ex�cutif et des autorit�s politiques dans le dossier judiciaire

Dans un Etat de droit digne de ce nom, le syst�me ex�cutif est garant du respect de la Constitution. La Constitution rwandaise reconna�t l�ind�pendance du syst�me judiciaire et l��galit� de tous les citoyens devant la loi. La pr�somption d�innocence est par ailleurs reconnue par la loi aussi longtemps qu�il n�y a pas eu de condamnation par un tribunal comp�tent.

M�me si l�ind�pendance de la justice rwandaise est sujette � caution, les plus hautes autorit�s rwandaises, � commencer par la premi�re d�entre-elles, le Pr�sident de la R�publique, le G�n�ral Paul Kagame, n�ont pas attendu que la justice se prononce dans le dossier de Mme Ingabire pour l�accuser sans nuance aucune des crimes invent�s de toutes pi�ces.

Le ballet des attaques fut initi� d�s le lendemain de son arriv�e au Rwanda par le ministre de la s�curit� int�rieure et pr�sident du Parti D�mocratique Id�al, un parti-satellite du FPR, Sheikh Mussa Fazil Harerimana. Dans son interview dans le quotidien ind�pendant pro-gouvernemental, The New Times[7], le ministre Harerimana charge Mme Ingabire et l�accusa de r�visionniste et de n�gationniste et la mena�a de poursuites pour la simple raison qu�elle avait os� dire que les victimes hutues du conflit rwandais devaient elles aussi � l�instar des victimes du g�nocide des Tutsis, �tre honor�es dignement. Voil� la dialectique du FPR , �voquer les victimes hutues est assimil�e � nier le g�nocide des Tutsis!

Dans le m�me ordre d�id�es, le Secr�taire Ex�cutif de la Commission Nationale de Lutte contre le G�nocide (CNLG), Jean de Dieu Mucyo s�en est pris violemment � Mme Ingabire qu�il accusa de divisionniste et en appela aux autorit�s pour trouver une suite appropri�e. Le m�me discours fut poursuivi ensuite les partis satellites du FPR. M. Jean Damasc�ne Ntawukuriryayo, pr�sident du Parti Social D�mocratique (PSD) et porte-parole du S�nat d�alors, qui insinua que Mme Ingabire semait le doute sur l�existence du g�nocide commis contre les Tutsis., Ensuite M. Protais Mitali, pr�sident du Parti Lib�ral, qui accusa Mme Ingabire de jouer la carte ethnique[8].

A tout seigneur tout honneur, la palme d�or revient enfin au Pr�sident Paul Kagame lui-m�me. Dans un discours tr�s remont� prononc� le 07 avril 2010, � l�occasion de la comm�moration du g�nocide, le pr�sident Paul Kagame traita publiquement Mme Victoire Ingabire Umuhoza de � hooligan que les Occidentaux veulent placer � la t�te du pays �[9].

Dans plusieurs sorties publiques, le pr�sident de la R�publique se prit � elle, allant jusqu�� d�clarer que Mme Ingabire allait se heurter � un � mur de lois � qui l�emp�chera de se pr�senter � l��lection pr�sidentielle. Il n�h�sita pas � d�clarer que � nous nous sommes battus et ce que nous [le FPR, ndlr] avons obtenu par les armes, ils ne nous le prendront pas par les urnes �. Dans un autre discours, il d�clara que l�espace politique au Rwanda �tait pleine. D�s lors que le Pr�sident de la R�publique parle en ces termes, on comprend ais�ment le lien entre la politique et la justice ainsi que la marge de man�uvre qui reste � cette derni�re, qui d�sormais peut se mettre au travail pour ex�cuter les ordres venus de la pr�sidence de la R�publique.

e. Conclusion

Comme nous venons de le montrer tout au long de ce document, le proc�s intent� � Mme Victoire Ingabire Umuhoza est un proc�s politique destin� � �carter un concurrent politique dans le but de p�renniser la dictature du parti-Etat, le FPR. D�s que les FDU-Inkingi ont annonc� leur intention de rentrer faire la politique au Rwanda, les attaques de toutes sortes ont commenc� et aucune initiative n�a �t� laiss�e de c�t� pour dissuader les FDU-Inkingi de rentrer au Rwanda. Du refus des passeports aux membres du parti qui souhaitaient rentrer au Rwanda avec la pr�sidente pour implanter le parti, aux accusations sans fondement de collaboration avec les rebelles des FDLR op�rant � l�Est de la R�publique D�mocratique du Congo, rien n�a �t� laiss� au hasard. Voyant la d�termination toujours intacte de la Pr�sidente des FDU-Inkingi, les strat�ges du r�gime ont opt� pour la transformation sournoise des motifs politiques en raisons criminelles pour barrer la route aux FDU-Inkingi et � Mme Ingabire, leur pr�sidente. La transformation de son discours au m�morial de Gisozi, la campagne m�diatique haineuse men�e par une presse du r�gime partisane, l�ing�rence des autorit�s dans le dossier judiciaire, les attaques physiques dirig�es contre Mme Ingabire dans les locaux administratifs du secteur Kinyinya, alors qu�elle y avait �t� invit�e par les autorit�s pour des d�marches administratives, le changement permanent des charges port�es contre elles, la fabrication des t�moins et des preuves par le procureur et les services secrets, le refus de laisser Mme Ingabire s�entretenir avec ses avocats en toute libert�, etc. sont autant d��l�ments qui nous permettent de conclure que ce proc�s est politique et que sa solution ne peut �tre que politique.

Comme l�a dit le professeur Filip Reyntjens (chronique politique du Rwanda 2009-2010, Anvers, mai 2010), Mme Ingabire est en fin de compte victime d�avoir publiquement mis en cause les fondements m�me du pouvoir en s�attaquant � trois monopoles du FPR: a) le statut du FPR comme �autorit� morale�, b) le statut des Tutsis comme �seuls victimes� du g�nocide rwandais, c) le statut des Hutus comme �criminels�. Ces trois piliers constituent en fait la base de la l�gitimit� interne et internationale du FPR. Son r�gime a donc vu l��mergence d�une r�elle opposition � l�int�rieur du pays, qui revendique l�ouverture de l�espace politique, comme une menace d�une situation que le FPR consid�rait comme acquise, � savoir : le contr�le total de la politique et de la soci�t� rwandaise.

Mais alors, un pouvoir qui s�est impos�e par la force et par cons�quent ill�gitime, peut-il rendre justice ? Un pouvoir totalitaire us�, pr�sum� criminel, n�potiste, client�liste, incapable de r�soudre l��pineux probl�me de la r�conciliation nationale et la plupart des probl�mes auxquels sont confront�s nos concitoyens, ne m�rite-t-il pas plut�t d��tre remplac� par un pouvoir choisi par le peuple ? Nous tenterons prochainement d�apporter une esquisse de r�ponse � toutes ces interrogations

Pour le Comit� de coordination FDU-Inkingi
Dr Emmanuel Mwiseneza
D�l�gu� � l�Information et � la Communication


[1] Amnesty International on Saturday called on Rwanda to stop using a law aimed preventing ��genocide ideology�� to stifle dissent and charge critics and journalists, in http://news.yahoo.com/s/afp/20110618/wl_africa_afp/rwandapoliticsrightsmedia_20110618152919

[2] Cette manifestation dont l�autorisation avait �t� demand�e par le Parti PS-Imberakuri fond� par Me Bernard Ntaganda, aujourd�hui lui-m�me en prison, fut r�prim�e sauvagement par la police avant m�me qu�elle n�ait lieu.

