La r�gion des Kivus dans l�Est congolais connait une nouvelle recrudescence de la violence, notamment du fait d�une force rebelle soutenue par le Rwanda voisin. Afin de mettre fin au cycle de r�bellions et d��viter des massacres � grande �chelle, les bailleurs occidentaux et les m�diateurs africains doivent passer de la gestion de crise � la r�solution de conflit en exer�ant les pressions n�cessaires sur Kigali et Kinshasa.

L�Est du Congo : pourquoi la stabilisation a �chou�, le dernier briefing de l�International Crisis Group, analyse le conflit n� de la mutinerie de Bosco Ntaganda en avril 2012 et de la cr�ation du Mouvement du 23 mars (M23). Malgr� une apparence de nouveaut�, les probl�mes d�aujourd�hui sont en fait les probl�mes d�hier car les accords de paix ant�rieurs n�ont jamais �t� v�ritablement mis en �uvre. Pour r�soudre ce conflit vieux de deux d�cennies, les donateurs doivent tirer les enseignements de leurs erreurs pass�es. � Les Kivus n�ont pas besoin d�une nouvelle approche strat�gique. Ils ont besoin que les accords de paix et les programmes de stabilisation cessent d��tre des promesses sans lendemain �, explique Marc-Andr� Lagrange, analyste principal de Crisis Group pour le projet Afrique centrale. � Mais cela n�cessite de la part des donateurs une pression explicite et coordonn�e sur les r�gimes rwandais et congolais �.

Suite � l�accord du 23 mars 2009 entre le gouvernement et le CNDP (Congr�s national pour la d�fense du peuple), lequel �tait soutenu par le Rwanda, les autorit�s congolaises ont pr�tendu int�grer le CNDP dans les institutions politiques pendant que le groupe rebelle pr�tendait int�grer l�arm�e congolaise. Mais l�artifice n�a pas dur� longtemps. En l�absence d�une v�ritable r�forme de l�arm�e congolaise, la pression militaire sur les groupes arm�s n�a eu qu�un effet temporaire. Qui plus est, la reconstruction post-conflit n�a pas �t� accompagn�e des essentielles r�formes de gouvernance et d�un r�el dialogue politique. La reprise de la violence n��tait qu�une question de temps. A l�instar des pr�c�dentes r�bellions, le M23 a cr�� sa propre administration territoriale et son syst�me de financement dans une partie du Nord Kivu. Profitant du vide s�curitaire, les groupes Ma�-Ma� prolif�rent dans les zones rurales et commettent des exactions qui exacerbent les tensions interethniques.

A court terme, il est urgent d��tablir un cessez-le-feu entre l�arm�e congolaise et le M23, sous la supervision de l�ONU. Par ailleurs, les accords de 2009 doivent �tre �valu�s conjointement dans le cadre du comit� de suivi international pr�vu � cet effet. Cette �valuation devrait servir de base pour la reprise du dialogue entre le gouvernement et le CNDP.
L�aide internationale au Rwanda devrait �tre suspendue tant que son ing�rence dans les affaires congolaises n�aura pas cess�. Les donateurs doivent aussi dire clairement au gouvernement congolais que tout financement pour la stabilisation et le soutien institutionnel d�pendra de l�ouverture d�un r�el dialogue politique et de l�am�lioration de la gouvernance de l�administration et de l�arm�e. � Il est urgent de poursuivre les criminels de guerre, de mettre en �uvre les r�formes de gouvernance, d�ouvrir un espace politique pour les acteurs l�gitimes et de mettre fin aux ing�rences �trang�res dans les affaires congolaises �, affirme Thierry Vircoulon, directeur du projet Afrique centrale de Crisis Group. � Cela requiert une r�elle volont� politique de la part de ceux qui paient les factures des r�gimes congolais et rwandais �.< �

Source: �TheRwandan.com