Posts from — juillet 2010
Rwanda: Climat de peur � quelques jours de �lection pr�sidentielle
Kigali – Au fur et � mesure que l’�lection pr�sidentielle rwandaise approche, la peur gagne les rues de Kigali. Plusieurs opposants ont �t� arr�t�s, les journalistes sont r�duits au silence et l’�lection est verrouill�e par le pr�sident sortant, candidat � sa propre succession, Paul Kagame.
� quelques jours du scrutin, pr�vu pour le 9 ao�t, les meetings du Front patriotique rwandais (FPR), le parti de Paul Kagame, se multiplient � travers le pays. Le pr�sident sortant, arriv� au pouvoir � la fin du g�nocide, en juillet 1994, a rassembl� plus de 30 000 de ses partisans dans le stade national du Rwanda, � Kigali, le 20 juillet.
Loin des images de liesse v�hicul�es par l’�quipe de campagne de Paul Kagame, le tableau de cette p�riode pr�-�lectorale para�t bien sombre. Les principaux opposants ont �t� emp�ch�s de se pr�senter. Les trois partis d’opposition – les Forces d�mocratiques unifi�es (FDU), le Parti d�mocratique vert et le Parti social – ont �t� �cart�s du scrutin pr�sidentiel. Seuls trois candidats ont �t� autoris�s � concourir, deux anciens ministres et un s�nateur. Tous sont des proches de Paul Kagame.
Le 14 juillet, le corps du vice-pr�sident du Parti d�mocratique vert a �t� retrouv� en partie d�capit� dans un marais du sud du Rwanda. Quelques semaines auparavant, le r�dacteur en chef du journal Umuvugizi avait �t� retrouv� mort le corps cribl� de balles. Il venait de mettre en cause les autorit�s rwandaises dans la tentative d’assassinat d’un ancien camarade de combat de Paul Kagame pass� dans l’opposition.
Par ailleurs, deux membres des Forces D�mocratiques Unifi�es ont r�cemment �t� �crou�s et la responsable de ce parti, Victoire Ingabire, est actuellement inculp�e pour diffusion “d’id�es g�nocidaires” et collaboration avec des groupes terroristes.
Enfin, les atteintes � la libert� de la presse se sont multipli�es � l’approche du scrutin. La directrice du bimensuel ind�pendant Umurabyo, Agn�s Uwimana Nkusi, ainsi que la r�dactrice en chef et la maquettiste du journal, ont ainsi �t� arr�t�es le 8 juillet pour outrage au chef de l’�tat.
L’un de nos Observateurs � Kigali a souhait� apporter son t�moignage, mais il a insist� sur la n�cessit� de prot�ger son identit�. Nos Observateurs sur place sont inquiets et extr�mement prudents dans leurs contacts avec les journalistes de notre �quipe.
“Aujourd’hui, le FPR me fait peur”
Fran�ois D. vit � Kigali.
Je suis all� � un meeting du FPR pour prendre des photos, mais j’ai aussi vu des voitures faisant la promotion des autres partis sillonner la capitale. Le Parti vert [qui ne participe pas � l'�lection, NDLR] a fait un meeting � 60 km de Kigali il y a quelques jours. Et, � la t�l�vision, j’ai vu des messages �lectoraux d’autres partis que le FPR, comme le Parti lib�ral [parti proche de Paul Kagame, NDLR].
Le FPR a fait plein de choses tr�s positives pour le pays, c’est lui qui nous a permis de d�passer le g�nocide, qui a amorc� notre d�veloppement �conomique, qui nous a permis d’int�grer le Commonwealth. C’est aussi gr�ce � lui que la crise �conomique ne nous a pas touch�s.
Le FPR a des militants dans tous les secteurs de la soci�t�. Tout le monde conna�t ce parti alors que personne ne conna�t les autres. Les membres du Parti vert ou du FDU, on ne les voit jamais en dehors des quelques semaines de campagne �lectorale. Apr�s les �lections, ils ne font plus rien, je pense qu’ils doivent avoir peur.
“Personne n’ose dire du mal de ce parti ici”
Je ne m’int�resse pas beaucoup � la politique, c’est un m�tier trop dangereux. Il y a quelques temps, j’aurais choisi le FPR parce qu’il nous a fait beaucoup avancer. Mais maintenant, ce parti m’inqui�te. En 2003 [derni�re �lection pr�sidentielle remport�e par Kagam� avec 95 % des voix, NDLR], je me sentais libre, mais pour cette �lection c’est tr�s diff�rent. Personne n’ose dire du mal de ce parti ici, parce qu’on sait qu’on risque beaucoup, m�me la mort.
M�me les anciens amis de Kagame qui l’ont critiqu� ont d� fuir le pays et des colonels de l’arm�e ont �t� arr�t�s. Le gouvernement maltraite ses propres amis, alors comment va-t-il me traiter, moi qu’il ne conna�t m�me pas ? Je ne pense pas que ce soit normal que les gens aient peur des autorit�s.”
Source: France 24.
- Si vous voulez recevoir des articles de Rwandinfo en Francais dans votre Lecteur RSS, cliquez ici
juillet 29, 2010 No Comments
Le proc�s de l’opposant Rwandais Bernard Ntaganda se poursuit
Kigali- Le proc�s de Bernard Ntaganda, pr�sident du parti d’opposition PS Imberakuri, a poursuivi son cours hier � la cour supr�me. Maitre Ntaganda a ni� toutes les charges contre lui.
Auparavant, l�accus� Ntaganda s�est vu signifier, une prolongation de 30 jours de sa d�tention par la haute cour de justice de Nyarugenge.
Ses interventions �motives et ses expressions que la cour a qualifi� de d�plac�es et d�insolentes, ont incit� celle-ci � reporter la s�ance pour ce vendredi 30 juillet.
[ARI-RNA]
- Si vous voulez recevoir des articles de Rwandinfo en Francais dans votre Lecteur RSS, cliquez ici
juillet 27, 2010 No Comments
L’opposant Rwandais Deo Mushayidi devant les juges
Kigali – Deo Mushayidi le pr�sident du parti PDP Imanzi, non agr��, a ni� ce lundi 6 des 7 charges qui p�sent sur lui . Il n�a reconnu que le fait d�avoir falsifi� des documents de voyage.
Ayant comparu devant l�un des locaux de la cour supr�me, Mushayidi �tait assist� de ses avocats, Ma�tres Protais Mutembe et Christophe Twagirayezu.
Aux faits qui lui sont reproch�s par le juge pr�sident Kamere, l�accus� habill� en uniforme pour prisonnier rwandais, a expliqu� dans sa d�fense que ce n��tait pas un crime d�impliquer l�Arm�e Patriotique Rwandaise (APR) dans l�attentat contre l�avion du pr�sident Habyarimana. � Tout comme le fait que l�APR ait point� du doigt le colonel Bagosora ne rel�ve pas d�un crime en soi �, dit-il.
