Tribune d'Information sur le Rwanda

Mandats d’arr�t internationaux contre le fugitif General Rwandais Kayumba Nyamwasa en Afrique du Sud

L’Afrique du Sud � la recherche d’un Rwandais qui a ordonn� le massacre de quatre Espagnols.

La police sud-africaine est � la recherche de l’ex-militaire rwandais Kayumba Nyamwasa, inculp� en Espagne pour g�nocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanit�, et d’avoir ordonn� l’assassinat de quatre espagnols -un missionnaire et trois travailleurs humanitaires de M�decins du Monde- pour l’arr�ter. Interpol a communiqu� �a hier � l’instructeur du processus en Espagne, le juge de la Cour Nationale Fernando Andreu.

L’organisme policier international a �galement confirm� � Andreu que Nyamwasa est aussi r�clam� par la France et le Rwanda pour leur implication pr�sum�e dans l’assassinat de l’ancien pr�sident rwandais (hutu) Juv�nal Habyarimana, et pour avoir �t� pr�tendument impliqu� dans un attentat � la grenade men� � Kigali, la capitale rwandaise, le dernier 19 de f�vrier. Quand on puisse l�arr�ter, l�Afrique du Sud aura � d�cider entre les trois pays pour le d�livrer.

Sources du Gouvernement de l�Afrique du Sud ont soulign� que le pr�sum� criminel de guerre -ancien ambassadeur du Rwanda en Inde- aurait entr� en Afrique du Sud en utilisant son passeport diplomatique. Nyamwasa a d�clar� � plusieurs m�dia la semaine derni�re qu’il avait demand� l’asile dans ce pays au moment de se sentir pers�cut� pour des raisons politiques au Rwanda.

Dans ce cas, il lui serait accord� -en l’absence de mandats d��rret- un permis de s�jour de trois mois, assez longtemps pour que l’Afrique du Sud puisse v�rifier s�il est vraiment poursuivi. Ensuite, on d�ciderait de lui accorder ou non le statut de r�fugi� de fa�on permanente.

Source:

Sur�frica busca al ruand�s que orden� matar a cuatro espa�oles

http://www.elpais.com/articulo/espana/Surafrica/busca/ruandes/ordeno/matar/espanoles/elpepiesp/20100310elpepinac_11/Tes


mars 11, 2010   No Comments

Honte � la France de Sarkozy – Rusesabagina plaide pour Veuve Habyarimana


Lettre de Rusesabagina � N. Sarkozy concernant l’interpellation de Mme Agathe Habyarimana

Paul Rusesabagina

Paul Rusesabagina

Chicago, le 09 mars 2010
Fondation Hotel Rwanda Rusesabagina
P. O. Box 11001
Chicago, IL 60611-0001

Son Excellence Nicolas Sarkozy
Pr�sident de la R�publique Fran�aise

Objet : L�interpellation de Mme Agathe Habyarimana

Monsieur le Pr�sident,

Au nom de l�organisation Fondation Hotel Rwanda Rusesabagina et en mon nom personnel, permettez-moi de vous exprimer ma profonde consternation suite � l�interpellation de Mme Agathe Habyarimana, veuve de l�ex-Pr�sident rwandais Juv�nal Habyarimana, par le Parquet g�n�ral de Paris le mardi le 2 mars 2010.
Permettez-moi aussi de pr�ciser, d�entr�e de jeu, que c�est � titre d�humanitaire et de victime de la trag�die de 1994 que je vous fais part de mes vives pr�occupations qui concernent � la fois le motif et la port�e de cette interpellation, ainsi que la p�riode au cours de laquelle elle survient.
Une chose est s�re: s�il faut absolument qu�il y ait proc�s, le dossier judiciaire de Mme Habyarimana devrait �tre d�cid� par le Tribunal P�nal International pour le Rwanda et non par le r�gime de Kigali incapable de d�livrer une justice �quitable et impartiale.

