La nomination par Paul Kagame du nouveau Premier Ministre suscite interrogations
La nomination d’un nouveau Premier ministre au Rwanda jeudi 6 octobre 2011 suscite toujours autant d’interrogations. Pierre Damien Habumuremyi n’est pas une personnalit� politique de premier plan. Il n’incarne pas non plus l’ouverture attendue par les opposants � Paul Kagame. Et surtout sa nomination ne s’est pas accompagn�e d’un remaniement.
Pourquoi Paul Kagame a t-il �cart� son ancien chef de gouvernement, un homme fid�le qui ne faisait pas de vagues ? La d�cision aurait �t� logique et dans l’air du temps si son rempla�ant avait �t� un symbole d’ouverture commente un sp�cialiste du Rwanda. L’ouverture �tait r�clam�e par les bailleurs de fonds depuis des mois et semblait se dessiner, notamment si l’on en croyait les rencontres entre Paul Kagame et ses opposants lors de ses derniers d�placements aux Etats-Unis et en France d�but septembre.
Mais le profil du nouveau Premier ministre coupe court aux espoirs.�Pierre Damien Habumuremyi n’est pas une personnalit� en vue.�Il n’a pas vraiment de base politique.�C’est un homme du FPR, le parti pr�sidentiel. ��Point de salut en dehors des “intore”, les milices du Front patriotique rwandais �, avait-il dit en substance lorsqu’il �tait encore ministre de l’Education. Il �tait jusque l� � un ministre timor� �, disent ses d�tracteurs, qui ne prenait jamais aucune d�cision et d�l�guait volontiers les affaires d�licates � d’autres.
��L’homme sera au garde � vous, c’est le profil type qui convient � Paul Kagame �,� assure un opposant exil� � Paris. En somme, la nomination de Pierre Damien Habumuremyi est troublante r�sume un sp�cialiste du Rwanda.
[RFI]
octobre 10, 2011 1 Comment
C’est bel et bien Paul Kagame qui a assassin� Habyarimana et d�clench� le g�nocide rwandais, Rudasingwa
�v�nement unique dans l�histoire, le 6 avril 1994, deux chefs d��tat furent assassin�s en m�me temps. Il s�agissait de Juv�nal Habyarimana, pr�sident de la R�publique du Rwanda, et de Cyprien Ntaryamira, pr�sident de la R�publique du Burundi. Tous deux trouv�rent la mort lorsque l�avion dans lequel ils se trouvaient fut abattu dans sa phase d�approche, � l�a�roport international de Kigali, la capitale du Rwanda.
L�autre aspect unique de cet �v�nement tragique, dans lequel l��quipage fran�ais de l�avion et les entourages des deux pr�sidents perdirent �galement la vie, c�est qu�aucune enqu�te officielle ne fut diligent�e, et que les auteurs de ce crime n�ont jamais �t� poursuivis et encore moins jug�s. Alors qu�un tribunal international a �t� institu� par les Nations Unies pour juger les assassins pr�sum�s d�un ancien premier ministre libanais, qui n��tait plus en fonction lors de l�attentat qui lui co�ta la vie.
Or, l�attentat dans lequel p�rit le pr�sident du Rwanda devait entrainer une trag�die d�une ampleur inou�e: le g�nocide rwandais, durant lequel des centaines de milliers d�hommes, de femmes et d�enfants furent massacr�s.
N�eut-il pas �t� souhaitable que les auteurs d�un attentat qui devait causer la pire tuerie de cette fin de XXe si�cle fussent identifi�s, arr�t�s et jug�s?
Trop longtemps, beaucoup de mensonges ont circul� autour de cet attentat. Aujourd�hui, la v�rit� �clate enfin au grand jour, gr�ce Dr Th�og�ne Rudasingwa, ancien secr�taire g�n�ral du Front Patriotique Rwandais, ancien ambassadeur du Rwanda aux �tats-Unis, et ancien chef de Cabinet du pr�sident Paul Kagame.
