Tribune d'Information sur le Rwanda

Posts from — janvier 2011

La Cour Militaire rwandaise prolonge la d�tention du Lt Colonel Rugigana Ngabo, fr�re du G�n�ral dissident en fuite Kayumba Nyamwasa

Lt Col Rugigana Ngabo

La � d�tention pr�ventive � d�un officier sup�rieur militaire rwandais, le lieutenant-colonel Rugigana Ngabo, qui est poursuivi pour “acte de terrorisme”, a �t� prolong�e ind�finiment, a annonc� la Haute Cour militaire jeudi � Kigali, la capitale rwandaise.

Le lieutenant-colonel Rugigana, qui est un fr�re du g�n�ral de corps d�arm�e Faustin Nyamwasa Kayumba, un autre officier dissident de l�arm�e rwandaise, a �t� arr�t� en ao�t 2010, suite � des accusations d�”acte de terrorisme �, en particulier pour avoir �t� parmi les instigateurs des attentats � la grenade dans plusieurs endroits tr�s fr�quent�s � Kigali l�an dernier.

En annon�ant le prolongement de la d�tention, le pr�sident de la Haute Cour militaire a indiqu� qu�il y avait des “preuves graves de la culpabilit�” et que si le d�tenu b�n�ficiait d�une lib�ration sous caution, il pourrait fuir le pays et il serait difficile de poursuivre les investigations. L�affaire implique �galement un certain nombre d�anciens officiers sup�rieurs des Forces de d�fense du Rwanda (RDF) qui demandent l�asile dans un certain nombre de pays �trangers, y compris l�Afrique du Sud et les �tats-Unis.

C�est un Rugigana, visiblement souriant, qui a comparu jeudi devant le tribunal, habill� en tenue de combat compl�te avec ses grades militaires accompagn� de ses deux avocats et certains de ses proches.

Toutefois, l��quipe de la d�fense a d�clar� au tribunal qu� elle ferait appel de la d�cision, faisant valoir qu�il s�agissait d�une � fausse arrestation � et d�une � d�tention ill�gale � de leur client.

Apr�s la d�cision, le lieutenant-colonel Rugigana a �t� imm�diatement transf�r� � la prison militaire de Mulindi, situ�e � 14 km � l�est de Kigali.

[Xinhua]

janvier 28, 2011   2 Comments

Rwanda: deux partis d’opposition FDU et RNC cr�ent “une coordination” contre Kagame

General Kagame – worried!

Deux partis de l�opposition rwandaise, les Forces d�mocratiques unifi�es (FDU) et le nouveau Congr�s national du Rwanda (RNC), ont annonc� mercredi avoir cr�� “une coordination commune” en vue d’une lutte “pacifique” contre “la dictature” du pr�sident Paul Kagame.

Deux partis de l�opposition rwandaise, les Forces d�mocratiques unifi�es (FDU) et le nouveau Congr�s national du Rwanda (RNC), ont annonc� mercredi avoir cr�� “une coordination commune” en vue d’une lutte “pacifique” contre “la dictature” du pr�sident Paul Kagame.

R�unies mardi � Montreux, en Suisse, “les deux organisations ont d�cid� d’�tablir un m�canisme de coordination conjointe pour faciliter leur collaboration dans la mobilisation du peuple rwandais pour le changement d�mocratique”, indiquent-elles dans un communiqu� commun.

“Il n’y a aucun doute que si le syst�me ne change pas au Rwanda, il conduira une nouvelle fois la nation rwandaise � une trag�die”, estiment les deux partis qui soulignent que leur lutte est “pacifique”.

“L’actuel syst�me de gouvernement au Rwanda est caract�ris� par la dictature, la discrimination et la marginalisation”, accusent les FDU et le RNC.

Cr��es en exil, les FDU ont tent�, en vain jusqu’� pr�sent, de se faire enregistrer au Rwanda, o� leur pr�sidente Victoire Ingabire, rentr�e au pays au d�but de l�ann�e derni�re, est incarc�r�e depuis octobre sous l�accusation de complicit� de terrorisme.

Lanc� aux Etats-Unis en d�cembre, le Congr�s national du Rwanda (Rwanda national congress) comprend, entre autres fondateurs, l’ex-chef d’�tat-major de l’arm�e, le g�n�ral Faustin Kayumba Nyamwasa, le major Th�og�ne Rudasingwa, ancien directeur de cabinet du chef de l’Etat, le colonel Patrick Karegeya, ancien patron des renseignements ext�rieurs, et Gerald Gahima, ancien procureur g�n�ral du Rwanda.

Jug�s par d�faut, les quatre hommes, tous en exil en Afrique du sud ou aux Etats-Unis, ont �t� condamn�s � de lourdes peines de prison le 14 janvier pour “trouble � l’ordre public, atteinte � la s�curit� de l’Etat, injures et diffamation, +sectarisme+ et association de malfaiteurs”.

Le Rwanda accuse par ailleurs ces quatre anciens proches du chef de l’Etat d’avoir cr�� un nouveau groupe rebelle dans l’est de la R�publique d�mocratique du Congo (RDC), ce qu’ils nient.

[AFP]

janvier 26, 2011   2 Comments

Rwanda: Le Secr�taire Ex�cutif des FDLR, Callixte Mbarushimana, transf�r� � la Cour P�nale Internationale (CPI)

Callixte Mbarushimana

Le Secr�taire ex�cutif des Forces d�mocratiques pour la lib�ration du Rwanda (FDLR), Callixte Mbarushimana, a �t� transf�r� � la prison de la Cour p�nale internationale (CPI) � La Haye, mardi 25 janvier 2011. Il est suspect� de crimes contre l�humanit� et de crimes de guerre commis en R�publique d�mocratique du Congo (RDC).

Pour Callixte Mbarushimana, le voyage de La Haye n�est qu�une nouvelle �tape d�un long feuilleton judiciaire. Par le pass�, le fonctionnaire rwandais a d�j� �t� arr�t� � deux reprises, en Allemagne et au Kosovo, pour son r�le suppos� dans le g�nocide rwandais du printemps 1994. Il avait �t� finalement lib�r�.

Cette fois, le procureur de la Cour p�nale internationale l�accuse de crimes commis au Congo-Kinshasa, en 2009. Pour Luis Moreno Ocampo, le rwandais a particip� � un plan criminel. Un plan qui visait � permettre aux FDLR d�acqu�rir un r�le politique au Rwanda.

Pour y parvenir, affirme le procureur, les FDLR ont conduit � des attaques syst�matiques contre les civils �. La crise humanitaire devaient faire c�der les Forces arm�es congolaises, et les Forces rwandaises, pr�sentes dans l�est du Congo. Faire c�der, aussi, la communaut� internationale.

Dans son enqu�te contre les FDLR, le procureur cite aussi le pr�sident du mouvement, Ignace Murwashyaka, qui avait �t� arr�t� en Allemagne en septembre 2009. Ce dernier doit �tre jug� cette ann�e devant la justice allemande. Le procureur cible aussi Sylvestre Mudacumura, le commandant des FDLR dans le Kivu.

Arr�t� en France au mois d�octobre, Callixte Mbarushimana, s�opposait � son transf�rement devant la CPI. Mais toutes ses tentatives de recours ont �t� d�bout�es par la justice fran�aise.

janvier 26, 2011   1 Comment

Kagame a peur du tandem Nyamwasa-Karegeya. Que mijote-t-il?

La peur change de camp : Kigali en difficult�

D�mentis formels contre les accusations sur l�existence d�une r�bellion organis�e � partir de la RDC pour d�stabiliser le Rwanda.

G�n�ral Kayumba Nyamwasa

Colonel Karegeya

L�ancien chef d��tat-major du Rwanda qui a �chapp� � un attentat organis� par le pr�sident Kagame et l�ancien chef des renseignements rwandais d�mentent avoir organis� une base arri�re en RDC.

Le g�n�ral Kayumba et le colonel Patrick Karegeya, actuellement r�fugi�s en Afrique du Sud, consid�rent qu�il s�agit de manipulation de la part de Kigali. Ces accusations d�montrent que le pr�sident rwandais commence, lui aussi, � ressentir le danger d�avoir sur le dos d�anciens collaborateurs d�cid�s d�en finir avec son r�gime.

Par ailleurs, il saute des sens que ces manipulations de Kigali visent plut�t � justifier une nouvelle travers�e des fronti�res pour des raisons inavouables. Tous les pr�textes sont bons, pourvu que les puissances de la plan�te consentent � fermer les yeux face � une telle initiative. Une travers�e des fronti�res par ce temps qui court ne serait pas bien per�ue par la communaut� nationale et internationale. D�o�, il faut inventer des raisons plausibles et justifiables d�une telle intervention militaire.

L�opinion congolaise, quant � elle n�est, pas dupe. Elle conna�t d�j� les raisons cach�es de ces all�gations qui rappellent la fin des ann�es 90, avec son lot d�instabilit� dans la sous-r�gion des Grands Lacs africains.

[Le Potentiel]

janvier 26, 2011   3 Comments

Messe pour la lib�ration de Victoire Ingabire

Messe pour la lib�ration de Victoire Ingabire.

janvier 25, 2011   6 Comments

Maintien en d�tention de l’opposante rwandaise Victoire Ingabire

La justice rwandaise a une nouvelle fois rejet� jeudi la demande de libert� provisoire de l’opposante Victoire Ingabire, accus�e de “terrorisme” par les autorit�s judiciaires.