Selon Mushayidi, l�explication et la justification sont deux choses diff�rentes. Il admet quand m�me que le g�nocide rwandais a �t� innommable et injustifiable. Mais il a insist� sur le fait qu�il y a eu g�nocide des tutsi et des massacres d�un bon nombre de hutu par l�APR. Par contre, il r�cuse qu�il y a eu double g�nocide au Rwanda.
En outre, l�accus� Mushayidi se dit pr�t � fournir des preuves qu�il y a eu des assassinats qui ont �t� pr�par�s par certains rescap�s � l�encontre de certains hutus par vengeance ou autre raisons non encore �lucid�es. Son avocat Mutembe Protais a affirm�, quant � lui, que le fait de d�noncer certains massacres commis ici et l� n��tait pas le fait de banaliser le g�nocide, tel que cela lui est imput�.
Le prochain rendez-vous fix� pour le 23 septembre en entente entre les deux parties, celles de l�accus� et des juges du parquet pr�s la cour supr�me.
[ARI-RNA]
- Si vous voulez recevoir des articles de Rwandinfo en Francais dans votre Lecteur RSS, cliquez ici
juillet 27, 2010 No Comments
Rwanda: la police annonce l’arrestation de deux opposants membres du parti de Victoire Ingabire
Victoire Ingabire.
Police raid Victoire Ingabire�s residence at night
Kigali – La police rwandaise a annonc� avoir arr�t� deux opposants qui voulaient, selon elle, organiser lundi une manifestation non autoris�e, � deux semaines de l’�lection pr�sidentielle dans ce pays.
“Les deux personnes voulaient organiser une manifestation non autoris�e ce lundi. Elle se trouvent actuellement entre les mains de la police”, a indiqu� sur les ondes de Radio Rwanda, le porte-parole de la police, Eric Kayiranga, qui a pr�cis� qu’elles avaient �t� appr�hend�es samedi soir.
Elles transportaient dans leur v�hicule des banderoles et des T-shirts sur lesquels �taient inscrits des messages incitant � la division, selon le porte-parole.
Mme Victoire Ingabire, une opposante sous contr�le judiciaire, a indiqu� que les deux personnes appartenaient � son parti des Forces d�mocratiques unifi�es (FDU) non encore reconnu par les autorit�s, toujours selon M. Kayiranga qui n’a pas donn� plus d’indications sur leur identit�.
Dans un communiqu� re�u par l’AFP, Mme Ingabire pr�cise que les deux hommes sont des responsables des FDU pour deux districts de Kigali.
“Ils ont �t� battus”, souligne-t-elle.
“Nous appelons le gouvernement du g�n�ral Paul Kagame � les rel�cher et examiner ad�quatement la question de la brutalit� polici�re, des coups, torture, menaces de mort, usage excessif de la force (…)”, ajoute le communiqu�.
Le Rwanda est actuellement en campagne �lectorale pour l’�lection pr�sidentielle du 9 ao�t. Le pr�sident sortant Kagame est donn� grand favori du scrutin face aux trois autres adversaires autoris�s � se pr�senter.
Mme Ingabire, qui avait voulu se pr�senter comme candidate, est accus�e par les autorit�s rwandaises de nier le g�nocide des Tutsi de 1994, de pr�cher la division entre les Rwandais et de complicit� de terrorisme.
[AFP]
- Si vous voulez recevoir des articles de Rwandinfo en Francais dans votre Lecteur RSS, cliquez ici
juillet 26, 2010 1 Comment
Victoire au Peuple Rwandais: “L’heure du changement a sonn�”
par Victoire Ingabire Umuhoza.
PEUPLE RWANDAIS, L�HEURE DU CHANGEMENT A SONN�
Rwandaises et Rwandais,
Chers amis du Rwanda et des Rwandais,
Apr�s 16 ans d�exil, je suis revenue en paix dans ma patrie. Et c�est cette paix qui va guider mon action politique et celui de mon parti, les FDU INKINGI, pour �radiquer l�injustice et pour briser toutes les cha�nes qui emprisonnent les Rwandais.
En effet, la population rwandaise vit toujours dans l�angoisse et la peur et attend en vain une r�elle politique nationale d�unit� et de r�conciliation.
�
� Notre r�ponse � cette mascarade �lectorale, c�est la r�sistance non-violente pour contester la l�gitimit� des �lections et de ses r�sultats. �
�
� Nous voulons que chaque Rwandais marche droit sans se cacher, sans avoir honte, nous voulons briser toutes les cha�nes qui nous emp�chent de nous sentir citoyens rwandais � part enti�re. �
�
� J�ai vu de mes propres yeux l�humiliation, l�injustice, l�iniquit�, la dictature et l�arrogance que le parti au pouvoir, ses z�lotes et alli�s imposent � la population rwandaise. �
�
� Dans les conditions actuelles, nous rejetons d�embl�e les r�sultats de ces �lections pr�sidentielles � venir parce qu�elles ne repr�sentent en rien l�exercice d�mocratique auquel les Rwandais sont en droit de s�attendre. Il ne s�agit que d�une simple mascarade. �
�
� Le peuple rwandais a �t� durement �prouv� mais il n�est pas mort. Beaucoup ont courb� l��chine sous le joug d�une oligarchie autoritaire mais ils sont vivants. �
�
� La r�sistance n�est pas seulement une organisation, c�est la d�termination du peuple � s�opposer au dictat. Je suis heureuse de porter ce flambeau. �
�
� Avec calme et d�termination, nous allons r�sister � cette violence et aux intimidations du r�gime du g�n�ral Paul Kagame. Nous ferons �chec � cette volont� de nous soumettre par la force. �
Victoire Ingabire Umuhoza.
Mon parti et moi sommes engag�s dans une lutte politique qui nous m�nera � la victoire contre toutes formes d�injustice et � l�instauration d�une v�ritable d�mocratie bas�e sur la libert� de tout un chacun. Bient�t la mascarade �lectorale en cours entame un nouveau tournant. Malgr� que les d�s soient pip�s, la dictature fait semblant de consulter le peuple. Son objectif ultime est de garder le pouvoir qu�il a acquis, maintenu et d�fendu par les armes. Cette parodie �lectorale n�est qu�un maquillage pour tromper l�opinion internationale.
Peuple Rwandais, notre heure a sonn� pour briser les chaines de la dictature. L�heure de revendiquer votre dignit� bafou�e, le temps de refuser ouvertement l�ignominie du m�pris de la vie et de la libert� des citoyens.
Notre r�ponse � cette mascarade �lectorale, c�est la r�sistance non-violente pour contester la l�gitimit� des �lections et de ses r�sultats.
1. Notre combat politique.
Objectifs de base.
Notre objectif est de mettre un terme d�finitif � la dictature et mettre en place une politique qui prot�ge toutes les composantes de notre soci�t� pour que plus personne ne perde sa vie � cause de ses origines, de sa r�gion ou de ses opinions politiques. Tels ont �t� nos objectifs depuis la cr�ation de notre parti, FDU INKINGI. Telle est l�ossature de mon engagement politique ici au Rwanda. Nous devons vaincre la peur pour nous lib�rer
Nous voulons �radiquer la pauvret�, la faim, le n�potisme, la corruption et le client�lisme qui caract�rise le r�gime du FPR. Nous voulons mettre fin aux in�galit�s sociales, � la discrimination et � la confiscation des biens ou des terres.