Il y a quelques jours, cet homme a eu le courage de r�v�ler ce que l�on soup�onnait depuis longtemps. Voici, ci-dessous et in extenso, son t�moignage.
Paul Kagame a assassin� le pr�sident Juvenal Habyarimana, le pr�sident Cyprien Ntaryamira du Burundi, D�ogratias Nsabimana, Elie Sagatwa, Thadd�e Bagaragaza, Juvenal Renzaho, Emmanuel Akingeneye, Bernard Ciza, Cyriaque Simbizi, Jacky H�raud, Jean-Pierre Minaberry et Jean-Michel Perrine.
Le 4 ao�t 1993, � Arusha, en Tanzanie, le gouvernement du Rwanda et le Front patriotique rwandais (FPR) ont sign� l�Accord de paix d�Arusha. Les dispositions de l�accord comprennent un engagement � des principes de la primaut� du droit, la d�mocratie, l�unit� nationale, le pluralisme, le respect des libert�s fondamentales et les droits de l�individu. L�accord contenait encore des dispositions sur le partage du pouvoir, la formation d�une Arm�e nationale et d�une nouvelle gendarmerie nationale � partir des forces des deux parties bellig�rantes, ainsi qu�une solution d�finitive au probl�me des r�fugi�s rwandais.
Le 6 avril 1994, � 20h25, l�appareil Falcon 50 du Pr�sident de la R�publique du Rwanda, avec pour num�ro d�immatriculation ��9XR-NN��, a �t� abattu au cours de son retour d�une r�union au sommet � DAR-ES-SALAAM en Tanzanie, alors qu�il �tait en phase d�approche de l�a�roport international de Kanombe � Kigali au Rwanda. Toutes les personnes � bord, dont le pr�sident Juv�nal Habyarimana, le pr�sident Cyprien Ntaryamira du Burundi, l�enti�ret� de leur entourage ainsi que l��quipage sont morts.
La mort du pr�sident Juv�nal Habyarimana a d�clench� le d�but du g�nocide qui visait les Tutsi et les Hutu mod�r�s et la reprise de la guerre civile entre le FPR et le Gouvernement du Rwanda. A partir de ce moment, la version affligeante et fausse du FPR a �t� celle des extr�mistes Hutus du camp du Pr�sident Habyarimana ayant abattu l�avion afin de faire d�railler la mise en application de l�Accord de paix d�Arusha et de trouver un pr�texte pour mettre en oeuvre le g�nocide au cours duquel plus de 800.000 Rwandais sont morts en 100 jours � peine. Cette histoire est devenue pr�dominante dans certains milieux internationaux, parmi les sp�cialistes universitaires et parmi certaines organisations de d�fense des droits de l�homme.
La v�rit� doit maintenant �tre dite.�Paul Kagame, alors commandant en chef de l�Arm�e Patriotique Rwandaise, la branche arm�e du Front Patriotique Rwandais,�est personnellement responsable de l�attentat contre l�avion. En Juillet 1994, Paul Kagame lui-m�me, avec son insensibilit� caract�ristique et beaucoup de jubilation, m�a dit qu�il �tait responsable de l�attentat contre l�avion. Malgr� les d�n�gations publiques, le fait de la culpabilit� de Kagame dans ce crime est aussi un �secret� public au sein des cercles du FPR et des RDF. Comme bon nombre au sein de la direction du FPR, et malgr� le fait que je savais que Kagame �tait coupable de ce crime, j�ai vendu avec enthousiasme cette version trompeuse de l�histoire, surtout pour les �trangers qui en gros sont arriv�s � y croire.
L�atmosph�re politique et sociale durant la p�riode allant de la signature des Accords d�Arusha en ao�t 1993 a �t� tr�s explosive. En tuant le pr�sident Habyarimana, Paul Kagame a introduit une ��wild card�� dans un cessez-le feu d�j� fragile.�Cela a cr�� un puissant d�clencheur, l�escalade d�un point de basculement vers la reprise de la guerre, le g�nocide civil et la d�stabilisation � l��chelle r�gionale qui a d�vast� depuis la r�gion des Grands Lacs.