[3] Loi organique n� 19/2007 du 04/05/2007, compl�tant la loi organique n� 16/2003 du 27/06/2003 : m�me si cette loi est con�ue sur mesure pour dissuader les autres partis politiques de voir le jour, les FDU-Inkingi avaient d�cid� de la respecter et avaient r�ussi � remplir les conditions draconiennes impos�e par cette loi.

[4] � R�agissant � ce texte, le ministre rwandais de la Justice Tharcisse Karugarama a estim� que ces lois ont �t� vot�es dans l�int�r�t du Rwanda pour �viter la r��dition du g�nocide perp�tr� contre les Tutsi en 1994. ��Comme d�autres pays � travers le monde, le Rwanda a des lois sur l�id�ologie du g�nocide pour que nous ne retournions jamais � la haine et au divisionnisme du passé », a expliqu� M. Karugarama, dans un communiqu� officiel d�non�ant un rapport ��inexact et partisan��. ��Toutefois, dans le processus de reconstruction de notre pays et de d�veloppement de notre syst�me de justice, nous sommes en train d�amender tous nos textes de loi��, a-t-il expliqu�. ��Ainsi, les lois sur l�id�ologie du g�nocide et le divisionnisme sont actuellement en cours de r�vision et nous les amenderons dans l�int�r�t du Rwanda��, a ajout� ce responsable, sans pr�ciser la nature de cette r�vision. �, (Rwanda: Amnesty demande la r�vision des lois sur “l’id�ologie du g�nocide”)

[5] http://www.veritasrwandaforum.org/dialeg/COMMUNIQUE_FINAL_DIALOGUE_INTRA.pdf

[6] Rwanda: Stop Attacks on Journalists, Opponents

[7] The New Times, Monday 18th January 2010

[8] Idem

[9] http://www.rnanews.com/index.php?option=com_content&view=article&id=3115:qforeigners-imposing-hooligans-like-ingabire-on-rwandaq&catid=17:politics&Itemid=36

juin 21, 2011   No Comments

La veuve Habyarimana et deux autres Rwandais portent plainte contre la “Grande traque”, un documentaire programm� sur France 2

Trois Rwandais ont port� plainte en r�f�r� �au tribunal de Paris contre le documentaire “G�nocide au Rwanda : des �tueurs parmis nous ?”, dont la diffusion est programm�e pour mardi 28 �juin par la cha�ne de t�l�vision publique France 2.

La veuve du pr�sident Habyarimana, Agathe Kanziga, a d�pos� la �premi�re une plainte contre la soci�t� France T�l�visions et la �soci�t� de production Tony Comiti. Elle a �t� rejointe par les deux �autres Rwandais interview�s par le r�alisateur Manolo d’Arthuis, dans le cadre d’un documentaire t�l�vis� produit pour l’�mission La Grande Traque.

“Notre objectif n’est pas de faire condamner ou d’emp�cher la diffusion de ce documentaire, assure l’avocat d’Agathe Habyarimana, �Me Philippe Meilhac. Tout ce que l’on demande aujourd’hui c’est de le visionner, afin de pouvoir voir s’il y a violation ou non de la �pr�somption d’innocence. Malgr� plusieurs demandes, on nous le refuse.”

“Il nous a fallu six mois d’enqu�te pour r�aliser ce documentaire et filmer, bien s�r avec leur accord, trois pr�sum�s g�nocidaires vivant �sur le sol fran�ais”, explique Manolo d’Arthuys.

Agathe Habyarimana a �t� film�e “en pr�sence de son avocat et de deux �membres de sa famille”, tandis que le m�decin Charles Twagira �tait “chez lui et sans avocat”, et l’ex-officier de l’arm�e rwandaise �Marcel Bivugabagabo “dans un presbyt�re et sans avocat”, pr�cise le �r�alisateur.

“J’ai re�u M. d’Arthuys il y a presque un an, je lui ai permis de �voir ma cliente, poursuit Me Meilhac. Ce qui m’inqui�te profond�ment �c’est que l’on est sur un sujet grave, qu’en terme de proc�dure on �est au tout d�but, et je suis un peu surpris de la fa�on dont on �pr�sente l’�mission. On a l’impression que c’est totalement � charge.”

Un communiqu� de France T�l�visions, cit� par les plaignants, annonce �en effet : “Seize ans apr�s les faits, la justice rwandaise et la �justice internationale ont jug� et condamn� de nombreux responsables. �Mais combien sont encore en libert� ? Alors que certains se cachent �en Afrique, d’autres vivent en toute impunit� en Europe, notamment en �France o� Manolo d’Arthuys les a retrouv�s.”

Un autre communiqu� pr�sente l’�mission La Grande Traque, compos�e �d’un documentaire et d’un d�bat anim� par le journaliste Nicolas �Poincar�, comme “une collection de cinq documentaires d’investigation �consacr�s aux hommes qui sont, ou qui ont �t�, les plus recherch�s de �la plan�te”.

Sur le plateau de l’�mission du 28 juin, quatre invit�s sont � ce �jour programm�s pour le d�bat : James Kabale, l’ambassadeur du �Rwanda ; Alain Gauthier, pr�sident du Collectif des parties civiles �pour le Rwanda (CPCR) ; Filip Reyntjens, professeur de droit � �l’universit� d’Anvers et une journaliste, Maria Malagardis.

Dans leurs r�f�r�s, les trois plaignants font chacun valoir qu’aucun d’entre eux ne fait actuellement l’objet d’une mise en examen devant �la justice fran�aise ou d’une accusation devant le Tribunal p�nal international pour le Rwanda. Seules des proc�dures pr�liminaires �sont engag�es.

La plus c�l�bre d’entre eux, Agathe Habyarimana, est sous le coup �d’une demande d’extradition �mise par le Rwanda, qui sera entendue le �29 juin � Paris. Elle fait aussi l’objet d’une information judiciaire �ouverte en mars 2008, � la suite d’une plainte du CPCR, dans laquelle �elle est entendue comme t�moin simple.

L’ancien lieutenant-colonel Marcel Bivugabagabo a �galement fait �l’objet d’une demande d’extradition rwandaise, rejet�e par le �tribunal de Toulouse en 2008. La m�me ann�e, le CPCR a d�pos� une �plainte contre l’ex-officier. Celui-ci indique, dans sa requ�te en �r�f�r�, n’avoir depuis “jamais �t� entendu par un enqu�teur”.

L’agence Hirondelle a toutefois appris, en janvier 2010, que Marcel Bivugabagabo faisait l’objet d’une “enqu�te pr�liminaire” lors de la �visite au Rwanda de deux juges d’instruction fran�ais, Nicolas �Aubertin et Brigitte Jolivet.