Nous combattons la dictature, l�injustice g�n�ralis�e, l�iniquit� des Gacaca, les Travaux d�Int�r�t G�n�ral sans proc�s �quitables.
Nous voulons que chaque Rwandais marche droit sans se cacher, sans avoir honte, nous voulons briser toutes les cha�nes qui nous emp�chent de nous sentir citoyens rwandais � part enti�re.
Sur le plan �ducatif, nous voulons am�liorer la qualit� de l’enseignement, la pertinence du contenu vis-�-vis des besoins r�els et de la comp�titivit� de notre pays, le respect de l’enseignant, la disponibilit� du mat�riel scolaire ainsi que l’�galit� des chances pour tous les enfants du pays sans discrimination de classes, de sexes, d’ethnies ou de r�gions.
Dans le domaine de la sant�, notre devise est � la sant� pour tous � par l’am�lioration des infrastructures de sant�, l’acc�s aux soins, la disponibilit� et la qualit� du personnel, du mat�riel et des m�dicaments.
Le bien-�tre de la population est le pilier de notre action. Tout emploi doit retrouver sa valeur et garantir un salaire d�cent. Dans le milieu rural, il est urgent de promouvoir la qualit� de l�habitat et du logement, la disponibilit� de l’eau potable.
La politique agricole doit nourrir la population et donner plus de valeur et de dignit� aux paysans producteurs.
Du caract�re national de notre projet
Notre projet politique interpelle tout Rwandais, quelque soit ses origines ethniques et r�gionales, son sexe, sa religion, sa profession, sa classe sociale. Notre vision d�un peuple r�concili� implique le devoir de m�moire, le respect de l�autre, un dialogue national, la protection des minorit�s ainsi que l��galit� des chances. Nous appelons � un �lan de solidarit� avec les victimes et rescap�s du g�nocide et des crimes contre l�humanit�. Nous encourageons des membres des Forces de D�fense du Rwanda, de la police nationale et des services de s�curit� � marquer tout le temps leur vocation professionnelle � caract�re national et � ne pas s�impliquer dans des politiques partisanes. Notre appel s�adresse �galement aux m�dias publics, aux membres de l�administration centrale et provinciale ainsi qu�aux membres de la magistrature.
2. Retour au pays : captivit�, pers�cution.
M�me en captivit�, les six mois que je viens de passer au Rwanda, apr�s mon retour, ont donn� un sens plus profond � mon engagement et notre lutte pour un changement politique profond. Je suis convaincue plus que jamais que le Rwanda doit �tre gouvern� autrement pour le mieux-�tre de tous ses citoyens et tous ses habitants.
En effet, j�ai vu de mes propres yeux l�humiliation, l�injustice, l�iniquit�, la dictature et l�arrogance que le parti au pouvoir, ses z�lotes et alli�s imposent � la population rwandaise. Mes compagnons de lutte et moi-m�me avons subi et subissons encore des souffrances physiques et psychologiques de la part du r�gime du pr�sident Kagame. Nos droits, tout comme ceux de tant d�autres de nos concitoyens sont bafou�s.
Malgr� un climat d�assassinats politiques, de souffrances, d�humiliations, de d�ni de nos droits fondamentaux, de muselage de l�opposition et de la presse, des intimidations, des arrestations arbitraires et tortures; notre d�termination est encore intacte.
2.1. Une opposition musel�e.
Les 3 partis d�opposition regroup�s au sein du Conseil de Concertation Permanente de l�opposition Rwandaise, CCP, sont soumis � une pers�cution sans merci :
- L�opposition pleure encore l�assassinat du premier vice-pr�sident du Parti d�mocratique des Verts du Rwanda, M. Andr� KAGWA RWISEREKA disparu le 13 juillet 2010 et retrouv� mort le 14 juillet 2010, la t�te presqu�enti�rement tranch�e.
- Le Democratic Green Party of Rwanda a �t� paralys� dans ses tentatives d�enregistrement tandis que ses leaders continuent de recevoir des menaces de mort.
- Le Parti Social IMBERAKURI, bien qu�enregistr�, a �t� scind� en deux factions dont l�une d�ob�dience du parti au pouvoir. Le pr�sident fondateur du parti Maitre Bernard NTAGANDA, est en prison depuis le 24 juin 2010 pour accusations de n�gation du g�nocide, de divisionnisme et de cr�ation d�un groupe terroriste. Son secr�taire particulier, M. Aimable SIBOMANA RUSANGWA a disparu depuis le 13 juin 2010.
- Le parti FDU INKINGI, non encore enregistr�, reste aussi dans le collimateur de la dictature avec 3 membres de son comit� ex�cutif en r�sidence surveill�e ou en libert� provisoire.
2.2. Un lever de bouclier contre le parti FDU INKINGI.
Pour exercer l�galement toute activit� politique au Rwanda, les partis politiques doivent se faire enregistrer. A cet effet, le r�gime FPR a mis en place un passage balis� �troit destin� � annihiler toutes vell�it�s d�opposition r�elle. Le FDU INKINGI est trop gros pour passer entre les mailles du filet FPR. La peur de toute comp�tition s�rieuse, a pouss� la machine dictatoriale � serrer les vis de tous les verrous. Un appareil infernal de lois anti-d�mocratiques s�est mis en branle pour sceller l�espace politique.
Depuis janvier 2010, le parti FDU INKINGI a soumis en vain 5 demandes d�autorisation de l�assembl�e constituante. Le chapelet administratif dans son hi�rarchie s�est r�fugi� derri�re des accusations criminelles cr��es de toutes pi�ces � l�encontre de la pr�sidente du parti et candidate aux �lections pr�sidentielles.
2.3. R�sidence surveill�e.
Pendant plus de 5 mois, le pouvoir n�a pas pu �tayer devant les cours ses charges criminelles � l�encontre de Madame Victoire INGABIRE UMUHOZA, Pr�sidente des FDU INKINGI. Ces accusations de d�ni du g�nocide, de divisionnisme et de collaboration avec un groupe terroriste sont un v�ritable pr�texte pour bloquer toute activit� politique. C�est ainsi que j�ai �t� arr�t�e le 21 avril 2010 et maintenue en r�sidence surveill�e depuis. Pendant ce temps les caciques du r�gime, la presse gouvernementale et partisane se sont lanc�s dans un lynchage m�diatique sans r�pit. Mes avocats ont �t� �galement mis en d�tention. C�est le cas du professeur am�ricain Peter ERLINDER, avocat au Tribunal P�nal International pour le Rwanda qui a pass� 3 semaines en prison et de Maitre Th�og�ne MUHAYEYEZU qui a pass� deux semaines en prison.
