Tribune d'Information sur le Rwanda

Dominique Mbonyumutwa: De Byimana � Nyamabuye, on le poursuit jusque dans sa tombe!

par Pierre Bagilishya

Dominique Mbonyumutwa: Premier President de la Republique RwandaiseDominique Mbonyumutwa: Premier Pr�sident de la R�publique Rwandaise

De Byimana � Nyamabuye on� le poursuit jusque dans sa tombe: MORT POUR LA TROISIEME FOIS!
(Dominique Mbonyumutwa n’a pas fini de mourir.)

En 1959, il a �t� attaqu� � Byimana (Gitarama) apr�s la messe par des jeunes sous-chefs tutsi. Il a �t� laiss� dans la bananneraie pour mort. Il survivra et sera nomm� par la suite premier pr�sident de la jeune r�publique rwandaise en 1960.
Ce geste de la part des dignitaires tutsi est rest� � jamais grav� dans la m�moire collective de la communaut� des bahutu.
Ce f�t sans aucun doute le d�clic de la conscience collective de se lib�rer du joug f�odal tutsi.

Funérailles de Dominique Mbonyumutwa

Fun�railles de Dominique Mbonyumutwa

En 1992, il mourra cette fois-ci et sera enterr� MU CYUBAHIRO en pr�sence des hutu et des tutsi. Il a eu tous les honneurs d’un ancien Chef d’Etat rwandais. Sa tombe survivra au m�me titre que celles des anciens rois batutsi.

Il faut rappeler que de par l’histoire m�me la r�volution fran�aise ou le communisme de Russie n’ont jamais profan� les tombeaux des rois.
Il en a �t� de m�me en 1959 au Rwanda, la r�volution rwandaise n’a jamais profan� les tombeaux des rois.
M�me la reine a surv�cu jusqu’en 1994 log� et nourri par la R�publique.

En 2010, Dominique Mbonyumutwa est mort pour la troisi�me fois. Il a �t� d�terr� et enterr� de nuit par les fils de ceux qui l’on tabass� en 1959. La nuit leur a �pargn� la col�re du peuple.
Mais, sans aucun doute, le FPR dans tous ses gestes joue �tonnemment le jeu de l’autruche. Ils semblent ignorer qu’ils dorment et se reveillent avec 9 millions de hutu, c’est-�-dire 85 % de la population.

Il n’y a qu’un seul message � travers tous ces �v�nemnets: que les tutsi cessent de faire le malin. Cette �poque est r�volue.
Il reste � vivre ensemble d’�gal � �gal. Il n’y a pas d’autres solutions qui vaillent.

C’est � travers la v�rit� et toute la v�rit� que tous rwandais nous �viterons des catastrophes comme celles que nous avons connues durant ces derni�res ann�es.

Il est plus que temps qu’on parle de la VRAIE ET FRANCHE R�CONCILIATON.

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mai 6, 2010   4 Comments

De sa captivit�, Victoire Ingabire s’adresse aux Rwandais et amis du Rwanda

Victoire Ingabire, Chair of FDU-InkingiVictoire Ingabire: “le gouvernement a d�cid� de m�encha�ner mais c�est peine perdue parce que ma d�termination reste intacte.”

Rwandaises, Rwandais, Amis du Rwanda

Cela fait environ 4 mois que je suis de retour dans mon pays natal apr�s 16 ans d�exil.
A plusieurs milliers de kilom�tres, les cris de douleur et la mis�re de mon peuple m�interpellaient.
Aussit�t arriv�e au pays je suis inlassablement lynch�e et diabolis�e par une campagne de haine entretenue par le r�gime, la machine de l�Etat et une presse partisane.
Le harc�lement et l�intimidation c�dent le pas � d�interminables interrogatoires dans les locaux de la police d�Etat.
La raison principale consiste � me priver de mes droits politiques, � tisser un dossier criminel en vue de d�railler le processus d�enregistrement de mon parti politique FDU INKINGI et enfin de m�emp�cher de me pr�senter aux �lections pr�sidentielles.

1. La captivit�.

Comme vous le savez, le 21 avril 2010, les autorit�s rwandaises ont pris la d�cision injuste de m�emprisonner.
J�ai pass� la nuit en prison, en m�me temps mon domicile a �t� fouill� de fond en comble : nos 2 ordinateurs, 1 ordinateur d�un visiteur, des t�l�phones portables de toutes personnes qui �taient dans la maison, un cam�ra �lectronique, des cartes SIM, des flash disques, des logiciels, des CDs, des embl�mes et banderoles de mon parti, mes cartes de visites, des contrats de location, mon passeport, mon permit de conduire de l�UE et tout autre document �crit ont �t� emport�s par la police.
Le lendemain de mon arrestation, avec l�aide de mon avocat, bien que contestant le fond de l’affaire et les conditions de ma libert�, j�ai demand� et obtenu une libert� provisoire.