Son appel a �t� rejet� par la Haute Cour de la R�publique et elle restera en d�tention � la prison centrale de Kigali en attendant son proc�s dont la date n’est pas encore fix�e, a indiqu� Sylvain Sibomana, secr�taire g�n�ral du parti des Forces d�mocratiques unifi�es (FDU).

Mme Ingabire compte faire appel de cette d�cision, a pr�cis� M. Sibomana.

C’est la troisi�me fois que la justice rwandaise rejette une demande de remise en libert� provisoire de Mme Ingabire.

Pr�sidente des FDU, une formation politique non encore enregistr�e par les autorit�s, Mme Ingabire, rentr�e d’exil d�but 2010, a �t� arr�t�e � Kigali en octobre alors qu’elle �tait sous contr�le judiciaire depuis avril.

Le procureur g�n�ral du Rwanda Martin Ngoga assure disposer de solides �l�ments de preuve, dont celles de transfert d’argent au profit des Forces d�mocratiques de lib�ration du Rwanda (FDLR), une organisation rebelle hutu bas�e en R�publique d�mocratique du Congo et pr�sent�e par Kigali comme un groupe terroriste, et des t�moignages de commandants de cette organisation.

janvier 24, 2011   No Comments

Les ex-dignitaires rwandais condamn�s � de lourdes peines de prison d�noncent une justice inf�od�e � Kagame

Quatre anciens proches du pr�sident rwandais, condamn�s vendredi par contumace � de lourdes peines de prison notamment pour “atteinte � la s�ret� de l’Etat”, ont d�nonc� dimanche une justice “utilis�e” par le chef de l’Etat Paul Kagame contre ses “ennemis”.

La Haute cour militaire a condamn� � des peines allant de 20 � 24 ans de r�clusion l’ex-chef d’�tat-major de l’arm�e, le g�n�ral Faustin Kayumba Nyamwasa, l’ancien patron des renseignements ext�rieurs, le colonel Patrick Karegeya –tous deux exil�s en Afrique du Sud–, l’ancien directeur de cabinet de M. Kagame, le major Th�og�ne Rudasingwa et l’ancien procureur g�n�ral Gerald Gahima, �tant r�fugi�s aux Etats-Unis.

“La justice militaire rwandaise n’est pas ind�pendante, elle est plut�t utilis�e par le pr�sident Kagame pour pers�cuter le personnel tant civil que militaire, qu’il consid�re comme des ennemis politiques”, ont r�agi les quatre hommes dans un communiqu� commun.

“Nous r�it�rons que nous sommes innocents des crimes pour lesquels nous �tions poursuivis. Nous ne sommes pas des criminels mais des patriotes militant pour la fin de la dictature et pour l’avancement de la libert�”, poursuit le texte.

Les quatre anciens dignitaires, devenus de farouches opposants au pr�sident Kagame, ont �t� condamn�s sur la base d’�crits et de d�clarations hostiles au r�gime. Ils ont �galement �t� reconnus coupables de “trouble � l’ordre public, injures et diffamation, sectarisme et association de malfaiteurs”.

“Les charges contre nous ont des motivations compl�tement politiques. L’objectif de cette affaire est de supprimer l’opposition politique, de priver les citoyens rwandais du droit � la participation politique, de consolider le pouvoir dictatorial et de cacher la v�rit� sur la d�plorable situation des droits de l’homme et l’�tat de la gouvernance au Rwanda”, affirment les condamn�s.

Ce jugement “n’aura aucun effet sur notre d�termination � mettre fin � la dictature au Rwanda”, assurent-ils, d�non�ant au passage “l’arrogance et la soif de vengeance de Kagame contre d’anciens coll�gues en conflit avec lui”.

Anciens r�fugi�s tutsi ayant grandi en exil en Ouganda comme Kagame, ils avaient, dans un document publi� d�but septembre 2010, dress� un bilan tr�s n�gatif des libert�s dans leur pays depuis l’arriv�e au pouvoir de M. Kagame en 1994.

Avec d’autres exil�s rwandais, ils ont lanc� le 12 d�cembre pr�s de Washington un parti d’opposition, le Rwanda National Congress.

[AFP]

janvier 18, 2011   1 Comment

La Haute Cour Militaire du Rwanda condamne Nyamwasa, Rudasingwa, Karegeya et Gahima � de lourdes peines de prison

Quatre ex-proches de Kagame condamn�s � de lourdes peines de prison

La justice militaire rwandaise a condamn� vendredi par contumace quatre anciens proches du pr�sident Paul Kagame � des peines allant de 20 � 24 ans de r�clusion notamment pour “atteinte � la s�curit� de l’Etat”, a-t-on appris de sources concordantes.

“La Haute cour militaire si�geant � Kanombe (� Kigali) a condamn� � 24 ans de prison l’ex-chef d’�tat-major de l’arm�e, le g�n�ral Faustin Kayumba Nyamwasa”, exil� en Afrique du Sud, et le major Th�og�ne Rudasingwa, lui-aussi en exil et ancien directeur de cabinet du chef de l’Etat, a indiqu� un membre du greffe de la cour.

L’ancien patron des renseignements ext�rieurs, le colonel Patrick Karegeya, vivant �galement en Afrique du Sud, et l’ancien procureur g�n�ral G�rald Gahima, fr�re du major Rudasingwa, “ont �t� condamn�s � 20 ans de prison”, a poursuivi cette source jointe au t�l�phone et qui a requis l’anonymat.

Ces informations ont �t� confirm�es par des militants des droits de l’homme ayant assist� au jugement prononc� par le g�n�ral Peter Bagabo.

Les quatre anciennes personnalit�s rwandaises, devenues de farouches adversaires du pr�sident Kagame, �taient toutes poursuivies pour “trouble � l’ordre public, atteinte � la s�curit� de l’Etat, injures et diffamation, sectarisme et association de malfaiteurs”.

Pour Kayumba et Rudasingwa, s’y ajoutait la d�sertion de leur poste au sein de l’arm�e. Le 3 janvier, le procureur avait requis contre eux 35 ans de prison, et 30 ans contre les deux autres accus�s.

“Ce n’est pas fini. Il y a d’autres enqu�tes en cours, pour terrorisme, en ce qui concerne particuli�rement Kayumba et Karegeya”, a indiqu� � l’AFP le porte-parole de l’arm�e, le lieutenant-colonel Jill Rutaremara.

Selon lui, les deux hommes sont soup�onn�s d’�tre derri�re les attentats � la grenade qui ont fait l’ann�e derni�re cinq morts dans la capitale. Ces attaques, dont aucune n’avait �t� revendiqu�e, ont vis� � chaque fois des endroits tr�s fr�quent�s de la ville � une heure de grande affluence.

L’arm�e rwandaise a affirm� en ao�t 2010 avoir d�couvert le groupe responsable de ces attentats, sans en pr�ciser l’identit� ou les motivations.

“Le moment venu, ces faits seront aussi port�s devant un tribunal”, a assur� le lieutenant-colonel Rutaremara.

Il a par ailleurs annonc� que son pays allait demander aux Etats Unis et � l’Afrique du Sud d’arr�ter et extrader vers le Rwanda les quatre condamn�s, en ex�cution du jugement de la Haute cour militaire.

“L’ex�cution de cet aspect du jugement de ce vendredi d�pendra de la bonne volont� des Etats h�bergeant les condamn�s”, a-t-il reconnu.

Ces quatre anciens proches du chef de l’Etat, tous des Tutsi ayant grandi en exil en Ouganda comme lui, avaient, dans un document publi� d�but septembre 2010, dress� un bilan tr�s n�gatif des libert�s dans leur pays depuis l’arriv�e au pouvoir de M. Kagame en 1994.

Ils avaient d�nonc� “un gouvernement minoritaire aussi r�pressif qu’irresponsable” et exig� la mise en place d’”un gouvernement de coalition qui inclurait l’opposition actuellement exclue du jeu politique”.

“Aucun des quatre n’a le minimum d’int�grit� ou l’autorit� morale requise pour critiquer l’actuel gouvernement”, avaient r�torqu� en octobre le porte-parole de l’arm�e, et le conseiller du pr�sident Kagame pour les questions de d�fense, le g�n�ral Richard Rutatina.

[Le Figaro]

janvier 17, 2011   No Comments

D�c�s inopin� du grand patriote Rwandais Spiridion Shyirambere

par Gaspard Musabyimana.

Spiridion Shyirambere est d�c�d� inopin�ment le lundi 10 janvier 2011 � Arlon. Il a �t�, toute sa vie, d�fenseur des libert�s de pens�e et d’opinion.

Spiridion Shyirambere

N� le 21 mars 1944 � Rwamatamu-Kibuye, dans l�Ouest du Rwanda, Spiridion Shyirambere avait fait, entre 1965 et 1973, une licence et un doctorat en philologie romane � l�Universit� Catholique de Louvain (UCL) ainsi qu�une agr�gation de l�enseignement secondaire sup�rieur � la m�me universit�.

Rentr� au pays en 1973, il fut professeur de Lettres � l�Universit� nationale du Rwanda. En 1975, il b�n�ficia d�une bourse de la ��Fulbright High School�� � University of California � Los Angelos.

En 1976, il a �t� diplomate � l�ambassade du Rwanda aupr�s de l�Ethiopie et de l�Organisation de l�Unit� Africaine � Addis Ab�ba. Fin 1976, il fut nomm� Secr�taire g�n�ral de l�Universit� Nationale du Rwanda et reprit �galement sa carri�re de professeur. Il �tait surnomm� alors ��Hautement qualifi頻 par ses �tudiants qui admiraient son langage ch�ti�, son franc-parler et son �l�gance vestimentaire.

