Tribune d'Information sur le Rwanda

Rwanda: Paul Kagame, un dictateur en voie de r��lection

Paul Kagame: intolérant.

Paul Kagame: intol�rant

19 juillet – Alors que la campagne pr�sidentielle s’ouvre le 20 juillet au Rwanda, le quotidien burkinab� d�nonce les assassinats d’opposants perp�tr�s dans le pays. Le journal appelle � suivre l’exemple de Zapatero, qui a r�cemment renonc� � rencontrer le pr�sident rwandais.

Il n’y a pas qu’au Rwanda que la s�rie d’assassinats d’opposants politiques et de journalistes suscite une d�sapprobation. L’�limination physique de tous ceux qui peuvent g�ner Paul Kagame � sa r��lection du 9 ao�t prochain ne pla�t pas hors des fronti�res du pays des mille collines.

“Paul Kagame donne aussi l’air d’une personne obs�d�e par le pouvoir qu’il veut garder � tout prix, quitte � marcher sur des cadavres d’opposants et de dissidents.”

Le chef de l’Etat Paul Kagame s’en est lui-m�me rendu compte, le 16 juillet dernier, � l’occasion d’un d�placement en Espagne. Le Premier ministre espagnol, Jose Luis Rodriguez Zapatero, a renonc� au dernier moment � co-pr�sider avec lui une rencontre de l’ONU sur la pauvret�.
En outre, le lieu de la rencontre a �t� chang� au dernier moment comme pour �viter que Paul Kagame ne souille le si�ge du gouvernement du sang que des ONG espagnoles l’accusent d’avoir sur les mains. Une v�ritable claque administr�e malgr� lui par Zapatero, oblig� d’agir ainsi pour ne pas rester sourd au toll� suscit� en Espagne par la visite du num�ro un rwandais � un moment o� des opposants politiques et des journalistes sont tu�s chez lui.

Il a aussi �t� question au cours de la rencontre, suite � l’exhortation du secr�taire g�n�ral de l’ONU d’�lucider certains meurtres, dont ceux du vice-pr�sident du Parti d�mocratique vert, Andr� Kagwa Rwisereka, dont le corps a �t� retrouv� pratiquement sans t�te le 14 juillet, et du journaliste ind�pendant Jean L�onard Rugambage tu� par balles � Kigali le 24 juin dernier.

Il faut aussi dire qu’avant ces assassinats, la justice espagnole avait �mis [en f�vrier 2008] des mandats d’arr�t internationaux [pour "g�nocide"] contre 40 militaires du r�gime de Paul Kagame, pour des crimes commis avant l’arriv�e au pouvoir du Front patriotique rwandais (FPR).
Paul Kagame est �pargn� par ces mandats du fait de l’immunit� li�e � sa fonction. Ce qui ne l’emp�che nullement de se rendre en Espagne. Mais pour les d�fenseurs des droits humains ib�riques, si l’on ne peut pas l’arr�ter, on peut tout de m�me lui signifier qu’il n’est pas un ange, un saint et le sauveur du Rwanda que lui et son entourage s’�vertuent � montrer.
S’il est vrai que l’arriv�e au pouvoir du FPR [qui a chass� en juillet 94 le r�gime g�nocidaire] a ramen� la stabilit� et favoris� la croissance, il n’en demeure pas moins que la traque, les assassinats d’opposants politiques, l’absence de libert�s r�elles comme celle d’expression et de la presse, l’opposition au r�visionnisme ont fini par faire oublier aujourd’hui les bonnes actions des hommes forts du FPR.

Le Rwanda renvoie l’image d’un pays dirig� par un dictateur qui n’en a pas l’air, un militaire qui ne supporte pas la contradiction � tau point point que ceux de son camp qui se permettent un zeste de critique deviennent des ennemis � abattre quel que soit l’endroit du monde o� ils se trouvent.
Paul Kagame donne aussi l’air d’une personne obs�d�e par le pouvoir qu’il veut garder � tout prix, quitte � marcher sur des cadavres d’opposants et de dissidents.
Paradoxalement, ses agissements ne font pas l’objet de condamnations comme il se doit � cause d’un certain nombre de soutiens comme ceux des Am�ricains qui se pr�sentent comme des alli�s s�rs pour l’homme mince de Kigali. C’est d’ailleurs ce qui fait que l’ONU ne peut v�ritablement pas taper du poing sur la table, amenant son secr�taire g�n�ral � �tre prudent sur l’emploi des mots au point qu’il ne veuille “s’immiscer dans les affaires int�rieures d’un Etat souverain”.
D’autres pays sont dans leurs petits souliers pour avoir fait des mains et des pieds pour �tre dans les bonnes gr�ces de Kigali avec lesquels ils ont beaucoup de contentieux historiques. Et il ne faut pas compter sur leurs dirigeants pour oser une remarque “d�plac�e” sur l’attitude des autorit�s rwandaises par rapport au respect des droits humains et des libert�s fondamentales. Leur soci�t� civile a beau grogner, cela ne les g�ne pas de d�rouler le tapis rouge � l’ami rwandais.

[Courrier International]

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