Tribune d'Information sur le Rwanda

L’arrestation de deux ‘espions’ Ougandais au Rwanda envenime les relations rwando-ougandaises


Alors que les deux Ougandais, Simpson Mpirirwe, un homme d’affaires, et Didas Ndamira, comptable � la radio Kigezi FM viennent de passer leur 17e jour en prison, apr�s avoir �t� arr�t� par l’arm�e rwandaise dans la ville fronti�re de Cyanika, une manifestation en leur faveur a �t� interdite hier � Kabale.

Le Rwanda affirme que les deux hommes sont impliqu�s dans une affaire d’espionnage. Les deux hommes, d�tenus au secret, sont en bonne sant�, a affirm� les autorit�s rwandaises. Leur famille ont �t� contact�s par le Rwanda. L’arrestation de ces deux Ougandais enveniment les relations entre le Rwanda et l’Ouganda.

Les manifestants, qui n’ont pas pu se rassembler hier, ont menac� le gouvernement ougandais de bloquer le poste fronti�re de Katuna, et d’interdire aux v�hicules rwandais de p�n�trer en territoire ougandais.

L’ambassadeur d’Ouganda au Rwanda, Richard Kabonero, a pu rendre visite aux deux d�tenus.

octobre 5, 2010   No Comments

Victoire Ingabire demande justice pour les victimes du g�nocide commis par l’arm�e rwandaise contre les r�fugi�s Hutus au Congo

par Victoire Ingabire Umuhoza

RAPPORT MAPPING SUR LA RDC: LES VICTIMES CRIENT JUSTICE

- T�l�chargez le rapport FINAL de l�ONU en Fran�ais- T�l�chargez le rapport INITIAL de l�ONU en Fran�ais

- Download the FINAL UN mapping report in English- Download the DRAFT UN mapping report in English

- Download the Rwanda Government comments in English.

Kigali, le 1er Octobre 2010 – Apr�s une longue attente, le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (UNHCHD) a publi� son rapport final portant sur les crimes horribles qui ont �t� commis entre autres par l’Arm�e Patriotique Rwandaise (APR), contre les r�fugi�s Hutu rwandais en R�publique D�mocratique du Congo (DRC) de 1996 � 2003. Bien que toute justice retard�e �quivaille�� un d�ni de justice, nous saluons le courage de l�ONU, pour avoir r�sist� � la pression �hont�e du gouvernement du pr�sident Kagame et de ses lobbies, afin d��touffer ou �dulcorer ce rapport.

En publiant le rapport, le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme a honor� le mandat qui lui a �t� accord� par l’Assembl�e G�n�rale en tant qu’organe ind�pendant de l’ONU pour �uvrer � la promotion et la protection des droits de l’homme, et pour la mise en �uvre du programme des droits humains au sein de l’ONU. La qualification juridique des atrocit�s est claire et les faits sont si �loquents que quelque chose doit �tre fait.

Il est assez choquant de voir les forces n�gatives s�atteler � minimiser les crimes qui ont frapp�, selon des ONG, des millions de citoyens de la RDC et plus de 300.000 r�fugi�s hutus, en sp�culant sur le mot �g�nocide�, comme si tous les crimes contre l’humanit� ne doivent pas �tre punis.� Quelle que soit la qualification juridique, les crimes �num�r�s font tellement froid au dos que leurs auteurs devraient �tre poursuivis sans tergiversations.

1. Les massacres de Srebrenica en Juillet 1995 ont conduit en prison Milosevic, Karadzic et bien d�autres dirigeants Serbes. Pourtant, selon les archives de l’ONU, les victimes ont �t� estim�es entre 6.000 et 8.000.

2. Le leader de l’UPC, Thomas Lubanga a �t� arr�t� et inculp� par la Cour P�nale Internationale (CPI) pour les crimes mineurs d’enr�lement et utilisation d’enfants soldats. Cela a �t� fait sous la pression de certaines puissances qui sont aujourd’hui tr�s r�ticentes � poursuivre les dirigeants rwandais.

3. L’assassinat de Rafik Hariri au Liban a pouss� les Nations Unies � cr�er un tribunal sp�cial.

D�aucuns se demanderaient pourquoi les crimes de l’Arm�e Patriotique Rwandaise ne peuvent pas �tre expos�s et faire objet de poursuites judiciaires?