2.4. Arrestations, tortures et menaces de mort.
Le 24 juin 2010, dans les rafles politiques visant les �l�ments de l�opposition qui voulaient manifester pacifiquement, plusieurs membres des FDU INKINGI ont �t� arr�t�s. M. Sylvain SIBOMANA, Secr�taire g�n�ral provisoire du parti ; Madame Alice MUHIRWA, Tr�sori�re provisoire du parti ; M. Th�oneste SIBOMANA, un des responsable du parti � Kigali et M. Martin NTAVUKA, FDU Nyarugenge. Tous ont �t� victimes de tortures inflig�s par certains membres de la police. Madame Alice MUHIRWA, a souffert d�h�morragies internes suite aux coups dans son ventre, et des soins m�dicaux lui ont �t� refus�s jusqu�au jour de son �vanouissement devant le juge. Pendant les s�ances de torture, des propos de haine ethnique ont �t� prof�r�s. De m�me, les bourreaux lui ont propos� des faveurs en �change des signatures de faux documents pr��tablis accusant Madame Victoire INGABIRE UMUHOZA et Maitre Bernard NTAGANDA de collaboration �troite avec les rebelles des FDLR et de recevoir des financements de la r�bellion � travers des complices install�s dans la ville de Kigali. Selon les t�moignages devant la cour, le Secr�taire Permanent du PS IMBERAKURI a confirm� aussi que le m�me chantage lui a �t� fait pendant les tortures. Ces man�uvres confirment des vagues d�arrestations dans les prochains jours.
Un des membres du parti FDU INKINGI � KIGALI a disparu depuis le 24 juin 2010 et le parti poursuit ses enqu�tes.
Des menaces de mort ont �t� prof�r�es � l�endroit des membres du bureau ex�cutif provisoire des FDU INKINGI pendant leur d�tention. Nous en appelons � la responsabilit� du gouvernement du g�n�ral Paul KAGAME de garantir la s�curit� des gens et de traduire en justice des auteurs de tortures, traitements inhumains ainsi que des propos racistes et haineux.
3. Appel � la r�sistance active non violente.
La mascarade �lectorale doit s�arr�ter sans d�lais. Nous appelons a l�ajournement du scrutin pr�sidentiel afin que les partis d�opposition soient enregistr�s, que leurs leaders soient d�charg�s de toutes accusations fantaisistes, que la loi �lectorale soit mise � jour et qu�une commission nationale �lectorale de consensus soit mise en place.
Si le calendrier �lectoral reste inchang� et que l��tranglement et la d�capitation de l�opposition se poursuivent, l�arriv�e des observateurs nationaux et internationaux n�aura aucun sens. Le r�gime va arranger � sa discr�tion les listes �lectorales, les taux de participation, la gestion des urnes, leurs d�pouillements ainsi des r�sultats qui flattent la dictature.
Dans ces conditions, le peuple rwandais devra contester la l�gitimit� des �lections jusqu�� la tenue d�un processus �quitable et transparent.
Le peuple rwandais a �t� durement �prouv� mais il n�est pas mort. Beaucoup ont courb� l��chine sous le joug d�une oligarchie autoritaire mais ils sont vivants.
La r�sistance n�est pas seulement une organisation, c�est la d�termination du peuple � s�opposer au dictat. Je suis heureuse de porter ce flambeau.
Nous avons d�cid� de r�sister.
Voil� pourquoi nous avons demand�, en vain, le report des �lections pr�sidentielles � venir pour mettre en place un processus transparent de leur pr�paration et permettre un v�ritable d�bat contradictoire. Dans les conditions actuelles, nous rejetons d�embl�e les r�sultats de ces �lections pr�sidentielles � venir parce qu�elles ne repr�sentent en rien l�exercice d�mocratique auquel les Rwandais sont en droit de s�attendre. Il ne s�agit que d�une simple mascarade.
L�effervescence de la r�pression politique en cours caract�ris�e par des assassinats de personnalit�s politiques, des journalistes; les arrestations et tortures de leaders politiques et des journalistes; la fermeture des journaux; des attentats et des menaces de morts contre l�opposition ne permettent pas la tenue d�une �lection cr�dible. Les actions de la dictature et de ses instruments n�ont fait que nuire aux exigences minimales d�une v�ritable d�mocratie.
Comme je l�ai dit en arrivant au Rwanda, notre action, notre lutte politique ne s�arr�tera pas avec ces �lections. Bien au contraire. Nous avons aujourd�hui, plus qu�hier, les raisons de continuer le combat et de r�sister.
J�en appelle donc � votre responsabilit�, � votre amour du pays et de notre peuple. Aux pays amis du Rwanda je vous implore de ne pas abandonner le Rwanda et son peuple dans les mains d�un petit groupe d�individus qui veulent les diriger comme une propri�t� priv�e.
Avec calme et d�termination, nous allons r�sister � cette violence et aux intimidations du r�gime du g�n�ral Paul Kagame. Nous ferons �chec � cette volont� de nous soumettre par la force. Nous allons r�sister � ces astuces qui consistent � nous salir par des crimes imaginaires pour mieux nous exclure. Nous allons r�sister � ces tentatives de nous diviser pour nous asservir. Nous refusons d��tre les otages du pass� de notre pays.
Les Rwandaises et les Rwandais aspirent � une v�ritable r�conciliation. Ils veulent entendre et se dire la v�rit� sur les trag�dies qui les ont endeuill�s. Ils veulent mettre fin � l�exclusion d�une partie des Rwandais. Nous leur devons cela. Nous le devons � nous-m�mes, � nos enfants et aux g�n�rations futures.
Inscrivez-le en toutes lettres, qui dans votre main, qui dans votre t�te, qui dans votre c�ur, qui dans vos actions de tous les jours voire dans vos gestes les moins publics, partout et toujours :
JE VEUX R�SISTER, JE R�SISTE POUR LE MIEUX-�TRE DE MON PEUPLE.
Chacune et chacun de nous poss�de une part des moyens de ce changement que nous voulons. Selon nos capacit�s respectives, nous avons des instruments de ces changements politiques que nous appelons de tous nos v�ux. Il nous faut le courage d�assurer et d�assumer notre part de ce changement ici et maintenant.
Soyons les instruments de ce changement en r�sistant au dictat du r�gime. Contestons tous la l�gitimit� de cette parodie et de ses r�sultats. L�heure du changement a sonn�.
Que Dieux vous b�nisse !
Mme. Victoire INGABIRE UMUHOZA
Pr�sidente des FDU INKINGI
20 juillet 2010.
- Si vous voulez recevoir des articles de Rwandinfo en Francais dans votre Lecteur RSS, cliquez ici
juillet 25, 2010 1 Comment
Amnesty international d�voile trafic d’armes France-Rwanda
Trafic d’armes France-Rwanda: Amnesty international �pingle Air France
- Par Thomas Hofnung
On se souvient du film Le Cauchemar de Darwin dans lequel le r�alisateur autrichien, Hubert Sauper, sugg�rait que des avions cargos immatricul�s dans l’ex-Union sovi�tique transportaient des cargaisons de perches du Nil � l’aller et des armes au retour entre l’Afrique et l’Europe.