Charles Twagira a pour sa part obtenu en 2007 le statut de r�fugi� �politique en France. Il fait lui aussi l’objet d’une plainte du CPCR, �d�pos�e devant le tribunal de Rouen et transmise d�but 2010 au �tribunal de Paris, o� une information judiciaire a �t� ouverte. Il �exerce la profession de m�decin.

Programm�e dans un premier temps le 31 mai, la diffusion de ce �documentaire a �t� report�e au 28 juin, l’arrestation le 26 mai de �l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, ayant �alors fait l’objet d’un num�ro sp�cial du magazine La Grande Traque.

Les trois plaintes en r�f�r� d�pos�es devant le tribunal de grande �instance de Paris seront entendues de fa�on group�e, lundi 20 juin.

Dix-huit dossiers judiciaires concernant des pr�sum�s g�nocidaires �rwandais r�sidant sur le sol fran�ais sont actuellement instruits devant le tribunal de grande instance de Paris.

[FH]

juin 21, 2011   No Comments

Le proc�s de Victoire Ingabire est report�

Victoire Ingabire Umuhoza

Victoire Ingabire Umuhoza, Pr�sidente du parti FDU-Inkingi

Le proc�s de Victoire Ingabire, la pr�sidente du parti d�opposition rwandais Forces d�mocratiques unies (FDU) accus�e de n�gationnisme et de divisionnisme, a �t� report� au 5 septembre prochain. C�est ce que nous signale notre envoy� sp�cial � Kigal, Thijs Bouwknegt.

Le proc�s s��tait ouvert ce lundi matin au tribunal de Kigali, o� s�etaient rassembl�es une centaine de personnes. Aux environs de 8 heures 30 (heure locale), Victoire Ingabire est entr�e au tribunal, saluant de la main ses sympathisants qui �taient venus l�accueillir.

Plus de temps

Aussit�t apr�s, son avocat a demand� au tribunal le report du proc�s de sa cliente au mois de septembre prochain. Victoire Ingabire affirme avoir besoin de plus de temps pour �tudier son dossier d’environ 2.500 pages r�dig� en kinyarwanda. Le dossier doit �galement �tre traduit en anglais. Les t�moignages en provenance du Burundi, de Belgique et des Pays-Bas doivent encore �tre �tudi�s.

Selon notre correspondant, l�accus�e �tait souriante. Le cr�ne ras� et portant des lunettes, Victoire Ingabire avait un air assur� et semblait �tre en bonne sant�.

Divisionnisme

Victoire Ingabire est accus�e de divisionnisme, de liens avec une organisation terroriste et de collaboration avec des rebelles hutus dans l�est de la R�publique d�mocratique du Congo.

En janvier 2010, elle �tait rentr�e dans son pays apr�s un long exil aux Pays-Bas, dans le but de participer � l��lection pr�sidentielle d’ao�t 2010. Elle a �t� arr�t�e en octobre dernier et attend, depuis, son proc�s en prison. Son mari et ses enfants vivent, quant � eux, aux Pays-Bas.

[Radio Netherlands Worldwide]

juin 20, 2011   No Comments

Transfert au TPIR de l’Interahamwe Bernard Munyagishari accus� de participation au g�nocide rwandais

Monsieur Bernard Munyagishari, un des principaux suspects du g�nocide rwandais, r�cemment arr�t� dans l’est de la R�publique D�mocratique du Congo (RDC), a �t� transf�r� par avion mercredi au centre de d�tention du Tribunal P�nal International pour le Rwanda (TPIR) situ� � Arusha en Tanzanie.

Bernard Munyagishari, ag� de 52 ans, est l’ancien chef des “Interahamwe” dans la pr�fecture de Gisenyi (nord-ouest du Rwanda).

Il �tait consid�r� comme l’un des suspects du g�nocide les plus recherch�s faisant l’objet d’un mandat d’arr�t du TPIR. Il est soup�onn� d’avoir recrut�, form� et dirig� des miliciens Interahamwe dans les massacres des Tutsi et les viols des femmes en pr�fecture de Gisenyi en 1994.

juin 17, 2011   No Comments

Le vent de la d�mocratie au Rwanda et le sort de Kagame

Par Rene C Mugenzi.

Un article int�ressant de Ren� Claudel Mugenzi paru dans JamboNews.

Le vent de la d�mocratie en Afrique, le tour du Rwanda et le sort de Kagame

Manifestation à la Place Tahrir en Egypte le 8 avril 2011

Manifestation � la place Tahrir en Egypte

Au cours des derniers mois, nous avons observ� des soul�vements inattendus de populations opprim�es au nord de l�Afrique et au Moyen-Orient. Des foules de gens sont sorties dans les rues contre leurs gouvernements pour r�clamer plus de libert� et de d�mocratie.

Cela a rappel� au monde que c�est dans la nature humaine d��tre libre et que lorsque ce droit fondamentale est limit� ou d�ni� par la force, la situation aboutit souvent � un point o� l��tre humain utilise tous les moyens possibles pour acqu�rir cette libert�.

Des r�actions fortes, souvent brutales, utilis�es par les populations pour r�clamer leur libert� d�montrent aussi que celle-ci est une condition essentielle pour assurer l��panouissement de l��tre humain en valorisant son potentiel pour son bien-�tre individuel et collectif.

Nous avons vu que la croissance �conomique et durable des pays ne peut pas freiner la r�volution des populations lorsque la libert� leur est d�ni�e.

Dans son article r�cent publi� dans le journal syndical ��Project syndicate��, le pr�sident de la Banque Africaine de D�veloppement et ancien ministre des finances du Rwanda, M. Donald Kaberuka a �crit�: �� Comme un volcan longtemps en sommeil profond qui soudainement entre en �ruption , les r�volutions qui ont balay�es l�Afrique du Nord � dans un contexte de forte performance �conomique � a surpris tout le monde ��. Il a ensuite ajout� �� La le�on des soul�vements en Afrique du Nord est claire: il ne s�agissait pas d�une r�volution id�ologique, mais de libert�, d�inclusion sociale, de voix politique et de responsabilisation du gouvernement ��

Ces r�voltes et r�volutions des populations en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ont d�clench� en moi une nouvelle fa�on de voir et d�analyser ce qui peut potentiellement se produire au Rwanda�: � savoir Qu�un jourla population rwandaise pourra agir de la m�me mani�re pour r�clamer sa libert�, �tant donn� que les populations des pays qui ont chang� de pouvoir r�cemment par des soul�vements populaires avaient des griefs identiques ou similaires � ceux de la population rwandaise.

Paul Kagame:  dictateur sans conscience

Kagame: quel sera son sort!

Ceci m�am�ne � me demander quel sera le sort de l�actuel pr�sident rwandais Kagame. Y a-t-il encore une chance de changer son r�gime dictatorial ou il est d�j� trop tard ?

Les signes montrent que le vent de la d�mocratie est entr� au Rwanda et qu�il est dans sa phase initiale. Il y a un nombre croissant d�opposants politiques dans le pays et en exil, de plus en plus de membres du parti au pouvoir qui quittent ce dernier ainsi que leurs fonctions au sein du gouvernement pour protester contre les m�thodes de gouvernance dictatoriales du pr�sident. On remarque une augmentation du nombre de plates-formes m�dias qui sont de plus en plus critiques au r�gime actuel, un nombre croissant de jeunes qui utilisent internet et des sites de r�seaux sociaux pour exprimer leur malaise avec l�actuel r�gime, tous sont des signes tr�s significatifs de changement. Il est actuellement �vident que des voix de plus en plus nombreuses appellent � plus de libert� et de d�mocratie au Rwanda.