Monsieur le Pr�sident,
Le public et moi-m�me avons appris que Mme Agathe Habyarimana a �t� interpel�e sur base d�un mandat d�arr�t international �mis par le Rwanda et au motif qu�elle aurait particip� � la planification du g�nocide de 1994.
Cette interpellation, qui intervient au lendemain de votre visite � Kigali, o� il n�y a pas tr�s longtemps le r�gime broyait du noir contre la France au point de rompre ses relations diplomatiques avec votre pays suite aux mandats d�arr�t fran�ais incriminant de hauts dignitaires du FPR dans l�attentat mortel contre l�avion de l�ancien Pr�sident Rwandais Juv�nal Habyarimana le 6 avril 1994, sent des relents de repr�sailles.
En effet, une plainte d�pos�e par Mme Habyarimana et d�autres plaignants avait �t� � l�origine de l�enqu�te fran�aise.
Cette interpellation est d�autant plus absurde que Mme Habyarimana n�a pas une seule fois �t� r�clam�e pour poursuites judiciaires par le TPIR, depuis 16 ans que ce tribunal existe.
La veuve de l�ancien chef de l�Etat Rwandais n��tait donc suspecte, jusque la semaine derni�re, qu�aux seuls yeux du r�gime rwandais; aujourd�hui elle l�est aussi aux yeux de la justice fran�aise.
En d�autres termes, Paris et Kigali veulent faire croire au monde entier que Mme Habyarimana, qui n’a jamais pr�sid� ni assist� � aucun conseil du gouvernement ni de l’Etat-major de l’arm�e rwandaise, aurait donc eu l’autorit� de se servir des structures militaires et gouvernementales en place pour planifier et ex�cuter l’�limination de son propre mari, le Pr�sident Juv�nal Habyarimana, et de son propre fr�re, le Colonel Elie Sagatwa, tous deux morts dans l�avion le 6 avril 1994, afin de r�aliser son plan de g�nocide.

Monsieur le Pr�sident,
Cette mise en accusation en France de l�ancienne premi�re dame rwandaise est d�une port� grave � la fois pr�judiciable � l�image de la France et � la m�moire des victimes du g�nocide rwandais.
D�abord, Monsieur le Pr�sident, assurez-vous que depuis 16 ans, les Rwandais savent parfaitement bien, malheureusement sans pouvoir rien y faire, celui qui est � l�origine de leur malheur de 1994, d�avant 1994, et d�apr�s 1994, et le suspect n�est pas celle que la justice fran�aise vient de mettre sur le banc des accus�s.
Or, tr�s curieusement, l�action judiciaire de la semaine derni�re semble dire � haute voix que la France se moque all�grement de l’intelligence des Rwandais, de notre trag�die nationale qui a emport� plus d’un million de nos fr�res et soeurs, et de la douleur des proches de ceux qui ont p�ri dans l’avion, sans oublier celle des citoyens fran�ais et burundais.
Ensuite, jusque la semaine derni�re, il �tait impensable que la France, grand pays membre du conseil de s�curit� des Nations-Unies � l’avant garde de la d�fense des droits de la personne, puisse abdiquer son image de marque dans le combat qui, fi�rement, moralement et historiquement, devrait �tre le sien: celui de la justice et de la v�rit�, celui de la lutte contre l’inhumanit� de l’homme envers l’homme.

Nicolas Sarkozy encadré par Kagame et ses Officiers, tous recherchés par la Justice Française  pour crimes contre l'humanité (fév. 2010)

Nicolas Sarkozy encadr� par Kagame et ses Officiers, tous recherch�s par la Justice Fran�aise pour crimes contre l'humanit� (f�v. 2010)

Quand on vous voit, � Kigali, encadr� de droite par le g�n�ral Paul Kagame et de derri�re par le chef d�Etat-major de l�arm� et le commissaire national de la police rwandaise, dont deux sont responsables du plus grand nombre de morts depuis la deuxi�me guerre mondiale et sont �galement vis�s par les mandats d’arr�t fran�ais, on mesure l��branlement de l�autorit� de la justice fran�aise et l�embarras du peuple fran�ais.
N�est-t-il pas honteux que la France, chant�e journellement par le r�gime actuel de Kigali comme ayant activement pris part � la trag�die rwandaise, ne cherche m�me pas � se blanchir devant le monde et l’histoire en exigeant la mise sur pied d’une enqu�te internationale neutre sur le drame rwandais, � d�faut de faire ex�cuter les dispositions judiciaires du rapport d�enqu�te de la justice fran�aise?