Cette fois, si l’on en croit l’association Amnesty international, ce sont des grandes compagnies commerciales qui convoient, de dr�les de caisses. Des caisses pleines d’armes � sous-munitions ou d’armes l�g�res. Dans un rapport publi� aujourd’hui, l’association bas�e � Londres �pingle, entre autres, Air France.
En septembre 2008, raconte Amnesty, des pi�ces de mitrailleuses et de canons antia�riens auraient �t� charg�es � bord d’un vol r�gulier (passager) d’Air France entre Sofia, la capitale bulgare, et l’a�roport Charles de Gaulle, � Paris. Puis le chargement a �t� achemin� jusqu’� Nairobi, au Kenya. Mais, selon l’association de d�fense des droits de l’Homme, sa destination finale �tait Kigali, la capitale du Rwanda.
�Il existait un risque substantiel et �vident de d�tournement de ces pi�ces achet�es par le gouvernement rwandais, note l’ONG. Ce type d’armes a �t� utilis� lors des combats qui ont s�vi en R�publique d�mocratique du Congo, entra�nant le d�placement de plus de 220 000 personnes et la perp�tration de graves violations des droits humains.�
A l’�poque, Bernard Kouchner s’�tait rendu en urgence � Goma, dans le nord-Kivu, pour manifester le soutien de la France au gouvernement l�gal de Kinshasa, dont les troupes �taient balay�es sur le terrain par les rebelles de Laurent Nkunda, soutenus par le Rwanda. Et Nicolas Sarkozy avait pass� un savon au patron des op�rations de maintien de la paix au sein de l’Onu, le fran�ais Alain le Roy. Cherchez l’erreur…
Un trait� sur le commerce des armes est en cours de n�gociations aux Nations unies. Amnesty international appelle la communaut� internationale � aborder d’urgence le probl�me des transporteurs.
Photo � Reuters: en f�vrier 2009, des unit�s de l’arm�e rwandaise � Goma, dans l’est de la R�publique d�mocratique du Congo (RDC) s’appr�tent � regagner leur pays apr�s une offensive contre les rebelles hutus.
[Posts Afrique - 19 juillet 2010]
- Si vous voulez recevoir des articles de Rwandinfo en Francais dans votre Lecteur RSS, cliquez ici
juillet 24, 2010 3 Comments
Rwanda: Paul Kagame, un dictateur en voie de r��lection
19 juillet – Alors que la campagne pr�sidentielle s’ouvre le 20 juillet au Rwanda, le quotidien burkinab� d�nonce les assassinats d’opposants perp�tr�s dans le pays. Le journal appelle � suivre l’exemple de Zapatero, qui a r�cemment renonc� � rencontrer le pr�sident rwandais.
Il n’y a pas qu’au Rwanda que la s�rie d’assassinats d’opposants politiques et de journalistes suscite une d�sapprobation. L’�limination physique de tous ceux qui peuvent g�ner Paul Kagame � sa r��lection du 9 ao�t prochain ne pla�t pas hors des fronti�res du pays des mille collines.
Le chef de l’Etat Paul Kagame s’en est lui-m�me rendu compte, le 16 juillet dernier, � l’occasion d’un d�placement en Espagne. Le Premier ministre espagnol, Jose Luis Rodriguez Zapatero, a renonc� au dernier moment � co-pr�sider avec lui une rencontre de l’ONU sur la pauvret�.
En outre, le lieu de la rencontre a �t� chang� au dernier moment comme pour �viter que Paul Kagame ne souille le si�ge du gouvernement du sang que des ONG espagnoles l’accusent d’avoir sur les mains. Une v�ritable claque administr�e malgr� lui par Zapatero, oblig� d’agir ainsi pour ne pas rester sourd au toll� suscit� en Espagne par la visite du num�ro un rwandais � un moment o� des opposants politiques et des journalistes sont tu�s chez lui.
Il a aussi �t� question au cours de la rencontre, suite � l’exhortation du secr�taire g�n�ral de l’ONU d’�lucider certains meurtres, dont ceux du vice-pr�sident du Parti d�mocratique vert, Andr� Kagwa Rwisereka, dont le corps a �t� retrouv� pratiquement sans t�te le 14 juillet, et du journaliste ind�pendant Jean L�onard Rugambage tu� par balles � Kigali le 24 juin dernier.
Il faut aussi dire qu’avant ces assassinats, la justice espagnole avait �mis [en f�vrier 2008] des mandats d’arr�t internationaux [pour "g�nocide"] contre 40 militaires du r�gime de Paul Kagame, pour des crimes commis avant l’arriv�e au pouvoir du Front patriotique rwandais (FPR).
Paul Kagame est �pargn� par ces mandats du fait de l’immunit� li�e � sa fonction. Ce qui ne l’emp�che nullement de se rendre en Espagne. Mais pour les d�fenseurs des droits humains ib�riques, si l’on ne peut pas l’arr�ter, on peut tout de m�me lui signifier qu’il n’est pas un ange, un saint et le sauveur du Rwanda que lui et son entourage s’�vertuent � montrer.
S’il est vrai que l’arriv�e au pouvoir du FPR [qui a chass� en juillet 94 le r�gime g�nocidaire] a ramen� la stabilit� et favoris� la croissance, il n’en demeure pas moins que la traque, les assassinats d’opposants politiques, l’absence de libert�s r�elles comme celle d’expression et de la presse, l’opposition au r�visionnisme ont fini par faire oublier aujourd’hui les bonnes actions des hommes forts du FPR.
Le Rwanda renvoie l’image d’un pays dirig� par un dictateur qui n’en a pas l’air, un militaire qui ne supporte pas la contradiction � tau point point que ceux de son camp qui se permettent un zeste de critique deviennent des ennemis � abattre quel que soit l’endroit du monde o� ils se trouvent.
Paul Kagame donne aussi l’air d’une personne obs�d�e par le pouvoir qu’il veut garder � tout prix, quitte � marcher sur des cadavres d’opposants et de dissidents.
Paradoxalement, ses agissements ne font pas l’objet de condamnations comme il se doit � cause d’un certain nombre de soutiens comme ceux des Am�ricains qui se pr�sentent comme des alli�s s�rs pour l’homme mince de Kigali. C’est d’ailleurs ce qui fait que l’ONU ne peut v�ritablement pas taper du poing sur la table, amenant son secr�taire g�n�ral � �tre prudent sur l’emploi des mots au point qu’il ne veuille “s’immiscer dans les affaires int�rieures d’un Etat souverain”.
D’autres pays sont dans leurs petits souliers pour avoir fait des mains et des pieds pour �tre dans les bonnes gr�ces de Kigali avec lesquels ils ont beaucoup de contentieux historiques. Et il ne faut pas compter sur leurs dirigeants pour oser une remarque “d�plac�e” sur l’attitude des autorit�s rwandaises par rapport au respect des droits humains et des libert�s fondamentales. Leur soci�t� civile a beau grogner, cela ne les g�ne pas de d�rouler le tapis rouge � l’ami rwandais.
