Tribune d'Information sur le Rwanda

Marche de Soutien � Mme Victoire Ingabire: Bruxelles 19 Novembre

Ce Samedi 19 Novembre: de 13H30 � 16H30 � Bruxelles

MARCHONS TOUS POUR DENONCER LE PROCES POLITIQUE DE VICTOIRE INGABIRE UMUHOZA EN COURS AU RWANDA

Venez �nombreux � adultes, jeunes, enfants -, pour manifester votre indignation et d�noncer le caract�re politique du� proc�s de Victoire Ingabire Umuhoza en cours au Rwanda:

  • R�vision en cours d�audience, de l�acte d�accusation
  • Collision fragrante entre le minist�re public et les juges,
  • Menaces contre les avocats de la d�fense,
  • Refus par les juges de contre-interroger les t�moins de l�accusation,
  • Rejet intempestif des pi�ces de la d�fense;
  • Usage de lois non r�troactives pour des faits suppos�s avoir eu lieu avant la promulgation desdites lois, etc.
Rendez-vous ce Samedi 19 Novembre � Bruxelles:

13h30�: Rassemblement�au Rond point Montgomery (Metro Montgomery)

14h-16h00�: Marche vers l�ambassade du Rwanda avenue des fleurs, 1 � 1150 Bruxelles

Par la m�me occasion nous allons exiger aussi la lib�ration de tous les prisonniers politiques�au Rwanda; condamner la destruction des cultures vivri�res des paysans par les autorit�s rwandaises,� le rapatriement forc� des r�fugi�s rwandais et exiger� la fin de l�impunit� au Rwanda.

Les associations������������������������������ Les organisations politiques

AVICA���������������� � � � � � � � � � � � � � � � � � � �� FDU INKINGI

CLIIR��������������������������������������������������� � �� RNC

CORWABEL

RIFP

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novembre 18, 2011   1 Comment

Rwanda: T�moignage du Journaliste Thomas Kamirindi sur Paul Rusesabagina � l’Hotel des Mille Collines durant le g�nocide 1994

by Thomas Kamilindi,
Journaliste rwandais r�fugi� � l’Hotel des Milles Collines en 1994.

Soyons Honn�tes: Disons la V�rit�.

Mon t�moignage sur Paul Rusesabagina et ses actes humanitaires � l’Hotel des Milles Collines durant le g�nocide de 1994.

Je lis ces derniers jours beaucoup de choses sur Paul Rusesabagina et l�H�tel des Mille Collines. J�appr�cie les gens qui recherchent la v�rit� sur ce qui s�est r�ellement pass� en 1994. Mais il me semble n�avoir vu aucun t�moignage direct de quelqu�un qui a v�cu dans cet h�tel durant cette p�riode sombre de notre histoire personnelle, individuelle, familiale et nationale. C�est � ce titre que je voudrais apporter ma modeste contribution � l��clairage des faits.

Je me bornerai uniquement aux choses que j�ai v�cues avec les autres r�fugi�s, parce que, en toute honn�tet�, je me sentirais tr�s mal � l�aise pour dire ou commenter ce que je ne connais pas ou que je connais mal.

Je suis arriv�, apr�s trente six mille et une p�rip�ties, � � atterrir � � l�h�tel des Mille Collines le 14 avril 1994 dans l�apr�s-midi. Aussit�t arriv� dans la chambre 211 qu�on m�a attribu�e, j�ai pris le t�l�phone, j�ai appel� la r�daction de RFI � Paris. Dieu a fait qu�au moment de mon appel Madeleine Mukamabano, par bonheur, �tait l� dans la salle de r�daction � Paris. Elle m�a demand� qui �tait r�fugi� � l�h�tel ? J�ai r�pondu que je ne savais pas parce que je venais � peine d�arriver. Elle m�a cit� quelques noms. Mais je ne savais vraiment pas qui �tait � l�h�tel.