Paul Kagame doit �tre imm�diatement inculp� pour ce crime et ses cons�quences.
Tout d�abord, il n�y a absolument rien d�honorable ou d�h�ro�que de parvenir � un accord de paix avec un partenaire, puis de le poignarder dans le dos. Kagame et Habyarimana ne se sont pas affront�s sur le champ de bataille, le 6 avril 1994. Si il en avait �t� ainsi, et si l�un d�eux ou les deux �taient morts, cela aurait �t� tragique, mais compr�hensible, comme une cons�quence de la logique de guerre. Le pr�sident Habyarimana revenait d�un sommet de la paix et en le tuant, Kagame a fait preuve de la plus haute forme de trahison.
Deuxi�mement, Paul Kagame, un Tutsi lui-m�me, a jou� un jeu cynique avec la vie des innocents Tutsi et Hutu mod�r�s qui ont p�ri au cours du g�nocide. Alors que l�assassinat du pr�sident Habyarimana, un Hutu, n�a pas �t� une cause directe du g�nocide, il a fourni une motivation puissante et a mis en branle ceux qui ont organis�, mis en route et ex�cut� le g�nocide contre les Tutsi et les Hutu mod�r�s.
Troisi�mement, en tuant le pr�sident Habyarimana, Kagame a fait d�finitivement d�railler le processus de paix d�j� fragile d�Arusha en une dangereuse chasse au pouvoir absolu au Rwanda. Kagame craignait le document et l�esprit de l�Accord de paix d�Arusha. Comme la suite des �v�nements le d�montre aujourd�hui, Kagame ne croit pas � l�unit� des Rwandais, � la d�mocratie, au respect des droits de l�homme et des autres libert�s fondamentales, � la primaut� du droit, au partage du pouvoir, aux institutions de s�curit� int�gr�es et responsables � caract�re national, ni � la r�solution une fois pour toutes du probl�me des r�fugi�s. C�est tout cela que repr�sentait l�Accord de paix d�Arusha. C�est ce qui manque aujourd�hui au Rwanda.
Enfin, et non le moindre argument, le r�cit mensonger, les d�n�gations et les tromperies de Kagame et du FPR ont conduit � une justice partiale, tant au Rwanda qu�au Tribunal P�nal International pour le Rwanda, compromettant ainsi les perspectives de justice pour tous les Rwandais, la r�conciliation et la gu�rison. La communaut� internationale est, sciemment ou inconsciemment, devenue complice dans le jeu syst�matique et honteux du mensonge de Kagame.
Je n�ai jamais fait partie de la conspiration en vue de commettre ce crime odieux. En fait, j�en ai entendu parler initialement � la BBC vers 01h00 am, le 7 avril 1994, alors que j��tais � Kampala, o� j�assistais � une conf�rence du Mouvement panafricain.
Je crois que la majorit� des membres du FPR et l�APR, civils et combattants comme moi, n�ont pas fait partie de cette conspiration meurtri�re qui �t� initi�e et organis�e par Paul Kagame et ex�cut�e sur ses ordres. N�anmoins, j�ai �t� Secr�taire G�n�ral du FPR et major dans l�arm�e rebelle, l�APR. C�est � cet �gard, dans le contexte de la responsabilit� collective et avec un esprit de v�rit�, � la recherche du pardon et de gu�rison, que je tiens � dire que je suis profond�ment d�sol� de cette perte de vie et demande pardon aux familles de Juv�nal Habyarimana, Cyprien Ntaryamira, D�ogratias Nsabimana, Elie Sagatwa, Thadd�e Bagaragaza, Emmanuel Akingeneye, Bernard Ciza, Cyriaque Simbizi, Jacky H�raud, Jean-Pierre Minaberry, et Jean-Michel Perrine. Je demande aussi pardon � tous les Rwandais, dans l�espoir que nous devons � l�unanimit� rejeter cat�goriquement le meurtre, la trahison, le mensonge et la conspiration comme armes politiques, �radiquer l�impunit� une fois pour toutes et travailler ensemble pour construire une culture de la v�rit�, du pardon, de la gu�rison et de la primaut� du droit. Je demande pardon au peuple du Burundi et de la France dont des dirigeants et des citoyens ont �t� tu�s par ce crime. Surtout, je demande pardon � Dieu pour avoir menti et cach� le mal depuis trop longtemps.