- Si vous voulez recevoir des articles de Rwandinfo en Francais dans votre Lecteur RSS, cliquez ici
juillet 23, 2010 No Comments
Election pr�sidentielle sans enjeux au Rwanda
par Pierre Emangongo.
Kigali – La campagne pour l’�lection pr�sidentielle du 9 ao�t au Rwanda a d�but� mardi 20 juillet dans un climat tendu apr�s une s�rie d’attentats, d’arrestations et de meurtres d’un dirigeant d’opposition et d’un journaliste. Une situation qui prouve que cette pr�sidentielle ne pr�sente pas d’enjeux majeurs et ne contribue pas au progr�s de la d�mocratie au Rwanda.
La campagne pour l’�lection pr�sidentielle du 9 ao�t au Rwanda, o� le pr�sident sortant Paul Kagame est donn� tr�s largement favori,a d�but� mardi 20 juillet dans un climat tendu apr�s une s�rie d’attentats, d’arrestations , de mises en gardes sur des menaces de �coup d’Etat� ainsi que de meurtres d’un dirigeant de l’opposition et d’un journaliste, a constat� l’AFP.
Lou� pour sa vision �conomique et l’ind�niable transformation sociale du Rwanda, critiqu� pour ses penchants autoritaires, M. Kagame, 52 ans, a entam� mardi 20 juillet � Kigali une campagne qui co�tera au FPR 1,5 milliard de francs rwandais (environ 2 millions de dollars) issus de �contributions volontaires� de partisans, selon Christophe Bazivamo, coordinateur de la campagne.
PAS D’ENJEUX
Une fortune qui d�passe de loin celle d’autres candidats en lice. Il s’agit du vice-pr�sident de l’Assembl�e nationale Jean-Damasc�ne Ntawukuriryayo (Parti social d�mocrate), du vice-pr�sident du S�nat Prosper (Parti lib�ral) et de la s�natrice Alvera Mukabaramba (Parti du progr�s et de la concorde).
Ces trois partis dont le discours politique ressemble � celui du Front patriotique rwandais (FPR) avaient soutenu M. Kagame lors de la pr�sidentielle en 2003, ce qui leur vaut d’�tre qualifi�s de �satellites� du FPR par trois formations d’opposition r�cemment apparues � savoir les Forces d�mocratiques unifi�es (FDU), le Parti d�mocratique vert et le Parti social (PS Imberakuri), de facto exclus du scrutin pr�sidentiel, ces partis ont demand� en vain le report.
Les deux premi�res formations n’ont pas encore obtenu leur enregistrement par le pouvoir. La pr�sidente des FDU, Victoire Ingabire, est sous contr�le judiciaire depuis le 21 avril apr�s avoir �t� inculp�e de n�gation du g�nocide et complicit� de terrorisme. Le pr�sident du PS Bernard Ntaganda, sous le coup d’accusations similaires, est d�tenu depuis le 24 juin.
Une situation qui prouve que cette pr�sidentielle, dont le vainqueur Paul Kagame est connu d’avance, ne pr�sente pas d’enjeux majeur et ne contribue pas au progr�s de la d�mocratie au Rwanda.
[Afriquejet]
- Si vous voulez recevoir des articles de Rwandinfo en Francais dans votre Lecteur RSS, cliquez ici
juillet 22, 2010 1 Comment
Rwanda : Le gouvernement devrait autoriser une autopsie ind�pendante du corps d’un opposant politique
par Human Rights Watch.
Des experts �trangers devraient enqu�ter sur les circonstances du meurtre
Kenneth Roth, directeur ex�cutif
(New York) – Le gouvernement du Rwanda devrait autoriser des experts �trangers ind�pendants � effectuer une autopsie ind�pendante du corps d’Andr� Kagwa Rwisereka, vice pr�sident du Parti Vert D�mocratique, parti d’opposition, a d�clar� Human Rights Watch aujourd’hui.
Rwisereka a �t� vu pour la derni�re fois dans la soir�e du 12 juillet 2010. Son corps a �t� d�couvert � proximit� de la ville de Butare, dans le sud du pays, le 14 juillet. Il a �t� d�capit�, et des t�moins ont fait �tat de marques inhabituelles sur plusieurs parties de son corps.
��Il s’agit du second meurtre d’un critique v�h�ment du gouvernement rwandais en moins d’un mois �, a indiqu� Kenneth Roth, directeur ex�cutif de Human Rights Watch. ��Une autopsie et une enqu�te ind�pendante sont n�cessaires pour d�terminer ce qui est arriv� � Rwisereka. �
Les �v�nements qui ont pr�c�d� la mort de Rwisereka indiquent que le meurtre aurait pu avoir des motifs politiques. Il avait confi� depuis longtemps � des amis et coll�gues proches qu’il craignait d’�tre tu� en raison de son opposition au Front patriotique rwandais (FPR), le parti au pouvoir dans le pays. Ces derni�res semaines, Rwisereka avait sembl� de plus en plus pr�occup� par sa s�curit�.
� la fin du mois de juin, l’ancien secr�taire g�n�ral du Parti Vert, Charles Kabanda, avait rendu visite � Rwisereka au Sombrero Club, le bar dont Rwisereka �tait propri�taire � Butare, et avait tent� de le convaincre de quitter le Parti Vert. Rwisereka avait confi� � des personnes proches que Kabanda, qui avait quitt� le Parti Vert plus t�t cette ann�e, lui avait dit que le FPR ne laisserait jamais Rwisereka quitter la ��famille � – allusion au FPR – et s’�tait demand� ce qui arriverait aux membres du Parti Vert. Rwisereka a confi� � des personnes proches de lui qu’il a interpr�t� cela comme une menace.
Rwisereka, comme Kabanda et de nombreux autres membres du Parti Vert, �tait un ancien membre du FPR. Au cours des mois pr�c�dents, d’autres membres du Parti Vert avaient subi, de la part de personnes consid�r�es comme proches du FPR ou du gouvernement, des pressions pour abandonner leurs activit�s au sein du parti.
La police a d’abord d�clar� aux m�dias que Rwisereka avait �t� victime d’un vol, et que des gens qui l’avaient vu le soir de sa disparition affirmaient qu’il portait sur lui une grosse somme d’argent. Toutefois, des investigations suppl�mentaires men�es par Human Rights Watch et d’autres ont r�v�l� qu’il avait laiss� de l’argent � un parent dans la soir�e du 14 juillet, mais qu’il n’avait sur lui que peu d’argent et aucun objet de valeur au moment de sa mort.
La police a ensuite chang� son explication, invoquant un diff�rend financier entre Rwisereka et Thomas Ntivuguruzwa, la derni�re personne � avoir vu Rwisereka avant sa disparition. Ntivuguruzwa, que la police traite comme le principal suspect, a �t� arr�t� et demeure en d�tention.