Le 28 avril 1980, il fut mis en prison dans ce qui est connu au Rwanda comme ��l�affaire Lizinde�� ou ��la conspiration de 1980��, un complot politique d�jou� selon les autorit�s de l’�poque. Il ne sera lib�r� que le 19/6/1984 gr�ce � Amnesty International qui l�avait adopt� comme prisonnier d�opinion. Il s�exila en Belgique en 1985. Dans ce pays, il fut professeur de fran�ais, au degr� sup�rieur, dans divers �tablissements de la Communaut� Fran�aise de Belgique en province du Luxembourg.

A lire:
Lettre addressee par Spiridion Shyirambere aux Chefs d’Etat et de Gouvernements:Des R�gimes Minoritaires Racistes et des Arm�es Monoethniques Sanguinaires au Rwanda, au Burundi et en Ouganda

Dans son exil, Spiridion Shyirambere a �t� abord� par le FPR qui pr�parait l�attaque contre le Rwanda. Il �tait professeur � l�Institut Technique de la Communaut� fran�aise � Arlon lorsqu�il fut mis en contact t�l�phonique avec le g�n�ral Fred Rwigema � Kampala en Ouganda par Emmanuel Kayitana, un activiste du FPR en Belgique. C��tait en janvier 1990. Rwigema lui annon�ait qu�il allait venir en Belgique pendant les vacances de P�ques d�avril 1990 pour le rencontrer. Il fut emp�ch� et envoya une d�l�gation conduite par Paul Kagame et compos�e de Titus Rutaremara, Jean Pierre Ntunda, Jean Bosco Rwiyamilira. Comme, il l�a �crit, Shyirambere avait vite per�u chez ses interlocuteurs l�intention de cr�er un vaste espace monoethnique tutsi et s��tait �galement rendu compte que le FPR recrutait quelques Hutu pour la fa�ade. Pour habiller son ��projet ignoble��, poursuit-il, cette d�l�gation parlait de ��cr�er un Etat de droit�et diverses autres gal�jades qui flattent l�Occident��. S�il avait accept� la proposition, il devait servir de ��caisse de r�sonance en Europe pour une guerre m�diatique, une fois les hostilit�s d�clench�es��. Non satisfait de cet �chec, le chef du FPR d�alors, Fred Rwigema, vint lui-m�me en Belgique d�but juillet 1990, soit trois mois avant la guerre, pour insister. Il continua son voyage aux Etats-Unis au Canada pour d�autres contacts. Fin juillet 1990, Rwigema t�l�phona Shyirambere depuis Montr�al pour un autre rendez-vous � Frankfurt en Allemagne. Shyirambere ne r�pondit pas � l�invitation et finalement il opposa un refus poli � Rwigema.

En octobre 1990, le FPR lan�a ses attaques sur le Rwanda et conquit le pays en juillet 1994. Fort de son exp�rience avec ce mouvement de maquisards, Spiridion Shyirambere n�a cess� d�attirer l�attention des autorit�s belges sur la d�rive totalitaire de ce r�gime de Kigali. C�est dans ce cadre qu�il avait adress� une longue lettre, le 29/01/2000, � Louis Michel, alors ministre des Affaires �trang�res.

Spiridion Shyirambere nous a quitt�s le lundi 10 janvier 2011 � Arlon. Que Dieu ait son �me.

[Gaspard Musabyimana]

janvier 15, 2011   1 Comment

Des R�gimes Minoritaires Racistes et des Arm�es Monoethniques Sanguinaires au Rwanda, au Burundi et en Ouganda

par Spiridion Shyirambere.
Jodoigne (Belgique) – 11.12.98

LES ETHNARCHIES SANGLANTES DE L’AFRIQUE CENTRALE: RWANDA, BURUNDI, OUGANDA

Ethnogen�se et Violences Cycliques

Extrait pr�par� express�ment pour les Chefs d’Etats et de Gouvemements

Avec les voeux les plus sinc�res pour vous-m�mes et les peuples que vous dirigez, en cette fin d’ann�e 1998, ann�e de comm�moration du 50�me Anniversaire de la D�claration Universelle des Droits de l’Homme…….

Aux Chefs d’Etats et de Gouvernements

Excellences,

Concerne: Des R�gimes minoritaires racistes et des arm�es monoethniques sanguinaires au Rwanda, au Burundi et en Ouganda.

Le monde entier a conspu� le r�gime de l’apartheid en Afrique du Sud, non qu’il s’agissait de Blancs qui opprimaient des Noirs, mais parce que c’�tait un r�gime minoritaire raciste et ill�gitime. Des r�gimes minoritaires et tout aussi racistes, et sanguinaires en plus, assoiff�s du sang des populations que de vrais dirigents doivent plut�t servir et non asservir, sont install�s actuellement � Kigali, � Bujumbura et � Kampala et portent la guerre m�me en R�publique D�mocratique du Congo pour piller ses richesses et installer un pouvoir docile � Kinshasa, un pouvoir qui leur permet le pillage et l’impunit�. L’oppression des Noirs sur d’autres Noirs est tout aussi condamnable que l’apartheid, d’autant plus qu’elle a, en r�alit� fait plus de victimes si on ose se livrer � un si macabre recensement .

En quelques ann�es de pouvoir, Paul Kagame, Yoweri Museveni, Pierre Buyoya, ont port� la mort partout au Rwanda, au Burundi, en R�publique D�mocratique du Congo, en Ouganda, et dans tout I’Est-Africain. D’apr�s certaines informations, ils pourraient m�me faire couler le sang d’opposants dans d’autres pays lointains, notamment en Belgique. En raison de sa cruaut� lorsqu’il �tait chef du service de renseignements en Ouganda, Paul Kagame s’�tait acquis une sinistre r�putation qui lui valait le surnom de Ponce Pilate, tellement sa capacit� d’inventer des supplices toujours nouveaux �tait devenue l�gendaire. C’est du reste son unique g�nie: visiblement incapable de gouverner un pays, il n’a qu’un mot � la bouche: “genosaid”. Il ne s’agit pas d’une faute d’orthographe, mais bien d’une reproduction de sa prononciation. Il est lui-m�me auteur d’un g�nocide des bahutu.

Le Rwanda est syst�matiquement d�truit par une clique d’individus sans autre programme que celui d’�liminer la population laborieuse: la production int�rieure et ext�rieure du r�gime Kagame, ce sont des cadavres, et non plus les bananes, haricots et autres produits utiles � la population. La faim d�cime ceux que les armes ont �pargn�s. Il a promis aux r�fugi�s tutsi un retour dans un pays o� coulent le lait et le miel. Ceux qui l’ont suivi ont trouv� un pays o� ce sinistre Kagame fait couler les larmes et le sang. Quelle d�sillusion! L’arm�e monoethnique du Burundi n’a fait que massacrer des bahutus depuis 1965, jusqu’au Pr�sident Melchior Ndadaye d�mocratiquement �lu. Puisque ses bourreaux impunis sont au pouvoir, c’est la population qui continue � �tre d�cim�e. Un projet satanique d’envahir la Tanzanie pour liquider les r�fugi�s est d�j� connu.

Soutenu par la puissante Am�rique, Yoweri Museveni entend cr�er un empire bien � lui. Il oublie les exemples d’un Pinochet, d’un Mobutu, eux aussi port�s au pouvoir par les Etats-Unis et abandonn�s quelques d�cennies apr�s. Sa carri�re du mensonge et du cynisme d�bute avec son hypocrisie � l’�gard de Tito Okello… et de Juv�nal Habyarimana. On ne choisit pas ses voisins, d�cid�ment. Museveni aura ravag� toute l’Afrique, sans �pargner son propre pays.

Ces trois hommes ne sont pas des hommes d’Etat responsables. Ce sont des assassins de leurs peuples, infr�quentables, et que je vous prie de mettre au banc de la communaut� africaine et mondiale.

En vous pr�sentant mes meilleurs voeux de No�l 1998 et de Nouvelle Ann�e 1999, pour vous-m�mes et pour les peuples que vous dirigez, je vous prie, Excellences, de daigner agr�er, mes respectueuses civilit�s.

Spiridion SHYIRAMBERE.

SYNTHESE

Le pouvoir tutsi et ses mythes

1. Au commencement �tait la race

La conception du pouvoir politique en Afrique par des minorit�s extr�mistes est g�n�ratrice de conflits: la dichotomie du dominant et du domin�, du vainqueur et du vaincu, du seigneur n� pour commander et du serviteur pliant I’�chine pour ob�ir, exclut toute id�e de partenariat dans une soci�t� o� les citoyens sont libres et �gaux en dignit� et en droits.

Comme la cat�gorie politique pertinente est I’ethnie, les eug�niques, gens bien-n�s pour exercer un pouvoir sur d’autres, ce sont les ethnarques et les membres de leur groupe, d�tenteurs collectivement d’un pouvoir qu’ils ont conquis, non pour servir une cause quelconque, mais pour asservir les ethnies rivales souvent majoritaires.

L’�crasement devra �tre quotidien pour que le vaincu sente � tout moment le poids de l’autorit�. Celle-ci n’est d’ailleurs jamais comprise dans son sens �tymologique de auctoritas, avec sa r�f�rence � un charisme d’ordre plut�t moral, persuasif par son sage ascendant, mais bien comme �vocation d’un autoritarisme brutal, despotique, tyrannique ..jusqu’� ce que I’opprim� se r�volte et cr�e � son tour de pires conditions d’existence pour le nouveau vaincu: dame vengeance ne peut �tre assouvie que par une marre de sang.