Elle m�a alors dit : � Est-ce que tu peux essayer de faire une liste de ces r�fugi�s et me la faxer ? Les confr�res et moi ici � Paris allons sensibiliser le gouvernement fran�ais, et � travers lui et avec lui sensibiliser l�ONU et les gouvernements des autres puissances, pour une �ventuelle �vacuation des r�fugi�s de l�h�tel des Mille Collines �. Les �trangers venaient alors d��tre �vacu�s quasi-totalement de Kigali et on refusait de prendre des fugitifs rwandais sur les convois. J�ai accept� la mission.

Je suis all� taper � diverses portes, comme �a au hasard, ne sachant m�me pas comment j�allais �tre accueilli. J�ai expliqu� ma d�marche et propos� qu�on tienne une r�union. Parmi les sept premi�res personnes avec lesquelles j�ai tenu la premi�re r�union dans ma chambre et qui m�ont aid� � mettre les id�es au clair sur ce projet, je citerais l�ancien pr�sident d�Ibuka, Jean-Bosco Rutagengwa. Ces personnes m�ont ensuite aid� � faire circuler l�information parmi les r�fugi�s de l�h�tel et � mettre Paul Rusesabagina au courant.

Tout l�apr�s-midi et toute la nuit de ce jeudi 14 avril 1994, nous avons travaill� sans une seule seconde de repos, sans m�me �tre s�r que nous allions avoir la chance d��tre �vacu�s. Paul Rusesabagina nous a ouvert la ligne fax qui �tait dans le bureau de la direction au rez-de-chauss�e. Nous avons fax� les listes � RFI. La derni�re est partie le lendemain, vendredi 15 avril 1994, � 7h15 du matin, avec des centaines de noms des r�fugi�s et nos familles, ainsi que les adresses et autres contacts possibles de parents, amis ou connaissances qui pouvaient �tre � m�me de nous accueillir chez eux une fois � l��tranger.

J��tais tr�s tr�s fatigu� m�me pour me r�jouir de l�arriv�e de ma famille ce jour-l�, �vacu�e de chez nous par le major Cyiza Augustin, ce brave homme, int�gre, franc, honn�te, courageux, d�vou�, intelligent � que les m�chants ont ignominieusement enlev� et assassin� r�cemment.

A RFI � Paris, Madeleine elle-m�me et ses coll�gues de travail s��taient organis�s de fa�on que le contact est rest� r�gulier et permanent par t�l�phone et par fax. Une jeune fille du nom d�In�s, du reste que je n�avais jamais vue auparavant, m�a �t� envoy�e par ses parents et m�a apport� une assistance inestimable � mettre de l�ordre dans les listes.

A partir de cet instant, les r�fugi�s de l�h�tel devaient t�l�phoner et envoyer des fax � ces parents, amis ou connaissances et les mettre au courant de ce que nous �tions en train d�envisager. Personnellement, je n�ai pay� aucun franc pour ce travail, et � ma connaissance, personne n�a pay� pour les t�l�phones et les fax que nous avons envoy�s, ou pour les fax que nous avons re�us. A la suite de ces actions, l�h�tel des Milles Collines a �t� appel� par RTLM � Indili y�Inyenzi �, c�est- � -dire � Nid de Cafards �.

Dans la suite, nous avons tenu beaucoup d�autres r�unions informelles, dans ma chambre ou dans d�autres diff�rentes chambres, pour r�diger des fax, notamment � l�intention des grands de ce monde. Mr Fran�ois-Xavier Nsanzuwera, parce qu�il r�fl�chissait beaucoup plus rapidement que nous les autres, est devenu, de facto, notre r�dacteur. Au moment o� nous nous en �tions encore aux salamalecs, lui avait d�j� accouch� des paragraphes sur le papier et g�n�ralement nous ne faisions qu�apporter quelques petits plus � son travail. Pour les nombreux fax que nous avons envoy�s, nous n�avons pay� aucun franc. Chaque fois, le bureau de Paul Rusesabagina �tait ouvert pour nous, lui-m�me �tait toujours l�, disponible pour nous.