En disant librement la v�rit� devant Dieu et le peuple rwandais, je comprends parfaitement les risques que je prends, compte tenu de la vindicte l�gendaire de Paul Kagame et sa soif insatiable de r�pandre le sang des Rwandais. C�est un risque partag� que les Rwandais supportent quotidiennement dans leur qu�te de libert� et de justice pour tous. Ni la puissance, ni la gloire, ni l�or, ni l�argent ne sont une motivation pour moi dans ces questions de mort qui ont d�fini notre nation depuis trop longtemps. La v�rit� ne peut pas attendre demain, parce que la nation rwandaise est tr�s malade et divis�e et ne peut ni se reconstruire, ni gu�rir, sur des mensonges. Tous les Rwandais ont besoin de toute urgence de la v�rit� aujourd�hui. Notre recherche individuelle et collective de la v�rit� nous rendra libre. Lorsque nous serons libres, nous pourrons librement nous pardonner les uns les autres et commencer � vivre pleinement et enfin gu�rir.
Dr Th�og�ne Rudasingwa
Le Dr Th�og�ne Rudasingwa est un ancien secr�taire g�n�ral du FPR (1993-1996), ambassadeur du Rwanda aux �tats-Unis (1996-1999), et chef de Cabinet du pr�sident Paul Kagame (2000-2004).
E-mail: [email protected]; Washington, DC.�October 1, 2011
Juv�nal HABYARIMANA, Head of State of Rwanda;
Cyprien NTARYAMIRA, Head of State of Burundi;
D�ogratias NSABIMANA, Chief of Staff of Rwandan Armed Forces (R.A.F.);
Elie SAGATWA, Colonel and Chief of the Military Cabinet of the Rwandan president;
Thadd�e BAGARAGAZA, Major and executive officer in the �maison militaire� of the Rwandan president;
Juv�nal RENZAHO, foreign affairs adviser to the Rwandan president;
Emmanuel AKINGENEYE, personal physician to the Rwandan president;
Bernard CIZA, Minister of Planning in the government of Burundi;
Cyriaque SIMBIZI, Communications Minister of Burundi;
and members of the French flight crew:
Jacky HERAUD, pilot;
Jean-Pierre MINABERRY, co-pilot; and ,
Jean-Michel PERRINE, flight engineer.
[Echos d'Afrique].
octobre 4, 2011 1 Comment
Rwanda: G�rald Gahima au sujet des g�nocides commis contre les Hutus et contre les Tutsis
G�rald Gahima, ancien proche de Paul Kagame et ancien procureur g�n�ral du Rwanda actuellement en exil aux Etats-Unis d’Am�rique, r�pond aux questions de Marianne2.fr pos�es par R�gis Soubrouillard.
Question:
Vous avez �t� procureur de la R�publique de Kigali. Que saviez-vous des crimes commis en 1994 au Rwanda�?
Gerald Gahima:
Nous ne nions pas les atrocit�s commises par le FPR contre les Hutus. Nous ne nions pas non plus l�existence d�un g�nocide. Nous demandons la reconnaissance des violations des droits humains, crimes de guerre, crimes contre l�humanit�, l�assassinat de dizaines de milliers de personnes innocentes hutus. Le gouvernement nie ces atrocit�s. Elles ne figurent pas dans l�histoire politique officielle du pays. Tant que ces crimes ne seront pas reconnus, justice n�aura pas �t� rendue, les survivants de ces crimes ne seront pas autoris�s � s�en souvenir et ceux qui ont p�ri seront oubli�s. L�exclusion du pouvoir et la non-reconnaissance de ces atrocit�s restent les principales sources de tensions entre hutus et tutsis. Les plaies sont toujours � vif et une reconstruction pacifique ne saurait avoir lieu tant qu�elles n�auront pas �t� referm�es.