J�ai donc �t� plac�e sous contr�le judiciaire et je n�ai aucun droit de quitter le pays ou la ville de Kigali et je suis oblig�e de me pr�senter devant le Procureur deux fois par mois.

Au regard de tous les harc�lements, les pers�cutions et les limitations � ma libert� de mouvement que je subis depuis mon retour au pays, mes conditions de vie au Rwanda n’ont pas chang�; ce qui est nouveau c�est le fait que cette fois-ci, ma semi-libert� rev�t un caract�re officiel car j’ai une d�cision formelle des obstacles qui m’ont �t� impos�es depuis le d�but. Je suis en captivit�.

Je sais que beaucoup d�entre vous attendent avec impatience d�entendre de vive voix notre message pour la libert�.
Vous savez sans doute que dans le but de bloquer nos activit�s politiques et d�annihiler toutes vell�it�s d�mocratiques, le gouvernement a d�cid� de m�encha�ner mais c�est peine perdue parce que ma d�termination reste intacte.

M�me si dans toute dictature, toute personne qui milite pacifiquement pour la d�mocratie est toujours pr�te � �tre emprisonn�e, c�est toujours tragique d��tre priv� de sa libert�.

Je profite de cette occasion pour remercier toutes les personnes qui se sont mobilis�es pour obtenir ma lib�ration, f�t-elle conditionnelle, au premier rang desquels mes camarades des FDU-Inkingi qui m�ont trouv� les moyens et soutiens pour ma d�fense lors du proc�s, lequel a abouti � ma lib�ration provisoire.

Mes remerciements vont aussi � la population rwandaise qui est venue nombreuse assister au proc�s et me t�moigner ainsi de son soutien dans le combat pour la d�mocratie.

A tous, je vous adresse ce message pour vous renouveler toute ma gratitude pour votre soutient et vos pri�res, pour vous donner des nouvelles de ma captivit� et de mon proc�s et enfin pour vous encourager dans la recherche d�une solution d�mocratique.

2. Mon proc�s est un proc�s �minemment politique

Rwandaises, Rwandais, Amis du Rwanda,

Ce proc�s qu�on veut m�intenter est un pr�texte, un faux proc�s car, m�me mes accusateurs savent pertinemment que le dossier est vide et que je suis innocente.

Puisque je suis leur adversaire politique, ils ont recouru � une presse partisane qu�ils contr�lent et aux autorit�s administratives acquises � leur cause pour me tra�ner dans la boue.

Ils en sont arriv�s � m�attaquer physiquement dans les locaux de l�Administration du secteur de Kinyinya.

Constatant que toutes ces menaces n�atteignaient pas mon moral et que je continuais de m�approcher de la population pour �couter ses r�els probl�mes, ils ont cette fois-ci eu l�id�e lumineuse de recourir � leur � forteresse de lois �, �tablie et interpr�t�e � leur guise.

Ils ont alors commenc� � me convoquer chaque semaine, si bien que tout mon emploi du temps s��tait r�duit aux allers-retours entre mon domicile et les bureaux de la police criminelle (C.I.D.), ce, depuis le mois de f�vrier jusqu�au jour de mon emprisonnement le 21avril 2010.

C�est ironiquement criminel de s�opposer politiquement � ce r�gime.

En r�alit�, pourquoi me pers�cutent-ils? De quoi m�accusent-ils?

Les chefs d�accusation en mon encontre sont les suivants:

o le divisionnisme
o la propagation de l�id�ologie du g�nocide
o la collaboration avec les rebelles des FDLR

2. 1. Divisionnisme

2.1.1. Nous sommes un parti d’opposition

Comme vous le savez je dirige une formation d�opposition.
Sur la plupart des probl�mes qui concernent le peuple rwandais, nous avons une perception diff�rente des probl�mes, leur analyse, leur solution.

Nous n�accepterons jamais de nous ranger derri�re le parti-�tat FPR.

Nous savons que pour le r�gime le fait de ne pas avoir la m�me vision que le FPR est assimil� au divisionnisme.

La Constitution de notre pays, que le r�gime du FPR a mis en place lui-m�me, reconnait le pluralisme politique. Cela veut dire qu�elle reconnait le droit aux citoyens et aux autres formations d�avoir des id�es politiques diff�rentes de celles du parti au pouvoir.

