Tribune d'Information sur le Rwanda

Extraits du Rapport de l’ONU sur le G�nocide des Hutus par l’arm�e Rwandaise au Congo


512. Les attaques syst�matiques, notamment les meurtres et les massacres perp�tr�s � l�encontre des membres du groupe ethnique hutu font l�objet de nombreuses descriptions dans la section I du rapport. Ces attaques ont fait un tr�s grand nombre de victimes, probablement des dizaines de milliers de membres du groupe ethnique hutu, toutes nationalit�s confondues. Dans la grande majorit� des cas rapport�s, il s�agissait non pas de personnes tu�es involontairement au cours de combats, mais bien de personnes cibl�es principalement par les forces de l�AFDL/APR/FAB, et ex�cut�es par centaines, souvent � l�arme blanche. Parmi les victimes, il y avait une majorit� d�enfants, de femmes, de personnes �g�es et de malades qui ne posaient aucun risque pour les forces attaquantes. De nombreuses atteintes graves � l’int�grit� physique ou mentale de membres du groupe ont �t� �galement commises, un nombre tr�s �lev� de Hutu ayant �t� bless�s par balle, viol�s, br�l�s ou battus. De tr�s nombreuses victimes ont �t� oblig�es de fuir et de parcourir de longues distances pour �chapper � leurs poursuivants qui voulaient les tuer. Cette traque a dur� des mois, entra�nant la mort d�un nombre ind�termin� de personnes livr�es � des conditions d’existence cruelles, inhumaines et d�gradantes, sans nourriture et m�dicaments. � plusieurs occasions, l�aide humanitaire qui leur �tait destin�e a �t� sciemment bloqu�e, notamment dans la province Orientale, les privant de l�assistance indispensable � leur survie.

513. Au moment des incidents couverts par le pr�sent rapport, la population hutu au Za�re, y compris les r�fugi�s venus du Rwanda, constituait un groupe ethnique au sens de la Convention pour la pr�vention et la r�pression du crime de g�nocide. Par ailleurs, comme il a �t� d�montr� pr�c�demment, l�intention de d�truire un groupe en partie est suffisante pour �tre qualifi�e de crime de g�nocide. Finalement les tribunaux ont �galement confirm� que la destruction d�un groupe peut �tre limit�e � une zone g�ographique particuli�re. On peut donc affirmer que, m�me si seulement une partie du groupe ethnique hutu pr�sent au Za�re a �t� cibl�e et d�truite, cela pourrait n�anmoins constituer un crime de g�nocide si telle �tait l�intention des auteurs. Finalement, plusieurs incidents r�pertori�s semblent �galement confirmer que les multiples attaques visaient les membres du groupe ethnique hutu comme tel. Si � certains moments les agresseurs disaient rechercher les criminels responsables du g�nocide commis � l��gard des Tutsi au Rwanda en 1994, la majorit� des incidents rapport�s indiquent que les Hutu �taient vis�s comme tels, sans proc�der � aucune discrimination entre eux. Les multiples attaques contre les Hutu �tablis au Za�re qui ne faisaient pas partie des r�fugi�s semblent confirmer que c��taient tous les Hutu, comme tels, qui �taient vis�s. Les crimes commis notamment � Rutshuru (30 octobre 1996) et Mugogo (18 novembre 1996), dans le Nord�Kivu, mettent en lumi�re le ciblage sp�cifique des Hutu, puisque des personnes ayant pu convaincre les agresseurs de leur appartenance � un autre groupe ethnique ont �t� lib�r�es juste avant ces massacres. L�utilisation syst�matique de barri�res par l�AFDL/APR/FAB, particuli�rement au Sud- Kivu, leur permettait d�identifier les personnes d�origine hutu par leur nom ou par leur village d�origine et ainsi de les �liminer. Des centaines de personnes d�origine hutu auraient ainsi arr�t�es � une barri�re �rig�e en novembre 1996 � Ngwenda, dans le territoire de Rutshuru, et ex�cut�es par la suite � coups de pilon dans un endroit appel� Kabaraza. Au Sud-Kivu, les militaires de l�AFDL/APR/FAB ont �rig� de nombreuses barri�res sur la plaine de la Ruzizi pour arr�ter les r�fugi�s rwandais et burundais dispers�s apr�s le d�mant�lement de leurs camps.

