Tribune d'Information sur le Rwanda

Rwanda: Des vari�t�s de pomme de terre pour contrer la famine


Kigali : En janvier 2010, quinze vari�t�s tr�s productives de haricot grimpant ont �t� lanc�es en vue de leur diffusion. D�autres vari�t�s de pomme de terre sont d�j� en diffusion dans quelques parties du pays parce qu�elles ont un rendement substantiel. C�est gr�ce � la culture in vitro dans le laboratoire que ces riches vari�t�s ont �t� obtenues.

Cette strat�gie a �t� adopt�e par le Rwanda au niveau de la recherche pour faire face � l�ins�curit� alimentaire, trop r�currente dans la sous-r�gion.

Gikungu, Mabondo, Ngungu et Kirundo : Des vari�t�s de semences de pomme de terre que l�ISAR est entrain de diffuser en vue d�accro�tre la productivit�

La station de l�Institut des Sciences Agronomiques du Rwanda (ISAR) se situe � Musanze, juste aux pieds des volcans. Elle joue un r�le fort catalyseur dans la recherche pour accro�tre la production de la pomme de terre.

Chercheur Ir Senkesha Ntizo (ISAR Musanze)

Chercheur Ir Senkesha Ntizo (ISAR Musanze)

L�ing�nieur agronome avec ma�trise en phytopathologie, Senkesha Ntizo supervise le programme de la pomme de terre. La culture in vitro pratiqu�e dans le laboratoire de la station constitue un lieu d�essai des diff�rentes vari�t�s de pomme de terre en vue de d�terminer les vari�t�s les plus performantes � privil�gier dans l�agriculture.

Le centre de recherche dans l�agriculture de haute altitude ou High Land Agriculture Reseacher Center (HARC) de Musanze au sein de l�ISAR supervise aussi les centres de Rwerere, dans le district de Musanze), et Tamira dans le district de Rubavu.

La recherche s��tend � d�autres plantes comme le ma�s, bl�, haricot et horticulture, jusqu�� l��levage et � la conservation du sol.

� Partie de la Cordi�re des Andes en Am�rique et introduite en Europe aux 16�me si�cle, la pomme de terre s�est �tendue aux autres continents dont l�Afrique. Et elle est arriv�e au Rwanda au 19�me si�cle avec les missionnaires. Les Rwandais se sont montr�s au d�part r�ticents dans l�adoption de cette culture. Mais � cause de la faim, les autorit�s locales ont fini par faire la promotion de cette plante.

Selon Ntizo, la pomme de terre se cultive aujourd�hui au Rwanda sur 133 000 ha par an. Sa production est l�g�rement sup�rieure � 9,7 tonnes. En plus de la consommation int�rieure, le exporte aussi vers les pays voisins que sont le Burundi, la RD Congo et l�Uganda.

Gikungu, Mabondo, Ngungu et Kirundo : Des variétés de semences de pomme de terre que l’ISAR est en train de diffuser en vue d’accroître la productivité

Gikungu, Mabondo, Ngungu et Kirundo : Des vari�t�s de semences de pomme de terre que l�ISAR est en train de diffuser en vue d�accro�tre la productivit�

Les vari�t�s � ngunda, gikungu, mizero,mabondo, nderera, etc. � en diffusion ont un rendement potentiel qui se situe entre 30 et 50 tonnes par ha. Actuellement la vari�t� courante arrive � une production de 20 � 25 tonnes /ha.

L�ISAR a distribu� aux agriculteurs des vari�t�s dont certaines atteignent aujourd�hui 39 tonnes, 42 tonnes et 46 tonnes /ha.

Mais seulement 2% des agriculteurs parviennent avoir acc�s aux vari�t�s de bonne semence. L�ISAR construit des serres ou des abris pour la production des minitubercules de pomme de terre qui permettront de disponibiliser plus de bonnes semences.

Seulement faudra-t-il plus d�investissements et d�engagement du secteur priv� pour appuyer l�ISAR et le paysan en vue d�une production optimale.

En fait le rendement potentiel de la pomme de terre devrait �tre de 30 � 50 tonnes/ ha. Le rendement obtenu maintenant n�est que de 10 tonnes / ha. Cette diff�rence s�explique par des contraintes majeures qui sont �valu�es � dix, et qui sont �num�r�es dans l�ordre suivant :

1. Faible fertilit� des sols ;
2.Techniques culturales inad�quates ;
3. Rotations et jach�res courtes � syst�mes intensifs inexistants ;
4.Attaques des cultures par les maladies et ravageurs ;
5.Faible potentiel des vari�t�s ;
6.P�nurie et mauvaise qualit� des semences ;
7.Pertes et probl�mes post-r�coltes ;
8.Non structuration de la fili�re pomme de terre ;
9.Insuffisance du transfert de technologies ;
10.Formation et information technique insuffisante.