Malheureusement pour le r�gime actuel, plus il fait tout son possible pour supprimer ce vent de changement, plus ce vent se renforce. Je pr�f�rerais que ce vent de libert� n�atteigne pas la phase forte de la tornade malgr� qu�� cette phase il peut amener la libert� et la d�mocratie r�clam�es. A ce moment-l� les dommages collat�raux qui peuvent �tre caus�s par ce vent de seraient sans aucun �doute d�plorables.

Je crois fermement que seul Kagame a la cl� qui peut emp�cher�l�irr�parable en prenant des mesures nobles qui ouvrent aux Rwandais le chemin de la libert�, de la d�mocratie et de la r�conciliation v�ritables.

Les plus importantes de ces mesures n�cessaires seraient les suivantes :

-�La lib�ration de tous les prisonniers politiques, militants des droits de l�homme et journalistes

- L�ouverture de l�espace politique

- L�organisation d�un v�ritable dialogue inter-rwandais hautement inclusif afin de favoriser la vraie r�conciliation nationale et ouvrir la voie � la libert� et � la d�mocratie.

Les manifestations anti-Kagame se multiplient...
Les manifestations anti-Kagame se multiplient…

Chaque jour qui passe, le vent de la libert� se renforce et diminue rapidement les chances de Kagame et son r�gime de rester au pouvoir pour longtemps. Si Kagame consid�re ces mesures simples et importantes, il entrera sans aucun doute dans l�histoire du Rwanda comme un dirigeant politique qui, au courant de son r�gime dictatorial et d�oppression, a modifi� le cours de son parcours politique et id�ologique afin de mettre son pays sur le chemin de la libert� et de la d�mocratie avec une paix durable, soutenue par une population r�concili�e.

Ces actions �viteraient finalement � Kagame d��tre captur� de la m�me fa�on que Saddam ou Gbagbo ou contraint � l�exil au m�me titre que Ben Ali et autres. Je ne souhaiterais pas que cela lui arrive.

Il est largement document� et connu que le r�gime de Kagame a commis beaucoup d�atrocit�s aussi bien au Rwanda que dans des pays limitrophes particuli�rement en R�publique d�mocratique du Congo et en Ouganda. Par l�observation et l�analyse de ses actions actuelles, il est �vident et clair qu�elles sont inspir�es et influenc�es par une grande peur de perdre le pouvoir dans le cas o� la d�mocratie et la libert� atteindraient son pays et de finir par �tre jug� et puni pour sa responsabilit� dans toutes ses exactions criminelles pass�es et actuelles.Afin de contrecarrer le vent du changement et ainsi conserver le pouvoir, Kagame et son r�gime utilisent diverses m�thodes qui combinent l�oppression des opposants et les attaques contre les critiques. En outre, il met tout en �uvre pour peaufiner son image internationale de h�ro de son peuple et de c�l�bre leader visionnaire.

L�oppression des opposants et les attaques contre les critiques consistent en des assassinats et des tentatives d�assassinats d�opposants, l�oppression de la libert� d�expression et des m�dias, l�emprisonnements des dissidents, l�entrave ou l�interdiction des actions des organisations internationales des droits de l�homme au Rwanda, etc. �

La promotion de son image inclut l�utilisation d�entreprises europ�ennes et africaines de relations publiques pour l�aider � embellir son image � l��chelle internationale comme un chef qui a obtenu des r�sultats �conomiques exceptionnels, qui a instaur� la stabilit� et mis un accent particulier sur la promotion de la femme. Cette belle image est v�hicul�e � travers des articles dans les journaux, des documentaires pour les cha�nes de t�l�vision, des discours organis�es dans les universit�s de part le monde, etc �

Malheureusement pour lui, ces m�thodes ne peuvent pas triompher contre la d�termination du peuple qui aspire � la libert�. L�histoire du monde � travers le temps nous enseigne que la volont� du peuple de se lib�rer a toujours triomph� contre toute forme de r�pression.

Dans le cas o� il d�cide de ne pas prendre la voie du changement voulu par le peuple, il sera captur� dans un sens ou dans l�autre et entrera dans l�histoire comme l�un des pires leaders que son pays et la r�gion aient connus, qui a apport� la souffrance et la mort � son peuple. Sa p�riode de gouvernance sera consid�r�e comme la pire p�riode de l�histoire de son pays.

Un ancien membre du Front Patriotique Rwandais vivant actuellement en exil � Londres estime que, compte tenu de la personnalit� de Kagame, il est peu probable qu�il se plie � la volont� du peuple en acceptant d�initier des changements appropri�s et n�cessaires au Rwanda.

Mr Bitwayiki, qui est psycho-analyste sp�cialis� dans le comportement humain � la suite d�une forte crainte et l�instinct de l�autoprotection � l�Universit� de Dublin, pense que Kagame pourrait changer et entreprendre la bonne d�marche apr�s avoir r�alis� que c�est la meilleure fa�on qui a le potentiel de lui garantir une bonne sortie du pouvoir et une vie libre apr�s son r�gime.

Mais Bitwayiki stipule que cela peut se produire uniquement s�il y a suffisamment de pression exerc�e sur lui, g�n�rant ainsi un grand affolement qui l�entra�nerait a prendre conscience que ses m�thodes de diriger lui apporteront un grand danger bient�t. Cette prise de conscience l�am�nerait aussi � constater que ceux qu�il consid�re comme ses protecteurs ou protecteurs potentiels le l�cheraient si son r�gime venait � tomber.

Au cours des dix derni�res ann�es, la d�mocratie et la libert� ont �t� solidement install�es dans de nombreux pays africains et leurs populations en profitent actuellement. La libert� des m�dias, l�espace politique et la participation � la g�rance du bien public, les �lections libres et justes ainsi que le transfert pacifique du pouvoir sont devenus dans ces pays une normalit� quotidienne. Parmi ces pays on peut citer le B�nin, le Ghana, la Zambie, le Botswana, la Namibie, le Malawi, l�Afrique du Sud, etc��

Le Rwanda ne sera pas laiss� pour longtemps, coinc� dans les ann�es 1970-1980 quand la plupart des pays africains �taient dirig�s par les commandants militaires que se succ�daient et qui dirigeaient leurs pays au bout des fusils et canons et en terrorisant leurs peuples.

Les exp�riences du g�nocide et des massacres des populations, la crise des r�fugi�s et les graves abus de droits humains devraient avoir d�j� transform� le Rwanda en un pays mod�le de libert�, de d�mocratie et de l�inclusion sociale parce son peuple a beaucoup souffert � cause du manque de ces valeurs. Les leaders et politiciens rwandais devraient actuellement �tre d�j� devenues des experts et des mod�les de la promotion de ces valeurs pace qu�ils ont connu le pire des cons�quences caus�es par le manque de ces valeurs.