Durant pr�s de deux semaines apr�s mon arriv�e � l�h�tel des Mille Collines, j�ai tous les jours utilis� le t�l�phone de ma chambre pour appeler des confr�res journalistes que je connaissais � l��tranger. Je n�ai pay� aucun franc. Puis les T�l�coms rwandais ont coup� les t�l�phones de l�h�tel. Nous ne pouvions communiquer qu�entre chambres, mais pas avec l�ext�rieur.
Le 26 avril 1994, les lignes ont �t� r�tablies. Je l�ai su quand de nombreux r�fugi�s m�ont appel� dans ma chambre pour, excit�s, me dire : � Thomas, les t�l�phones fonctionnent � nouveau. Rappelles tes amis de RFI �. Je l�ai fait. De ma chambre. Pour dire que nous �tions encore en vie, mais hypoth�tiquement. Puis les journalistes m�ont dit : � Est-ce qu�on peut faire une interview avec toi ? Parce qu�on ne sait pas ce qui se passe au Rwanda. Est-ce que les massacres continuent ? Est-ce que la guerre continue ? �.

En effet, les seuls journalistes qui travaillaient � Kigali et qui pouvaient le faire, c��tait uniquement ceux de RTLM, de Radio Rwanda et des autres m�dia reconnus aujourd�hui comme ayant �t� les � m�dia de la haine �. Il n�y avait aucun journaliste international � Kigali.

J�ai alors mesur� quelles pouvaient �tre les cons�quences de cette interview. Avant d�accepter de la faire, j�ai pris quelques temps pour en discuter avec ma femme, et ensuite avec d�autres r�fugi�s. L�avis g�n�ral a �t� : � Fais-l�. De toute fa�on, au point o� nous en sommes, nous n�avons rien � perdre ! �. J�ai rappel� � Paris et j�ai donn� l�interview. La journaliste qui l�a prise est Corinne Manjou. L�interview est pass�e sur les antennes non seulement de RFI mais aussi de plusieurs autres radios.

A partir de cet instant, je suis devenu l�homme le plus recherch� de l�h�tel des Mille Collines. Pour la simple raison que j�avais, en particulier, d�crit comment les FAR perdaient du terrain, comment le FPR gagnait, et ce que le FPR occupait d�j� dans la capitale comme terrain, et parce que dans cette interview j�ai regrett� que le FPR n�avan�ait pas assez rapidement pour mettre fin au cauchemar de quelques rares survivants encore en vie. Dace Des tueurs ont �t� envoy�s pour m�ex�cuter. Ca n�a pas march�. Paul ne m�a pas jet� � la porte. L�arm�e a alors r�ellement d�cid� de bombarder l�h�tel.

La situation �tait telle que certains de mes amis d�infortune, r�fugi�s comme moi, en sont arriv�s � m�appeler dans ma chambre pour m�insulter, me qualifiant d�irresponsable. Mais Paul Rusesabagina m�a appel� dans sa suite et m�a intim� l�ordre de ne pas bouger de l�h�tel. Il m�a dit qu�il �tait en contact avec le g�n�ral Dallaire sur cette menace. Le capitaine s�n�galais Mbaye Diagne, ce brave mort en h�ros, m�a tenu le m�me discours. Ils m�ont dit d�enlever le num�ro de ma chambre. Par la suite, le lieutenant-colonel Laurent Munyakazi est venu en personne dire � Paul Rusesabagina : � Nje gushaka iyo mbwa Kamilindi �, autrement dit � je viens chercher ce chien de Kamilindi �. Paul Rusesabagina ne m�a pas livr�. Il a n�goci� avec lui deux heures durant. Il lui a offert des choses. Pourtant, ce Paul Rusesabagina qui m�a ainsi achet�, je ne l�ai vu pour la premi�re fois qu�� l�h�tel des Mille Collines une fois que j�y ai pris refuge. Je ne l�ai jamais connu avant. Lui non plus ne me connaissais pas avant Mille Collines. Et je crois que je serais rest� anonyme pour lui si je n�avais pas donn� autant de tournmants � autant de monde. Mais il m�a achet�, et achet� sans savoir qui r�ellement j��tais, sinon qu�un jeune homme, un tout jeune journaliste.

