Tribune d'Information sur le Rwanda

Analyse: Paul Kagame, notre pr�sident �ternel!


par Alphonse Bazigira.

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Paul Kagame, arriv� au pouvoir dans des conditions que tout le monde conna�t, ne renoncera jamais � aucune parcelle de son pouvoir. Il fait tout pour que cette situation demeure. Il en est capable. Il en a les moyens.

La seconde �lection pr�sidentielle���pluraliste�� depuis 1994 au Rwanda fait couler beaucoup d�ancre. Pourtant, la r��lection du pr�sident Paul Kagame n�a jamais fait de doute. La campagne ne visait qu�� am�liorer son image et celle de son Parti�(FPR). Comme dans la pr�c�dente �lection (2003), les bienheureux candidats � la magistrature supr�me du Rwanda ont fait que le processus �lectoral soit davantage un show qu’un �v�nement politique. La campagne �lectorale a r�expos� sur la place publique, des candidats de t�moignage. Ils ont jou� le r�le assign� � tout parti satellite. C�est � dire donner l�illusion selon laquelle l��lection pr�sidentielle est une vraie �lection. En r�alit�, il ne s�agissait que d�une op�ration de relations publiques destin�e � modifier l�image d�un pouvoir de plus en plus critiqu� � l��tranger.

Les appuis dont le pr�sident Paul Kagame b�n�ficient de quelques puissances d�mocratiques ne justifient pas le charisme qu’on lui pr�te. Aux yeux de l�Occident d�mocratique qui l’a port� au perchoir du pouvoir, la guerre doit s�imposer contre les �dictateurs��,oubliant les pires tyrans dont il assure la protection.

Les �lections ont �t� entach�es de censure et de meurtres qui, sans enqu�tes s�rieuses pour confondre les meurtriers, passent pour des crimes crapuleux. Les poursuites judiciaires contre certains leaders de partis qui chahutent le pouvoir n’ont servi qu’� �liminer d�une course perdue d�avance. Quelle le�on peut-on alors tirer de ce cin�ma ?

Malgr� ses probl�mes d�ordre politique, social et �conomique, le Rwanda n’aurait pas d� subir le sort mal�fique qui l’a transform� en un jungle o� chaque ��animal politique�� privil�gie ses int�r�ts personnels ou partisans au d�triment de l�int�r�t g�n�ral. Il est stupide de croire encore qu’une guerre soit sans danger. La guerre, cette mauvaise solution, n�a pas cr�� les conditions d�une paix viable et f�conde.�Il n’y a pis que d’imposer au Peuple un pouvoir qui le terrorise et affame. Le Rwanda post-guerre construit sa renomm�e mondiale sur des crimes commis par des Rwandais sur des Rwandais et sur des �trangers pr�sents pour la coop�ration et l�action humanitaire. Mais l’inconscience politique fait que certains opposants fassent apologie de ��la guerre de lib�ration�� et se font des avocat des criminels qui ont assassin� les Humanitaires; espagnols notamment.

Le Rwanda est un pays de tous les p�rils et de tous les dangers. Ces p�rils sont politiques, ethniques et g�ostrat�giques. Ils constituent le noeud gordien difficile � trancher. Le Rwanda est d’importance plus par la traque plan�taire des hutu pr�sum�s g�nocidaires et n�gationnistes que par son potentiel humain d�influence en Afrique. Loin de se prolonger en une victoire politique dans laquelle tous les Rwandais peuvent se retrouver, s��l�vent contre les paroxysmes de la violence et de la haine et b�tir une d�mocratie r�elle et durable, facteur de reconstruction civile et de d�veloppement int�gral du Rwanda futur, la victoire militaire n’est que l’exact reflet d�un terrible g�chis. Le pouvoir est � l’image du vainqueur. Au fond, les v�ritables probl�mes sont l�apr�s-guerre. Aujourd’hui, tout le monde paie la facture politique de la guerre et de l�incomp�tence de l�Etat. Tous les Rwandais, sans exception, sont servis. Mal servis!