Les Rwandais n�ont pas besoin de beaucoup de choses et ne demandent pas l�impossible � Kagame ou � tout autre politicien. Ils ont juste besoin d�un �tat de droit, de libert� et du respect de leurs droits en tant qu�humains. Ils ont besoin d�un pays o� les institutions ont plus d�importance que les individus et leur apportent protection, coh�sion sociale, d�veloppement,�

Je ne doute pas que bient�t la libert� et la d�mocratie arriveront certainement au Rwanda. Ce dont je ne suis pas certain c�est comment elles y atterriront. Cela d�pendra uniquement de la nature des mesures et d�cisions relatives � la gouvernance que le pr�sident Kagame prendra dans les prochains mois. C�est cela qui d�terminera �galement le sort de ce dernier.

[Jambonews.net]

juin 17, 2011   No Comments

Rwanda:Pierre C�lestin Rwigema de nouveau dans le giron du FPR

Pierre Célestin Rwigema

Pierre-C�lestin Rwigema

Du 10 au 11 juin 2011, le r�gime rwandais avait mobilis� l�Am�rique enti�re et sp�cialement la ville de Chicago pour accueillir en grande pompe Paul Kagame. A co�t de millions de dollars, rien ne fut �pargn�: recours aux lobbyistes bien connus aux Etats Unis, contrats de communication avec les organes de presse, transport et h�bergement des Rwandais vivant aux Etats Unis, au Canada, en Europe et m�me�au Rwanda. Tout cela pour promouvoir l�image du dictateur dont les services redoutaient d��tre ternie par la campagne des opposants qui �taient d�termin�s � d�noncer publiquement et pour la premi�re fois en Am�rique m�me, les crimes du dictateur Paul Kagame. R�sultats des courses�: quelques centaines de personnes se sont retrouv�s dans la flamboyante salle de l�Hotel Hyiatt et ont comme convenu et sur un claquement de doigts acclam� � tout rompre le dictateur Kagame m�me quand il lan�ait des propos d�cousus et dignes d�un psychopathe. Dehors, une centaine d�opposants chantaient et brandissaient des pancartes sur lesquels on pouvait lire la vraie nature de l�homme qui r�gne sur le Rwanda depuis 1994. La presse locale n�en revenait pas, elle qui gobait le mensonge pr�sentant Paul Kagame comme un ��h�ros�� qui a arr�t� le ��g�nocide�� et un ��visionnaire�� qui a propuls� le Rwanda au rang de pays mod�le en Afrique. Les organisateurs de la manifestation, notamment Dr Th�og�ne Rudasingwa et Paul Rusesabagina, n�ont pas eu beaucoup de peine � d�montrer que l�homme que Chicago avait accueilli dans ses m�rs ce week-end �tait l�un des pires dictateurs que le monde ait connu.

Mais ceux qui se trouvaient dans la salle ont observ� un fait insolite. L�ancien Premier ministre de Paul Kagame de 1995 � 2000, Monsieur Pierre C�lestin Rwigema, a litt�ralement fait un ��chemin de croix � genoux�� pour parvenir � s�incliner et � serrer la main de Paul Kagame.

L�on se souviendra qu�il y a quelques semaines, plus exactement le 20 mai dernier, nous nous �tions �tonn� de l�annonce par le Procureur g�n�ral de Kigali de l�abandon des poursuites pour g�nocide qui �taient intent�es contre P.C Rwigema depuis son exil en 2001.Nous avions alors parl� de ��deal politique�� et que sa concr�tisation ne saurait tarder. Le rendez-vous de Chicago constitue donc un premier pas de P.C.Rwigema vers son berceau initial, le FPR, dans ce march� de dupes.

Pour rappel, PC Rwigema fut nomm� Premier ministre en remplacement de Faustin Twagiramungu et apr�s avoir trahi ses coll�gues du parti MDR qui avaient d�cid� de d�missionner collectivement en 1995. Il sera � la base de la dissolution du m�me parti MDR dont pourtant il se r�clamait. Plus grave, il se distinguera par ses discours haineux et incendiaires contre les populations du Nord du Rwanda (Ruhengeri et Gisenyi) qui �taient alors l�objet d�une r�pression aveugle de l�Arm�e du FPR (APR) sous pr�texte que les ��infiltr�s�� �taient leurs fils. Il a notamment d�clar� que ces paysans du Nord devaient �tre extermin�s car ��on ne peut pas soigner une taupe de la myopie�� autrement dit qu�ils �taient irr�cup�rables pour vivre avec d�autres Rwandais. Ensemble avec ses coll�gues Stanley Safari et Anastase Gasana (qui, en tant que le plus perfide de politiciens rwandais, �tait aussi venu acclamer Kagame � Chicago), il fut � la base des lois liberticides et des termes stigmatisant tout Hutu � volont� comme��� ingengabitekerezo���. Il est all� jusqu�� affirmer que tous les Hutu devaient demander pardon aux Tutsi�!

Pour r�ussir son show � Chicago, le r�gime a donc fait un march� avec P.C. Rwigema en lui accordant ��l�amnistie�� et en retour en lui demandant de venir faire publiquement all�geance � Paul Kagame. Toute la presse du r�gime ne parle que de cela�! Parions que dans les jours � venir, il va retourner � Kigali pour occuper l�un ou l�autre des postes symboliques r�serv�s aux Hutu de service. Mais parions aussi que aussit�t retourn� au Rwanda, les accusateurs retrouveront des �l�ments nouveaux qui le feront arr�ter pour ��g�nocide��, ce crime �tant imprescriptible. Et l�accord pass� avec le Procureur g�n�ral n�ayant pas force de loi, il sera arr�t�, jug� et condamn�. Bon voyage monsieur le Premier ministre, mais � bon entendeur, Salut�!

[Echos d�Afrique]

juin 16, 2011   2 Comments

Le dictateur Rwandais Kagame � Chicago

Manif. à Chicago contre le Criminel et Dictateur Paul Kagame - Juin 2011

Manif contre criminel et dictateur Kagame – Chicago – Juin 2011

Le week-end dernier, Paul Kagame, Pr�sident du Rwanda, �tait � Chicago pour une journ�e destin�e � promouvoir la culture du pays et des investissements en son sein. Alors qu�il �tait l�objet de manifestations hors de l�h�tel dans lequel se passaient l��v�nement, le m�me homme politique faisait figure de v�ritable h�ros pour ses convives.

Encore une fois, la pi�tre situation des Droits de l�Homme au Rwanda est reproch�e � son homme fort. Aussi, le pr�sident a eu droit � tous les qualificatifs : � Kagame, criminel de guerre � ou � Kagame, terroriste � pouvait-on lire sur certaines pancartes brandies par 300 � 400 manifestants. Du nombre de ceux-ci �taient d�anciens collaborateurs de Kagame, aujourd�hui en exil, dont, Th�og�ne Rudasingwa, son chef de cabinet d�antan et G�rald Gahima, ex-Procureur G�n�ral, tous deux r�unis dans un parti d�opposition cr�� aux USA en 2010, le Congr�s National Rwandais. En gros, cette opposition r�clamait l�arr�t des violations des Droits de l�Homme au Rwanda ainsi que des violences perp�tr�es par les forces rwandaises au Congo D�mocratique, plus de libert� d�expression et justice concernant les crimes commis lors du g�nocide de 1994 et aussi dans la suite.