A la suite de toutes ces menaces, qui se sont conclues par le tir d�un boulet de canon sur l�h�tel, heureusement sans faire de victime ni de bless�, Mille Collines a �t� d�clar� propri�t� des Nations-Unies. Un drapeau de l�ONU a �t� hiss� au sommet de l�h�tel et deux v�hicules blind�s de la MINUAR ont commenc� � y stationner.

Quand l�eau a �t� coup�e dans la capitale, nous avons bu l�eau de la piscine de l�h�tel des Mille Collines. Quand nous l�avons �puis�e, je ne sais pas comment Paul a pu avoir un camion citerne, et chaque jour il est all� nous chercher de l�eau. Je ne sais pas o� il la puisait, mais le fait est que le camion nous a approvisionn�s tous les jours.

Quand l��lectricit� est elle-m�me devenue un grand probl�me � Kigali, les g�n�ratrices (groupes �lectrog�nes) de l�h�tel ont toujours fonctionn� pour nous. Nous avons pu faire la cuisine. Nous avons pu suivre � la t�l�vision la c�r�monie d�installation du pr�sident Nelson Mandela. Nous n�avons pay� aucun franc pour l��lectricit� de l�h�tel que nous avons consomm�e ni pour le carburant des g�n�ratrices. Et durant tout le temps que j�ai �t� r�fugi� aux Mille Collines, je n�ai vu personne parmi les r�fugi�s faire la cuisine au charbon comme de coutume dans de nombreuses familles dans la capitale.

Le 3 mai 1994, en fin de matin�e, deux Casques Bleus ont tap� violemment � la porte de ma chambre. Ils nous ont dit de descendre en catastrophe avec nos effets. Quand nous sommes arriv�s dans le lobby ma famille et moi, il y avait foule et d�autres soldats de la MINUAR �taient en train de lire des noms sur une liste, dont les miens, ceux de ma femme et de notre petite fille. Ils nous ont fait monter sur des camions de l�ONU, et nous sommes partis. Paul Rusesabagina ne nous a jamais retenus pour nous faire payer quoi que ce soit avant de quitter l�h�tel. A la fin de la journ�e, nous sommes revenus � l�h�tel dans les circonstances que plus d�un connaissent.

Durant tout le temps que ma famille et moi avons �t� r�fugi�s � l�h�tel des Mille Collines, nous n�avons pay� rien du tout. Ni pour la chambre, ni pour la nourriture, ni pour l�eau, ni pour l��lectricit�, ni pour les t�l�phones et les fax que j�ai continu� � utiliser jusqu�� mon �vacuation le 29 mai 1994 sur Kabuga dans la zone du FPR. Il est vrai qu�au milieu de ce mois de mai 1994, un des employ�s de l�h�tel m�a apport� une facture dans ma chambre. La somme �tait colossale. Il m�a expliqu� qu�il s�agissait simplement d�une reconnaissance de dette. Mais j��tais tr�s pr�occup� par la question de savoir comment j�allais, si je survivais, travailler �ternellement pour payer cette dette. Nous en avons discut� entre refugi�s et nous avons su par la suite que � Sabena ou l�ONU allaient tout prendre en charge �. A la fin, et �a avant m�me notre retour dans la capitale, j�ai effectivement appris comme tous les autres que Sabena avait pay� tous nos frais de l�h�tel des Mille Collines : des millions.

Voil� mon humble t�moignage.

Je reste � la disposition de quiconque voudra des �claircissements. Mais de gr�ce, n�entrons pas dans les pol�miques inutiles. Les faits parlant d�eux-m�mes, je propose que nous nous en tenions uniquement aux faits. Cela nous �vitera de galvauder la v�rit�.

D�autre part, n�ayant pas la qualit� d�ubiquit�, j�invite les autres r�fugi�s de l�h�tel des Mille Collines qui le veulent � faire leurs propres t�moignages. C�est d�ailleurs une fa�on de restituer l�histoire, mieux la m�moire. Qui oublie revit ce qu�il a v�cu.