Nous n�avons pas peur de dire au monde entier que les Rwandais sont sous le joug de la peur et de l�obscurantisme, que la famine est criante dans les campagnes rwandaises et que les chiques, signe attestant de la grande mis�re dans notre pays, qui avaient disparu dans beaucoup de r�gions du pays, ont r�aparu.

Nous sommes contre les d�cisions qui obligent les paysans � d�truire leurs bananeraies de mani�re totalitaire alors que c�est leur source principale de revenus, en tous cas pour la plupart d’entre eux.

Nous d�non�ons publiquement la gestion du syst�me de sant�, car, il y a un manque criant de m�dicaments dans le monde rural. Les rares m�dicaments disponibles co�tent trop cher et les malades doivent les acheter de leur propre poche, sans remboursement, alors que tout Rwandais adh�re obligatoirement � une mutuelle.

La r�forme scolaire et l�anglicisation se heurtent au manque d�infrastructures de base, � l�inad�quation de la formation des enseignants et � l�absence de mat�riel scolaire en Anglais.
Comment un enseignant peut-il dispenser des cours dans une langue qu�il ne parle pas et sans mat�riel p�dagogique ?
C�est vraiment triste pour la qualit� de l�enseignement au Rwanda.

Dans les �coles les professeurs d�histoires sont totalement confus : les versions contradictoires de l�histoire nationale impos�es par le r�gime sont en contradiction avec les faits historiques.

Nous sommes contre le fait que les Tribunaux Gacaca, qui dans la tradition rwandaise, �taient charg�s de trancher des contentieux interindividuels et sociaux, jugent des affaires qui demandent des connaissances en mati�re p�nale que les juges de ces tribunaux ne poss�dent pas.
Cela s’av�re d’autant plus grave qu�il s�agit des crimes aussi graves que le g�nocide.
Nous sommes aussi oppos�s au fait que les accus�s de ces tribunaux ne disposent d�aucun droit � �tre assist�s par un avocat.

Un �minent chercheur, expert pr�s le Tribunal P�nal International pour le Rwanda, sis � Arusha, le Pr. Andr� Guichaoua, qui vient de sortir un opus intitul� ��Rwanda, de la guerre au g�nocide��, a analys� les proc�s jug�s par les Tribunaux Gacaca; il est arriv� � la conclusion que toute personne ag�e d�au moins 14 ans et qui vivait au Rwanda en 1994, a comparu comme accus� devant lesdits tribunaux populaires.

Nous ne sommes pas non plus d�accord avec le r�gime sur le sort r�serv� � nos fr�res du Congo, tu�s depuis 1996 et dont le nombre de morts d�passe 5 millions si l’on en croit les rapports d’experts onusiens et ind�pendants.

Ce sont entre autres tous ces d�sacords avec le r�gime en place qui nous valent les accusations de divisionnisme.

2.1.2. Certaines d�clarations du Pr�sident Kagame montrent un manque de r�serve de la part d�un chef d�Etat

Le pouvoir suspend des journaux ind�pendants, cr�e des divisions dans les partis politiques qui ne lui sont pas inf�od�s, emp�che les autres de tenir leurs assembl�es constituantes, emprisonne des opposants politiques comme D�o Mushayidi et des officiers sup�rieurs. Et l’on voudrait que l’on se taise pour �viter d’etre tax� de divisionniste.

Lorsque nous revendiquons le droit d’expression, la libert� tout court, le Pr�sident r�pond qu�il s�en fout, que ses opposants n�ont aucune valeur, que ce sont des hooligans et des criminels.

Il a aussi vent� les m�rites patriotiques de tirer sur des gens au Congo.

M�me si le Pr�sident de la R�publique se plait � m�insulter sur la voie publique, moi je le respecte comme chef de l�Etat.
Je suis une m�re et je ne peux r�pliquer � ce genre d�attaques mais entendre ces mots de la bouche du chef de l�Etat m�a trop pein�e.

J�ai �t� accabl�e d�entendre un tel discours prononc� dans la p�riode de comm�moration du g�nocide des Tutsis et, aussi, devant les deux Chambres du Parlement r�unies. Par respect pour tous les rescap�s du g�nocide, je n�ai pas voulu r�agir.

Devrions-nous encore �tre accus�s de divisionnisme puisque nous d�non�ons un tel langage de la part du chef de l�Etat ou de son gouvernement? Non.

2.1.3. La question ethnique ne devrait pas rester tabou

Le probl�me ethnique est devenu tabou, personne n�ose en parler ouvertement.

Dire que le peuple rwandais est compos� de trois ethnies n�est pas un d�lit et ne constitue pas de probl�me en soi.