Le Rwanda n�est pas un Etat de droit. La d�mocratie, pervertie par ceux-l� m�me qui la revendiquent � ceux qui la confondent avec l’impunit�, est plong�e dans une impasse absolue. Les deux camps ont construit un mur de la m�fiance. Un mur si �pais qu’un consensus est difficile � trouver, voire � imaginer entre des opposants et un pouvoir plac� sous les ordres de la�puissance �trang�re et s�r de sa l�gitimit� internationale.
L�opposition politique, mur�e dans ses contradictions et dans ses dissensions, peine � faire entendre sa voix et � r�fl�chir sur les moyens cons�quents pour que la r�sistance de la d�mocratie r�ussisse. Il n’y a pas de cadre institutionnel o� doit se tenir le vrai d�bat d�mocratique. Les �lections pluralistes que le pouvoir organise donnent libre cours � une ambition que ce pouvoir sait endiguer.

Ce pouvoir ne fait que des malheureux. Le destin des hommes et des femmes qui ont accept� de le servir plut�t que de le fuir ou de le combattre sont prisonniers d’un terrible dilemme. Ils sont incapables de proposer au pouvoir d’instaurer un d�bat susceptible de d�boucher sur des r�ponses qui ne soient pas conjoncturelles mais r�fl�chies. Dans tous les camps, les paranos se discr�ditent pour jouer de l�image que des id�es. Ils imaginent m�me de sombres calculs.
Face aux gouvernants qui refusent de voir la r�alit� en face et qui ne se consacrent pas aux vrais probl�mes du pays, les populations affrontent une crise qui les d�passe.
Emport�s par un syndrome d�an�antissement,ces populations ont d�j� oubli� la pens�e pour ne plus ob�ir qu�� l�instinct et � la loi du Talion. Quant aux rares privil�gi�s, ils s�enfoncent dans l�idol�trie, le ridicule absolu et le culte de la m�diocrit�. Mais le probl�me n�est plus l�. Le vrai probl�me, c�est de savoir ce que va faire le Pr�sident Paul Kagame, de son second septennat.

Rien ne semble pouvoir l’�emp�cher de rester ��l’homme fort��. Il exploite les faiblesses aussi bien de ses adversaires politiques, de ses alli�s que de la Soci�t� civile, porte�parole des opposants. Depuis qu’il est au perchoir du pouvoir, il �limine, un � un, ses compagnons de maquis ainsi que ses alli�s, soumis et insoumis. En 2002, il a chass� de la pr�sidence de la R�publique, un certain Pasteur Bizimungu, un des piliers hutu du Front Patriotique Rwandais. Les premiers ministres, les ministres et les Pl�nipotentiaires sont pass�s, un � un, � la trappe. La s�rie continue. Au palais de ��la monarchie r�publicaine��, les ex�cutions en place publique ne se disent plus, elles se vivent. Tous les coups sont permis en politique pour barrer la route � un rival ou un adversaire d�clar� ou suppos�. Si les militaires ont tendance � utiliser la mani�re forte, des anciens gu�rilleros au pouvoir, ont des difficult�s � se transformer en d�mocrates.

Comme je n�ai cess� de le marteler, une �lection ne fait pas la d�mocratie, m�me si elle est un passage oblig�. Dans le cas du Rwanda ��les �lections pr�sidentielles ��pluralistes�� ne constituent pas la seule voie de sortie honorable de la crise. D’abord, parce que les outils de la d�mocratie ne sont pas encore en place. Le Rwanda manque de vrais d�mocrates qui croient fermement en la d�mocratie, donnent des avis soutenus par des arguments forts. Les r�gles du jeu politique sont encore � cr�er. Paul Kagame, arriv� au pouvoir dans des conditions que tout le monde conna�t, ne renoncera jamais � aucune parcelle de son pouvoir. Il fait tout pour que cette situation demeure. Il en est capable. Il en a les moyens.