En conclusion, les r�fugi�s de l�h�tel des Mille Collines �tions tous vivants quand le FPR a mis fin au g�nocide des Tutsis du Rwanda. Personne n�a �t� tu�, bless�, battu, tortur�, expuls� ou extrait de l�h�tel tout le temps que nous y �tions r�fugi�s. Paul Rusesabagina est parvenu � faire l�impossible pour pr�server nos vies au moment o� d�autres �taient en train de massacrer leurs propres enfants, leurs propres femmes, et que sais-je encore. Qu�est-ce que nous �tions pour Paul Rusesabagina ? Bien peu d�entre nous �taient peut-�tre ses amis ou proches parents. Mais nous ne l��tions pas tous, tous les 1.200 et plus qui sommes pass�s par l�h�tel des Mille Collines au moment o� il en avait les rennes en main.

Enfin, si l�h�tel des Mille Collines est devenu mondialement connu, je dirais meme c�l�brissime, et si nous tous ses r�fugi�s avons �t� pr�serv�s, beaucoup de personnes y ont absolument contribu�. Paul Rusesabagina n��tait heureusement pas seul. Justement, que dire du r�le de Madeleine Mukamabano ? Une tr�s tr�s petite poign�e de gens le savent et l�appr�cient. Nous �tions tous vivants � la fin du cauchemar, c�est le plus grand essentiel. Et merci infiniment pour tous ces anonymes qui y ont contribu� de pres ou de loin. Que Paul Rusesabagina soit leur porte-drapeau, ce n�est que le commencement d�un processus qui les fera conna�tre. Ca aussi �a compte, non !

Thomas Kamilindi

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novembre 18, 2011   2 Comments

Rwanda-Hollande: Surprenant Soutien des Pays-Bas au R�gime Totalitaire de Kagame

par Dr Nkiko Nsengimana

LE SOUTIEN DES PAYS-BAS AU REGIME TOTALITAIRE DE KIGALI EST SURPRENANT

Quel est le r�le du gouvernement n�erlandais aux c�t�s du r�gime du G�n�ral Paul Kagame dans la parodie de justice contre l’opposante politique Madame Victoire Ingabire Umuhoza?

Le Comit� de coordination des FDU Inkingi vient d�apprendre avec surprise que le Gouvernement n�erlandais vient de donner au gouvernement rwandais des documents litigieux contre Madame Victoire Ingabire Umuhoza, Pr�sidente des FDU-Inkingi emprisonn�e pour des motifs politiques au Rwanda depuis le 14 octobre 2010.
Rappelons que Madame Victoire Ingabire Umuhoza est rentr�e au Rwanda en janvier 2010 pour faire enregistrer son parti politique et pour se pr�senter aux �lections pr�sidentielles d�ao�t de la m�me ann�e.
Par cet envoi dans des circonstances assez obscures, le Gouvernement des Pays-Bas s’est rendu complice d’une justice transform�e en instrument d�oppression contre l�opposition d�mocratique. Le Minist�re public rwandais a d�j� d�clar� qu’il aurait re�u un �pais dossier de 600 pages alors que, la Cour de Rotterdam s��tait prononc�e le 23 octobre pour la transmission de 3 documents de moins d’une vingtaine de pages. D�o� seraient venues plus de 580 pages suppl�mentaires alors que la police n�erlandaise a d�j� rendu presque tous les documents saisis au domicile de la famille de Madame Ingabire lors de sa perquisition ?

Depuis plus de cinq ans, le gouvernement n�erlandais verse plus de dix millions d’euros pour financer la restructuration et la professionnalisation du syst�me judiciaire et de la police au Rwanda. Ces structures financ�es entre autres par les Pays-Bas ont �t� instrumentalis�es par le r�gime pour se maintenir au pouvoir en r�duisant toute l�opposition au silence. Le Gouvernement n�erlandais justifiait son geste par sa confiance dans le syst�me judiciaire rwandais qu�il a contribu� � restructurer.

Depuis l’ouverture du proc�s politique de Madame Victoire Ingabire Umuhoza, sa d�fense a pr�sent� une motion sur la non-r�troactivit� de la loi p�nale rwandaise et sur des probl�mes de comp�tences mat�rielle et territoriale de la Haute cour. Ces conclusions visaient plus de 75% de l’acte d’accusation. Le 13 octobre 2011, l’ordonnance interm�diaire de la haute cour a rejet� en bloc les arguments de la d�fense tout en interdisant m�me d’interjeter tout appel avant jugement d�finitif de l’affaire.

