Tribune d'Information sur le Rwanda

Nouvelles de Kigali � Bruxelles (NKB): un site intelligent de propagande pro-FPR

Voici un commentaire d’un lecteur, A. Kamaliza, � la suite de la publication par NKB de son article intitul�: “Avril 94 : ce n�est pas la m�me mort”.

NKB : un site “intelligent” de propagande pro-FPR.

Comme on dit : le diable se cache dans les d�tails. Je lis les articles de NKB. Globalement, ils donnent l�impression de neutralit� sur le Rwanda d�aujourd�hui. Sa rubrique audio, aussi.

Je viens n�anmoins de red�couvrir qu�� la longue et � force de petits d�tails, le site appara�t comme �tant d�di� � la � propagande intelligente � de l�id�ologie du r�gime FPR.
Contrairement aux organes de presse officiels, � la presse �crite et audio-visuelle priv�e rwandaise, aux sites internet rang�s de mani�re grossi�re dans le camp pro-gouvernemental, et qui, pour cela ne trompent personne, NKB est subtil.
Il s�inscrit dans la fameuse tradition rwandaise d� � ubwenge � : on adopte un ton conciliant, si possible on tape sur les deux camps. Mais � la fin on d�fend un camp.

Ceci est illustr� par sa derni�re publication sous le titre : “Avril 94 : ce n�est pas la m�me mort” (lire l’article).
Partant d�une messe au S�n�gal (auquel peu de rwandais ont eu acc�s) l�auteur de l�article parvient, � anodinement �, � d�fendre la th�se selon laquelle les victimes hutues de ces presque vingt derni�res ann�es ne m�ritent pas d��tre reconnues au m�me titre que les victimes tutsies.
L� � ubwenge � r�side dans la capacit� de NKB � partir d�un r�cit ou d�une fable pour construire une v�rit� �pousant la vision du r�gime FPR et de l�organisation Ibuka.
Rappelons que pour avoir oser parler des victimes hutues, cela vaut aujourd�hui � Madame Victoire Ingabire Umuhoza des poursuites politiques baptis�es polici�res et judiciaires.

Voici la fable. Il para�t qu�un � pr�tre s�n�galais voyageur �, ayant parcouru derni�rement le Rwanda, et d�couvert le cimeti�re des chinois morts en construisant la route Kigali-Cyanika, ait dans son sermon de comm�moration du 7 avril 2010, prononc� une parole quasi proph�tique : � ce n�est pas la m�me mort �, en comparaison avec � l�horreur des massacres du printemps 1994 �.
M�me extravagante, voire raciste -pourquoi ne pas se moquer des cimeti�res o� reposent les rwandais ? � le propos permet � NKB de d�fendre la th�se selon laquelle les victimes hutues n�ont pas le m�me statut que les victimes tutsies et que pour ce faire, ceux qui veulent honorer leur m�moire devraient accepter le 7 avril consensuel (c�est-�-dire se taire) ou aller se faire voir � ailleurs �.
Un comble pour quiconque sait que aussi bien lors de sa marche vers la conqu�te du pouvoir par les armes � aujourd�hui, la branche arm�e du FPR ne s�est pas priv� de massacrer des hutus.
Que cela ne ce soit pas globalement pass� dans les m�mes conditions que pour les victimes tutsies (certains massacres des hutus furent de la m�me trempe que les massacres des tutsis) ne change pas la nature des massacres.

Plus loin, NKB ose une comparaison os�e. Il �crit : � Imaginez que l�on se souvienne non pas de l�esclavage des n�gro-africains mais de toutes les formes d�esclavage depuis la nuit des temps jusqu�� nos jours. Le message serait dilu� et il n�y aurait plus de souvenir du tout �.
Imaginez, qu�avant les n�griers, les africains aient affr�t� des bateaux pour aller cueillir des esclaves sur les c�t�s de l�Europe. Imaginez qu�ils aient pu pendant quelques d�cennies emmener des blancs en Afrique pour les r�duire � l�esclavage avant que, vaincus pas les europ�ens les africains ne soient soumis � leur tour � l�esclavage. L�histoire des n�gro-africains ne serait pas la m�me.

NKB, osez encore plus et imaginez que voyant l�instauration du racisme dont l�antis�mitisme comme doctrine d�Etat dans les ann�es 1930 (1933) par le nazisme, une organisation juive ou gitane, bas�e en dehors de l�Allemagne se soit lanc�e dans une lutte arm�e pour chasser Hitler et prendre le pouvoir, disons d�s 1933. Cela n�aurait peut-�tre pas emp�ch� Hitler de massacrer les juifs et les gitans. Mais l�Histoire d�aujourd�hui ne serait pas la m�me. Si par-dessus le march� l�organisation de juifs ou de gitans s��tait rendue coupable de massacres d�allemands, avant et apr�s leur � victoire �, l�Histoire ne serait pas du tout la m�me.

L�acceptation actuelle de l�Histoire des n�gro-africains tout comme celle des juifs et des gitans, part d�un postulat : des puissances financi�res ou �tatiques, en dehors de tout conflit interne ou externe, ont pris des d�cisions des r�duire des populations en esclavage ou des les exterminer. Le Rwanda n�entre pas dans ce cas de figure.