Le Rwanda a besoin d’une constitution qui fixe les principes g�n�raux de la d�mocratie. Il est inadmissible, et je dois dire m�me malhonn�te, qu’apr�s avoir longtemps servi la R�publique, l’un ou l’autre politicien d�clare aujourd’huit, que ��le bilan des r�gimes r�publicains pr�c�dents ont �t� d�solants. De ce grief d�coule une question de savoir pourquoi les piliers de ces r�gimes mis en cause ont attendu des ann�es pour stigmatiser des syst�mes qui les ont cr�es et s’accommodent � des forces qui les d�truisent sur le plan moral, politique et physique. Au vrai, une analyse comportementale et objective des politiques qui ambitionnent retirer le pr�sident Paul Kagame et certains apparatchiks du FPR, du paysage politique laisse appara�tre une id�e soujacente: cette course effr�n�e pour ravir le fauteuil pr�sidentiel en lieu et place de repenser l’action politique. Il est tout � fait incons�quent que le jeu d�mocratique soit d�tourn� par ceux qui empruntent des raccourcis pour arriver sur la plus haute marche du podium. Le pr�sident Paul Kagame et son entourage, port�s par les �v�nements historiques et tragiques, en profitent pour se positionner en champions de la d�mocratie. Sur le fond, cela n’est que du folklore dont le Rwanda a le secret qui ne le grandit pas. Et c�est le peuple qui trinque!

Le pouvoir convoit� permet de faire bouger les lignes. Mais il faut des pr�alables. Il faut des garde-fous afin d’�viter de se faire hara-kiri. Aussi la candidate des FDU soul�ve certaines interrogations. A-t-elle pes� le pour et le contre�? Pourquoi a-t-elle agi contre un boycott auquel son pari �tait encourag� par ceux qui privil�gient la lucidit� et un travail de fond. Admettons que les FDU aient voulu donner l�image d�une opposition courageuse et qui n�a plus rien � voir avec une certaine opposition qui parle trop mais n’agit pas.��Mais voir clair, c’est aussi voir vrai. Le risque est toujours grand pour les opposants aussi longtemps qu�ils se r�v�leront incapables de ma�triser le contexte politique afin de conduire une man�uvre d�licate. Qu�une M�re de famille brigue la magistrature supr�me du Rwanda, n�est pas, en soi, une r�volution. Elle ne veut pas faire la r�volution. Elle n�a pas menac� de renverser le Pr�sident Paul Kagame par les armes. Elle a toujours annonc� son intention de le combattre par les urnes. Est-elle bien arm�e pour y arriver�? On ne conna�t pas les effectifs r�els de son parti. ��J�y vais, m�me si certains pr�disent que je serais assassin�e��, a-t-elle d�clar�. Et de rench�rir: ��Nous voulons que chaque Rwandais cesse d’avoir peur [�] N’ayez plus peur �.
De telles d�clarations ne pouvaient que donner le tournis aux affid�s du pouvoir. Mais sa marge de man�uvre par rapport � un pouvoir vieux de plus de seize ans est trop �troite. Sur ce terrain glissant de la politique rwandaise, elle doit faire face � la dure r�alit� de la politique.
En jouant sur les symboles de la R�publique, elle s’affiche en ��une Benazir Bhutto�rwandaise��.et se veut ��une Madone de la d�mocratie��.�Mais le Rwanda n�est pas le Pakistan. Il n�est pas encore une puissance atomique.
Mais l�ombre des militaires, anciens gu�rilleros, plane au dessus de la m�l�e. Le Pr�sident Paul Kagame, Chef des Arm�es, veut�il que cette derni�re ne soit qu�un tremplin vers le pouvoir�? Certains observateurs consid�rent qu�un coup d�Etat n�est pas � exclure. Ce coup d�Etat viendrait de l�entourage m�me de Paul Kagame au cas o� ce dernier menacerait les positions et avantages de ses proches qui tiennent surtout � se donner une nouvelle virginit� politique.

Sur le terrain politique, les alliances pour mieux affronter le FPR et ses satellites sont n�cessaires. Mais�ces alliances ne doivent pas �tre conclues avec des partis qui ne visent que le fauteuil pr�sidentiel. Une telle d�marche est d�j� un aveux d’�chec. Sans droit d�user de la libert� d’expression pour exercer le droit de critique, d’alerte et surtout de proposition et de formulation des solutions, un parti d’opposition ne peut pas survivre � ses �checs politiques. Il faut des alliances pour les �ch�ances locales. Aujourd’huit, ce n�est pas la gagne qui compte. C�est le projet qui doit �tre central. Ce qui doit compter, c’est d�aller vers l�unit� autour du projet et des alliances �lectorales qui lui correspondent. Des alliances qui autorisent les partis politiques � remporter de nombreux si�ges au parlement et y constituer des groupes parlementaires capables de changer les lois sc�l�rates. Il faut un rassemblement sur un contenu. On ne s�improvise pas Chef d�Etat. �a se pr�pare dans le temps et dans la dur�e. Il faut une force politique susceptible d��tre reconnue dans toute les couches de la soci�t�, beaucoup plus r�active, en prise directe avec la condition quotidienne des Rwandais et capable de faire sentir le rapport de force. Les alliances avec les autres partis sont n�cessaires. Mais le Rwanda a d�j� v�cu des alliances qui se sont faites et d�faites. La lucidit� et la r�solution qui donnent aux vrais leaders politiques, la stature d�homme d�Etat doivent pr�valoir. Il faut d’abord r�ussir la construction de la coh�sion politique.