Le probl�me est d��tre discrimin� � cause de son appartenance ethnique tutsi, hutu ou twa. Comment oser affirmer qu�il n�existe pas d�ethnies au Rwanda quand il est de notori�t� publique que le g�nocide et les massacres qui se sont d�roul�s au Rwanda, l�ont �t� sur base ethnique?

Nous affirmons bel et bien qu�un g�nocide a vis� les Tutsi, ils ont �t� pouchass�s et tu�s parcequ�ils �taient Tutsi.

Nous voulons mettre en place une vraie politique visant � examiner sans complaisance ce probl�me afin de pr�venir qu�un tel drame ne se reproduise dans l�avenir et que nul ne soit discrimin� du fait de son origine ethnique.

La vie de tout un chacun est sacr�e, elle doit �tre pr�serv�e et proteg�e par la loi et par les institutions.

Nous affirmons cela et l’on nous accuse, ma formation politique et moi, de divisionnisme.

2.2. Propagation de l�id�ologie g�nocidaire.

2.2.1. Nous reconnaissons le g�nocide

Ma formation politique, FDU-Inkingi, fond�e en 2006 et moi-m�me, reconnaissons qu�en 1994 il y a eu au Rwanda un g�nocide contre les Tutsi.

Nous reconnaissons aussi qu�avant, pendant et apr�s 1994, il y a eu au Rwanda des crimes contre l�humanit� ayant vis� les autres composantes de la population rwandaise.

Ce sont des faits �tablis auxquels certains d’entre nous ont assist� et qui ont �t� reconnus par l�Organisation des Nations Unies dans sa R�solution 955/1994.

Nous affirmons aussi sans ambages que toute personne ayant une responsabilit� dans ces crimes doit r�pondre de ses actes devant la justice.

Pour le r�gime actuel, ce langage constitue une n�gation et une id�ologie du g�nocide.

2.2.2. Notre vision de la r�conciliation

Nous voulons la r�conciliation du peuple rwandais, et nous savons qu�aucune r�conciliation ne sera possible aussi longtemps que la souffrance de toutes les victimes ne sera pas reconnue.
Nous encourageons les Rwandais � discuter sans tabou de la trag�die. Ils devront s�asseoir ensemble pour jeter une base solide pour une solution durable.
La justice doit �tre �quitable et non s�lective.

2.2.3. Destruction du symbole de la d�mocratie

Dans la nuit du premier mai 2010, le r�gime a ordonn� la profanation du symbole de la d�mocratie et l�exhumation des restes de M. Dominique Mbonyumutwa, le premier pr�sident de la R�publique Rwandaise.

C�est un signal fort contre les libert�s et valeurs d�mocratiques au Rwanda.

Ces manipulations de l�histoire nationale pour des int�r�ts du r�gime constituent une rupture entre l�Etat et la soci�t�.

2.3. Collaboration avec les FDLR

Souvenez-vous de mon discours du 16 janvier 2010 � l�a�roport de Kanombe, � mon arriv�e sur le sol rwandais apr�s 16 ans d�exil.

Je vous ai dit ceci: � Je suis une fille, une m�re qui rentre dans mon pays, je rentre pour mener un combat pacifique, je rentre pour qu�ensemble nous nous lib�rions du joug de la peur, de la pauvret�. Dans nos diff�rences de points de vue, de projets et de convictions, je viens construire avec vous notre pays. Je ne suis pas accompagn�e par une arm�e, car, je viens aupr�s de vous, mes parents, mes fr�res, mes petites et grandes soeurs. Personne ne peut barrer la route � un enfant qui rentre chez lui. (�) Nous n�avons pas besoin d�une autre guerre. Beaucoup de sang a �t� vers�. Trop c�est trop��

Que devrais-je avoir ajout� � ce discours pour convaincre les autorit�s rwandaises de ma bonne foi ?
Les rebelles, je n�en ai pas besoin. Pendant 16 ans, les FDLR et le r�gime se sont c�toy�s.
Ceci doit s�arr�ter.
Nous voulons la paix.
Nous condamnons avec la derni�re �nergie cette politique qui a d�cim� environ 5 millions de congolais depuis 1996.

Finir d�finitivement la question des FDLR c�est aussi en partie, rechercher une solution dans l�est de la RDC.

Les gens qui ont guerroy� n�ont pas gagn� la paix. Pourquoi devrions-nous nous inspirer d�un �chec?