Outre que Victoire Ingabire Umuhoza en conteste la r�alit�, la quasi-totalit� des faits pr�tendus, lui reproch�s, se sont pass�s � l��tranger, c�est-�-dire en dehors du champ de comp�tence de la Cour rwandaise. De m�me, rappelant le principe g�n�ral essentiel du droit de la non-r�troactivit� de la loi p�nale, les avocats ont d�montr� que la plupart des faits all�gu�s sont ant�rieurs � la promulgation des lois cens�es les r�primer.

La haute cour a oblig� les avocats de la d�fense � soumettre au pr�alable leurs questions de contre-interrogatoires aux t�moins du procureur afin qu’ils les pr�parent en dehors des audiences publiques. Ce qui leur donne le temps d’actualiser leurs d�clarations pour rester dans la ligne du minist�re public.

Le comit� de coordination des FDU Inkingi est d�avis que ces �pisodes, � eux seuls, � cause de leur extr�me gravit�, justifient, pour les Pays Bas, l�arr�t de toute collaboration avec la justice rwandaise. En persistant dans cette collaboration, le gouvernement donne une forte �impression de collusion avec une justice irrespectueuse de l��quit� et de protection d�un r�gime qui foule aux pieds les principes de l�Etat de droit. Il est regrettable que les fonds des contribuables n�erlandais continuent de servir � financer ce r�gime policier. Un jour, l�histoire accusera le gouvernement hollandais d�avoir �t� complice d�un r�gime dictatorial. Nous savons que certains diplomates hollandais suivent le proc�s au Rwanda, mais nous insistons pour qu’une commission pluridisciplinaire �claire le gouvernement sur l’iniquit� de ce proc�s kangourou.

Le gouvernement n�erlandais ne serait-il pas au courant du fait que tous les opposants au r�gime de Kigali actuellement en prison (Ntakirutinka Charles, Mushayidi D�o, Ntaganda Bernard, Niyitegeka Th�oneste ) sont tous condamn�s pour des accusations similaires�� celles port�es � l�encontre de Madame Ingabire: collaboration avec une organisation terroriste, atteinte � la s�ret� de l�Etat, divisionnisme, id�ologie du g�nocide, n�gationnisme�? Le gouvernement n�erlandais saurait-il que le choix pr�sent� aujourd�hui � tout opposant politique et � tout journaliste critique � l��gard du r�gime de Kagame, est�: soit, la mort (comme celle des regrett�s Seth Sendashonga, Andr� Kagwa Rwisereka, Jean-L�onard Rugambage), soit la prison (femmes- journalistes Mukakibibi et Uwimana Nkusi, et leaders politiques ci-haut cit�s), ou l�exil (la quasi-totalit� des leaders de l�opposition rwandaise)�?

Il est � pr�sent l�gitime pour les FDU Inkingi de se demander pour quel int�r�t un Etat d�mocratique continue de soutenir un r�gime totalitaire alors qu�il pourrait mieux contribuer � l��mergence d� un pouvoir partageant les m�mes valeurs d�mocratiques, pour des int�r�ts r�ciproques et durables pour les peuples rwandais et n�erlandais.

Pour toutes ces raisons, nous demandons au gouvernement n�erlandais de�:

-�� constater que le proc�s politique de Madame Victoire Ingabire Umuhoza a perdu toute garantie d��quit� et d�impartialit�;

-�� cesser toute collaboration judiciaire dans le dossier de Madame Ingabire Umuhoza ainsi que dans d�autres dossiers judiciaires en rapport avec la justice rwandaise;

-�� demander la lib�ration imm�diate et sans condition de Madame Victoire Ingabire�Umuhoza ainsi que d’autres prisonniers politiques;

-�� s�int�resser davantage au sort des d�mocrates rwandais et � l�ouverture de l�espace d�mocratique.

Fait � Lausanne, le 16 novembre 2011

Dr Nkiko Nsengimana

Coordinateur

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novembre 18, 2011   2 Comments