514. Plusieurs incidents r�pertori�s dans le pr�sent rapport r�v�lent des circonstances et des faits � partir desquels un tribunal pourrait tirer des inf�rences de l�intention de d�truire en partie le groupe ethnique hutu en RDC, s�ils sont �tablis hors de tout doute raisonnable. D�abord l�ampleur des crimes et le grand nombre de victimes sont d�montr�s par les nombreux incidents d�crits plus haut. L�usage extensif d�armes blanches (principalement des marteaux) et le massacre syst�matique des survivants, dont des femmes et des enfants, apr�s la prise des camps montrent que les nombreux d�c�s ne sont pas imputables aux al�as de la guerre ou assimilables � des dommages collat�raux. La nature syst�matique des attaques r�pertori�es contre les Hutu ressort �galement: ces attaques se sont d�roul�es dans chaque localit� o� des r�fugi�s ont �t� rencontr�s par l�AFDL/APR sur une �tendue tr�s vaste du territoire. Surtout au Nord-Kivu et au Sud- Kivu, mais aussi dans d�autres provinces, ces massacres ont souvent commenc� par une ruse des �l�ments de l�AFDL/APR qui avaient convoqu� les victimes � des r�unions sous pr�texte soit de discuter de leur rapatriement au Rwanda dans le cas des r�fugi�s, soit de leur pr�senter les nouvelles autorit�s dans le cas des Hutu �tablis dans la r�gion, soit pour proc�der � une distribution de nourriture. Par la suite, les participants ont �t� syst�matiquement tu�s. De tels cas ont �t� confirm�s dans la province du Nord-Kivu � Musekera, Rutshuru et Kiringa (octobre 1996), Mugogo et Kabaraza (novembre 1996), Hombo, Katoyi, Kausa, Kifuruka, Kinigi, Musenge, Mutiko et Nyakariba (d�cembre 1996), Kibumba et Kabizo (avril 1997) et Mushangwe (vers ao�t 1997); dans la province du Sud-Kivu � Rushima et Luberizi (octobre 1996), Cotonco et Chimanga (novembre 1996) et Mpwe (f�vrier 1997) et sur la route Shabunda-Kigulube (f�vrier-avril 1997); en province Orientale � Kisangani et Bengamisa (mai et juin 1997); au Maniema � Kalima (mars 1997) et en �quateur � Boende (avril 1997). De tels actes sugg�rent certainement une pr�m�ditation et une m�thodologie pr�cise. Dans la r�gion au sud de la ville de Walikale, au Nord-Kivu (janvier 1997), les Hutu rwandais ont fait l�objet de tueries quotidiennes dans des zones d�j� sous contr�le de l�AFDL/APR dans le cadre d�une campagne qui semblait viser toute personne hutu vivant dans la zone en question.

515. Plusieurs massacres r�pertori�s ont �t� commis quel que soit l��ge ou le sexe des victimes. Cet aspect ressort notamment des crimes commis � Kibumba (octobre 1996), Mugunga et Osso (novembre 1996), Hombo et Biriko (d�cembre 1996) dans la province du Nord-Kivu, Kashusha et Shanje (novembre 1996) dans la province du Sud-Kivu, Tingi-Tingi et Lubutu (mars 1997) dans la province du Maniema, et Boende (avril 1997) dans la province de l��quateur o� la grande majorit� des victimes �taient des femmes et des enfants. Par ailleurs, aucun effort n�a �t� d�ploy� pour faire une distinction entre les Hutu membres des ex-FAR/Interahamwe et les Hutu civils, r�fugi�s ou non. Cette tendance � regrouper tous les Hutu �dans le m�me sac� est aussi d�montr�e par les d�clarations faites au cours des �discours de sensibilisation� tenus par l�AFDL/APR � certains endroits, selon lesquelles tout Hutu encore pr�sent au Za�re ne pouvait �tre qu�un g�nocidaire, car les �vrais� r�fugi�s �taient d�j� rentr�s au Rwanda. On rel�ve �galement dans ces �discours de sensibilisation� tenus au Nord-Kivu une incitation � la population � chercher, tuer ou aider � tuer les r�fugi�s hutu rwandais qu�ils appelaient �les cochons�. Cette terminologie aurait �t� d�utilisation g�n�rique pendant les op�rations dans cette r�gion.

