Tribune d'Information sur le Rwanda

Victoire au Peuple Rwandais: “L’heure du changement a sonn�”

par Victoire Ingabire Umuhoza.

PEUPLE RWANDAIS, L�HEURE DU CHANGEMENT A SONN�

Victoire Ingabire Umuhoza

Victoire Ingabire Umuhoza

Rwandaises et Rwandais,
Chers amis du Rwanda et des Rwandais,

Apr�s 16 ans d�exil, je suis revenue en paix dans ma patrie. Et c�est cette paix qui va guider mon action politique et celui de mon parti, les FDU INKINGI, pour �radiquer l�injustice et pour briser toutes les cha�nes qui emprisonnent les Rwandais.

En effet, la population rwandaise vit toujours dans l�angoisse et la peur et attend en vain une r�elle politique nationale d�unit� et de r�conciliation.

� Notre heure a sonn� pour briser les chaines de la dictature. L�heure de revendiquer votre dignit� bafou�e, le temps de refuser ouvertement l�ignominie du m�pris de la vie et de la libert� des citoyens. �
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� Notre r�ponse � cette mascarade �lectorale, c�est la r�sistance non-violente pour contester la l�gitimit� des �lections et de ses r�sultats. �
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� Nous voulons que chaque Rwandais marche droit sans se cacher, sans avoir honte, nous voulons briser toutes les cha�nes qui nous emp�chent de nous sentir citoyens rwandais � part enti�re. �
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� J�ai vu de mes propres yeux l�humiliation, l�injustice, l�iniquit�, la dictature et l�arrogance que le parti au pouvoir, ses z�lotes et alli�s imposent � la population rwandaise. �
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� Dans les conditions actuelles, nous rejetons d�embl�e les r�sultats de ces �lections pr�sidentielles � venir parce qu�elles ne repr�sentent en rien l�exercice d�mocratique auquel les Rwandais sont en droit de s�attendre. Il ne s�agit que d�une simple mascarade. �
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� Le peuple rwandais a �t� durement �prouv� mais il n�est pas mort. Beaucoup ont courb� l��chine sous le joug d�une oligarchie autoritaire mais ils sont vivants. �
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� La r�sistance n�est pas seulement une organisation, c�est la d�termination du peuple � s�opposer au dictat. Je suis heureuse de porter ce flambeau. �
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� Avec calme et d�termination, nous allons r�sister � cette violence et aux intimidations du r�gime du g�n�ral Paul Kagame. Nous ferons �chec � cette volont� de nous soumettre par la force. �
Victoire Ingabire Umuhoza.

Mon parti et moi sommes engag�s dans une lutte politique qui nous m�nera � la victoire contre toutes formes d�injustice et � l�instauration d�une v�ritable d�mocratie bas�e sur la libert� de tout un chacun. Bient�t la mascarade �lectorale en cours entame un nouveau tournant. Malgr� que les d�s soient pip�s, la dictature fait semblant de consulter le peuple. Son objectif ultime est de garder le pouvoir qu�il a acquis, maintenu et d�fendu par les armes. Cette parodie �lectorale n�est qu�un maquillage pour tromper l�opinion internationale.

Peuple Rwandais, notre heure a sonn� pour briser les chaines de la dictature. L�heure de revendiquer votre dignit� bafou�e, le temps de refuser ouvertement l�ignominie du m�pris de la vie et de la libert� des citoyens.

Notre r�ponse � cette mascarade �lectorale, c�est la r�sistance non-violente pour contester la l�gitimit� des �lections et de ses r�sultats.

1. Notre combat politique.

Objectifs de base.

Notre objectif est de mettre un terme d�finitif � la dictature et mettre en place une politique qui prot�ge toutes les composantes de notre soci�t� pour que plus personne ne perde sa vie � cause de ses origines, de sa r�gion ou de ses opinions politiques. Tels ont �t� nos objectifs depuis la cr�ation de notre parti, FDU INKINGI. Telle est l�ossature de mon engagement politique ici au Rwanda. Nous devons vaincre la peur pour nous lib�rer

Nous voulons �radiquer la pauvret�, la faim, le n�potisme, la corruption et le client�lisme qui caract�rise le r�gime du FPR. Nous voulons mettre fin aux in�galit�s sociales, � la discrimination et � la confiscation des biens ou des terres.

Nous combattons la dictature, l�injustice g�n�ralis�e, l�iniquit� des Gacaca, les Travaux d�Int�r�t G�n�ral sans proc�s �quitables.