Rudasingwa - Manif. à Chicago contre le Criminel et Dictateur Paul Kagame - Juin 2011

Rudasingwa lors de la manif. � Chicago contre le Criminel et Dictateur Paul Kagame – Juin 2011

Dans l�h�tel abritant la journ�e rwandaise, l�ambiance �tait tout autre : la diaspora rwandaise d�Am�rique du Nord favorable au pouvoir, des ministres et des businessmen �taient pr�sents autour de Kagame. Comme un symbole, le pasteur Jesse Jackson, d�fenseur des droits civiques, a rendu hommage � Kagame, � un grand dirigeant qui a sorti sa nation de la tombe pour qu�elle vive � nouveau �. Apr�s cela, alors que la presse internationale a retenu les manifestations contre Kagame comme faits principaux, les journaux rwandais n�y ont m�me pas fait allusion. D�o�, quelque part, les opposants militaient avec raison. Mais, parmi eux, figuraient des amis d�hier de Kagame. Ceux-l� se sont tus tant qu�ils b�n�ficiaient des faveurs du chef. Comme ceux qui �taient confortablement assis � l�int�rieur de l�h�tel. Bref, l�int�r�t majeur des nations est souvent sacrifi� sur l�autel de profits �go�stes. Nous en avons ici une parfaite illustration.

[Afrique 7]

juin 16, 2011   No Comments

Kagame dictateur et criminel de guerre

Kagame: dictateur, genocidaire et criminel de guerre

Kagame: dictateur, genocidaire et criminel de guerre

Des dirigeants de l’opposition rwandaise en exil ont protest� contre la venue du pr�sident rwandais Paul Kagame � Chicago, le qualifiant de dictateur et de criminel de guerre lors d’une manifestation pr�s de l’h�tel o� il s’adressait � des Rwandais vivant aux Etats-Unis.

Paul Kagame se trouve ce week-end � Chicago pour y animer une journ�e du Rwanda que ses anciens compagnons d’armes, aujourd’hui en exil, ont promis de perturber.

Des manifestants, qui se sont rassembl�s dans la nuit de samedi � dimanche, ont scand� Kagame, criminel de guerre devant l’h�tel o� se tenait la conf�rence.

Th�ogene Rudasingwa, ancien chef de cabinet de M. Kagame et aujourd’hui coordinateur du Congr�s national rwandais (Rwanda national congres), un parti en exil, a d�clar�: Kagame est le pire dictateur que vous puissiez imaginer car la totalit� de l’espace politique rwandais a �t� ferm� � double tour

Si vous tentiez de l’�crire aujourd’hui au Rwanda, vous seriez mort. Des dirigeants de l’opposition ont �t� tu�s, des journalistes ont �t� tu�s, a-t-il dit � l’AFP.

Le Congr�s national rwandais a �t� fond� en 2010 par Rudasingwa et d’autres anciens proches de Kagame, parmi lesquels l’ancien chef d’�tat-major de l’arm�e, le g�n�ral Faustin Kayumba Nyamwasa exil� en Afrique du Sud, l’ancien chef des renseignements militaires le colonel Patrick Karegeya �galement exil� en Afrique du Sud et l’ancien procureur g�n�ral Gerald Gahima qui vit, comme Rudasingwa, aux Etats-Unis.

Les violations des droits de l’Homme r�sultant de la main mise de Kagame sur le Rwanda et la guerre en R�publique D�mocratique du Congo sont �tablis, a affirm� M. Rudasingwa.

Nous sommes ici pour demander que ceux qui les ont commis rendent compte de leurs actes et pour qu’ils cessent (leurs actes) car ces crimes continuent, a encore dit M. Rudasingwa.

De mani�re plus positive, les messages d’espoir que nous lan�ons aux Rwandais et � la communaut� internationale est que les Hutu et les Tutsi et les Twa (pygm�s) veulent la v�rit�, la r�conciliation et l’oubli, a pr�cis� l’opposant rwandais.

M. Rudasingwa a indiqu� qu’il avait �t� inspir� par les r�volutions arabes et qu’il avait l’espoir de voir le Rwanda trouver une voix pacifique vers la d�mocratie, m�me si, selon lui, M. Kagame ne va pas ais�ment renoncer au pouvoir.

Paul Rusesabagina, l’homme qui a inspir� le film H�tel Rwanda en sauvant 1.268 personnes durant le g�nocide de 1994, a particip� � l’organisation de cette manifestation.

Ce qui s’est pass� au Rwanda en 1994 n’est pas termin�, a-t-il dit. Cela a continu� au Congo (R�publique D�mocratique du Congo) sous la direction de ceux qui ont pill� les +minerais du sang+ et tu� des Congolais

En revanche, le pr�sident Kagame a re�u un accueil tr�s chaleureux � l’int�rieur de l’h�tel o� des milliers d’�migrants rwandais l’ont salu� et applaudi.

Le d�fenseur des droits civiques, le pasteur Jesse Jackson, l’a pr�sent� comme un grand dirigeant qui a sorti sa nation de la tombe pour qu’elle puisse vivre � nouveau.

Paul Kagame lui-m�me a rejet� les critiques des manifestants et d�clar� qu’il �tait concentr� sur une nouvelle politique bas�e sur l’�conomie et le d�veloppement social.

Nous avons baign� dans la douleur mais nos coeurs ne sont pas morts. C’est la raison pour laquelle notre politique donne le bien �tre et un bon niveau de vie � chaque rwandais, a-t-il dit.

Combattons pour la paix et le d�veloppement, pour reconstruire et transformer notre nation, a-t-il ajout� dans un long discours.

[AFP]

juin 15, 2011   No Comments

Campagne Amnistie Internationale: Les limites de la libert� d’expression au Rwanda

par Amnistie Internationale

QUAND S’EXPRIMER N’EST PAS SANS DANGER�: LES LIMITES DE LA LIBERT� D’EXPRESSION AU RWANDA

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(In English: Amnesty International campaign �Unsafe to Speak Out: Restrictions on Freedom of Expression in Rwanda�)
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Campagne Amnistie Internationale: Les limites de la liberté d'expression au Rwanda

Campagne Amnistie Internationale: Les limites de la libert� d’expression au Rwanda

La libert� d’expression au Rwanda est restreinte sans raison depuis de nombreuses ann�es. Les mois qui ont pr�c�d� le scrutin pr�sidentiel d’ao�t 2010, que le pr�sident Paul Kagame a remport� avec 93�% des voix, ont �t� marqu�s par la mise en �uvre de mesures restreignant la libert� d’expression. Le gouvernement rwandais a fait part de son engagement � r�viser les lois p�nalisant la critique, mais les r�cents proc�s de journalistes et d’hommes politiques de l’opposition semblent au contraire indiquer que la politique de r�pression des opinions dissidentes se poursuit dans le pays.

Le Front patriotique rwandais (FPR), au pouvoir depuis le g�nocide de 1994, exerce un contr�le �troit sur la vie politique, la soci�t� civile et les m�dias, au motif que cela est n�cessaire pour pr�venir de nouveaux acc�s de violence. Les d�fenseurs des droits humains, les journalistes et les opposants politiques ne peuvent pas critiquer ouvertement ni publiquement les autorit�s. Ceux qui se risquent � parler encourent des poursuites judiciaires, voire des emprisonnements.