Le rapport affirme sans �quivoque que les massacres ont �t� syst�matiques, s�lectifs, m�thodiques et r�alis�s sur une longue p�riode de temps si bien qu’ils ne peuvent �tre qualifi�s de dommages collat�raux. Rien ne peut justifier les massacres d’enfants, des femmes et des personnes �g�es, ni la r�duction de leurs corps en cendres. Pr�tendre qu’il y avait des �l�ments des ex-forces gouvernementales parmi les r�fugi�s ne donne pas � l�APR un feu vert pour des massacres d’une telle gravit�.

La r�action du gouvernement rwandais d�pos�e � Gen�ve � la veille de la publication de ce rapport est sadique et trompeuse:

- Le gouvernement rwandais ne nie pas sa responsabilit� dans ces tueries massives et � grande �chelle. Au contraire, il les consid�re comme �l�gitime d�fense contre les auteurs du g�nocide de 1994� (Paragraphe 14). Certaines de ces tueries ont eu lieu dans la localit� de� Mbandaka, situ�e � plus de 2.000 km � l’Ouest de la DRC. Il est ainsi difficile de croire que des victimes constituaient une menace pour la s�curit� du Rwanda.

- Le gouvernement rwandais lie �galement l’invasion de la RDC aux �attaques transfrontali�res�. Les attaques contre les camps des r�fugi�s ont commenc� le jour m�me de l’entr�e des troupes de l�APR dans la ville de Gisenyi, le 18 juillet 1994. En effet, des obus de mortier ont atterri au milieu des foules de r�fugi�s qui avaient �t� regroup�s dans les environs de l’a�roport de Goma. Aussit�t l’a�roport a d� �tre ferm�. Il en a �t� de m�me de l’incursion de l’APR dans la localit� de Birava au Sud-Kivu en 1995. L�hypoth�se de la l�gitime d�fense trahit plut�t un crime bien planifi� et pr�m�dit�.

- La pr�tention par l�actuel r�gime au Rwanda d’avoir envahi la RDC pour �sauver ses ressortissants et de faciliter leur retour et la r�int�gration� (Paragraphe 14) est une autre supercherie. Il existe des rapports fiables sur les assassinats ciblant certains rapatri�s dans les diff�rentes r�gions du Rwanda. C’est le cas notamment du regrett� �v�que catholique Phocas Nikwigize de Ruhengeri qui a disparu � la fronti�re de Gisenyi. En outre, l�agression militaire contre les camps des r�fugi�s est un crime grave de droit humanitaire.

Ne pas traduire en justice les planificateurs et les auteurs de ces crimes, soit pour des raisons �go�stes et fausses de ne pas perturber la mission onusienne de maintien de la� paix au Darfour (Soudan), ou pour la stabilit� r�gionale, donnera du feu vert au militarisme et la violence comme moyen d’atteindre des objectifs politiques.

Les braises de la haine et la m�fiance ne seront pas �teintes aussi longtemps qu�au Rwanda il y aura une justice de deux poids deux mesures.

Lorsque le Conseil de S�curit� de l�ONU a mis en place deux tribunaux p�naux internationaux pour le Rwanda et l’ex-Yougoslavie, il consid�rait la recherche de la v�rit� et la sanction p�nale comme pr�alables essentiels pour la r�conciliation et le maintien et/ou le r�tablissement de la paix (Paragraphe 1010 du rapport). Les FDU-INKINGI sont enti�rement d’accord avec cette position et attendent de l’Organisation des Nations Unies de garder cela � l’esprit. Il n’y aura pas de paix ni de d�veloppement durable dans la r�gion des Grands Lacs� Africains en g�n�ral et au Rwanda en particulier, aussi longtemps qu�il n�y aura pas une justice �quitable et un programme �quitable en vue d��radiquer l’impunit�.

Toutes les victimes crient justice et r�habilitation. Les FDU-INKINGI exhortent le Conseil de S�curit� de l�ONU en particulier, � honorer ses obligations internationales de r�primer le g�nocide et les crimes contre l’humanit�, y compris la cr�ation d’un tribunal international appropri� pour punir les coupables au sein de l’actuel r�gime rwandais et r�habiliter les victimes de ces crimes absolus. Un r�gime accus� de telles atrocit�s n’a plus aucune l�gitimit� morale pour diriger un pays, sans parler du fait qu’il a totalement ferm� l’espace politique � des opposants et par les �lections injustes qui ont �t� marqu�es par les assassinats politiques des leaders de l’opposition et des journalistes ind�pendants. Par cons�quent, nous appelons l’ONU � prendre le rapport comme une question d’urgence et de veiller � ce qu’un m�canisme judiciaire international soit mis en place. Dans le cas contraire, l’ONU�aura trahi son mandat.

Mme Victoire INGABIRE UMUHOZA
FDU-INKINGI
Pr�sidente


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