Aux environs du 15 mars 1994, j��tais membre du FPR,�deux semaines avant le g�nocide, j�ai t�moign� aux Nations Unies et � Washington que la situation �tait explosive. Dans mes fonctions de procureur, j�estime qu�il y a eu des crimes de guerre et crimes contre l�humanit�. Je ne peux pas confirmer l�existence d�un g�nocide. Mais le Haut Commissariat des Nations unies fait �tat�d�un ��g�nocide�� commis sur les r�fugi�s hutus au Congo. Notre organisation reconna�t ces crimes et le rapport des Nations Unies, et nous sommes pour que la v�rit� soit connue. Toutes les investigations et enqu�tes sur les attaques contre les Hutus et les r�fugi�s doivent �tre men�es. Mais en tant que membre du FPR et Tutsi, cela ne fait pas de moi un responsable du g�nocide.
Un g�nocide a �galement �t� planifi� � l�encontre des Tutsi en 1994. Je ne crois pas que le pr�sident�Habyarimana soit � l�origine de ce g�nocide comme le gouvernement du Rwanda le pr�tend. En tant que procureur de Kigali, je n�ai aucune preuve de son implication dans le g�nocide. Mon point de vue est que les personnes qui ont planifi� ce g�nocide l�ont fait apr�s sa mort. Ce qui ne signifie pas que certains membres de ce groupe n�ont pas planifi� le recours � des violences avant la mort d�Habyarimana. Je pense qu�il y a un lien entre l�assassinat du pr�sident Habyarimana et le g�nocide, mais cet assassinat ne justifie en rien le g�nocide. Cela a eu un impact, a peut-�tre �t� utilis� comme un pr�texte, mais rien ne justifie de tels massacres.
septembre 28, 2011 No Comments
Gerald Gahima au sujet de l�assassinat de l�ancien Pr�sident Rwandais Habyarimana
R�gis Soubrouillard de Marianne2.fr a voulu savoir ce que l’ancien Procureur G�n�ral du Rwanda dans le gouvernement du FPR, G�rald Gahima, pense de l’assassinat du Pr�sident Habyarimana en 1994:
Question:
Que savez-vous sur l�assassinat de l�ancien pr�sident Habyarimana ? Certains vous reprochent de vous montrer tr�s vague sur cette question�?
R�ponse de G�rald Gahima:
L�attaque contre le Pr�sident �tait un crime. Ceux qui en sont responsables doivent �tre traduits en justice. Je n��tais pas un soldat, je ne suis en rien m�l� � la planification ni � l�ex�cution de l�assassinat de l�ancien pr�sident. Contrairement � Kagame, je soutiens les investigations de la justice fran�aise, je ne dis pas que les all�gations port�es individuellement contre des personnes sont correctes. Quels que soient ceux qui sont mis en cause par les investigations en cours, ils doivent rendre des comptes et s�expliquer devant la justice.
septembre 27, 2011 1 Comment
Juge Alice Rulisa montre ses couleurs dans le proc�s de Victoire Ingabire
Aujourd’hui le 26 Septembre 2011 dans le proc�s de Mme Ingabire Victoire la pr�sidente des juges Mme Alice Rulisa a montr� sa couleur et perdu ses p�dales. Elle est m�me all�e jusqu�� insulter l��quipe de d�fense de Mme Ingabire en disant que cette �quipe est compos�e de � barbares � .
L��quipe de d�fense venait d�expliquer que le dossier de Mme Ingabire comprendrait beaucoup d’�l�ments qui violent la loi rwandaise. A titre d�exemple ils disaient que c�est ill�gal de poursuivre quelqu�un de l�id�ologie du g�nocide en se basant sur des �vidences, preuves ou indices datant de 2000 alors que la loi r�gissant ce crime a �t� promulgu�e en 2008.