Les restrictions sur la libert� d’association et d’expression ont emp�ch� les nouveaux partis d’opposition de participer aux �lections d’ao�t 2010. Pendant cette p�riode, les journalistes �taient passibles de sanctions p�nales pour diffamation. Au lieu de prendre en compte les critiques, le gouvernement rwandais a essay� de les �touffer.

LA P�NALISATION DES CRITIQUES

AGISSEZ MAINTENANT

 

�crivez aux autorit�s rwandaises, en leur demandant de :

- permettre aux hommes politiques de l’opposition, aux journalistes, aux d�fenseurs des droits humains et � tout un chacun d’exprimer ses opinions, notamment les critiques l�gitimes des politiques gouvernementales, sans avoir � craindre pour sa s�curit�.

- acc�l�rer le r�examen de la loi sur l’� id�ologie de g�nocide � et de la loi de 2009 r�gissant les m�dias afin de les rendre compatibles avec les obligations du Rwanda en mati�re de droit international relatif aux droits humains.

- r�viser les lois relatives au � sectarisme � et � � l’insulte envers le pr�sident � afin de les rendre compatibles avec les obligations du Rwanda en mati�re de droit international relatif aux droits humains.

Envoyez vos appels � :

Pr�sident Paul Kagame
Pr�sidence de la R�publique
BP 15
Kigali
Rwanda
Fax : + 250 58 43 90

M. Tharcisse Karugarama
Ministre de la Justice
BP 160
Kigali
Rwanda
Fax : + 250 58 586 509

Des lois g�n�rales, r�dig�es en termes vagues, r�primant l’��id�ologie du g�nocide�� et le ��divisionnisme�� ont �t� introduites dans la d�cennie suivant le g�nocide de 1994. Quelque 800�000 Rwandais ont �t� tu�s au cours de cette p�riode�; les victimes �taient pour la plupart des Tutsis, ainsi que des Hutus qui s’�taient oppos�s � ce massacre organis�. Ces textes interdisent les discours de haine mais sont r�dig�s en termes si g�n�raux qu’ils �rigent aussi en infraction l’expression d’opinions ne s’apparentant pas � des discours de haine, et notamment toute critique du gouvernement, f�t-elle l�gitime. Ces lois vont � l’encontre des obligations r�gionales et internationales en mati�re de droits humains du Rwanda, ainsi que des engagements en faveur de la libert� d’expression pris par l’�tat rwandais�; en outre, leur formulation vague est d�lib�r�ment exploit�e pour violer les droits humains.

Dans son rapport d’ao�t 2010, Il est plus prudent de garder le silence�: Les cons�quences effrayantes des lois rwandaises sur l ��id�ologie du g�nocide�� et le ��sectarisme�� (index�AI�: AFR 47/005/2010), Amnesty International a montr� comment la formulation vague de ces textes �tait utilis�e pour faire tomber sous le coup de la loi la critique � l’encontre du gouvernement, ainsi que les opinions dissidentes l�gitimes d’hommes politiques, de d�fenseurs des droits humains ou de journalistes.

Les enqu�teurs d’Amnesty International se sont rendu compte que de nombreux Rwandais, y compris ceux qui avaient une connaissance approfondie du droit de leur pays, notamment des avocats ou des d�fenseurs des droits humains, �taient incapables de d�finir avec pr�cision ��l’id�ologie du g�nocide��. M�me des juges, pourtant charg�s de l’application de la loi, ont reconnu qu’elle �tait r�dig�e en termes vagues et abstraits.

Il semble �galement que, dans les communaut�s locales, l’accusation d’��id�ologie du g�nocide�� soit utilis�e pour r�gler les diff�rends personnels. Cette disposition l�gislative pr�voit des sanctions p�nales � l’encontre d’enfants de moins de 12�ans, ainsi que de leurs parents, tuteurs ou enseignants, s’il est �tabli qu’ils ont ��inoculé » � un enfant l’��id�ologie du g�nocide��. Les adultes reconnus coupables encourent des peines de prison comprises entre 10 et 25�ans.

LES ENGAGEMENTS DU GOUVERNEMENT EN FAVEUR D’UNE R�FORME L�GISLATIVE

En avril 2010, les autorit�s rwandaises ont annonc� qu’elles s’engageaient � r�examiner la l�gislation sur l’��id�ologie du g�nocide��. Au cours de l’Examen P�riodique Universel du Rwanda effectu� par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en janvier 2011, le gouvernement rwandais a r�it�r� cet engagement, indiquant �galement que la loi de 2009 r�gissant les m�dias, qui restreint abusivement la libert� d’expression, allait �tre r�examin�e.

M�me s’il reconna�t les insuffisances de la loi sur ��l’id�ologie du g�nocide��, le gouvernement continue de l’utiliser afin de poursuivre des personnes exprimant pourtant des critiques l�gitimes. Par ailleurs, aucun engagement clair n’a �t� pris relativement � une �ventuelle r�vision de la loi sur le ��divisionnisme��, elle aussi utilis�e pour �touffer les critiques. Depuis les �lections, plusieurs personnes ont �t� d�clar�es coupables d’atteinte � la s�curit� de l’�tat pour avoir mis en cause le gouvernement�; cette inculpation est passible d’une lourde peine de prison.

LES MESURES RESTRICTIVES � L’ENCONTRE DES M�DIAS AVANT LES �LECTIONS

Avant le scrutin pr�sidentiel d’ao�t 2010, le gouvernement a pris des mesures tr�s fermes � l’encontre des critiques. Il a eu recours � des sanctions r�glementaires, � des lois restrictives et � des proc�s en diffamation pour faire interdire des organes de presse critiquant le gouvernement.

Le Haut Conseil des m�dias rwandais, une instance de r�gulation proche du parti au pouvoir, a suspendu d’avril � octobre 2010 la publication de deux journaux en langue kinyarwanda, Umuseso et Umuvugizi. Il a ensuite demand� leur interdiction d�finitive, au motif que certains de leurs articles constituaient une menace pour la s�curit� nationale.

Apr�s avoir re�u des menaces, le r�dacteur en chef d’Umuvugizi, Jean-Bosco Gasasira, ainsi que celui d’Umuseso, Didas Gasana, ont fui le Rwanda, respectivement en avril et en mai 2010.

UN MEMBRE DE L’OPPOSITION EMPRISONN�

Bernard Ntaganda, le chef de file de l’opposition, pr�sident et fondateur du Parti social Imberakuri (PS-Imberakuri), a �t� emprisonn� le 11�f�vrier 2011, sur des chefs d’accusation politiques. Il a �t� condamn� � une peine de quatre ans d’emprisonnement apr�s avoir �t� d�clar� coupable d’atteintes � la s�curit� du pays, de ��divisionnisme�� ��pour avoir prononc� en public des discours critiquant la politique du gouvernement en amont des �lections de l’an dernier��, et de tentative d’organisation d’une manifestation ��non autoris�e��. Bernard Ntaganda a fait appel de sa condamnation.