Un proverbe rwandais inspir� par une dictature s�culaire tutsie, l’exprime dans ce raccourc�: “ingoma idah�ra ni igicuma”, un r�gne qui ne se venge pas ne pese pas lourd qu’une gourde vide!

Un lugubre holocauste p�riodique doit, en toutes circonstances, rappeler que I’ethnarque (appel� mwami) peut toujours �an�antir la maisonn�e enti�re� d’un serf. Et les parents d’une victime injustement frapp�e devront en plus apporter des pr�sents � l’ethnarque assassin pour calmer sa col�re, afin qu’il ne s’en prenne pas aux survivants.

Cette mentalit� a marqu� m�me les dirigeant actuels et ceux des �poques r�centes. Sous le r�gime du G�n�ral Juv�nal HABYARIMANA comme sous celui de S�kou-Tour�, les prisonniers politiques en libert� conditionnelle devaient �crire des lettres de remerciements � leur ge�lier supr�me pour �viter un retour fatal dans ces sinistres �tablissements p�nitentiaires de Ruhengeri et du camp Boiro.

Actuellement, Pasteur BIZIMUNGU, soi-disant Pr�sident du Rwanda, Alexis Kanyarengwe “chairman” suppos� du Front Patriotique Rwandais au pouvoir � Kigali, doivent plier I’�chine et marquer, par le sourire large jusqu’aux oreilles, leur satisfaction devant un g�n�ral Paul KAGAME, surnomm� nagu�re �Ponce-Pilate�, qui massacre leurs familles, extermine les habitants de leurs r�gions, et les menace eux-m�mes des pires conditions.

Revenant aux origines du mal, on peut observer que les arthroses, vraies ou suppos�es des reines-m�res du Rwanda ne s’apaisaient que lorsque, au moment de se lever, ces Agrippine de sinistre m�moire s’appuyaient sur une �p�e profond�ment enfonc�e dans le corps d’un “muhutu”, adulte ou m�me tr�s jeune. Celui-ci �tait d’ailleurs la cible naturelle d�sign�e pour les exercices de tir des Batutsi: “Le prince de Mecklembourg, envoy� du Kaiser, aiyait offert un fusil � Musinga. Celui-ci, le plus naturellement du monde, avait fait mine de l’essayer sur un muhutu qui se trouvait l�”.1

L’hyst�rie des ethnarques batutsi les a amen�s � se cr�er des th�ories sur la sup�riorit� de leur race, des mythes et l�gendes cosmogoniques qui les rapprochent des divinit�s plut�t que de l’esp�ce humaine terrestre. L’une des l�gendes qu’on nous inculquait de force en nous la racontant tous les soirs dans notre jeune �ge, ne manque pas de ressemblance avec le r�cit biblique des vierges folles et des vierges sages. Mais ici l’intention est d’illustrer la th�orie de la race sup�rieure “mututsi” dont le pouvoir sur les autres aurait des fondements divins, donc inattaquables.

Un jour, IMANA, Dieu de l’Univers, mit � l’�preuve Gatwa, Gahutu et Gatutsi, anc�tres des trois ethnies du Rwanda et du Burundi. L’enjeu est le pouvoir, et l’�preuve consiste en une fid�lit� sans faille. Imana confia dont un jour � chacun des trois une jarre de lait, avec la promesse de r�cup�rer son d� le lendemain, au lever du jour! Gatwa le goinfre n’attendit pas, il but aussit�t le liquide contenu dans le vase. Gahutu � son tour manqua de vigilance: il s’assoupit et s’endormit. Ses genoux sur lesquels le lait �tait pos� s’�cart�rent, et le liquide se r�pandit � terre, quelle d�sinvolture! Gatutsi seul put pr�senter le pot intact au retour du ma�tre divin: en r�compense pour sa fid�lit�, celui-ci lui conf�ra un pouvoir absolu sur les deux autres et pronon�a en plus la mal�diction de Gatwa : ce rustre ne sera, � tout jamais, qu’un bouffon et un faquin ex�cutant de basses besognes. R�cit tendancieux dont l’origine est claire.

La fatuit� des batutsi les am�ne � s’attribuer, dans d’autres mythes et l�gendes cosmogoniques, une origine c�leste. Leur anc�tre KIGWA est descendu des nues, comme le nom l’indique. C’est dans la r�gion orientale du Rwanda qu’il a d� choir, en provenance du pays d’En-Haut o� il vivait avec son p�re NKUBA (Tonnerre) et sa m�re GASANI …. nom qui rappelle bien l’exclamation rwandaise “Gasani k’i Rwanda we!”.

Il arrive que ses parents inquiets de son sort le recherchent: alors soudain la torche de son p�re �claire le firmament -ce sont ces �claires nocturnes- et sa m�re qui verse d’abondantes larmes, c’est la pluie qui accompagne les �clairs. KIGWA est arriv� en m�me temps que son fr�re MUTUTSI, h�ros �ponyme de l’ethnie, son neveu SERWEGA, h�ros �ponyme du clan des Bega et son fils Kimanuka, d’origine supra-c�leste comme le nom le sugg�re, lui-m�me anc�tre du clan des banyiginya. Ces l�gendes enseign�es aux jeunes, tous les soirs, dans un but politique �vident, sont destin�es � justifier le pouvoir absolu des clans Bega et Banyiginya qui se sont succ�d� au sommet de l’Etat. Une soci�t� sans �criture, nos m�dias modernes si souvent aveugl�s aussi par leur engagement politique dans un sens ou dans l’autre, sont vite manipul�s par des r�cits tendancieux.

Mais m�me actuellement, malgr� les progr�s de l’homme vers un certain sens critique, on sait que les batutsi invoquent ces r�cits artificiels pour illustrer, avec une arrogance aussi hautaine que risible, leur apparition fortuite sur cette terre malheureuse des hommes d�chus du paradis c�leste. En Belgique, ils ont cr�� une association dite “Bene Gibanga”, les descendants de GIHANGA, dont l’anc�tre est KIGWA, qui a eu, d’apr�s la l�gende, un fils nomm� KANYARWANDA, et qui s’est �tabli � Gasabo, dans l’Ile-du-Rwanda.

Que de gal�jades! Ces pr�tentions pleines de morgue et de vanit� � finalit� politique n’ont d’autre effet que de faire passer tous les batutsi, aux yeux des bahutu notamment, comme des individus infatu�s, imbus jusqu’� l’os des pr�jug�s de caste: ils n’h�sitent pas � imputer � la volont�, divine, l’in�galit� des races humaines, pour se donner le beau r�le, celui de la race pr�f�r�e des dieux. Dans ce contexte d’orgueil racial, on insiste moins sur d’autres l�gendes qui �voquent le bannissement de KIGWA. Sa m�re Nyirakigwa �tait en fait st�rile.

Nous disposons de documents sonores r�cents, venus du Rwanda sous ce r�gime de Paul Kagame, qui affirment que la sup�riorit� raciale des batutsi sur d’autres groupes ethniques en Afrique est une volont� divine car ils sont la race �lue de Dieu, comme Isra�l. Nous traduisons en langues de grande diffusion cette id�ologie n�o-nazie pour montrer au monde la vraie nature des r�gimes minoritaires racistes de P. Kagame, P. Buyoya et Y. Museveni.

Une gr�ce sp�ciale, moyenn�e par devins et magiciens, fit obtenir pour la st�rile Nyirakigwa cit�e plus haut, d’Imana, Sebantu, p�re des Hommes, la conception de trois enfants, KIGWA, MUTUTSI et NYIRABATUTSI, � condition de ne r�v�ler � personne le secret divin. H�las, comme chez Eve, faiblesse et jalousie sont dans la nature des femmes. Sa soeur jalouse d’un tel bonheur lui fit boire un �lixir qui rendit loquace, et sous cette emprise �thylique, Nyirakigwa parla…. La col�re de Dieu expulsa du ciel tous ses enfants, tels Adam et Eve sous le coup du ch�timent divin.

Nous devrions mettre un frein � cette politique de l’autruche qui consiste � nier les r�alit�s ethniques alors que des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants de tous �ges, sont massacr�s p�riodiquement au Rwanda, au Burundi, au Congo, en Ouganda en raison de leur appartenance ethnique. Notre soci�t� traditionnelle a �labor� des th�ories raciales, notamment celle de la race sup�rieure: on est pr�s du nazisme d�cri� dans le monde entier. Ces th�ories raciales n’ont pas �t� cr��es par le colonisateur, elles sont issues d’un pouvoir politique absolu longtemps monopolis� par un groupe ethnique. Le colonisateur a renforc� ces th�ories raciales par des privil�ges de caste comme on le verra plus loin, mais il n’a pas import� ces cat�gories g�n�ratrices de conflits sans fin.

2. Unification territoriale sans unit� nationale

L’unification territoriale du Rwanda et du Burundi �tait achev�e avant l’arriv�e des Europ�ens. Mais l’unit� r�elle des ethnies qui y habitent n’�tait un souci pour personne. Contrairement aux dissertations de plusieurs auteurs sur une r�elle unit� due � la langue commune, aux croyance religieuses identiques, � un syst�me d’habitat dispers�, l’orgueil des hommes qui se croient sup�rieurs � d’autres pour justifier une domination tyrannique, a mis un frein puissant � toute possibilit� d’union nationale.