En plus, la loi r�gissant le terrorisme est en vigueur depuis 2009 et le minist�re public se sert des preuves d�avant cette date et m�me de 2000 pour accuser Madame Ingabire de terrorisme. Selon cette �quipe de d�fense la loi n�est pas r�troactive.
Cette �quipe aussi a soulev� le tribunal ne peut accepter des accusations sur lesquelles l’inculp� n�a jamais �t� interrog� au cours de l’instruction ni par la police judiciaire ni par le bureau du procureur.
Par ailleurs selon l��quipe de d�fense a soulev� le probl�me d’extraterritorialit� de certains crimes en relevant le fait que le minist�re public rwandais se sert des actes et discours que Mme Ingabire aurait faits ou prononc�s en dehors du territoire rwandais.
Cette �quipe de d�fense demandait aux juges de prendre une d�cision d�enlever dans le dossier des preuves du minist�re public qui datent d�avant la promulgation des lois.
Apr�s cet expos�, la pr�sidente des Juges Alice Rulisa s�est montr�e tr�s surprise et est devenue furieuse contre l’�quipe de d�fense. Sur demande du Minist�re public qui avoua sa surprise et demanda du temps pour faire des recherches sur les all�gations de l’�quipe de d�fense, la cour a d�cid� d’ajourner les s�ances jusqu’� Mardi 5 Octobre.
septembre 26, 2011 No Comments
G�rald Gahima nie vouloir remplacer une � �lite � tutsi par une autre � �lite � tutsi au Rwanda
G�rald Gahima, d’ethnie tutsi, est un ancien proche de Paul Kagame, un ancien procureur g�n�ral du Rwanda sous le regime du FPR et un des fondateurs du Congr�s National du Rwanda. Il vit en exil aux Etats-Unis d’Am�rique.
R�gis Soubrouillard de Marianne2.fr lui a pos� la question suivante:
Question:
Certains observateurs rappellent votre ascension politique rapide au sein du FPR et estiment que votre organisation n�est int�ress�e que par la chute de Kagame. Ils s�interrogent sur la pertinence politique qu�il y aurait � remplacer une ���lite�� tutsi par une autre ���lite�� tutsi. Que r�pondez-vous � cela ?
R�ponse de G�rald Gahima:
Je r�p�te que je n�ai personnellement aucune ambition politique. Quant au RNC, ce n�est pas un groupe tutsi. La majorit� de nos membres sont des Hutus et notre organisation n�a cess� de cro�tre depuis dix mois. Notre strat�gie est de pr�senter une opposition unie. Mais nous sommes une organisation en exil. Nous cherchons � nous ouvrir et � d�battre, � travailler avec d�autres groupes d�opposition. Mais dans le m�me temps, Kagame d�pense beaucoup d�argent pour sa propre propagande dans la diaspora. Il organise des r�unions, encore � Paris cette semaine, pour expliquer que ce que nous disons est faux. S�il fait cela, c�est que nous avons quand m�me un impact. Le changement ne viendra que du compromis, pas des Hutus, des Tutsis ou de la diaspora. C�est pour cela que nous sommes favorables � l�ouverture de n�gociations sur une transition d�mocratique qui inclurait toutes les tendances politiques, ethniques, etc.
Aucun groupe ethnique ne doit dominer un autre groupe, cela vaudrait �galement si les Hutus acc�daient au pouvoir durablement, sans le partager. C�est ce que font les Tutsis aujourd�hui, mais malheureusement dire �a aujourd�hui est impossible, sinon � passer vingt ans en prison.
septembre 26, 2011 No Comments
Paradoxe: “Je n’ai pas d’ambitions politiques”, d�clare le fondateur du Congr�s National du Rwanda G�rald Gahima
Ancien procureur g�n�ral du Rwanda, autrefois proche de Paul Kagame, G�rald Gahima a fond� le Congr�s national du Rwanda, une plate-forme politique qui se veut une alternative au FPR. Il a eu un entretien avec R�gis Soubrouillard de Marianne2.fr:
Question de Marianne2.fr:
Vous �tes actuellement en exil aux Etats-Unis. Pourquoi avoir choisi l�exil�?