La prochaine fois, dites au pr�tre s�n�galais d�appliquer cette derni�re fable au cas du Rwanda. Il est fort � parier qu�il aura de la compassion humaine envers, les survivants hutus de Byumba et d�ailleurs, qui, tout en reconnaissant le crime envers les tutsis, demandent que les leurs, coupables de rien d�autre que d��tre des hutus sur la route du FPR, soient reconnus au m�me titre que d�autres rwandais.

A.Kamaliza


avril 11, 2010   No Comments

NKB, � l’instar du FPR, pr�ne la s�gregation des morts au Rwanda


Voici un article publi� le 9 avril par nkb-journal.com dans lequel il d�fend les m�mes th�ses que le r�gime FPR de Kigali: la s�gr�gation des victimes de la trag�die rwandaise:

Avril 94 : ce n�est pas la m�me mort

Le mercredi 7 avril 2010, la Communaut� rwandaise du S�n�gal a comm�mor� le 16e anniversaire du g�nocide des Tutsi du Rwanda par une messe dite par des pr�tres s�n�galais.
L�un de ceux-ci avaient eu l�occasion de visiter le Rwanda et il s�est souvenu que sur la route qui m�ne � Ruhengeri dans le nord, on peut voir des tombes d�ouvriers chinois qui ont asphalt� la route qui va de Kigali � Cyanika � la fronti�re ougandaise.
D�apr�s le pr�tre voyageur, ces Chinois sont morts pour que la r�alisation de cette grande infrastructure soit men�e � bien.
Il a conclu l��vocation de ces b�tisseurs anonymes qui reposent sur le flanc d�une de nos mille collines en disant qu�il ne s�agissait pas de la m�me mort qui �tait comm�mor� ce jour-l�. S�il disait cela c�est s�rement parce qu�il a voulu souligner l�horreur des massacres du printemps 1994.

Sans le savoir il a r�pondu � ceux qui au lieu de comm�morer telle ou telle victime, ou telles ou telles cat�gories de victimes, ne comm�morent en fait personne en pr�tendant comm�morer toutes les victimes d�un seul et unique g�nocide dit rwandais qui aurait emport� victimes et bourreaux, militaires et civils, politiques et gens ordinaires pendant une p�riode ind�termin�e.

Il a aussi quelque part r�pondu � ceux qui vous affirment que tous les Rwandais ont perdus des proches et qu�il ne faudrait pas privil�gier le souvenir de certaines victimes par rapport � d�autres.

Le 6 avril � Bruxelles, comme chaque ann�e quelques personnes – estim�s � 70 par un journaliste – se sont rassembl�es pour se rendre � la st�le du g�nocide au Rwanda pour ce qui rel�ve d�sormais plus de la confrontation que d�une comm�moration de feu le pr�sident Juv�nal Habyarimana.
Que lui et ses compagnons d�infortune soient rem�mor�s le jour anniversaire de leur disparition brutale est une �vidence.
La date n�est pas le probl�me, ce qui en pose un c�est bien �videmment le lieu. Juv�nal Habyarimana lui m�me pourrait peut-�tre �tre �tonn� si il pouvait revenir et voir ceux qui se souviennent de lui veuillent le faire absolument � la st�le du g�nocide alors que les endroits ne manquent pas.

Si il s�agit de se souvenir des Hutu qui ont perdu la vie � la suite du d�clenchement du g�nocide, des massacres d�opposants au MRND-CDR et consorts et de la reprise de la guerre, la date du 7 avril serait la mieux indiqu�e non seulement parce qu�elle est plus consensuelle mais aussi parce que tr�s peu de victimes Hutu des miliciens MRND-CDR,etc. et des soldats du FPR ont perdu la vie avant cette date.
Comme le disait notre cur� s�n�galais en l��glise St Dominique de Dakar : ce n�est pas la m�me mort. M�me si toutes les morts sont p�nibles, celle des Chinois de Rulindo est moins horrible.

Si les massacres �taient massifs, les comm�morations ne devraient pas l��tre.
Imaginez que l�on se souvienne non pas de l�esclavage des n�gro-africains mais de toutes les formes d�esclavage depuis la nuit des temps jusqu�� nos jours.
Le message serait dilu� et il n�y aurait plus de souvenir du tout.

La mort de Juv�nal Habyarimana n�est pas la m�me que celle des enfants, des �pouses et des autres proches de ses rivaux en politique.
Elle n�est pas non plus � mettre sur un m�me pied que celles des Tutsi et des Hutu de z�ro � cent ans qui ont pay� pour un crime qu�ils n�avaient ni commis ni m�me souhait�.

Que les membres du FPR aient aussi tu� n�est pas une raison suffisante pour justifier que leurs victimes soient amalgam�es � celles des autres et qu�on ne souvienne pas d�elles distinctement.

NKB 09/04/2010

Lire la r�action d’un lecteur:
Nouvelles de Kigali � Bruxelles (NKB): un site intelligent de propagande pro-FPR

avril 11, 2010   No Comments