Le FPR vient de plonger les partis d’opposition, dont les FDU, dans un comma irr�versible. L’enregistrement de ce parti rel�ve d�j�, de l’exploit impossible. Sous contr�le judiciaire, sa championne n’a plus de temps pour des combines et des accords secrets qui, en filigrane, sont r�volus et dangereux. Cela ne serait non plus prendre la mesure des vrais probl�mes du Rwanda. Car redonner espoir au peuple dont la majorit� croupit sous le poids de la mis�re et de la peur, dans une soci�t� qui nourrit en son sein de plus en plus d’in�galit�s et d’exclusions, requiert de dures batailles. Ces batailles exigent des promesses solides, fiables et raisonnables comme l�engagement � r�diger de nouvelles lois qui mettent les citoyens au m�me pied d’�galit� et fixent leurs droits et leurs devoirs.
En bref, il s’agit d’un nouveau Contrat Social! Il faut repenser ce que doit �tre la fonction essentielle d��un parti de gouvernement�� qui a plus d’adh�rents pour influencer davantage et, surtout,formuler un projet autour d�un id�al partag�.
Si la candidate des FDU a r�ussi � remettre en question, les fondements du pouvoir en place, elle a aussi le m�rite de secouer une classe politique poussi�reuse et un microcosme politique rwandais qui tourne sur lui-m�me et sur ses certitudes. La t�che difficile qui lui incombe,- si Dieu lui pr�te vie -, est de jeter les fondations d�une force politique qui a la capacit� de mobilisation, et de ne pas l�cher la pression sur un pouvoir frileux d�engager des r�formes constitutionnelle et institutionnelle. Il faut aussi du temps pour se donner l�image d’un pr�sidentiable. La Prison la gu�tte. Si elle a des nerfs solides, elle ne devrait pas en avoir peur. La prison peut �tre une grande Ecole. Nelson Mandela et Melchior Ndadaye ont connu l�exil et la prison. Ils ont refus� d�entrer dans le syst�me pour ne pas se faire bouffer.

Paul Kagame: notre pr�sident �ternel

Paul Kagame r�alise ses plans politiques, � tel enseigne qu�on peut �voquer, � propos de son r�gime, � p�rennit� et m�me l��ternit�. Il exploite la capitulation des hommes politiques et leur na�vet� enracin�e dans la culture et la pens�e de l��lite rwandaise. Les probl�mes de l�apr�s-guerre lui servent d�un fort alibi politique pour �touffer toute voix discordante. La politique europ�enne en Afrique centrale n�est motiv�e que par � la pr�sence de l’int�r�t de l�Occident�� dont�Paul Kagame est devenu l’un des principaux � gendarmes de proximité ».�Le maintien de Paul Kagame au pouvoir reste, qu’on le veuille ou non, la solution la moins mauvaise. C’est un acquis diplomatique incontournable. Eu �gard aux circonstances tragiques et historiques, le gendarme m�me bless�, est encore plus utile que nocif aux int�r�ts de ses protecteurs. M�me sur la d�fensive, Paul Kagame multiplie des ��offensives diplomatiques et judiciaires���pour tester leur fid�lit� et leur loyaut�. A coups de man�uvres politiques et diplomatiques, parfois maladroites, il riposte � touts ceux qui, nationaux ou �trangers, osent le contrarier. Ses partisans fanatiques et fanatis�s voient tout cela comme un signe d�h�ro�sme, de patriotisme et de la haute strat�gie.