Les poursuites � l’encontre de Bernard Ntaganda s’inscrivent dans une tendance plus g�n�rale et inqui�tante, visant � museler les critiques � l’�gard du gouvernement au motif qu’elles constitueraient des menaces pour la s�curit� nationale. Les poursuites pour atteinte � la s�curit� de l’�tat et ��divisionnisme�� engag�es � l’encontre du leader du Parti social Imberakuri s’appuient uniquement sur le fait qu’il a critiqu� les politiques gouvernementales dans ses discours. Le procureur a requis une peine de prison de 10�ans fond�e sur ces deux chefs d’accusation, en affirmant que�: ��donner une image n�gative des autorit�s du pays�� pourrait pousser la population � se r�volter et donner lieu � des troubles.

Bernard Ntaganda a �t� arr�t� � l’aube le 24�juin�2010 ��premier jour de la p�riode d’enregistrement des candidats � l’�lection pr�sidentielle��, quelques heures seulement avant une manifestation pr�vue par son parti dans la capitale, Kigali. Le chef du Parti social Imberakuri avait bien demand� l’autorisation d’organiser la manifestation�; d’apr�s le procureur, les autorit�s ont essay� de lui signifier qu’elle �tait interdite seulement la veille de l’�v�nement. Sa d�fense a cependant d�clar� que les manifestants n’�taient pas au courant de cette d�cision.

Le PS-Imberakuri �tait le seul nouveau parti parvenu � se faire enregistrer. Il a par la suite �t� infiltr� par des dissidents qui ont d�cid� de ne pas pr�senter de candidat.

Bernard Ntaganda a �t� convoqu� devant le S�nat fin 2009 pour r�pondre d’accusations d’��id�ologie du g�nocide��. La commission politique du S�nat a consid�r�, en avril 2010, que les accusations �taient fond�es.

Le gouvernement doit imm�diatement et sans condition rel�cher Bernard Ntaganda, emprisonn� pour avoir exprim� son opinion sans avoir pr�n� le recours � la violence.

DES JOURNALISTES EMPRISONN�S

Agnes Nkusi Uwimana, directrice de publication du tablo�de ind�pendant Umurabyo, en langue kinyarwanda, et sa r�dactrice en chef adjointe Saidati Mukakibibi, ont �t� condamn�es vendredi 4�f�vrier 2011 � dix-sept et sept�ans d’emprisonnement respectivement, pour les articles d’opinion qu’elles ont �crits avant l’�lection pr�sidentielle d’ao�t 2010. Les deux femmes ont fait appel de leur condamnation.

Agnes Nkusi Uwimana a �t� d�clar�e coupable de menace � la s�ret� de l’�tat, d’��id�ologie du g�nocide��, de divisionnisme et de diffamation, tandis que Saidati Mukakibibi a �t� reconnue coupable de menace � la s�ret� de l’�tat. Toutes deux ont �t� poursuivies en lien avec plusieurs articles dans lesquelles elles critiquaient la politique mise en �uvre par le gouvernement et accusaient de corruption de hauts responsables du pays, dont le pr�sident Paul Kagame. Dans leurs articles, elles faisaient �galement allusion au sentiment d’ins�curit� qui r�gnait durant la p�riode pr��lectorale en 2010 et � la division croissante au sein des forces de s�curit�.

Avant de faire l’objet de poursuites, Agnes Nkusi Uwimana a �t� convoqu�e devant le Haut Conseil des m�dias pour r�pondre d’accusations selon lesquelles ses articles �taient diffamatoires.

Le gouvernement doit imm�diatement et sans condition rel�cher Agnes Nkusi Uwimana et Saidati Mukakibibi, emprisonn�es pour avoir exerc� leur libert� d’expression sans avoir pr�n� le recours � la violence.

UN JOURNALISTE TU�

Jean-L�onard Rugambage, r�dacteur en chef adjoint d’un journal rwandais en langue kinyarwanda, Umuvugizi, a �t� abattu le 24�juin 2010 devant chez lui, pr�s de Kigali. C’est le premier journaliste rwandais tu� depuis plusieurs ann�es.

Jean-L�onard Rugambage menait des investigations sur l’homicide par arme � feu de l’ancien chef d’�tat-major de l’arm�e rwandaise, Kayumba Nyamwasa, commis � Johannesburg (Afrique du Sud) le 19�juin 2010. Umuvugizi avait publi� un article en ligne le 24�juin 2010 affirmant que des agents des services de renseignement rwandais �taient m�l�s � cette affaire. Dans les jours pr�c�dant sa mort, Jean-L�onard Rugambage avait indiqu� � ses coll�gues qu’il avait l’impression que la surveillance dont il faisait l’objet s’�tait intensifi�e.

Le r�dacteur en chef adjoint d’Umuvugizi a �t� tu� en juin�2010. Le Haut Conseil rwandais des m�dias a suspendu les journaux Umuseso et Umuvugizi d’avril � octobre�2010, apr�s qu’ils eurent publi� des articles mettant en cause le gouvernement.

Rien ne permet d’affirmer que la police rwandaise ait enqu�t� sur les pistes semblant indiquer que le meurtre de Jean-Leonard Rugambage avait des motivations politiques. Deux suspects ont �t� arr�t�s seulement quelques jours apr�s le meurtre. Au mois d’octobre, ils ont �t� d�clar�s coupables de l’homicide et condamn�s � purger une peine de prison � perp�tuit�. Ils ont affirm� que Jean-Leonard Rugambage avait tu� l’un des membres de leur famille lors du g�nocide de 1994. Jean-Leonard Rugambage a en effet eu � r�pondre de ces accusations devant une juridiction gacaca en 2005 (les gacaca sont des tribunaux communautaires villageois qui jugent � la h�te la majorit� des personnes soup�onn�es d’avoir particip� au g�nocide), apr�s avoir publi� un article dans lequel il critiquait la justice rendue par les gacaca. Les poursuites ont �t� abandonn�es par manque de preuves.

Amnesty International pense que le gouvernement devrait rouvrir l’enqu�te sur le meurtre de Jean-Leonard Rugambage, en �tablissant une commission d’investigation ind�pendante ayant pour mandat d’explorer toutes les pistes possibles.

UN MEMBRE DE L’OPPOSITION TU�

Le 14 juillet, Andr� Kagwa Rwisereka, vice-pr�sident du Parti d�mocratique vert du Rwanda, parti d’opposition, a �t� retrouv� mort � Butare, dans le sud du Rwanda. Il a �t� d�capit�.

Selon certaines informations, Andr� Kagwa Rwisereka, qui avait quitt� le FPR pour cr�er le Parti d�mocratique vert, �tait inquiet pour sa s�curit� depuis plusieurs semaines. D’autres membres du Parti d�mocratique vert ont indiqu� avoir eux aussi re�u des menaces.

Personne n’a �t� traduit en justice pour le meurtre d’Andr� Kagwa Rwisereka. La police a ouvert une enqu�te, mais selon le minist�re public il n’existe pas assez d’�l�ments de preuve pour engager des poursuites. Amnesty International exhorte le gouvernement � constituer une commission ind�pendante pour enqu�ter sur la mort d’Andr� Kagwa Rwisereka.

[Amnistie Internationale]

juin 7, 2011   No Comments