Nous voulons que chaque Rwandais marche droit sans se cacher, sans avoir honte, nous voulons briser toutes les cha�nes qui nous emp�chent de nous sentir citoyens rwandais � part enti�re.

Sur le plan �ducatif, nous voulons am�liorer la qualit� de l’enseignement, la pertinence du contenu vis-�-vis des besoins r�els et de la comp�titivit� de notre pays, le respect de l’enseignant, la disponibilit� du mat�riel scolaire ainsi que l’�galit� des chances pour tous les enfants du pays sans discrimination de classes, de sexes, d’ethnies ou de r�gions.

Dans le domaine de la sant�, notre devise est � la sant� pour tous � par l’am�lioration des infrastructures de sant�, l’acc�s aux soins, la disponibilit� et la qualit� du personnel, du mat�riel et des m�dicaments.

Le bien-�tre de la population est le pilier de notre action. Tout emploi doit retrouver sa valeur et garantir un salaire d�cent. Dans le milieu rural, il est urgent de promouvoir la qualit� de l�habitat et du logement, la disponibilit� de l’eau potable.

La politique agricole doit nourrir la population et donner plus de valeur et de dignit� aux paysans producteurs.

Du caract�re national de notre projet

Notre projet politique interpelle tout Rwandais, quelque soit ses origines ethniques et r�gionales, son sexe, sa religion, sa profession, sa classe sociale. Notre vision d�un peuple r�concili� implique le devoir de m�moire, le respect de l�autre, un dialogue national, la protection des minorit�s ainsi que l��galit� des chances. Nous appelons � un �lan de solidarit� avec les victimes et rescap�s du g�nocide et des crimes contre l�humanit�. Nous encourageons des membres des Forces de D�fense du Rwanda, de la police nationale et des services de s�curit� � marquer tout le temps leur vocation professionnelle � caract�re national et � ne pas s�impliquer dans des politiques partisanes. Notre appel s�adresse �galement aux m�dias publics, aux membres de l�administration centrale et provinciale ainsi qu�aux membres de la magistrature.

2. Retour au pays : captivit�, pers�cution.

M�me en captivit�, les six mois que je viens de passer au Rwanda, apr�s mon retour, ont donn� un sens plus profond � mon engagement et notre lutte pour un changement politique profond. Je suis convaincue plus que jamais que le Rwanda doit �tre gouvern� autrement pour le mieux-�tre de tous ses citoyens et tous ses habitants.

En effet, j�ai vu de mes propres yeux l�humiliation, l�injustice, l�iniquit�, la dictature et l�arrogance que le parti au pouvoir, ses z�lotes et alli�s imposent � la population rwandaise. Mes compagnons de lutte et moi-m�me avons subi et subissons encore des souffrances physiques et psychologiques de la part du r�gime du pr�sident Kagame. Nos droits, tout comme ceux de tant d�autres de nos concitoyens sont bafou�s.

Malgr� un climat d�assassinats politiques, de souffrances, d�humiliations, de d�ni de nos droits fondamentaux, de muselage de l�opposition et de la presse, des intimidations, des arrestations arbitraires et tortures; notre d�termination est encore intacte.

2.1. Une opposition musel�e.

Les 3 partis d�opposition regroup�s au sein du Conseil de Concertation Permanente de l�opposition Rwandaise, CCP, sont soumis � une pers�cution sans merci :

- L�opposition pleure encore l�assassinat du premier vice-pr�sident du Parti d�mocratique des Verts du Rwanda, M. Andr� KAGWA RWISEREKA disparu le 13 juillet 2010 et retrouv� mort le 14 juillet 2010, la t�te presqu�enti�rement tranch�e.

- Le Democratic Green Party of Rwanda a �t� paralys� dans ses tentatives d�enregistrement tandis que ses leaders continuent de recevoir des menaces de mort.

- Le Parti Social IMBERAKURI, bien qu�enregistr�, a �t� scind� en deux factions dont l�une d�ob�dience du parti au pouvoir. Le pr�sident fondateur du parti Maitre Bernard NTAGANDA, est en prison depuis le 24 juin 2010 pour accusations de n�gation du g�nocide, de divisionnisme et de cr�ation d�un groupe terroriste. Son secr�taire particulier, M. Aimable SIBOMANA RUSANGWA a disparu depuis le 13 juin 2010.

