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Alain Joyandet et Louise Mushikiwabo lors de la c�r�monie de 16�me comm�moration du g�nocide rwandais

Kigali : Le secr�taire d’Etat fran�ais � la Coop�ration, Alain Joyandet, a assur� aujourd’hui que Paris et Kigali �taient “sur la voie de la r�conciliation durable”, apr�s un entretien avec le pr�sident rwandais Paul Kagame au stade de Kigali, en marge des comm�morations du g�nocide de 1994.

Cette rencontre, qui n’�tait pas pr�vue et a eu lieu � la demande du pr�sident rwandais, selon M. Joyandet, “refl�te la volont� partag�e d’aborder cette nouvelle relation (entre les deux Etats), tourn�e vers l’avenir”, a indiqu� le ministre fran�ais.

“Etre pr�sent”, a-t-il ajout�, “permet de mieux �valuer le traumatisme” li� au g�nocide, qui a fait 800.000 morts selon l’ONU, essentiellement parmi la minorit� tutsi.

A ses c�t�s, la ministre rwandaise des Affaires �trang�res, Louise Mushikiwabo, a soulign� la pr�sence “tr�s significative”, qui “nous fait plaisir”, de la France et “qui s’inscrit dans cette volont� des chefs d’Etat et des peuples d’avancer”.

Cette visite intervient dans un contexte de normalisation des relations entre la France et le Rwanda, scell�e par la visite en f�vrier � Kigali du pr�sident fran�ais Nicolas Sarkozy, apr�s trois ans de rupture des relations diplomatiques cons�cutives � l’�mission de mandats fran�ais contre des proches de Paul Kagame.

[ARI-RNA]

Communiqu� de presse des d�tenus du TPIR en comm�moration de la trag�die rwandaise de 1994.

� …prendre un marteau,frapper une mouche, tuer la mouche avec un marteau, nous n’h�siterions pas � lefaire! � Pr�sident Kagame, le 25 mars 2010.

C’est sur cette tonitruante d�claration du Pr�sident KAGAME que les d�tenus du Tribunal P�nal International sur le Rwanda abordent le SEIZI�ME anniversaire de la trag�die rwandaise, d�clench�e le 06 avril 1994 par l’attentat contre l’avion du Chef de l’Etat et la reprise unilat�rale et g�n�ralis�e des hostilit�s par le Front Patriotique Rwandais pour la conqu�te du pouvoir au Rwanda par les armes.

Cette d�claration du Pr�sident KAGAME est un �loquent t�moignage du climat de terreur et d’intimidation dans lequel vit le peuple rwandais depuis 16 ans sous l’innommable dictature du FPR.

Ces propos, empreints d’une cruaut� l�gendaire mais ovationn�s par les deux chambres du Parlement du FPR, laissent pr�sager que le r�gime en place concocte une trag�die envers le peuple en cette ann�e �lectorale.

Aussi les d�tenus du TPIR en appellent-t-ils � la vigilance de la communaut� internationale.

Les d�tenus constatent avec amertume que le TPIR, � l’aube de sa fermeture confirm�e, n’a fait que garantir l’impunit� au FPR. Son bilan au bout de seize ans d’activit�s aura �t� celui d’un tribunal du vainqueur.

Le FPR a r�cemment tent� de se disculper de ses responsabilit�s dans l’attentat terroriste contre l’avion du Pr�sident HABYARIMANA � travers le rapport MUTSINZI. Mais ce ne fut qu’un coup d’�p�e dans l’eau. Le FPR n’a fait qu’en rajouter � la cr�dibilit� du rapport du Juge fran�ais Jean Louis BRUGUIERE, comme le d�montrent les personnalit�s ind�pendantes ayant analys� ce rapport ainsi que les d�tenus dans leur r�action du 18 f�vrier 2010.
Il est plus que temps que les auteurs de cet attentat et d’autres graves violations du droit international humanitaire commises au Rwanda en 1994 en r�pondent devant la Justice.

Les d�tenus pr�sentent leurs condol�ances les plus attrist�es aux victimes de la trag�die rwandaise de 1994, de toutes les ethnies et r�gions du Rwanda.

Ils renouvellent leur profonde sympathie aux Pays ayant perdu leurs ressortissants dans la trag�die rwandaise, ainsi qu’aux victimes des guerres du FPR qui ravagent la r�gion des Grands lacs africains depuis 1990.

Le FPR reproche � la communaut� internationale d’avoir abandonn� le Rwanda alors que c’est bien lui qui s’est oppos� � l’intervention des forces �trang�res au moment o� le Rwanda en avait grand besoin.