Les batutsi ont toujours rejet� avec d�dain l’id�e m�me d’avoir en face des partenaires dignes de partager le pouvoir avec eux: “Puisque donc nos rois ont conquis le pays des Bahutu en tuant leurs roitelets et ont ainsi asservi les Bahutu, comment peuvent-ils maintenant pr�tendre �tre nos fr�res?”2 La primaut� absolue est donc l’asservissement de l’autre, la domination sans partage. Dans la vie quotidienne, l’unit� des bahutu et des batutsi n’a jamais exist� que sous la plume d’auteurs qui ne vont pas au fond des choses.

L’unit� l�nguistique n’est pas absolue, m�me si on accepte que I’intercompr�hension des usagers est imm�diate et sans equivoque. Aucun auteur n’a relev� des diff�rences tout en nuances, dans l’usage d’une m�me langue par les bahutu, les batutsi et m�me les batwa. Je n’approfondirai pas cet aspect puisque l’objet du livre en pr�paration est plus politique que linguistique.

A titre d’exemple, je signale quelques nuances dans le domaine de l’anthroponymie. Les noms propres des bahutu sont, en g�n�ral, descriptifs: ils �voquent des circonstances familiales, les contextes du moment de la naissance. Ainsi on peut pr�sumer qu’un KANYAMAHANGA, I’�quivalent s�mantique de ALAIN (alienus), est n� � l’�tranger comme le nom l’indique, c’est-�-dire hors du milieu familial, et qu’en plus il est muhutu.

Par contre les noms propres des batutsi sont volontiers emphatiques, voire hautains: ils soulignent des versus et pr�tentions exceptionnelles auxquelles I’individu n’a m�me pas pu acc�der. Des couards n�s ne manqueront pas d’�voquer, dans la composition des noms de leurs enfants, une bravoure capable de mettre en d�route des arm�es tr�s puissantes ou une capacit� inou�e de r�sister � un ennemi tr�s fort. On n’exaltera jamais la g�n�rosit� de coeur et d’esprit, la disponibilit� envers autrui et d’autres sentiments du m�me ordre consid�r�s comme des faiblesses.

Ainsi donc on peut pr�sumer que RUDAKUBANA, I’indomptable, RUDAHIGWA, I’in�galable, d�signent bien des sujets batutsi. Et en g�n�ral tous les noms propres en RU + expression d’une qualit� exceptionnelle, tous les anthroponymies en -Yire, sont usit�s chez les batutsi, sauf de rares cas de snobisme. On rejoint ici ce caract�re hautain, cette vaine arrogance, cette morgue d�mesur�e, cette fatuit� absurde: autant de traits de caract�re relev�s plus haut qui h�rissent de col�re et souvent de m�pris l’autre ethnie qui se consid�re, elle, comme proche des r�alit�s terrestres sans pr�tentions � I’exceptionnel.

Cette auto-exaltation rappelle ces formules grandiloquentes (ibyivugo) r�cit�es avec une volubilit� qui les rend inaudibles par lesquelles un individu se vante publiquement d’exploits qu’il n’a pas r�alis�s, pour m�riter une place honorable dans le groupe, et un chalumeau pour humer la bi�re de bananes en bonne compagnie de sujets valeureux !!

Lorsque le Pr�sident Mobutu a supprim� les pr�noms chr�tiens au Za�re, les batutsi �tablis l�-bas ont suivi cette veine d’inspiration pleine d’orgueil pour composer leurs nouveaux pr�noms africains: Bisengimana RWEMA, I’indomptable, Kayitana IMANZl, I’excellence m�me… On pourrait compl�ter cette �tude onomastique ou relever d’autres diff�rences linguistiques sur base ethnique dans les domaines de la phonologie, du lexique…. La conclusion serait p�remptoire: I’unit� linguistique des ethnies peuplant le Rwanda et le Burundi n’est pas absolue. Mais une telle recherche revient � des linguistes.

L’unit� par alliances e�t �t� plus porteuse d’espoirs pour une symbiose nationale. Mais cet orgueil absolu des “eug�niques” s’y est longtemps oppos�. Les mariages mixtes bahutu-batutsi et viceversa sont si rares jusqu’en 1960 que m�me les enfants produits par des amours ancillaires dont les femmes bahutukazi faisaient les frais, n’ont jamais �t� int�gr�s par leurs p�res comme des batutsi � part enti�re. C’�taient des b�tards dus � un caprice occasionnel, pourtant fr�quent, d�consid�r�s comme te Candide de Voltaire, chez le baron de Thunder-ten Tronck. Candide a d� quitter la famille baronne pour mener diverses aventures, un r�gal pour le lecteur de ce roman d’id�es !

M�me les batutsi gueux et pauvres h�res sur les collines se m�laient si peu aux bahutu car ils pr�f�raient se rapprocher des ethnarques, estimant appartenir eux aussi � la race sup�rieure. Il est certain aussi que les bahutu satisfaits d’une r�elle prosp�rit� agricole que les petits batutsi n’atteignaient pas, auraient d�daign� un tel “commerce” avec des paresseux et des gueux vivant dans une oisivet� lascive et un verbiage st�rile.

Apr�s 1960, on sait que plusieurs batutsikazi se mariaient par pur int�r�t (pour certains) avec des bahutu enrichis, et que ces derniers trouvaient peut-�tre, psychologiquement, un quelconque plaisir superficiel au fruit leur d�fendu pr�c�demment. Mais, malgr� cela, on ne conna�t pas de bahutu de bonne situation qui accepteraient, de gaiet� de coeur, le mariage de leur fille avec un mututsi, milieu consid�r� comme assez mani�r�, oisif, hypocrite et perfide comme l’exprime le raccourci proverbial suivant: “umututsi umwakira mu kirambi akagutera mu buriri; Recevez un mututsi au salon, il en profitera pour vous attaquer dans votre lit”.

C’est avec une r�signation due � la lib�ration des moeurs, que ces m�mes bahutu tol�raient sans enthousiasme le mariage de leur fils avec une mututsikazi, mais rarement dans les r�gions du Nord o� l’on pouvait certes consid�rer les femmes batutsikazi comme “deuxi�me, ni�me bureau” (maitresses) et non des femmes qu’on �pouse pour les installer chez soi. Les freins � l’unit� ont toujours �t� assez puissants et les guerres ont achev� de ruiner m�me les esperances les plus id�alistes, les plus g�n�reuses, et les plus porteuses d’espoirs pour l’avenir.

Le syst�me d’habitat dispers� qui am�ne les ethnies � partager les m�mes conditions d’existence, les m�mes rivi�res, les m�mes besoins quotidiens sur les collines n’a pas pu cr�er une symbiose totale, mais c’est un facteur tr�s positif que les guerres viennent d’an�antir. Des “bututsistans se cr�ent sur le mod�le de l’apartheid. Les bahutulands n’existent m�me plus car ceux-ci n’ont plus droit qu’� la prison, � la mort ou � l’exil s’ils parviennent � s’�vader de cet enfer quotidien.

Certes les pratiques et croyances religieuses anciennes actuelles restent identiques. Mais en fait les traditions spirituelles du Rwanda et du Burundi sont rest�es au niveau du culte des anc�tres, un culte individual et familial. Elles n’ont jamais �t� organis�es et structur�es comme une religion qui exprime l’�me collective d’une peuple et en cr�e le ciment, � I’image de l’islam du bouddhisme, du protestantisme, etc… Les religions import�es avec la colonisation ne sont encore qu’un vernis social. Les �glises et temples sont certes remplis, mais que valent-elles ces �glises, ces mosqu�es, � quoi servent ces temples, si ceux qui fr�quentent ces �tablissements ont la haine ethnique dans les coeurs et savent bien qu’aucune valeur n’est plus sacr�e? Mieux vaudrait fermer ces b�tisses r�cup�r�es par Satan, o� l’on massacre les innocents et m�me les ministres du culte, de tous �ges et de tous rangs sans r�action de rupture diplomatique du Saint-Si�ge: Ah, ce Vatican qui nous fait perdre la foi!

Il n’existe donc pas d’unit� nationale fond�e sur une langue sensiblement homog�ne, sur des croyances religieuses similaires, sur un syst�me d’habitat dispers� qui rapproche les ethnies en les m�langeant dans une aire g�ographique commune. Les cat�gories sociales d�velopp�es ailleurs au cours des si�cles, patrons et travailleurs, ouvriers et salari�s d’une part, travailleurs ind�pendants d’autre part ne sont pas pertinentes en Afrique Centrale. Les id�ologies qui cr�ent une dynamique sociale fond�e sur la foi en une �conomie planifi�e d’une part et en une �conomie lib�rale d’autre par-t n’existent que dans la t�te des intellectuels et ne peuvent pas restructurer la soci�t� africaine sur le mod�le gauche et droite!

L’ethnie reste donc la seule cat�gorie politique pertinente. Dans ce contexte, les perspectivas demeurent conflictuelles: le syst�me politique est rond� non sur une union effective des ethnies mais sur l’�crasement de l’une par l’autre, la domination exclusive d’une ethnie sur les autres.

Le Rwanda et le Burundi ont manqu� de personnalit�s politiques charismatiques capables de transcender les divisions ethniques. Les ethnarques d’antan (bami) niaient jusqu’� I’existence du probl�me. Ce n’est de toute fa�on pas de ce milieu-l� que pouvait jaillier une lumi�re quelconque pour l’ensemble des citoyens: une culture du mensonge qui caract�rise Museveni, Kagame et tant d’ethnarques du Burundi.

Aucune personnalit� visionnaire ne pouvait na�tre et grandir dans ces cours du Bas-Empire ou s�vissaient les vices les plus inf�mes: dangereuses intrigues, guet-apens sanglants, lasses flatteries, fatales d�lations, une lubricit� qui n’�pargnait ni les enfants ni les pages (intore) fils de grands vassaux, et surtout un cynisme macabre qui procede � des ex�cutions capitales quotidiennes dans l’unique but de faire sentir le poids d’un absolutisme souverain. Ce fl�au est de retour, h�las.