- Le parti FDU INKINGI, non encore enregistr�, reste aussi dans le collimateur de la dictature avec 3 membres de son comit� ex�cutif en r�sidence surveill�e ou en libert� provisoire.

2.2. Un lever de bouclier contre le parti FDU INKINGI.

Pour exercer l�galement toute activit� politique au Rwanda, les partis politiques doivent se faire enregistrer. A cet effet, le r�gime FPR a mis en place un passage balis� �troit destin� � annihiler toutes vell�it�s d�opposition r�elle. Le FDU INKINGI est trop gros pour passer entre les mailles du filet FPR. La peur de toute comp�tition s�rieuse, a pouss� la machine dictatoriale � serrer les vis de tous les verrous. Un appareil infernal de lois anti-d�mocratiques s�est mis en branle pour sceller l�espace politique.

Depuis janvier 2010, le parti FDU INKINGI a soumis en vain 5 demandes d�autorisation de l�assembl�e constituante. Le chapelet administratif dans son hi�rarchie s�est r�fugi� derri�re des accusations criminelles cr��es de toutes pi�ces � l�encontre de la pr�sidente du parti et candidate aux �lections pr�sidentielles.

2.3. R�sidence surveill�e.

Pendant plus de 5 mois, le pouvoir n�a pas pu �tayer devant les cours ses charges criminelles � l�encontre de Madame Victoire INGABIRE UMUHOZA, Pr�sidente des FDU INKINGI. Ces accusations de d�ni du g�nocide, de divisionnisme et de collaboration avec un groupe terroriste sont un v�ritable pr�texte pour bloquer toute activit� politique. C�est ainsi que j�ai �t� arr�t�e le 21 avril 2010 et maintenue en r�sidence surveill�e depuis. Pendant ce temps les caciques du r�gime, la presse gouvernementale et partisane se sont lanc�s dans un lynchage m�diatique sans r�pit. Mes avocats ont �t� �galement mis en d�tention. C�est le cas du professeur am�ricain Peter ERLINDER, avocat au Tribunal P�nal International pour le Rwanda qui a pass� 3 semaines en prison et de Maitre Th�og�ne MUHAYEYEZU qui a pass� deux semaines en prison.

2.4. Arrestations, tortures et menaces de mort.

Le 24 juin 2010, dans les rafles politiques visant les �l�ments de l�opposition qui voulaient manifester pacifiquement, plusieurs membres des FDU INKINGI ont �t� arr�t�s. M. Sylvain SIBOMANA, Secr�taire g�n�ral provisoire du parti ; Madame Alice MUHIRWA, Tr�sori�re provisoire du parti ; M. Th�oneste SIBOMANA, un des responsable du parti � Kigali et M. Martin NTAVUKA, FDU Nyarugenge. Tous ont �t� victimes de tortures inflig�s par certains membres de la police. Madame Alice MUHIRWA, a souffert d�h�morragies internes suite aux coups dans son ventre, et des soins m�dicaux lui ont �t� refus�s jusqu�au jour de son �vanouissement devant le juge. Pendant les s�ances de torture, des propos de haine ethnique ont �t� prof�r�s. De m�me, les bourreaux lui ont propos� des faveurs en �change des signatures de faux documents pr��tablis accusant Madame Victoire INGABIRE UMUHOZA et Maitre Bernard NTAGANDA de collaboration �troite avec les rebelles des FDLR et de recevoir des financements de la r�bellion � travers des complices install�s dans la ville de Kigali. Selon les t�moignages devant la cour, le Secr�taire Permanent du PS IMBERAKURI a confirm� aussi que le m�me chantage lui a �t� fait pendant les tortures. Ces man�uvres confirment des vagues d�arrestations dans les prochains jours.

Un des membres du parti FDU INKINGI � KIGALI a disparu depuis le 24 juin 2010 et le parti poursuit ses enqu�tes.

Des menaces de mort ont �t� prof�r�es � l�endroit des membres du bureau ex�cutif provisoire des FDU INKINGI pendant leur d�tention. Nous en appelons � la responsabilit� du gouvernement du g�n�ral Paul KAGAME de garantir la s�curit� des gens et de traduire en justice des auteurs de tortures, traitements inhumains ainsi que des propos racistes et haineux.

