by Christophe Rigaud

Le mapping report de l’ONU qui �voque la “possibilit� d’un g�nocide” en R�publique d�mocratique du Congo (RDC), entre 1993 et 2003, continue de susciter la controverse.� L’ONU y pr�sente les exactions commises contre les populations civiles et les r�fugi�s en RDC (ex-Za�re). Au banc des accus�s� : l’Ouganda, le Burundi, l’Angola� mais surtout le Rwanda pour qui le terme de “g�nocide” ne passe pas. Jeudi 9 et vendredi 10 d�cembre 2010, Kigali organise une conf�rence internationale sur la convention de l’ONU de 1948 d�finissant le crime de g�nocide. Une occasion de revenir sur le fameux mapping report des� crimes commis durant les guerres du Congo.
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????Le fameux rapport de l�ONU du Haut-Commissariat aux droits de l�homme dresse un bilan accablant de dix ans de crimes en R�publique D�mocratique du Congo (RDC), de 1993 � 2003. Le Congo (Za�re � l’�poque) a �t� d�chir� au cours de cette p�riode par deux guerres, de 1996-1997 puis de 1998 � 2003. Les violences qui d�chirent encore aujourd�hui le Nord-Kivu, d�coulent de ces pr�c�dents conflits. Le rapport d�environ 600 pages, d�voil� par Le Monde, r�v�le notamment qu�au cours de la premi�re guerre en RDC, de 1996 � 1998, certains faits commis par les soldats rwandais pourraient �tre qualifi�s de g�nocide. Ces actes de guerre sont pourtant directement li�s au g�nocide de 1994, survenu au Rwanda voisin. Cette ann�e-l�, une guerre civile a oppos� les ethnies Hutu et Tutsi, conduisant au g�nocide d�environ 800.000 Tutsi. Suite � la prise de pouvoir � Kigali du Front patriotique rwandais (FPR) � majorit� tutsie, plus d�un million de Hutus du Rwanda s��taient r�fugi�s sur le territoire de la R�publique D�mocratique du Congo, ( Za�re � l’�poque). Pour Kigali, l�APR (bras arm� du FPR dirig� par Paul Kagame) aurait commis ces exactions en RDC, alors qu�elle poursuivait� les g�nocidaires hutus ayant quitt� le Rwanda.

Si d’important massacres ont bien eu lieu � l’Est de la R�publique d�mocratique du Congo (personne ne le nie), les �r�v�lations� du rapport de l’ONU n�ont pas manqu� d�apporter de l�eau au moulin des tenants de la th�se n�gationniste du �double g�nocide�, qui, pour amoindrir les crimes des g�nocidaires rwandais jug�s � Arusha ou laver les accusations de complicit� qui p�sent sur les autorit�s politiques et militaires fran�aises, tentent de relativiser le g�nocide commis � l�encontre des Tutsi par une rh�torique des tords partag�s ou de crimes r�ciproques �quivalents. Or, si des crimes de guerre et des crimes contre l�humanit� ont ind�niablement �t� commis par l�arm�e du FPR et demeurent impunis, l�utilisation du terme “g�nocide” pour les qualifier pose probl�me.

Dans ce contexte s’ouvrira le 9 d�cembre 2010 � Kigali, une conf�rence organis�e par la Commission Nationale rwandaise de Lutte contre le G�nocide. La conf�rence sera pr�sid�e par Jean-de-Dieu Mucyo, ancien ministre de la Justice, et Aldo Ayello, ancien envoy� sp�cial des Nations Unies pour ramener la paix au Mozambique (1992-1994) puis par l�Union europ�enne comme facilitateur de paix dans la r�gion des Grands Lacs (1996-2007).

Ces derniers mois, Aldo Ayello avait contest� dans plusieurs interventions remarqu�es, le contenu du projet de rapport du Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, r�v�l� fin ao�t 2010 par le journal Le Monde, et qui estime que des faits de “g�nocide” auraient pu �tre commis en R�publique d�mocratique du Congo (RDC) entre 1996 et 1998 par des militaires rwandais ou soutenus par le Rwanda. Pour Aldo Ayello, � l�application inappropri�e du concept de g�nocide discr�dite le mapping report. �

Parmi les autres invit�s de la conf�rence de Kigali, on notera la pr�sence du professeur Michael Scharf enseignant en Droit et directeur du Centre de droit Frederick K. Cox International aux Etats-Unis. Il a particip� � la formation des juges et procureurs irakiens du Tribunal Sp�cial pour l�Irak. L�ONG qu�il a fond�e a �t� nomin�e pour le Prix Nobel de la Paix pour sa contribution � la recherche de criminels� de guerre majeurs comme Slobodan Milosevic, Charles Taylor et Saddam Hussein.

Autres invit�s, le juriste fran�ais Roland Junod, sp�cialiste du concept de g�nocide et le docteur Jean Damasc�ne Bizimana, �crivain et analyste politique (il a notamment publi� �L’Eglise et le g�nocide au Rwanda ; les p�res blancs et le n�gationnisme�) qui pr�sentera une analyse du mapping report tout comme le Brigadier G�n�ral Richard Rutatina

De son c�t�, le Brigadier G�n�ral J�r�me Ngendahimana �voquera le contexte de la crise des r�fugi�s au Za�re et le contr�le des camps par les ex-FAR en 1994. Enfin, Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires �trang�res du Rwanda, interviendra pour donner le point de vue de son gouvernement sur le pr� rapport de l�ONU.

[Afrikarabia.com]