Le lourd atavisme d’une cour ainsi arri�r�e et d�prav�e ne pouvait �clairer une ethnarque sans aucune formation. Parlant de celui du Rwanda, Guy Logiest dresse un portrait peu reluisant3: “Toute son enfance est bas�e sur des concepts antid�mocratiques: il a pass� son enfance aupr�s du Mwami MUSINGA; il est membre et maintenant chef du clan Bahindiro. Il est n’est ni tr�s intelligent, ni suffisamment instruit pour comprendre le sens profond des principes d�mocratiques. Il est charg� d’une lourde h�r�dit� de f�odal absolu…”.

A l’heure actuelle, o� la sous-r�gion des grands lacs tout enti�re est plong�e dans des guerres, une telle lumi�re tant attendue serait vite �teinte par des manoeuvres perfides et haineuses, d�s qu’elle se manifesterait. L’assassinat de Melchior NDADAYE, Pr�sident de la R�publique du Burundi, en est un signe �loquent. Son �masculation colport�e par des rumeurs incessantes mais non encore v�rifi�es, et plut�t �touff�es n’�tonnerait pas ceux qui connaissent cette caste qui ne se satisfait qu’en s’appropriant les d�pouilles sexuelles de sa victime.

Le tambour enseigne des ethnarques du Rwanda, KALINGA, �tait couvert de ces lugubres ornements. Un texte en notre possession, intitul� “Indorenvamo” de juin 1998 nous apprend, sans surprise, que le g�n�ral Paul KAGAME conserve chez sa m�re, sous bonne garde militaire, les d�pouilles de Monseigneur Phocas Nikwigize, Ev�que de Ruhengeri (au nord-ouest du Rwanda) port� disparu fin novembre 1996 alors qu’il rentrait par la fronti�re de Gisenyi. Et le Saint-Si�ge, devenu plus temporel que spirituel, garde encore des relations diplomatiques avec un tel r�gime. Que l’on mette fin � cette carri�re du crime d’un Paul Kagame, depuis I’Ouganda, le Rwanda, la R.D. du Congo et m�me au-del�.

3. Les influences externes de 1920 � 1960

Quand de graves probl�mes surgissent dans des anciennes colonies, et qu’on en accuse l’ancien colonisateur, un tel discours passe ais�ment. Mais quatre d�cennies d’ind�pendance doivent nous amener � r�fl�chir aussi sur la responsabilit� des nationaux: ces pays ont pu avoir des cadres hautement form�s dans toutes les disciplines du savoir, m�me si la cat�gorie des intellectuels a toujours pay� un lourd tribut humain aux guerres, r�bellions, razzias et autres goulags indescriptibles. Qu’ont-ils fait de leurs propres pays apr�s les ind�pendances? Une pertinente question qui n’est pas abord�e en d�tails dans ce cadre-ci.

Pour la r�gion interlacustre qui nous occupe, il serait facile d’accuser la Belgique de tous les maux. Certes, elle a ses responsabilit�s, et ce sont elles que nous examinons dans ce cadre d’influences externes. Mais on ne peut ignorer la radicalisation des tensions ethniques par les nationaux eux-m�mes, � cause de leur duret� de coeur, de leur soif du pouvoir et de l’avoir! On ne peut passer sous silence cette �laboration de th�ories racistes communiqu�es de bouche � oreille ou clairement affich�es comme celles d’Art�mon SIMBANANIYE au Burundi.

Admettons qu’en mati�re de responsabilit�s, les nationaux aient “une poutre dans l’oeil”, car ils n’ont rien redress� apr�s le d�part des Belges, en ce qui concerne les relations interethniques. Mais les Belges auraient, eux aussi, au moins “la paille dans l’oeil”. Mais la “paille” ici, la “paille” l�, cela g�n�re une gigantesque incendie. La Belgique a institutionnalis� en Afrique Centrale des situations conflictuelles pour l’avenir.

Rappelons d’abord les “crimes” (sic) dont la Belgique est vraiment absoute, quel que soit son niveau de responsabilit� en tant que puissance adrninistrante des territoires du Rwanda et du Burundi. On sait bien que, parodiant Garroche, certains Rwandais auraient la joie au coeur en entonnant cette chanson:

Il est mort notre roi, C’est la faute � Harroy!

Notre exil � coups de gourdins, C’est la faute � Perraudin!

Un tel langage est facile � tenir. Il r�sume un contentieux belgo-tutsi encore actuel. Pour les batutsi, le Roi Charles MUTARA Rudahigwa, mort le samedi 25 juillet 1959 � Bujumbura, a �t� assassin� par les Belges! On l’entend encore souvent, et sans effort, mais cette affirmation ne r�siste pas � l’examen.

On ne voit pas le mobile d’un tel crime qui ne fait partie, ni du pass� national des Belges, ni de leur action pass�e au Rwanda o�, malgr� un despotisme moyen�geux, Ils avaient toujours soutenu les batutsi et leurs monarques. M�me le Mwami MUSINGA qui leur r�sistait ouvertement n’a pas �t� tu�. Il fut rel�gu� � Kamembe, avec les honneurs et 500 porteurs pour ses effets personnels.

En 1959, nous avons �t� curieux de savoir la v�rit�, Charles Mutara Rudahigwa avait, avant de se rendre � I’h�pital o� il mourut, pass� quelques heures � l’H�tel Paguidas � Bujumbura. Les p�res j�suites qui �taient pr�sents le voyaient tr�s affaibli par diverses pathologies dont il souffrait, et parmi elle un inavouable penchant � la dive bouteille. Jean-Paul HARROY, alors Gouverneur g�n�ral du Rwanda et du Bunindi, parle m�me d’un projet de cure de d�sintoxication alcoolique aux Etats-Unis. En octobre 1959, � ma question insistente et aga�ante, pleine d’accents d’une jeunesse r�volt�e et en plein d�sarroi, une personne avis�e finit par me r�pondre ceci:

“Ecoute, votre Mwami consomme une bouteille enti�re de whisky en une demi-heure et une bouteille de porto en quinze minutes…”. Elle n’ajouta rien. Je me souviens d’avoir alors retenu les mots “wisiki” et “proto” sans savoir ce que cela voulait dire. J’ai mis huit ans pour en saisir r�ctiement le sens exact, et surtout pour comprendre la port�e de ce que j’avais entendu.

Jean-Paul HARROY ne pouvait pas ordonner une autopsie pour faire la lumi�re sur ce d�c�s. L’autopsie n’aurait eu aucune valeur de v�rit� pour une caste si arri�r�e. De toute fa�on, elle ne pouvait �tre pratiqu�e que par un m�decin Europ�en, alors que justement les Europ�ens en bloc et tous les Blancs en g�n�ral �taient accus�s d’assassinat, de r�gicide. En outre, nul ne pouvait avoir acc�s � ce corps dans une atmosph�re si tendue. La Belgique ici est hors de cause. Mais le contentieux demeure.

A l’occasion du car�me 1959, Monseigneur Andr� Perraudin avait pr�ch� le partage fraternel, dans une soci�t� habitu�e aux privil�ges exclusifs de caste et � l’�crasement continuel de l’autre. La duret� de coeur d’une aristocratie mututsi chez qui le chistianisme n’�tait gu�re qu’un fragile vernis, devait consid�rer ce sermon comme un crime de l�se-majest�. Pourtant, Monseigneur A. Perraudin �tait bien dans la tradition s�culaire de l’Eglise. A la cour des grands, Bossuet pronon�ait des sermons plus percutants encore:

“Oh Dieu cl�ment et juste! Ce n’est pas pour cette raison que vous avez donn� aux grands de la terre un rayon de votre puissance. Vous les avez faits grands, pour servir de p�res � vos pauvres; votre providence a pris soin de d�tourner les maux de dessus leurs t�tes, afin qu’ils pensassent � ceux du prochain; mais leur grandeur au contraire les rend d�daigneux, leur abondance secs, leur f�licit� insensibles; encore qu’ils voient tous les jours, non tant des pauvres et des mis�rables, que la mis�re elle-m�me et la pauvret� en personne, pleurantes et g�missantes � leur porte” (Sermon sur le mauvais riche).

Monseigneur Andr� Perraudin n’atteignit m�me pas de tels accents, avec protase et apodose si �mouvantes. Mais sa pr�dication lui valut une inimiti� �ternelle qu’on remarque encore sans peine, et d’abondantes gr�ces perp�tuelles, l�-haut, o� nous sommes tous attendus, grands et petits, riches et mendiants, humbles et arrogants! tout un univers si h�t�rog�ne, au royaume des ombres… S’il faut encore avoir la foi avec tant de mal qu’on voit autour de soi.

Nous allons � pr�sent pointer les responsabilit�s concretes de la puissance administrante et de ses auxiliaires.