R�ponse de G�rald Gahima:
Ce n��tait pas une obligation mais aujourd�hui le Rwanda est un pays � la fois myst�rieux et dangereux qui pr�sente une fa�ade d�mocratique, contr�l� par un seul homme qui a la main sur toutes les institutions : l�ex�cutif, la justice, le parlement, le parti au pouvoir et la soci�t� civile. Donc toute personne ou organisation qui n�est pas en phase avec la politique du pr�sident Kagame est potentiellement en danger. C�est un pays tr�s �troitement contr�l�. Aujourd�hui, si j��tais au Rwanda, je risquerais la prison ou ma vie. C�est ce qu�ont subi la plupart des opposants � Paul Kagame. Certains de mes coll�gues ont �t� condamn�s � vingt ans de prison.
C�est pour ma s�curit� personnelle que j�ai choisi l�exil. A l�heure actuelle, de nombreuses personnes quittent ou souhaiteraient quitter le pays car elles ne supportent plus la dictature et l�oppression, mais elles ne peuvent pas sortir du pays.
J�esp�re pouvoir revenir au Rwanda un jour. Personnellement, je n�ai pas d�ambitions politiques, je n�ai pas de d�sir de faire partie d�un gouvernement rwandais. Ma seule ambition est de travailler � des changements politiques, notamment persuader la communaut� internationale de nous aider � convaincre Kagame qu�il doit ouvrir l�espace et le d�bat politique � une opposition sans violence, sans oppression. Quand ce jour arrivera, je reviendrai au Rwanda.
septembre 25, 2011 No Comments
“Le Rwanda est un volcan pr�t � exploser”, Gahima.
Parlant de la position du Congr�s National du Rwanda et des tensions ethniques existantes au Rwanda, R�gis Soubrouillard de Marianne2.fr a pos� � G�rald Gahima la question suivante:
Ne craignez-vous pas d�ouvrir la bo�te de Pandore et de raviver les tensions entre les communaut�s�?
R�ponse de G�rald Gahima:
Nous ne craignons pas d�ouvrir la boite de Pandore car nous croyons que le Rwanda est une bombe � retardement. Les ressentiments sont forts dans les deux communaut�s. Il n�est plus possible de mettre la poussi�re sous le tapis. En Bosnie, quand les Serbes ont tu� des musulmans, les Serbes ne voyaient dans les musulmans qu�une variante des Ottomans honnis qui avaient conquis la Serbie six cents ans plus t�t. Les comptes de ce conflit n�avaient jamais �t� sold�s. C�est en ce sens que le Rwanda est aussi un volcan pr�t � exploser.
Aujourd�hui, la politique d�exclusion du pr�sident Kagame ne fait qu�exacerber les tensions et accentue chaque jour le risque de nouvelles violences.
Sans changements pacifiques, je crains des soul�vements violents. La dictature ne pourra pas durer et sera renvers�e dans la violence. Mais je ne souhaite pas que le pays en arrive � de telles extr�mit�s compte tenu des terribles pr�c�dents qu�a connus le pays. Le changement n�est pas seulement n�cessaire. Il est urgent.
[Marianne2.fr]
septembre 23, 2011 1 Comment
Rwanda: Assassinat du Journaliste Rugambage: Didace Nduguyangu condamn� � dix ans de prison, un autre suspect relax�
La cour supr�me du Rwanda a rendu son verdict, le 15 septembre 2011, dans le proc�s des deux meurtriers pr�sum�s du journaliste Jean-L�onard Rugambage, r�dacteur en chef adjoint du bimensuel Umuvugizi, abattu de quatre balles � bout portant devant son domicile de Kigali, le 24 juin 2010. Didace Nduguyangu a �t� condamn� � dix ans de prison tandis qu�Antoine Karemera, officier de police, a �t� innocent�. A ce jour, les interrogations sur la culpabilit� de ces individus et sur la capacit� de la justice � d�lib�rer de mani�re ind�pendante restent enti�res.
