Tribune d'Information sur le Rwanda

Conseil de s�curit� : le Rwanda r�compens� !

Malgr� les tueries, les massacres et le pillage des ressources naturelles de la RDC
Depuis quarante-huit heures, le Rwanda fait partie du Conseil de s�curit� des Nations unies. Pour un mandat de deux ans. Incroyable cons�cration de l�impunit�. Pour avoir allum� du feu en RDC et particip� activement � la violation des droits de l�Homme et� au pillage syst�matique des ressources naturelles du Congo, le pyromane se trouve aujourd�hui r�compens� par les puissances occidentales qui l��l�vent au rang des sapeurs-pompiers appel�s � maintenir la paix sur la plan�te.

Massacres � r�p�tition ayant caus� plus de 6 millions de morts et des centaines de milliers de d�plac�s ; absence d�autorit� de l�Etat dans l�Est de la RDC occup� par des seigneurs de guerre � la solde de Kigali et de Kampala, instabilit� permanente et g�n�ralis�e, etc. Cette addition n��tait pas suffisamment sal�e pour �mouvoir les puissances occidentales. Au point o� elles viennent d�accorder une prime � l�un des agresseurs de la RDC, � savoir le Rwanda, en l�acceptant comme membre non permanent du Conseil de s�curit� pour un mandat de deux ans.

La repr�sentante de la RDC � l�ONU a tent�, vainement d�infl�chir la tendance. Sans succ�s, les accusations sur le r�le d�stabilisateur jou� par le r�gime de Kigali dans l�Est de la RD Congo n�ont pas apport� le r�sultat contraire. Les d�s �taient jet�s d�avance. Par ailleurs, et c�est cela le plus curieux, la candidature rwandaise �tait l�unique du continent. C�est dire que d�j� en amont, la diplomatie rwandaise avait ralli� � sa cause des pays du continent africain, avant d�aller � l�assaut des autres membres de l�organisation mondiale.

La preuve �loquente que l�axe du mal est �tabli par des puissants de notre plan�te vient d��tre une nouvelle fois administr�e � travers le choix port� sur le Rwanda. Celui-ci �tant d�sign� membre du Conseil de s�curit� suivant des crit�res flous et difficilement acceptables. L�opposition de certains membres permanents du Conseil de s�curit� n�est pas all�e jusqu�au bout, � savoir l�usage du droit de veto. Des pays, notamment la France ont tent� de s�opposer � cette d�signation, suite aux preuves �loquentes cumul�es et document�es par des experts charg�s d�enqu�ter sur l�instabilit� r�currente dans l�Est de la RDC.

Du coup, le droit international en prend un s�rieux coup et l�injustice fait son entr�e par la grande porte dans le concert des Nations. La d�monstration de l�injustice � ciel ouvert est un f�cheux pr�c�dent. Car, ne devrait si�ger au sein du Conseil de s�curit� que des Etats qui ont une conscience l�g�re et non des Etats criminels et voyous pour reprendre le terme consacr�.

Le Conseil de s�curit� est l�organe onusien � qui �choit la plus grande responsabilit� de maintenir la paix et la s�curit� internationales. A travers des r�solutions, cet organe prend des mesures pour l�accomplissement de cette mission essentielle � l��quilibre des rapports entre Etats. Le Rwanda, l’Argentine et l’Australie ont �t� �lus jeudi membres non permanents du Conseil de s�curit� de l’ONU pour un mandat de deux ans � partir du 1er janvier 2013. Sur les 193 pays membres de l’ONU, le Rwanda a obtenu 148 suffrages, l’Australie 140 et l’Argentine 182. Il fallait rassembler 129 voix, soit une majorit� de deux tiers, pour �tre �lu. Le Conseil, qui compte 15 membres, renouvelle chaque ann�e cinq de ses dix si�ges de membres non permanents, sur une base r�gionale.

Prise en charge par les Anglo-Saxons

Dans cette bataille, Kigali a re�u le soutien des pays anglo-saxons. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont exerc� des pressions consid�rables afin que l�unique candidature rwandaise soit ent�rin�e par l�assembl�e g�n�rale des Nations unies. Chose faite depuis le jeudi 18 octobre 2012. 44 Etats votants se sont oppos�s au choix, pour ne pas cautionner les pratiques criminelles constat�es dans l�Est de la RDC. Cette prise en charge diplomatique du r�gime de Kigali n�est pas une surprise pour des observateurs avertis.

Kigali a toujours re�u la b�n�diction de certaines capitales occidentales bien identifi�es dans sa sale besogne de d�stabilisation de la R�publique d�mocratique du Congo. Des timides sanctions ont dur� l�espace d�un matin, avant d��tre carr�ment lev�es, sans autre forme de proc�s. Pour des raisons g�ostrat�giques, Washington et Londres ont jet� leur d�volu sur Kigali et Kampala, comme � l��poque de la Guerre froide avec Mobutu.

Pour toutes les sales besognes, ces deux r�gimes ont accept� de jouer le r�le de sous-traitance. D�ailleurs, on comprend pourquoi les militaires de ces deux pays ont �t� d�ploy�s � travers le monde pour des missions de maintien de la paix. C��tait � l�instigation de ces deux puissances, membres permanents du Conseil de s�curit� des Nations unies. Aujourd�hui, ils en tirent le meilleur parti contre toute bonne conscience.