Au niveau politique:

Le mandat de tutelle supposait la pr�paration du Rwanda et du Burundi � l’ind�pendance: moderniser les institutions surann�es, n’ob�issant qu’� l’arbitraire; inculquer aux populations et � leurs dirigeants les libert�s �l�mentaires du citoyen: �galit� devant la loi, droit de vote, droit d’expression, une justice �gale pour tous, sans distinction de races, m�mes droits et m�mes devoirs du citoyen…

La Belgique n’a fait aucune tentative en ce sens. Elle n’a m�me pas introduit l’obligation pour les ethnarques dirigeants d’ob�ir � quelque loi que ce soit, ne fut-ce qu’une loi fondamentale, une constitution. lls ob�issaient � leur arbitraire souverain. La Belgique a destitu� le mwami Musinga uniquement parce qu’il opposait une r�sistance farouche aux missionnaires, emp�chait les conversions dans son entourage… Elle a failli � sa mission essentielle, et les lacunes signal�es plus haut ne seront combl�es qu’� la h�te en p�riode r�volutionnaire en 1961; un an avant I’ind�pendance, la population ignorait les bulletins de vote. Ces lacunes ouvraient d�j� le cahier de revendications des r�volutionnaires: abolition du tambour embl�me KALINGA couvert de d�pouilles humaines, adoption d’un drapeau national, �laboration d’une constitution � laquelle tout dirigeant se soumet, instauration du droit de vote � tous les �chelons, distinction nette des trois pouvoirs, que le mwami exer�ait seul selon ses caprices, obligation pour lui de r�sider � la Capitale, suppression du Coll�ge des ABIRU, conseillers discr�tionnaires et absolus du despote, etc… Ces droits �l�mentaires n’ont �t� acquis que par un conflit interethnique qui a boulevers� I’ordre ancien conserv� par les Allemands, et puis par les Belges: ces derniers ont �t� jusqu’� destituer tous les chefs et sous-chefs bahutu pour placer des batutsi.

La Belgique a pr�f�r� renforcer les privil�ges de caste des batutsi en leur accordant un monopole du pouvoir politique � tous les �chelons. Elle suivait en cela les d�marches insistentes de Monseigneur L�on Classe, vicaire apostolique du Rwanda, dont le penchant et le parti pris en faveur des batutsi �tait avou� clairement:

“Si nous voulons nous placer au point de vue pratique et chercher l’inter�t vrai du du pays, nous avons dans la jeunesse mututsi un �l�ment incomparable de progr�s… Chefs n�s, ceux-ci ont le sens du commandement…” (Extrait d’une lettre adress�e le 21/9/1927 au R�sident du Rwanda, Mr Mortehan. 4

Ces conceptions cr�eront des in�galit�s, accumuleront des frustrations qui, le moment venu, s’exprimeront par la r�volte contre cette minorit� et les pr�jug�s raciaux qui lui font accorder des privil�ges exclusifs.

Le m�me pr�lat, qui curieusement soutenait I’in�galit� des hommes, r�clamera toujours une h�g�monie exclusive pour les eug�niques, la race des seigneurs batutsi: “Le plus grand tort que le gouvernement pourrait se faire � lui-m�me et au pays, serait de supprimer la caste mututsi. Une r�volution de ce genre conduira le pays tout droit � l’anarchie et au communisme anti-europ�en”.

Cette derni�re affirmation est au moins r�ellement oppos�e � ce qui arrivera plus tard en 1958-1959, ce sont les batutsi qui se sont rapproch�s des partis africains d’ob�dience communiste (MNC Lumumba). Leurs meetings politiques auxquels j’ai assist� � Nyanza (au centre du pays) en 1959 �taient ouvertement anti-belges: “Nous vous chasserons des maisons que vous habitez…” disaient tout haut les leaders de I’UNAR (Union Nationale Rwandaise, parti monarchiste extr�miste). Ce revirement orgueilleux a d’ailleurs valu une antipathie active de l’administration belge envers ses anciens prot�g�s batutsi. Tous les Belges, missionnaires et administrateurs, �taient choqu�s par de tels discours hautains.

Les partis des bahutu se r�jouissaient de la fin d’un pacte belgo-tutsi qui risquait de laisser le commandement � une caste hostile et d�temin�e � �craser les bahutu. En fait, les batutsi press�s d’avoir le pouvoir exclusif au moment de I’ind�pendance, avec le monopole d’armes modernes dont la population hutu ne disposait pas, pressaient les Belges de quitter le Pays. Ils recouraient pour cela aux slogans ind�pendantistes qui passaient ais�ment aux Nations-Unies gr�ce au groupe afro-asiatique, et m�me aux superpuissances, Etats-Unis et Union Sovi�tique: ces derni�res poussaient les pays afficains � r�clamer I’ind�pendance, mais pour des raisons diff�rentes qu’on peut r�sumer par un d�nominateur commun: “Ote-toi de l�, que je m’y mette!”.

Au Congo, les Belges avaient affaire � un Patrice LUMUMBA qui les avaient surpris et irrit�s par le discours fracassant du 30 juin 1960 devant le Roi Baudouin 1er. lls n’aimaient s�rement pas entendre ce m�me langage au Rwanda et au Burundi. lls se sont d�s lors d�tourn�s des batutsi, et le mauvais calcul de ces derniers leur infligea une d�faite au Rwanda: ce fut la fin de leurs privil�ges, � cause de leur arrogance naturelle!

Au niveau des acquis de la modernit�:

Dans ce domaine aussi, l’administration belge r�servait le monopole aux batutsi. Certes l’administration laissait I’enseignement aux missionnaires de diverses confessions. Mais elle n’exigeait pas d’eux l’observation stricte de consignes telles que I’�galit� de tous les citoyens devant l’acc�s � l’instruction.

Les missionnaires cr�aient des �coles fond�es sur une s�gr�gation claire et avou�e: Ecoles pour flls de chefs, Sections Administratives…e m�me partout, en g�n�ral, admission exclusive et s�lective de jeunes batutsi. L’acc�s dans les s�minaires s’ouvrait � quelques rares jeunes bahutu, mais l� aussi, on sait bien que le clerg� fut tutsi dans sa grande majorit�. Ceci peut d�sabuser de vrais chr�tiens qui constatent que m�me les fonctions eccl�siastiques d�pendent tant des contingences temporelles comme si les fils et filles de Dieu n’�taient pas �gaux quelle que soit leur race!

En 1957, lorsque j’�tais en sixi�me ann�e primaire, un inspecteur dioc�sain (mututsi �videment) est pass� en classe avec des formulaires sur lesquels les jeunes �l�ves indiquaient leurs orientations souhait�es dans I’enseignement secondaire. Les jeunes bahutu qui ont indiqu� “Groupe Scolaire d’Astrida” devaient changer! On leur disait en effet: “Sois r�aliste, mon petit, tu ne peux pas entrer dans ce genre d’�cole: comme ton p�re en fut pas chef, tu ne le seras pas non plus. Tu peux indiquer � la rigueur Ecole de Moniteurs ou Petit S�minaire, ou bien rentrer cultiver les champs avec tes parents, tu es grand, tiens!”.

La frustration �tait p�n�trante, r�voltante, mais on pliait I’�chine. Comme mon dioc�se �tait jumel� avec celui de Li�ge, Monseigneur Kerkofs a envoy� le chanoine Eug�ne Ernotte pour cr�er un coll�ge gr�co-latin au Rwanda. Ce pr�lat circulait dans le pays et s�lectionnait lui-m�me les candidats suite � un examen, que j’ai r�ussi, ouf! Mais souvent on ne lui pr�sentait comme candidats que les jeunes batutsi puisque tous les inspecteurs dioc�sains l’�taient aussi. Ce fut quand m�me le seul �tablissement o� il y eut au moins 40% d’�l�ves bahutu. Le chiffre est proche de la r�alit�: � partir des ann�es troubl�es 1959 et suivantes, nous nous comptions bien par ethnies � l’�cole car des �chauffour�es avaient lieu partout entre jeunes bahutu et jeunes batutsi: en r�cr�ation, au r�fectoire, et m�me au dortoir on ne fermait pas l’oeil! On devait savoir sur qui compter surtout sur le chemin du retour pour les vacances scolaires.

La puissance administrante des territoires du Rwanda et du Burundi n’a donc pas veill� au principe de I’�galit� pour tous, sans discriminations, devant I’instruction. Cette erreur a �t� lourde de cons�quences pour l’avenir. Devenant Premier Ministre en 1961 dans le Gouvernement provisoire, Gr�goire KAYIBANDA a pris le contr�le du Minist�re de l’Education Nationale pour que les enfants du petit peuple puisse avoir un libre acc�s � l’enseignement.

Le m�me Gr�goire Kayibanda, devenu Pr�sident de la R�publique, en 1962, s’est empress� pour cr�er I’Universit� Nationale du Rwanda en 1963: il fallait vraiment �tre visionnaire pour penser � cr�er un Temple de la science en pleine brousse, � c�t� d’un arboretum, loin de toute tradition acad�mique.

Des th�ories pseudo-scientif�ques tendancieuses

Les batutsi, eux, s’attribuaient une origine c�leste. Leur apparition sur terre ne serait due qu’� des circonstances tout � fait fortuites, nous l’avons d�velopp� pr�c�demment. Quel orgueil!

Les th�ories pseudo-scientifiques d’ethnologues et anthropologues europ�ens tendaient � remonter les batutsi de fa�on � situer leur origine le plus pr�s possible de I’Europe et � les apparenter ainsi aux Europ�ens. La confusion est grande: cette origine, ce serait I’Ethiopie pour ceux qui les apparentent � la tribu des Galla; pour d’autres, ce serait encore plus haut, dans le Caucase, o� m�me ce serait une vari�t� tribale indo-europ�enne, donc des Europ�ens a peau noire comme il existe des juifs noirs, les Fallachas… Les hypoth�ses abondent dans le m�me sens.