Ils vont faire d�filer des dizaines et des centaines d�ex FDLR pour m�accuser de collaboration ou d�autres choses qu�ils d�cideront.
Notre r�ponse va rester la m�me. La guerre n�est pas une solution.
A quoi peut-on arriver avec des soi-disant colonels pareils ? Pourquoi les ont-ils enferm�s dans des �tablissements militaires sans proc�s depuis 2009, quelques mois avant mon retour au pays, pour les utiliser aujourd�hui contre moi ?

La d�cision de venir faire la politique au Rwanda de mani�re pacifique contre un r�gime dictatorial a �t� prise apr�s m�res r�flexions.
Nous avons longuement examin� tous les scenarii pour r�soudre les probl�mes politiques du Rwanda, en avons aussi mesur� les cons�quences de chaque approche.
Nous avons choisi la voie pacifique afin d��viter une nouvelle effusion de sang et pour pr�server la recomposition encore possible du tissu social rwandais.

Les FDLR sont des Rwandais. Ils ont besoin de garanties pour rentrer sans armes dans leur pays. Ceux qui sont impliqu�s dans les crimes de g�nocide et autres crimes contre l�humanit� vont s�expliquer devant une justice �quitable. Les autres m�ritent une r�insertion socioprofessionnelle. Mais si vous emprisonnez une personne soup�onn�e de parler aux membres de la r�bellion comment allez-vous les convaincre de rentrer dans la paix, et de ne pas moisir en prison ?

Nous sommes en d�saccord total avec la politique actuelle du gouvernement de �d�baucher� quelques dirigeants des FDLR, tout en privil�giant l�usage de la force contre tous les autres.

Je prends l�engagement solennel que si le peuple pla�ait sa confiance en moi et m��lisait pour pr�sider � la destin�e de ce pays, mon gouvernement va entamer des n�gociations directes avec les FDLR. Ils ne disposent pas d�autre pays que le Rwanda sur cette plan�te.

3. La vision des FDU-Inkingi concernant le probl�me de l�arm�e nationale

�Je ne suis pas accompagn�e d�une arm�e, je viens vers vous�. Ce principe est fondamental et j�y reste attach�e.
Notre arm�e est capable. Aussi longtemps que l�arm�e ne sera pas au service d�un individu mais au service de la Nation avec comme mission constitutionnelle de sauvegarder la souverainet� de la nation, d’assurer la s�curit� de tous les Rwandais, de prot�ger et de respecter les institutions issues d�une consultation d�mocratique transparente, de promouvoir la paix au niveau r�gional.
Je reconnais cette arm�e. Il s’agit d’une v�ritable arm�e nationale.

L’arm�e veut une gestion professionnelle de la carri�re des militaires qui la compose. Elle ne voudrait pas �tre prise en otage par un individu. Je voudrais rassurer ceux qui, parmi les Forces de D�fence Rwandaises et parmi la Police Nationale, n�avaient pas encore pris connaissance de notre vision de l�arm�e nationale.

Conclusion

Rwandaises, Rwandais, Amis du Rwanda,

Je prie les repr�sentants des pays amis du Rwanda ainsi que la communaut� internationale de nous appuyer dans notre effort de construire un Etat de droit, respectueux des libert�s fondamentales de la personne humaine.

Il n’est en effet pas de d�veloppement durable sans libert� et toute vision de la stabilit� politique par la dictature est la n�gation m�me de la stabilit�.

Des signes encourageants de d�veloppement resteront fragiles si le pays est g�r� par une dictature d�un homme.
Des encenseurs du r�gime lui ont trouv� des avantages en rapport avec une croissance �conomique sans pr�c�dent et l�am�lioration des conditions de vie.
Ces affirmations ignorent la mis�re de la masse rurale. La majorit� de la population rwandaise croule dans une pauvret� totale.

Il n�y aura jamais de v�ritable solution, jamais de d�veloppement viable si celui-ci n�a pas de fondation solide qu�est la d�mocratie, l��tat de droit et une politique de r�conciliation nationale s�rieuse.
Ceux qui ont pens� que c��tait possible ont vu les limites de cette approche.

Je termine en demandant au Pr�sident de la R�publique, le G�n�ral Paul Kagame, d�accepter le recouvrement de ma libert� totale afin que je m�attele � la mission � l�origine de mon retour d�exil, � savoir, faire de la politique.

Je dois organiser le congr�s constitutif de mon parti, le faire enregistrer afin qu�il soit agr�� pour mener librement ses activit�s politiques.

Je lui demande de permettre le d�roulement d��lections transparentes afin que le peuple choisisse librement son prochain pr�sident.

Que dieu vous b�nisse tous.

Mme Victoire Ingabire Umuhoza
Pr�sidente des FDU-Inkingi
Kigali, le 03 mai 2010

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mai 6, 2010   3 Comments