Il est inacceptable qu�on veuille aujourd�hui, pour des fins politiques et sans preuves judiciaires, transformer en monstre une femme qui a elle-m�me �t� endeuill�e par ceux qui ont d�clench� le g�nocide en abattant l�avion de son mari.
Attaquer la dignit� de Mme Habyarimana en se basant uniquement sur des all�gations farfelues du r�gime de Kigali revient non seulement � ajouter � son chagrin mais aussi � porter atteinte � la dignit� du peuple rwandais lui-m�me.
Si la France veut jouer le jeu calomnieux pratiqu� � outrance par le r�gime de Kigali contre ses ennemis politiques, ou alors celui de la grande commercialisation sans sentiments du g�nocide rwandais au grand dam des victimes, c�est son droit mais c�est un mauvais choix.
Si la France n�est pas moralement choqu�e par l�exposition commerciale cynique � travers tout le Rwanda des ossements humains des victimes d�origine sociale humble au moment o� les proches parents des dignitaires ont �t� enterr�s dans le respect qui leur revient; si la France n�est pas scandalis�e par les simulacres annuels de deuil national, comme ce sera le cas le mois prochain, c�est son droit mais c�est un mauvais choix devant l�histoire.

Le fait que cette interpellation survient directement apr�s votre visite au Rwanda est �galement loin d��tre rassurant en ce qui concerne les avantages que le peuple rwandais avait toutes les raisons d�attendre du r�tablissement des relations entre votre pays et le Rwanda.
Il montre d�une part que Mme Habyarimana risque d��tre une monnaie d��change pour le retour de la France dans les bonnes gr�ces du g�n�ral Paul Kagame et laisse craindre, d�autre part, la d�mission de la France dans la d�fense des droits de la personne face au r�gime de Kigali.
Cette impression est renforc�e par le fait que, paradoxalement, votre gouvernement ne d�ploie aucun effort, ni pour d�fendre l�honneur des militaires fran�ais qui ont particip� � l�op�ration Turquoise et qui sont injustement salis par le r�gime de Kigali, ni pour ex�cuter les mandats d�arr�t du juge Jean-Louis Brugui�re contre les officiers rwandais soup�onn�s d�avoir abattu l�avion du pr�sident Habyarimana.

Monsieur le Pr�sident,
Mon intervention ne vise surtout pas � forcer votre gouvernement � s�aligner derri�re l�une ou l�autre composante de la population rwandaise.
Elle vise plut�t � emmener la France � encourager et appuyer le peuple rwandais dans sa lutte pour la d�mocratie et le respect des droits de la personne.
Elle vise aussi � faire �viter � la France la r�p�tition des graves erreurs d�appr�ciation que vous avez vous-m�me d�nonc�es � Kigali.
Malheureusement, malgr� cet effort louable de reconnaissance des erreurs du pass�, votre d�cision de renouer diplomatiquement avec le Rwanda a l�air d��tre une autre erreur d�appr�ciation, puisqu�elle intervient au moment o� l�appui populaire au r�gime du FPR est au plus bas, comme le prouvent les �v�nements survenus � Kigali ces derni�res semaines.

Aussi, je voudrais conclure en vous demandant encore une fois de tout mettre en �uvre pour que la France ne commette pas l�erreur grave de remettre Mme Habyarimana entre les mains de la justice rwandaise, mais plut�t entre celles du TPIR � Arusha s�il y a suffisamment de preuves pour en arriver l�.
Je voudrais aussi vous demander de nous rassurer que la France veut rester du c�t� des valeurs qui ont fait sa r�putation comme pays des droits de la personne et d��viter que le r�tablissement des relations avec le Rwanda ne se solde par des pertes en vies humaines.
Une des meilleures d�marches pour y arriver est de donner l�assurance que votre gouvernement croit en l�action judiciaire des magistrats fran�ais qui ont identifi� les auteurs de l�attentat du 6 avril 1994 ayant plong� notre pays dans la catastrophe, afin de permettre l�av�nement au Rwanda d�une justice juste.
Une autre contribution importante de la France serait sans doute d�amener le g�n�ral Paul Kagame � s�asseoir avec toute son opposition politique, comme cela est r�clam� constamment par la majorit� des rwandais, en vue d��tablir ensemble les modalit�s de gestion politique et �conomique future de notre pays. Le peuple rwandais vous en saurait �norm�ment gr� et le peuple fran�ais en serait hautement agrandi.

Paul Rusesabagina
Pr�sident,
Fondation Hotel Rwanda Rusesabagina

Copie:

- Monsieur Ban Ki-moon, Secr�taire G�n�ral des Nations-Unies
- Membres du Conseil de S�curit� des Nations-Unies (tous)
- Monsieur Herman Van Rompuy, Pr�sident de l�Union Europ�enne
- Monsieur Jean Ping, Pr�sident de l�Union Africaine

mars 11, 2010   6 Comments