516. Les massacres de Mbandaka et Wendji, commis le 13 mai 1997 dans la province de l��quateur, � plus de 2 000 kilom�tres � l�ouest du Rwanda, marquent l�ultime �tape de la traque des r�fugi�s hutu qui avait d�but� � l�est du Za�re, dans les deux Kivu, en octobre 1996. Parmi les r�fugi�s se trouvaient des �l�ments des ex- FAR/Interahamwe qui ont �t� d�sarm�s par la gendarmerie locale d�s leur arriv�e. Malgr� tout, l�AFDL/APR a ouvert le feu sur des centaines de r�fugi�s hutu sans d�fense, faisant de nombreuses victimes.

517. Les attaques syst�matiques et g�n�ralis�es d�crites dans le pr�sent rapport, ayant cibl� de tr�s nombreux r�fugi�s hutu rwandais et de membres de la population civile hutu et caus� leur mort, r�v�lent plusieurs �l�ments accablants qui, s�ils sont prouv�s devant un tribunal comp�tent, pourraient �tre qualifi�s de crimes de g�nocide. Le comportement de certains �l�ments de l�AFDL/APR � l��gard des r�fugi�s hutu et des populations hutu �tablies au Za�re � cette �poque semble s�inscrire dans le cadre �d�une s�rie manifeste de comportements analogues dirig�s contre ce groupe� duquel un tribunal pourrait m�me d�duire l�existence d�un plan g�nocidaire. �Si l�existence d�un tel plan peut contribuer � �tablir l�intention g�nocidaire requise, elle ne constitue pour autant qu�un �l�ment de preuve permettant de d�duire cette intention et non un �l�ment juridique du g�nocide�. Il est � noter que certains �l�ments pourraient faire h�siter un tribunal � conclure � l�existence d�un plan g�nocidaire, comme le fait qu�� partir du 15 novembre 1996 plusieurs dizaines de milliers de r�fugi�s hutu rwandais, dont de nombreux survivants d�attaques pr�c�dentes, ont �t� rapatri�s au Rwanda avec le concours des autorit�s de l�AFDL/APR et que des centaines de milliers de r�fugi�s hutu rwandais ont pu rentrer au Rwanda avec l�assentiment des autorit�s rwandaises apr�s le commencement de la premi�re guerre. Si en g�n�ral les tueries n�ont pas �pargn� les femmes et les enfants, on notera qu�� certains endroits, au d�but de la premi�re guerre, des femmes et des enfants hutu ont �t� effectivement s�par�s des hommes, qui seuls ont �t� tu�s par la suite.

518. Par contre, ni le fait de ne cibler que les hommes dans les massacres ni celui de permettre � une partie du groupe de quitter le pays ou m�me de faciliter ses d�placements pour diff�rentes raisons ne permettent en soi d��carter totalement l�intention de certaines personnes de d�truire en partie un groupe ethnique comme tel. � cet �gard il para�t possible d�inf�rer l�intention sp�cifique de certains commandants de l�AFDL/APR de d�truire en partie les Hutu en RDC, donc de commettre un crime de g�nocide, de leur conduite, de leurs propos et des circonstances accablantes des actes de violence commis par les hommes sous leur commandement. Il appartiendra � un tribunal comp�tent de trancher cette question.

2 comments

1 kirabo { 09.24.10 at 03:35 }

brabrabrabrabrabra

abahutu se babasanga muri Congo mu Rwanda bari babuze?

Umuntu ufite intwaro wese njye numva ubwoko bwose buba bwatakaye hasigaye uburwanyi.

Harya muri Kongo haba abahutu? ibyo nabyumvaga mu Rwanda no mu Burundi gusa. najyaga numva abandanda, abaruba n’abandi ngo bababagera ku magana.

u Rwanda ni igihugu kizi aho kiva, aho kiri n’aho kigana. Ibyo twanyuzemo biraduhagije ngo tube dufite amasomo afatika. Indondogozi zikiri kuruhu ntizadutesha umwanya.

Jenoside turayizi kuyirinda turabishoboye no kuyiirinda tuzabishobora tudatewe ubwoba n’abayikoze banze banze kuva kukejo cyangwa abo bene madamu ari nabo bayikongeje baba bari mu baterankunga cyangwa abiyita ko bavugira ikiremwamuntu.

2 Kanani Gaston { 10.02.10 at 16:29 }

Le sang des innocents crie justice. L’heure de faire tomber le r�gime du mensonge est venue! La v�rite seule reignera �ternellement!

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