Les Europ�ens install�s au Rwanda et au Burundi en sont convaincus. lls r�pandent ces th�ories, notamment chez les jeunes. Les jeunes batutsi y trouvent une justification suppl�mentaire de leur orgueil, tandis que les jeunes bahutu entendent par l� une raison objective de les consid�rer comme des �trangers qui devraient retoumer chez eux de gr� ou de force. Dans son discours r�cent � Gisenyi, L�on MUGESERA, du MNRD (Mouvement R�volutionnaire National pour le D�veloppement), leur sugg�rait d’emprunter la voie la plus rapide, la Nyabarongo, c’est-�-dire par noyade. Il appliquait par l� ce que ces pseudo-scientifiques avaient tant de fois avanc�, sans preuves rigoureuses, et sans unanimit� d’ailleurs.

De toutes mani�res, les Europ�ens avaient bonne conscience de n’accorder des privil�ges de caste qu’� une tribu apparent�e � eux, et les batutsi voyaient leur arrogance justifi�e par des savants Europ�ens. Ceci fut lourd de cons�quences dans les relations interethniques au Rwanda et au Burundi.

D’autres affirmations flatteuses pour les batutsi, leur attribuaient une beaut� physique in�gal�e: “…ces hommes de haute taille, atteignant la moyenne de 1,79 m�tres et d�passant deux m�tres chez quelques g�ants, minces de corps, aux membres longs et gr�les, r�guliers de traits de port noble, graves et hautains”. 5

Et pourtant il suffit de regarder la photo de MUSINGA, mututsi par excelence, avec la pro�minence exag�r�e de ses incisives sup�rieures qui avancent visiblement hors de la cavit� buccale m�me quand la bouche est ferm�e, pour y voir un trait physique comparable � celui de certains rongeurs. Quant � ses gros yeux myopes qui lui d�passent leur orbite, et qu’on appelle typiquement princiers, ce n’est pas l� un portrait physique flatteur.

D’autres “canons de beaut�” (sic) que I’on retrouve particuli�rement chez les femmes, tel ce d�veloppement fessier d�mesur� qui disproportionn� les dimensions g�n�rales du corps, ce n’est pas l� un trait qui serait appr�ci� dans un concours de beaut�! La photographie de Charles Mutara RUDAHIGWA souligne cette particularit� f�minine tutsi, ce qui est plut�t rare chez les hommes.

Les batutsi s’enorgueillissent d’une soi-disante beaut� parce que ces descriptions d’Europ�ens font �loges m�me des tares physiques manifestes. Tout enfant du monde est beau, s’il a �t� bien entretenu: cela d�pend uniquement du niveau �conomique de la familie et non de la race.

Lorsque Casimir Bizimungu, alors Ministre rwandais (muhutu) des Affaires Etrang�res a rencontr� Paul Kagame et sa d�l�gation chez Mobutu durant la guerre, il a cru avoir affaire � des sauvageons “imihirimbiri”, a-t-il dit publiquement � son retour. L’impression �tait exacte car ces batutsi vivaient dans I’inconfort total du maquis. Ce n’�tait pas une tare imputable � leur race, mais le r�sultat de leur p�nible condition d’existence: Ils avaient effectivement une apparence ext�rieure de sauvageons! L’arrogance des batutsi qui s’enorgueillissent encore d’une vaine beaut� leur a �t� inspir�e par ces �crits, donc par des influences externes.

En r�sum�, on peut donc retenir que la Belgique n’a pas modernis� les institutions politiques d�su�tes, qu’elle n’a pas inculqu� � des populations peu �volu�es au niveau politique, les droits et devoirs �l�mentaires du citoyen et du dirigeant. Par contre, elle a renforc� les privil�ges exclusifs de la caste tutsi en destituant chefs et sous-chefs bahutu. Le droit � l’instruction fut r�serv� aux seuls batutsi, et la frustration chez les autres devait �tre source de conflits pour l’avenir.

Pour l�gitimer la monopolisation du pouvoir et d’autres privil�ges par les batutsi, des th�ories pseudo-scientifiques non d�montr�es avec rigueur les ont apparent�s aux Europ�ens, justifiant ainsi leur aptitude inn�e � commander aux Noirs de tout le Continent Africain.

Enfin une th�orie superficielle leur attribue une esth�tique physique sans faille, ce qui donne du cr�dit � leur arrogance vis-�-vis des autres. Ces influences externes ont engendr� des frustrations et pr�par� le terrain � des affrontements interethniques inevitables et � un dessein d’un orgueil t�m�raire: par des guerres de conqu�tes, cr�er un vaste empire Hima.

Lorsque certains bahutu assassinaient des batutsi, ils cons�d�raient qu’ils tuaient en fait l’arrogance incarn�e et non des personnes humaines; c’est psychologiquement apaisant.

Un pouvoir absolu monopolis� pendant des si�cles a donc gonfl�s les batutsi d’un orgueil qui les dresse contre tous les autres peuples de la r�gion interlacustre, consid�r�s comme des races inf�ricures, oblig�es par la nature � se soumettre � la caste noble! Volont� Divine …

Toutes les justifications les plus absurdes sont avanc�es:

* origine celeste de la race pr�f�r�e des dieux;

* provenance indo-europ�enne pour certains ethnologues, sans preuves rigoureuses;

* sup�riorit� d’une race n�e pour commander � d’autres;

* arrogance d�mesur�e � propos de traits physiques consid�r�s comme des canons de beaut�, m�me quand il s’agit de tares manifestes.

On est proche des th�ories nazies. L’ethnie mututsi r�clame le pouvoir absolu � Kampala, Kigali, Bujumbura et Kinshasa, en vertu des justifications futiles �rig�es en mythes et l�gendes. Elle se heurte � une hostilit� croissante des groupes bantous, comme les nazis ont affront� le monde entier, sont vaincus sans dispara�tre totalement.

Des documents sonores dont les textes doivent encore �tre traduits en fran�ais et en anglais, attestent du d�veloppement en Afrique des Grands Lacs, d’une id�ologie raciste et violente, avec des justifications divines.

Spiridion Shyirambere.
Jodoigne (Belgique) – 11.12.98

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POUR MIEUX M’IDENTIFIER, AFIN QUE VOUS N’AYEZ PAS L’IMPRESSION D’AVOIR AFFAIRE A UN POLTRON QUI SE CACHE POUR PARLER COMME CES OISEAUX QUI SE CACHENT POUR MOURIR, JE JOINS UN CURRICULUM VITAE…

I. Identification

Spiridion Shyirambere

Nom: SHYIRAMBERE Pr�nom: Spiridion
N� � RWAMATAMU (Rwanda) le 21 mars 1944
Nationalit� d’origine: rwandaise
Nationalit� actuelle : belge, depuis 1992

Domicili� �:
1370 JODOIGNE ( Belgique)
R�sidence Les Rendanges
Boulevard des Rendanges, 8, bte 3

P�re de 7 enfants
P�re adoptif de 3 enfants

II. Etudes

1952-1958 Ecole primaire,Rwamatamu (Rwanda)
1958-1965 Humanit�s gr�co-latines, Nyanza (Rwanda)
1965-1969 Licence en Philologie romane, U.C.L., Leuven
F�vrier 1970 Agr�gation de I’Enseignement secondaire sup�rieur en Philologie romane, U.C.L., Leuven
1969-1973 Doctorat en Philologie romane, U.C.L., Leuven.

III. Carri�re

Juillet 1973-Sept. 1973: A la t�te d’une d�l�gation diplomatique rwandaise en R�publique populaire de Chine.

Octobre 1973: Professeur � la Facult� des Lettres de l’Universit� nationale du Rwanda.

1975: Fullbright Scholar, University of California, Los Angeles.

1976: Conseiller � l’Ambassade du Rwanda aupr�s de I’O.U.A. et de l’Ethiopie.

Octobre 1976: Secr�taire g�n�ral de l’Universit� nationale du Rwanda et professeur � la Facult� des Lettres

1981: D�tention politique � Ruhengeri cfr. Rapport annuel Amnesty International.

1985: Lib�ration conditionnelle et exil en Belgique.

1987: Professeur de fran�ais au degr� sup�rieur dans divers �tablissements de la Communaut� fran�aise de Belgique:
- Ath�n�e Royal de Virton
- Ath�n�e Royal d’Athus
- Ecole Normale de l’Etat, Virton
- lnstitut Technique de l’Etat, lzel
- lnstitut Technique Etienne Lenoir, Arion
- lnstitut des Cadres de la Jeunesse, Mirwart.

IV. Publications

“Contribution � l’�tude sociolinguistique du bilinguisme”, Paris, Selaf, 1978.

En collaboration:

- “Le Francais hors de France”, Paris, Honor� Champion, 1979.
- “Dictionnaire du fran�ais d’Afrique”, Paris, Aupelf, 1979.

En pr�paration:

“Les ethnarchies sanglantes de l’Afrique Centrale”

V. Soci�t�s savantes

* Membre titulaire du Conseil Internacional de la Langue Fran�aise, Paris.

* Membre de I’Institut Panafricain de G�opolitique, Nancy.

* Membre de l’Association d’Etudes Linguistiques lnterculturelles, A.E.L.I.A., Aupelf , Paris.

N.B. Activit�s handicap�es par la d�tention et les al�as de l’exil politique.

NOTES:


1. L. de Lacger: Le Rwanda ancien et moderne.


2. L. de Lacger: Le Rwanda ancien et moderne.


3. G. Logiest: Mission au Rwanda.


4. L. de Lacger: Le Rwanda ancien et moderne.


5. L. de Lacger: Le Rwanda ancien et moderne.

[http://www.inshuti.org/spiridio.htm]

janvier 15, 2011   1 Comment