“La d�cision de la justice rwandaise nous laisse tr�s sceptiques. Elle pose davantage de questions qu�elle n�apporte de r�ponses. Pourquoi l�un des suspects est-il condamn� et l�autre relax�? Pourquoi les avoir maintenu tous les deux en d�tention alors que seul le premier avait reconnu sa culpabilit�? Est-il vraiment coupable et �cope-t-il d�une sanction ad�quate�?”, s�interroge Reporters sans fronti�res.
“Apr�s l�assassinat du journaliste, nous avions demand� � la France, qui r�tablissait ses relations diplomatiques avec le Rwanda, et � la d�l�gation de l�Union europ�enne � Kigali de veiller � la mise en place d�une enqu�te ind�pendante sur cet homicide. Cette requ�te est rest�e sans suite. La seule piste de la vengeance personnelle a �t� �tudi�e, pas celle de l�implication possible des autorit�s rwandaises”, a ajout� l�organisation.
Juste avant sa mort, Jean-L�onard Rugambage avait publi� un article accusant les autorit�s d��tre responsables de la tentative d�assassinat perp�tr�e, le 19 juin 2010, � Johannesburg, contre le g�n�ral en exil Kayumba Nyamwasa. Le r�dacteur en chef d�Umuvugizi, Jean-Bosco Gasasira, avait � l��poque accus� le gouvernement d�avoir commandit� l�assassinat de son employ�, des all�gations jug�es “sans fondements” et rejet�es par la ministre des Affaires �trang�res, Louise Mushikiwabo.
Le 28 juin 2010, la police avait proc�d� � l�arrestation de deux suspects. Selon les autorit�s, l�un d�entre eux, Didace Nduguyangu, �tait pass� aux aveux et avait expliqu� � la police qu�il avait “commis cet acte pour se venger de ce journaliste qui a massacr� son fr�re pendant le g�nocide commis contre les Tutsis en 1994.”
Accus� de “meurtre” pendant la p�riode g�nocidaire, puis condamn� � un an d�emprisonnement pour “outrage � la cour”, Jean-L�onard Rugambage avait �t� d�tenu pendant onze mois, entre 2005 et 2006, avant d��tre finalement acquitt�.
Les 12 et 13 septembre derniers, Reporters sans fronti�res a soulev� la question du manque de libert� de la presse au Rwanda � l�occasion de la venue en France du pr�sident Paul Kagame. L�organisation a d�abord interpell� le chef de l�Etat rwandais lors d�une conf�rence tenue � l�IFRI avant de manifester devant l�h�tel Ritz, � Paris, o� il recevait une d�l�gation du patronat fran�ais.
[Reporters Sans Frontieres]
septembre 22, 2011 No Comments
Rwanda: “La position de la communaut� internationale vis-�-vis de Kagame est tr�s d�cevante”, Gahima.
Extrait de l’entretien entre l’ancien procureur g�n�ral du Rwanda G�rald Gahima et R�gis Soubrouillard de Marianne2.fr:
Marianne2.fr:
Comment qualifieriez-vous la position de la communaut� internationale vis-�-vis de Paul Kagame ?
G�rald Gahima:
La position de la communaut� internationale est tr�s d�cevante. Le pr�sident Kagame a exploit� et continue d�exploiter le g�nocide. En 1994, la communaut� internationale et notamment les m�dias ont laiss� le g�nocide se d�rouler en silence, sans intervenir.
Compte tenu des craintes que suscite le spectre du g�nocide, Kagame fait du chantage aux puissances occidentales. La communaut� internationale et les m�dias n��voquent jamais la question des droits de l�homme, de la d�mocratie, les agressions contre les pays voisins.
Le message de Kagame est simple�: ��Vous n�avez pas �t� capables de pr�venir un g�nocide, qui �tes-vous pour m�interroger sur la question des droits de l�homme, ma conception de la d�mocratie ? �. Les d�mocraties internationales ont fait preuve de l�chet�, elles en payent le prix.
septembre 22, 2011 1 Comment