3. Appel � la r�sistance active non violente.

La mascarade �lectorale doit s�arr�ter sans d�lais. Nous appelons a l�ajournement du scrutin pr�sidentiel afin que les partis d�opposition soient enregistr�s, que leurs leaders soient d�charg�s de toutes accusations fantaisistes, que la loi �lectorale soit mise � jour et qu�une commission nationale �lectorale de consensus soit mise en place.

Si le calendrier �lectoral reste inchang� et que l��tranglement et la d�capitation de l�opposition se poursuivent, l�arriv�e des observateurs nationaux et internationaux n�aura aucun sens. Le r�gime va arranger � sa discr�tion les listes �lectorales, les taux de participation, la gestion des urnes, leurs d�pouillements ainsi des r�sultats qui flattent la dictature.

Dans ces conditions, le peuple rwandais devra contester la l�gitimit� des �lections jusqu�� la tenue d�un processus �quitable et transparent.

Le peuple rwandais a �t� durement �prouv� mais il n�est pas mort. Beaucoup ont courb� l��chine sous le joug d�une oligarchie autoritaire mais ils sont vivants.

La r�sistance n�est pas seulement une organisation, c�est la d�termination du peuple � s�opposer au dictat. Je suis heureuse de porter ce flambeau.

Nous avons d�cid� de r�sister.

Voil� pourquoi nous avons demand�, en vain, le report des �lections pr�sidentielles � venir pour mettre en place un processus transparent de leur pr�paration et permettre un v�ritable d�bat contradictoire. Dans les conditions actuelles, nous rejetons d�embl�e les r�sultats de ces �lections pr�sidentielles � venir parce qu�elles ne repr�sentent en rien l�exercice d�mocratique auquel les Rwandais sont en droit de s�attendre. Il ne s�agit que d�une simple mascarade.

L�effervescence de la r�pression politique en cours caract�ris�e par des assassinats de personnalit�s politiques, des journalistes; les arrestations et tortures de leaders politiques et des journalistes; la fermeture des journaux; des attentats et des menaces de morts contre l�opposition ne permettent pas la tenue d�une �lection cr�dible. Les actions de la dictature et de ses instruments n�ont fait que nuire aux exigences minimales d�une v�ritable d�mocratie.

Comme je l�ai dit en arrivant au Rwanda, notre action, notre lutte politique ne s�arr�tera pas avec ces �lections. Bien au contraire. Nous avons aujourd�hui, plus qu�hier, les raisons de continuer le combat et de r�sister.

J�en appelle donc � votre responsabilit�, � votre amour du pays et de notre peuple. Aux pays amis du Rwanda je vous implore de ne pas abandonner le Rwanda et son peuple dans les mains d�un petit groupe d�individus qui veulent les diriger comme une propri�t� priv�e.

Avec calme et d�termination, nous allons r�sister � cette violence et aux intimidations du r�gime du g�n�ral Paul Kagame. Nous ferons �chec � cette volont� de nous soumettre par la force. Nous allons r�sister � ces astuces qui consistent � nous salir par des crimes imaginaires pour mieux nous exclure. Nous allons r�sister � ces tentatives de nous diviser pour nous asservir. Nous refusons d��tre les otages du pass� de notre pays.

Les Rwandaises et les Rwandais aspirent � une v�ritable r�conciliation. Ils veulent entendre et se dire la v�rit� sur les trag�dies qui les ont endeuill�s. Ils veulent mettre fin � l�exclusion d�une partie des Rwandais. Nous leur devons cela. Nous le devons � nous-m�mes, � nos enfants et aux g�n�rations futures.

Inscrivez-le en toutes lettres, qui dans votre main, qui dans votre t�te, qui dans votre c�ur, qui dans vos actions de tous les jours voire dans vos gestes les moins publics, partout et toujours :
JE VEUX R�SISTER, JE R�SISTE POUR LE MIEUX-�TRE DE MON PEUPLE.

Chacune et chacun de nous poss�de une part des moyens de ce changement que nous voulons. Selon nos capacit�s respectives, nous avons des instruments de ces changements politiques que nous appelons de tous nos v�ux. Il nous faut le courage d�assurer et d�assumer notre part de ce changement ici et maintenant.

Soyons les instruments de ce changement en r�sistant au dictat du r�gime. Contestons tous la l�gitimit� de cette parodie et de ses r�sultats. L�heure du changement a sonn�.

Que Dieux vous b�nisse !

Mme. Victoire INGABIRE UMUHOZA
Pr�sidente des FDU INKINGI
20 juillet 2010.

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juillet 25, 2010   1 Comment