��Les d�clarations contradictoires de la police et des divergences entre la version de la police et celles fournies par des sources proches de la victime s�ment le doute et la confusion sur les circonstances de la mort de Rwisereka �, a d�clar� Kenneth Roth. ��Une enqu�te ind�pendante approfondie devrait confirmer ou infirmer ces diff�rentes explications.��
Les circonstances entourant la mort de Rwisereka
Human Rights Watch a �tabli que le 12 juillet, Rwisereka est arriv� au Sombrero Club aux alentours de 22h et qu’il a bu et mang� avec Ntivuguruzwa, un client habitu� de l’�tablissement. Vers 1 h du matin, Rwisereka a quitt� le bar et est parti en voiture en direction de sa maison. Ntivuguruzwa s’est retir� dans la chambre d’h�tel qu’il avait r�serv�e au Sombrero Club et n’a pas �t� vu quittant l’h�tel avant le lendemain matin vers 9 h.
Le porte-parole de la police, Eric Kayiranga, a d�clar� � Human Rights Watch que Rwisereka n’�tait jamais arriv� chez lui. Le lendemain matin, une personne vivant dans la r�gion a vu la voiture de Rwisereka, qui se trouvait approximativement � trois kilom�tres du Sombrero Club, et elle a appel� la police. Le repr�sentant de la police a d�clar� � Human Rights Watch que le pare-brise �tait cass� mais que la police ne croyait pas que c’�tait le r�sultat d’un accident de la circulation. Les papiers d’identit� et les cl�s de Rwisereka se trouvaient � l’int�rieur de la voiture. Kayiranga a d�clar� que les policiers ont effectu� une fouille superficielle de la zone mais qu’ils ne s’attendaient pas � trouver Rwisereka � proximit� du site. La famille et les amis ont aussi fouill� la localit� pendant plusieurs heures, sur une distance de pr�s de deux kilom�tres, sans trouver la moindre trace de Rwisereka.
Le 14 juillet, la police a �t� alert�e au sujet d’un corps qui avait �t� d�couvert par des agriculteurs locaux, et a confirm� qu’il s’agissait de Rwisereka. Il avait �t� presque totalement d�capit� et son visage portait des traces de coups. La police a d�clar� qu’il �tait bless� au bras gauche et que sa jambe gauche �tait cass�e. Des personnes qui ont vu le corps ont rapport� � Human Rights Watch qu’il �tait couvert de dizaines de marques. Dans des d�clarations � la presse, le porte-parole de la police a rejet� les all�gations du Parti Vert selon lesquelles le corps de Rwisereka montrait des signes de torture. Un grand couteau de boucher a �t� trouv� sur les lieux, selon la police.
L’enqu�te de Human Rights Watch a r�v�l� que le corps de Rwisereka a �t� en fait d�couvert � seulement un kilom�tre de sa voiture, et non � trois kilom�tres, comme le porte-parole de la police l’avait dit. La police a d�clar� � Human Rights Watch qu’il y avait beaucoup de sang sur les lieux. Toutefois, lorsque Human Rights Watch s’est rendu sur les lieux le lendemain de la d�couverte du corps, il y avait peu de sang. Le sang �tait situ� � un seul endroit correspondant � peu pr�s � la taille de la t�te de Rwisereka, et le corps se trouvait sur une pente raide, ce qui sugg�re que Rwisereka pourrait avoir �t� tu� ailleurs.
La police a �galement d�clar� � Human Rights Watch que Ntivuguruzwa avait donn� une fausse identit� et n’avait pas r�v�l� son nom sur le registre de l’h�tel. Cependant, Human Rights Watch a vu le registre de l’h�tel et a confirm� que Ntivuguruzwa a donn� son nom, pr�nom et num�ro de carte d’identit�.
Contexte
Andr� Kagwa Rwisereka et le Parti Vert
Rwisereka �tait un membre de longue date du FPR, l’ancien mouvement rebelle qui a men� des attaques au Rwanda depuis l’Ouganda � partir de 1990, a renvers� le gouvernement qui a planifi� le g�nocide, et mis fin au g�nocide au Rwanda en 1994.� En juillet 1994, le FPR a form� un gouvernement qui est toujours au pouvoir au Rwanda.� Rwisereka avait travaill� en �troite collaboration avec des hautes autorit�s du FPR dans la collecte de fonds pour le mouvement, lors de son exil en R�publique d�mocratique du Congo, mais n’occupait pas de position officielle dans le parti ni dans le gouvernement form� par le FPR apr�s le g�nocide.� Au fil du temps, Rwisereka a perdu ses illusions sur le FPR. En 2009, il a quitt� le parti pour cr�er le Parti Vert D�mocratique – un nouveau parti d’opposition – avec d’autres anciens membres du FPR.
Le Parti Vert a connu de nombreuses difficult�s et n’a pas r�ussi � obtenir l’autorisation de la police ou des autorit�s locales pour tenir ses r�unions. En octobre 2009, une de ses r�unions a �t� violemment dispers�e par la police. Des obstacles plac�s � maintes reprises par des autorit�s de district l’ont depuis emp�ch� de s’enregistrer comme parti politique� ou de participer aux �lections pr�sidentielles pr�vues pour le 9 ao�t. Plusieurs de ses membres, y compris son pr�sident, Frank Habineza, ont �t� menac�s et invit�s � abandonner leurs activit�s politiques. Plus t�t cette ann�e, trois membres �minents, y compris Kabanda, ont d�missionn� du parti et d�nonc� ses politiques, dans ce que de nombreux observateurs ont consid�r� comme une tentative de d�stabiliser le Parti Vert soutenue par le FPR.
Si Habineza est habituellement le porte-parole public du Parti Vert, Rwisereka avait aussi pris la parole en plusieurs occasions. Dans une interview � la BBC en octobre 2009, il avait d�clar� : ��Il est temps que les gens bougent pour qu’il y ait le changement, parce que le FPR est incapable de faire une r�volution interne. Alors il faut qu’il accepte que d’autres viennent l’aider. Un parti qui ne se renouvelle pas, du point de vue de ses id�es, finit par tomber. Tous les partis que vous avez connus qui travaillent avec une dictature, o� est-ce qu’ils sont maintenant ? �
Autres attaques et actes d’intimidation r�cents contre les critiques du gouvernement
Plusieurs autres critiques du gouvernement ont �t� pris pour cible ces derni�res semaines. Le 24 juin 24, Jean-L�onard Rugambage, journaliste au quotidien ind�pendant Umuvugizi, a �t� tu� par balles devant son domicile, � Kigali, la capitale. Il est possible que son assassinat ait �t� li� � la position critique de son journal et aux enqu�tes sensibles qu’il menait dans les jours qui ont pr�c�d� sa mort, notamment sur la tentative de meurtre de l’ex-g�n�ral Faustin Kayumba Nyamwasa en Afrique du Sud. La police a arr�t� deux suspects, qui auraient avou� leur intention de tuer Rugambage, pour se venger d’un meurtre qu’il aurait selon eux commis pendant le g�nocide.
Umuvugizi, ainsi que l’autre principal journal ind�pendant Umuseso, a �t� suspendu pour six mois par le Haut Conseil des m�dias en avril 2010, l’emp�chant de ce fait de couvrir les �v�nements de la p�riode �lectorale.