Une prime � l�impunit�

En optant pour un soutien aveugle en direction de ces deux capitales, les Anglo-Saxons octroient une prime aux dirigeants de ces deux r�gimes pour qui le droit � la vie et � une coexistence pacifique ne serait qu�un leurre. Ceux-ci voudraient nous donner une le�on, selon laquelle, il faut chercher � rester sous leurs bonnes gr�ces si on ne veut pas se retrouver du mauvais c�t�, m�me en cas de flagrance. Les 148 votes en faveur de Kigali sont obtenus loin de la transparence et du bon sens qui guident les rapports entre Etats. Le mot d�ordre des puissances du Conseil de s�curit� a eu raison de toutes ces consid�rations dont la noblesse n�a pas �chapp� � certains autres Etats qui ont tent� de s�opposer � ce triomphe de l�impunit� et de la barbarie.

Toutefois, les morts congolais ne resteront pas impunis, ils crient justice. Personne ne qu�mande des faveurs pour ces victimes. Les coupables qui portent l�immense responsabilit� de ce sang qui a coul� � floculation en r�pondront un jour. Tout comme leurs commanditaires tapis dans l�ombre. La justice les rattrapera et ils r�pondront de leurs crimes. Pendant ce temps, il se constate qu�� Kinshasa, on traine � tirer les cons�quences de cette cinglante d�faite diplomatique. Le changement de strat�gies est devenu plus qu�une affaire urgente. Il s�impose comme une affaire de vie ou de mort pour la R�publique. Le spectre de la balkanisation se pr�cise de plus en plus. Tant les puissances occidentales n�arr�tent d�en donner le signal.

Attributions et missions du Conseil de s�curit�

Le Conseil de s�curit� est l’institution la plus puissante de l’Organisation des Nations unies (ONU). C’est � lui qu’�choit la � responsabilit� principale du maintien de la paix et de la s�curit� internationales �. Agissant au nom des �tats membres, le Conseil prend des d�cisions obligatoires (par exemple, des sanctions) pour que la paix et la s�curit� internationales soient maintenues. Il est appel� � �uvrer � par voie de n�gociation, d’enqu�te, de m�diation, de conciliation, d’arbitrage, de r�glement judiciaire, de recours aux organismes ou accords r�gionaux �.

Si le Conseil de s�curit� constate l’existence d’une menace contre la paix, d’une rupture de la paix ou d’un acte d’agression, outre les recommandations classiques, il est autoris� � prendre des mesures de deux types : l’interruption compl�te ou partielle des relations �conomiques et de tout moyen de communication, ainsi que la rupture des relations diplomatiques. Si ces moyens �chouent, ou se r�v�lent inad�quats, des mesures d’ordre militaire peuvent �tre d�clench�es.

Le Conseil est en effet habilit� � entreprendre � au moyen de forces a�riennes, navales ou terrestres � toute action qu’il jugera n�cessaire au maintien ou au r�tablissement de la paix. Ces d�monstrations de force, mesures de blocus et autres op�rations de degr�s divers, sont mises en �uvre gr�ce aux contingents nationaux de forces arm�es que chaque �tat membre s’engage � mettre � la disposition de l’ONU.

� la diff�rence de l’Assembl�e g�n�rale (principal organe de d�lib�ration de l’ONU, compos�e des repr�sentants de tous les �tats membres), qui se contente d’�mettre de simples recommandations, le Conseil de s�curit� se voit donc reconna�tre un pouvoir de d�cision sur les questions fondamentales.

Composition et fonctionnement

Le Conseil de s�curit� se compose de 15 membres, dont 5 ont la qualit� de membres permanents : la Chine, les �tats-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie (qui a remplac� l’Union sovi�tique). Les 10 membres non permanents sont �lus pour une p�riode de deux ans par l’Assembl�e g�n�rale, qui tient compte de la contribution des membres de l’Organisation au maintien de la paix et de la s�curit� internationale, ainsi que d’une volont� de r�partition g�ographique �quitable.

Chaque membre disposant d’une voix, les d�cisions du Conseil sur les questions dites de proc�dure n�cessitent un vote affirmatif de 9 membres. Quant aux autres � questions de fond �, elles requi�rent une majorit� de 9 voix �galement, comprenant celles des 5 membres permanents. Par cons�quent, en cas de refus de l’un de ces derniers, la d�cision se trouve paralys�e : c’est le droit de veto. Ainsi, aucune action ne peut �tre entreprise sans le concours d’un membre permanent ou contre lui.

Deux proc�dures permettent de limiter cette obstruction. D’une part, l’abstention ou l’absence d’un membre permanent n’�quivalent pas � un vote n�gatif. D’autre part, en application de la r�solution 377, dite � Union pour le maintien de la paix � (r�solution Acheson, vot�e lors de la guerre de Cor�e, en 1950), l’Assembl�e g�n�rale peut �tre saisie d’une question touchant � la paix et � la s�curit� internationale si le Conseil de s�curit� se trouve dans l’impossibilit� de s’acquitter de sa � responsabilit� principale �, notamment du fait du droit de veto.

L’Assembl�e, si une majorit� des deux tiers est atteinte, peut en ce cas se substituer momentan�ment au Conseil, jug� d�faillant, comme lors des crises de Hongrie (1956), de Suez (1956) ou de l’ancien Congo belge (1960). Apr�s la d�colonisation, puis la disparition de l’Union sovi�tique (1991), les questions de veto ne semblent cependant plus se poser avec la m�me acuit�. Il r�gne un certain consensus, comme l’illustrent les r�solutions du Conseil prises au sujet des �v�nements dans l’ex-Yougoslavie (1992) ou de l’intervention en Somalie (1992).

Source: LePotentielOnline

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