Le labo in vitro

Le laboratoire in vitro est un outil permettant de multiplier les semences de mani�re rapide et dans des conditions en milieu contr�l�. Les plantules sont d�plac�es vers les serres ou maisons avec couvertures de t�les anti-pucerons. Ce qui signifie qu�il n�y a pas de contaminations aux virus.

Les plantules grandissent dans les serres et produisent des minitubercules qui seront plant�s sous terre d�s qu�ils ont germ�. Ceci suppose que le terrain a �t� pr�par� et a re�u du fumier organique m�lang�.

In vitro, la multiplication rapide consiste � couper au moyen d�une pince et d�un carpelle la tige d�une plantule en de petits morceaux. Chaque morceau est constitu� d�un n�ud ayant une feuille et un bourgeon.

C�est ce bourgeon qui, plac� en milieu de culture, donnera en trois semaines 4 � 5 boutures. La taille obtenue apr�s cette p�riode permet d�arriver � ce r�sultat. Il faut noter qu�une personne peut bouturer plus de 2000 boutures par jour.

A son tour, chaque bouture donnera 4 � 5 autres boutures apr�s trois semaines. D�s que l�on atteint le nombre de plantules souhait�es, on les s�vre en serres. Ensuite, les plantules sont plant�es dans un substrat compos� d�une fumure organique m�lang� avec du sable.

Les plantules s�journent en serres pendant 90 jours. Apr�s quoi l�on r�colte des minitubercules. La plupart sont plant�es � une densit� de 100 plantules par m�tre carr�.

Par la multiplication rapide in vitro, une bouture donne 60 000 plantules, et ceci durant une saison de six mois. Durant cette m�me p�riode, un tubercule plant� dans un champ du paysan fournit 6 � 12 tubercules pr�ts � �tre plant�s dans la prochaine saison.

L�ISAR Musanze produit 70 000 plantules par saison. La capacit� de son labo atteint 80 000plantules. Tandis que les serres ne peuvent recevoir que 57 600 plantules. La grande production de plantules d�pendra de l�accroissement du personnel et de la construction de nouvelles serres. Ce qui signifie disponibiliser un budget y relatif. Ce programme figure dans les pr�visions.

Quantit� des semences de pomme de terre � produire � chaque maillon de production

Quand on observe les diff�rentes cha�nes impliqu�es dans la production des semences, on constate que depuis les 80 000 plantules produites in vitro qui constituent la premi�re g�n�ration (G1), l�on arrive � la sixi�me g�n�ration (G6) avec 30 500 tonnes produits par les coop�ratives sur 2033 ha et qui seront livr�s aux agriculteurs pour �tre sem�s sur 12 200 ha.

Il est � noter que les 80 000 plantules donnent 560 000 minitubercules de la deuxi�me g�n�ration au niveau de l�ISAR. Plant�s sur 11,2 ha, ces minitubercules fournissent � la r�colte 140 tonnes de semences de souche (G3) qui sont livr�s � RADA pour �tre plant�s sur 56,5 ha.

La r�colte arrive � 847,5 tonnes de la semence de base (G4) qui sera sem�e sur 339 ha par les coop�ratives et associations agricoles pour donner 5082,2 tonnes de la cinqui�me g�n�ration.

Cette r�colte est plan�e � son tour sur 2033 ha et elle fournit 30 500 tonnes (G6).

Comment conserver le germoplasme ?

Le germoplasme est un ensemble des vari�t�s de pomme de terre conserv�es dans les tubes � essai, dans un milieu appropri�, c-�d en chambre de croissance sous une photop�riode. Ce qui signifie 16 heures de lumi�res et 8 heures d�obscurit� � une temp�rature de 21degr�s centigrades.

Le renouvellement de la collection ou changement du milieu de culture s�effectue apr�s six � 8 mois. Conserver les g�nes signifie en fait conserver les vari�t�s de pomme de terre ayant leurs g�nes caract�ristiques.

ARI-RNA rnanews.com

1 comment

1 djabou astride { 12.05.10 at 06:45 }

I am a Ph.D student in Cameroon and i want to work in my thesis on the production of minitubers of cocoyam (Xanthosoma sagittifolium). But i am confront on a problem of substrates to use. Please can we help me with a name of substrate that are used in your country to produce minitubers? Please i wait your responses.

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