Le leader du parti d’opposition PS-Imberakuri, Bernard Ntaganda, a �t� arr�t� le 24 juin et se trouve toujours en d�tention. Il doit r�pondre de plusieurs chefs d’accusation, dont atteinte � la s�curit� nationale et incitation � des divisions ethniques. Plusieurs autres membres de son parti ainsi que du FDU-Inkingi, un autre parti d’opposition, ont �t� arr�t�s le 25 juin. Ils ont �t� rel�ch�s quelques jours plus tard, mais leur affaire est toujours en instance.
Tout comme le Parti Vert, le PS-Imberakuri et le FDU-Inkingi ont �t� emp�ch�s de pr�senter des candidats aux prochaines �lections pr�sidentielles. Le� FDU-Inkingi n’a pas pu s’enregistrer comme parti, du fait d’obstacles similaires � ceux rencontr�s par le Parti Vert. Sa dirigeante, Victoire Ingabire, a �t� formellement accus�e de collaboration avec des groupes arm�s, d’id�ologie du g�nocide et de ��divisionnisme �. Le PS-Imberakuri s’est enregistr� comme parti, mais des membres dissidents s’en sont ensuite empar�s et ont mis en place une structure parall�le et nomm� leur propre pr�sident pour remplacer Ntaganda. Ni ce nouveau pr�sident, ni Ntaganda, ne sont candidats aux �lections pr�sidentielles.
Le 19 juin, un ancien g�n�ral rwandais, Faustin Kayumba Nyamwasa, a �t� la cible d’une tentative de meurtre en Afrique du Sud. Autrefois proche alli� du Pr�sident Paul Kagame et ancien chef d’�tat-major de l’arm�e rwandaise, Kayumba avait fui en Afrique du Sud en f�vrier. En exil, il est devenu un critique virulent du gouvernement� rwandais et du Pr�sident Kagame. De hauts responsables rwandais, y compris le pr�sident, l’ont � leur tour critiqu� publiquement. Le gouvernement rwandais a demand� son extradition � l’Afrique du Sud, l’accusant d’�tre derri�re une s�rie d’attaques � la grenade � Kigali au d�but de cette ann�e. La police de l’Afrique du Sud a arr�t� plusieurs suspects dans le cadre de la tentative de meurtre contre le g�n�ral Kayumba.
- Si vous voulez recevoir des articles de Rwandinfo en Francais dans votre Lecteur RSS, cliquez ici
juillet 21, 2010 1 Comment
Rwanda: Kagame d�bute la campagne pr�sidentielle dans un climat tendu
Kigali – La campagne pour l’�lection pr�sidentielle du 9 ao�t au Rwanda, o� le pr�sident sortant Paul Kagame est donn� tr�s largement favori, d�bute mardi dans un climat tendu apr�s une s�rie d’attentats, d’arrestations et les meurtres d’un dirigeant d’opposition et d’un journaliste.
Paul Kagame sollicite aupr�s des quelque cinq millions d’�lecteurs un nouveau mandat de sept ans apr�s sa premi�re �lection en 2003, m�me s’il est de facto � la t�te du pays depuis que le Front patriotique rwandais (FPR) qu’il dirige a pris le pouvoir en chassant en juillet 1994 le r�gime g�nocidaire extr�miste hutu.
La campagne s’ouvre apr�s cinq mois marqu�s par une s�rie d’attentats � la grenade � Kigali — deux morts et des dizaines de bless�s — des arrestations de responsables militaires et des mises en garde de M. Kagame sur des menaces de “coup d’Etat” foment�s par d’anciens camarades d’armes en exil.
Lou� pour sa vision �conomique et l’ind�niable transformation sociale du Rwanda, critiqu� pour ses penchants autoritaires, M. Kagame, 52 ans, entamera mardi au stade national de Kigali une campagne qui co�tera au FPR 1,5 milliard de francs rwandais (environ 2 millions de dollars) issus de “contributions volontaires” de partisans, selon Christophe Bazivamo, coordinateur de la campagne.
Une fortune, compar� aux moyens des trois autres candidats en lice, comme le vice-pr�sident de l’Assembl�e nationale Jean-Damasc�ne Ntawukuriryayo dont le Parti social d�mocrate envisage un pr�t bancaire pour mener campagne.
Le Parti lib�ral et son candidat, le vice-pr�sident du S�nat Prosper Higiro, sont log�s � la m�me enseigne. La s�natrice Alvera Mukabaramba est encore moins nantie du fait de la jeunesse de son Parti du progr�s et de la concorde cr�� en 2003.
Ces trois partis dont le discours politique ressemble � celui du FPR avaient soutenu M. Kagame lors de la pr�sidentielle en 2003, ce qui leur vaut d’�tre qualifi�s de “satellites” du FPR par trois formations d’opposition r�cemment apparues.
Ces partis, les Forces d�mocratiques unifi�es (FDU), le Parti d�mocratique vert et le Parti social (PS, Imberakuri), de facto exclus du scrutin pr�sidentiel, ont demand� en vain son report.
Les deux premi�res formations n’ont pas encore obtenu leur enregistrement par le pouvoir. La pr�sidente des FDU, Victoire Ingabire, est sous contr�le judiciaire depuis le 21 avril apr�s avoir �t� inculp�e de n�gation du g�nocide et complicit� de terrorisme. Le pr�sident du PS Bernard Ntaganda, sous le coup d’accusations similaires, est d�tenu depuis le 24 juin.
Quant au Parti vert, il pleure son vice-pr�sident Andr� Kagwa Rwisereka, dont le corps quasi-d�capit� a �t� retrouv� le 14 juillet.
Dans un entretien � l’AFP fin juin, la ministre rwandaise des Affaires �trang�res Louise Mushikiwabo avait rejet� les accusations de repression port�es contre son gouvernement, et d�nonc� “toutes sortes d’activit�s orchestr�es pour cr�er un climat de peur � la veille des �lections, mais aussi pour tenter de salir le gouvernement”.
Lors d’un entretien vendredi � Madrid avec Paul Kagame, le secr�taire g�n�ral de l’ONU Ban Ki-moon a demand� “une enqu�te compl�te” sur le meurtre de M. Rwisereka, ainsi que sur celui le mois dernier d’un journaliste tr�s critique contre le r�gime, Jean L�onard Rugambage.
M. Ban a “exprim� ses inqui�tudes quant aux incidents r�cents qui ont caus� des tensions politiques” � l’approche du scrutin. L’Union europ�enne, qui a d�cid� de ne pas envoyer d’observateurs � l’�lection, a pour sa part “condamn� fermement le meurtre brutal d’Andre Kagwa Rwisereka” et “press� les autorit�s rwandaises d’(en) �claircir les circonstances exactes”.
[M�dia Libre - Afrik53.com]
- Si vous voulez recevoir des articles de Rwandinfo en Francais dans votre Lecteur RSS, cliquez ici
juillet 20, 2010 No Comments