Les d�tenus sont intimement convaincus que l’op�ration turquoise men�e par la France au Rwanda avec l’aval de l’ONU en 1994, m�rite aux yeux d’honn�tes citoyens rwandais et �trangers, plus de consid�ration plut�t que le discr�dit que lui attire une politique t�m�raire du FPR visant � en faire une monnaie d’�change pour �chapper � la Justice.

Les d�tenus d�plorent l’acharnement contre l’�pouse du feu pr�sident Habyarimana. Les poursuites engag�es contre elle, sont d�plac�es et cyniques car dirig�es contre la victime av�r�e et innocente de l’attentat d�clencheur de l’h�catombe rwandaise. Elles devraient d�finitivement cesser.

Les d�tenus constatent que le FPR a verrouill� l’espace politique au RWANDA, le fermant compl�tement � ceux qui n’accordent pas leur violon au refrain de ce front, et qui sont d�sormais victimes d’intimidations et de harc�lements incessants.

La communaut� internationale est appel�e � cesser toute louange au r�gime dictatorial de KIGALI domin� par les criminels du FPR. Elle devrait plut�t tout mettre en oeuvre pour que criminels du FPR r�pondent de leurs actes et contraindre ce r�gime � l’ouverture d�mocratique favorable � l’Etat de droit et � la vraie r�conciliation des rwandais.

Les d�tenus en appellent � tous les acteurs de la communaut� internationale � oeuvrer pour mettre au pas le r�gime actuel de KIGALI, en vue de favoriser l’�mergence d’une vraie gouvernance d�mocratique, respectueuse des droits de la personne humaine et l’exercice responsable des devoirs l�gitimes de citoyens �gaux et dignes dans leur ch�re patrie.

Fait � Arusha, le 06 avril 2010.

Les repr�sentants des D�tenus :

Innocent Sagahutu et Ars�ne Shalom Ntahobari

Les Forces D�mocratiques Unifi�es, FDU-INKINGI ont �t� cr��es le 29 avril 2006, � Bruxelles, dans le but d�offrir au peuple rwandais un cadre unifi� de r�sistance contre la dictature instaur�e par le Front Patriotique Rwandais, FPR. Depuis lors, les initiateurs de cette
organisation oeuvrent pour faire du Rwanda un Etat d�mocratique, inclusif, solidaire et pacifique.

Traduire cette vision dans la r�alit� revient � engager et diriger une r�volution d�mocratique dont le triomphe requiert de la part du peuple rwandais, unit�, d�termination, lucidit� et audace.
Cette r�volution d�mocratique n�est pas un processus lin�aire d�nu� de tout obstacle.
C�est une lutte de longue haleine .

Le 28 septembre 2008, apr�s avoir s�rieusement analys� la situation et afin de donner une chance � l�alternance au pouvoir dans notre pays par des moyens pacifiques et non plus dans la violence comme cela a toujours �t� le cas dans notre pays depuis plusieurs d�cennies, les FDU-INKINGI ont pris l�option de mener la lutte au Rwanda m�me, en d�cidant d�aller faire enregistrer l�organisation, implanter ses structures dans le pays et prendre part � l��lection
pr�sidentielle qui se tiendra le 09 ao�t 2010.

En d�pit de nombreuses manoeuvres d�intimidation et des obstacles dress�s sur leur chemin par le r�gime FPR, notamment son refus d�octroyer des passeports ou des visas � la quasi-totalit� des dirigeants et des cadres qui devaient �tre d�ploy�s dans le pays, la Pr�sidente des FDU-Inkingi, Madame Victoire INGABIRE UMUHOZA, est arriv�e au Rwanda � la t�te d�une petite d�l�gation avec la m�me mission, le 16 janvier 2010.

Aussit�t, elle a �t� la cible d�une campagne de lynchage m�diatique, de calomnies, de violations de la vie priv�e, d�agression physique et d�intimidation d�une rare violence.

A partir du 10 f�vrier 2010, cette campagne s�est mu�e en une gu�rilla administrative et judiciaire dont le but est d�emp�cher la tenue de leur congr�s constitutif, de jeter la Pr�sidente et Candidate d�sign�e aux pr�sidentielles en prison et de faire ainsi �chec � ce processus pacifique et verrouiller l�espace politique.

Bravant ces conditions d�extr�me hostilit�, les membres des FDU-INKINGI vivant � l�int�rieur du pays ont continu� le travail de pr�paration de leur enregistrement et d�implantation de leurs structures dans le pays en les dotant d�un Comit� Ex�cutif Provisoire.