Au vrai, le Rwanda pour redevenir normal, a besoin d’hommes politiques et d�authentiques intellectuels qui aiment leur peuple et le respectent. Ceux qui ambitionnent diriger ce pays doivent �tre des parangons de vertu. Le Rwanda est en qu�te d’un Chef d’Etat qui peut et sait s’�lever contre les opinions publiques, pour d�fendre l�int�r�t g�n�ral. Aussi est-il stupide de condamner la R�publique. Il faut plut�t condamner le mauvais usage du Rwanda et de ses institutions.
Il faut d�j� penser � l�apr�s �lection. L’opposition doit prendre � bas le corps, sa responsabilit� et assumer les �volutions n�cessaires pour offrir au peuple, un d�bouch� politique cr�dible. Au sortir des pr�sidentielles, la question reste de savoir si toute l’opposition r�ussira � cr�er une dynamique et une m�thode nouvelle. Face au Front Patriotique Rwandais et � ses satellites dans la captation du pouvoir, les opposants doivent relever un d�fi: construire au Rwanda un grand parti qui prend la mesure du d�sespoir et du d�senchantement civique du Peuple. Ils doivent d�abord faire leurs preuves lors des futures �lections. Demander au peuple un mandat � quelque niveau que se soit, acc�der � la haute fonction supr�me et aux postes de pouvoir ne doit plus se faire dans l’amateurisme. C’est �dire dans la pr�cipitation et l�improvisation. Il faut penser l’action politique dans le long terme afin de sortir toute la classe politique d�une improvisation qui retarde la d�mocratie et le progr�s.

Le Rwanda est un capharna�m politique. N�est-il vrai que la politique d�joue bien souvent les sc�narios trop bien pr�par�s�? L�Histoire ne r�serve-t-elle pas aux Humains des surprises�? La question de l�ex- Kigeli V est d�actualit�. A quoi joue-t-il�? Quelles sont ses vraies ambitions pour le Rwanda? A-t-il la conscience de l�importance du devoir qui lui revient�? Des ��l�s�s de la R�volution�� et des ��d��us de la R�publique�� sont en ordre pour soigner l�mage d�un monarque que les vainqueurs au pouvoir ont fait ��transhumancer�� du Kenya aux Etats Unis d’Am�rique. Ils pr�parent les opinions publiques et le Peuple rwandais � son retour au bercail et � l�instauration de la �monarchie constitutionnelle��. Et l�alternance au ��syst�me Kagame�� est vite trouv�! La vraie question est de savoir les vraies intentions de Paul Kagame, lui aussi une des victimes de la R�volution.
Le pr�sident Paul Kagame a-t-il �chou� sur ce terrain o� le�r�volutionnaire Gr�goire Kayibanda et le puschiste Juv�nal Habyarimana, n�ont pas r�ussi�? La R�publique qui tua la monarchie serait-elle en danger mortel�? La lucidit� et la perspicacit� exigent d�y regarder de plus pr�s Montesquieu n�avait-t-il pas �crit que, si la Monarchie se fondait sur l�honneur, la R�publique ne pouvait cro�tre que sur la vertu�? Beaumarchais n�a-t-il pas soulign� que ��si le d�shonneur est public, il faut que la vengeance le soit aussi��? Au vrai, si les leaders r�publicains de la premi�re heure ressuscitaient, ils retourneraient certainement dans leurs tombes profan�es.

Y�a-t-il un sc�nario de sortie honorable de la crise�? Il n’est pas facile de r�pondre � cette question. Mais le sc�nario le plus probable, voire le plus plausible, est celui-ci. La r�conciliation restera une affaire de propagande. Le pr�sident Paul Kagame n’introduira pas les r�formes que l’opposition osera lui demander. Les opposants n’auront pas les opportunit�s de tester leurs propres choix politiques et de proc�der aux ajustements n�cessaires pour transformer le paysage politique domin� par des dirigeants en col�re. Divis�s et sans strat�gies efficaces pour susciter le changement, ils ne resteront unis que pour d�noncer les manoeuvres du pouvoir pour se maintenir en place. Malgr� l�usure du pouvoir, le pr�sident Paul sera tent� de bricoler la Constitution pour s�offrir un troisi�me Septennat et, au pire, un mandat � vie. D�cid�ment, le second bail que le peuple vient de lui offrir les yeux ferm�s, n’est pas de nature � faire bouger les lignes.

Alphonse Bazigira
Journaliste politique.

[Musabyimana.be]

ao�t 20, 2010   1 Comment