R�unis � Bruxelles du 03 au 04 avril 2010 pour examiner les voies et moyens de soutenir ce processus, leurs camarades vivant � l�ext�rieur du pays ont d�cid� de se constituer en un Comit� de Soutien aux FDU-INKINGI dont la direction a �t� confi�e � une �quipe d�une
douzaine de membres coordonn�e par:
1. Monsieur Eug�ne NDAHAYO, Pr�sident
2. Dr Nkiko NSENGIMANA, Premier Vice Pr�sident
3. Dr Jean Baptiste MBERABAHIZI, Deuxi�me Vice Pr�sident
4. Monsieur Beno�t NDAGIJIMANA, Secr�taire G�n�ral

En cette p�riode de comm�moration du g�nocide, les membres du Comit� de Soutien aux FDU-INKINGI tiennent � honorer la m�moire des victimes, � exprimer leur profonde compassion envers leurs parents. Ils interpellent les consciences pour qu�elles ne tronquent pas dans le souvenir et ne laissent pas dans l�indiff�rence et dans l�accablement d�autres victimes des crimes contre l�humanit� .

Fait � Bruxelles, le 04 avril 2010
Pour le Comit� de Soutien aux FDU-INKINGI
Eug�ne NDAHAYO
Pr�sident.

Victoire Ingabire Umuhoza

Discours de Madame Victoire Ingabire Umuhoza, la Pr�sidente des FDU-Inkingi, � l’occasion de la comm�moration du g�nocide

Rwandaises, Rwandais,

Nous d�butons aujourd�hui les c�r�monies de la comm�moration du g�nocide.
Au nom des FDU-Inkingi et tous leurs membres, le comit� ex�cutif provisoire se tient aux c�t�s de tous les Rwandais, et plus sp�cialement � c�t� de ceux qui ont perdu les leurs pendant le g�nocide, � c�t� des rescap�s dont le g�nocide a tout emport�.

Ces comm�morations nous concernent tous, nous devons nous souvenir des horreurs qui se sont abattus sur notre pays. Se souvenir de ce crime des crimes doit nous faire r�fl�chir et nous amener � prendre des dispositions n�cessaires pour que dans ce pays, plus jamais le sang des innocents ne coule.

C�est regrettable de constater que 16 ans apr�s le g�nocide, certains
continuent de porter atteinte � la vie des rescap�s ; c�est tr�s choquant de voir que certaines personnes charg�es de g�rer les fonds destin�s � venir en aide aux rescap�s, les d�tournent; que jusqu�� ce jour certains rescap�s manquent de tous les besoins essentiels et que des orphelins du g�nocide sont laiss�s pour compte.

Il ne suffit pas de critiquer, les rescap�s ont besoin de voir des
actions concr�tes du gouvernement montrant qu�il est r�ellement � leurs c�t�s.

Critiquer ceux qui d�tournent les fonds d�aide aux rescap�s sans qu�il y ait des suites judiciaires, se contentant souvent des simples mutations de ces personnes, fait mal au plus haut point � tous les malheureux destinataires de ces fonds. Voil� une des actions que le gouvernement devrait mettre en place pour que toutes les veuves et tous les orphelins du g�nocide retrouvent un peu d�espoir, un peu de r�confort pour aujourd�hui et dans le futur.

Il est n�cessaire que le gouvernement adopte un vrai programme pour
prot�ger les rescap�s du g�nocide. Pourquoi, par exemple, les services de s�curit� ne publient-elles pas les conclusions des enqu�tes diligent�es contre ces attaques visant les rescap�s du g�nocide alors que ces derniers ne cessent de crier au secours ?

Rwandaises, Rwandais,
Il est aussi important de ne pas rester prisonnier de l�histoire, nous devons oser regarder vers l�avant afin d�envisager le futur.
En tirant des le�ons de ce qui nous est arriv�, nous devons d�cider, m�me si nous savons que ce n�est pas facile, d�ensemble construire notre pays, dans l�unit�, la paix et le respect mutuel.

Rwandaises, Rwandais,
Je termine en vous demandant de nous souvenir en vue de construire un avenir meilleur ; souvenons-nous de ce qui s�est pass� tout en essayant de nous tourner vers l�avenir.

Que Dieu vous prot�ge.

Fait � Kigali, le 7 avril 2010

Mme Victoire Ingabire Umuhoza
Pr�sidente des FDU-Inkingi